une perspective neuropsychologique

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Wapi » 06 Mars 2005, 23:46

je ne connais pas "la psychologie évolutionniste"... alors je me renseigne avant de porter un jugement.

Mais le peu que j'en ai vui sur leurs sites officiels me laisse, disons, un peu dubitatif...

Peux-tu nous faire une présentation de "l'évopsy" comme ils l'appellent (auteurs, idées fondamentales, applications...)

Pour l'instant je n'ai trouvé que ceci... en tapant sur Google :

http://www.evopsy.org

En se promenant sur le site :


a écrit :CENTRE DE RESSOURCES EN PSYCHOLOGIE EVOLUTIONNISTE

PRESENTATION : La psychologie évolutionniste (évopsy) s'intéresse aux influences biologiques et environnementales sur le comportement et les états internes des humains. Pour ce faire, elle étudie les découvertes de la psychologie (cognitive, etc.), de l'anthropologie, de la paléontologie, de l'éthologie, etc. dans le cadre des théories évolutionnistes (sélection naturelle et sélection sexuelle) (voir : Qu'est-ce que la psychologie évolutionniste ?)

Evopsy.org met à disposition des ressources scientifiques sur les découvertes de la psychologie évolutionniste. Il est complémentaire au livre Pourquoi les femmes des riches sont belles qu'il est nécessaire de lire pour comprendre le site :


a écrit :



GOUILLOU, Philippe (2003). Pourquoi les femmes des riches sont belles : programmation génétique et compétition sexuelle. Duculot (Louvain La Neuve - Belgique), 19 mars 2003, ISBN 2801113360, 24,50 €



Présentation du livre
Table des matières
Press Book (sur www.gouillou.com)
Extraits :
Début du 1er chapitre  : La plus cruelle des injustices
Ratio de Mesquida (pp 135-137) : La soupape de sécurité : les agressions collectives
Copie de la couverture (120 Ko - Ouverture dans une nouvelle fenêtre)
Présentation

La majorité des découvertes des milliers de chercheurs travaillant en psychologie évolutionniste sont totalement inconnues en Europe. Par exemple, même si le sujet est particulièrement chaud ces temps-ci, très peu de gens imaginent que l’on sait maintenant prévoir et expliquer facilement (et avec une forte probabilité) les lieux d’explosion des guerres et des émeutes. Et si quelques découvertes sont parfois médiatisées (l’influence génétique sur le comportement, par exemple), il ne s’agit que d’annonces ponctuelles, sans le cadre théorique qui permet de les comprendre.

Ce cadre, c’est actuellement la psychologie évolutionniste (évopsy). Née à la fin des années 1980 comme une évolution de la sociobiologie, l’évopsy rassemble les découvertes de très nombreuses disciplines (anthropologie, archéologie, biologie, cognitivisme, génétique, zoologie, etc.) au sein du paradigme évolutionniste de Darwin (sélection naturelle et sélection sexuelle). Grâce à ses milliers de chercheurs à travers le monde, l’évopsy est maintenant en mesure d’expliquer simplement un très grand nombre de nos comportements et états internes.

Hélas, il n’existe que très peu de ressources francophones sur la psychologie évolutionniste : l’objectif de Pourquoi les femmes des riches sont belles est de répondre à ce manque en explicitant de façon pédagogique ce cadre conceptuel.

En étant à la fois facile à lire et ludique, et solidement référencé, Pourquoi... s’adresse à trois publics principaux :


Le grand public cultivé : il intéressera tous ceux qui cherchent à comprendre les enjeux des débats de société actuels et prochains (eugénisme, clonage, etc.), comme ceux qui sont intéressés par les relations entre les hommes et les femmes ;
 
Les étudiants et professeurs de 1er cycle en biologie et psychologie : il constituera une introduction enrichissante aux livres plus spécialisés, tels ceux de David Geary, Sarah Blaffer-Hrdy, David Buss, Richard Dawkins, Steven Pinker, etc. ;
 
Les journalistes : il leur offrira l’environnement des recherches scientifiques actuelles, leur permettant ainsi de pouvoir mieux analyser (et donc mieux reporter) les annonces et débats dont ils sont l’écho, sans qu’ils aient la nécessité de s’y spécialiser.

En d’autres termes, ce livre se veut le premier à lire sur le sujet : celui qui offre une vision globale suffisamment complète pour suffire à la majorité, et des bases solides à ceux qui souhaitent se spécialiser. L’idée est qu’il est plus facile de comprendre une annonce scientifique, ou un livre spécialisé, quand on connaît déjà le cadre dans lequel ils s’inscrivent et les éléments qui les complètent.

La table des matières est présentée ci-dessous. Pourquoi... synthétise les apports des plus grands chercheurs (Axelrod, Buss, Dawkins, Geary, etc.) et détaille les liens entre les approches génétiques (ex. : Dawkins) et celles comportementales (ex. : Buss). Il a été construit pour être complémentaire à Hommes, femmes : l’évolution des différences sexuelles humaines de Dave Geary qui paru en mai 2003 chez De Boeck Université (voir sur ce site ).

Philippe Gouillou


On peut se promener un peu sur le site et ceux qui lui sont liés, c'est absolument édifiant...

je ne sais pas ce que tu penses de cet auteur en particulier, mais sur son site, il est très fier de présenter une interview avec Murray, un des auteurs du célèbre "the bell curve..."

Donc si la psychologie évolutionniste c'est cela....
Wapi
 
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Message par Wapi » 07 Mars 2005, 18:02

a écrit :Selon le modèle traditionnel des sciences sociales…

Il existe plusieurs types de disciplines scientifiques comme les sciences naturelles (botanique, zoologie, etc.), les sciences sociales (sociologie, psychologie, économie, etc.) La psychologie est une science sociale. Elle s’intéresse à la culture et à l’expérience individuelle qui produisent les variations de comportement individuel. Le rôle de l’évolution n’est pas pris en compte dans cette démarche.

L’être humain naît avec quelques réflexes élémentaires innés et une grande capacité d’apprentissage générale. Celle-ci nous permet d’écrire sur la « page blanche » de notre esprit grâce à la culture et à l’expérience.
La culture détermine ce qu’un individu acquiert
et apprend durant sa vie.

On peut trouver consciemment la meilleure solution aux problèmes qui se posent à nous chaque jour.


Je pense que l'auteur aurait pu s'abstenir de ce paragraphe où il prétend dégager "le modèle traditionnel des sciences sociales". On peut ne pas y reconnaître sa façon de procéder.
Il paraît que les "sciences sociales" méconnaissent l'évolution ? En tous cas certaines ne méconnaissent pas l'Histoire des humains, ce qui n'est pas tout à fait pareil.

a écrit :On peut trouver consciemment la meilleure solution aux problèmes qui se posent à nous chaque jour.


Il faudrait éclaircir cette phrase... c'est un postulat ou le résultat d'une observation ?

On n'est pas obligé non plus d'accepter la métaphore de la "page blanche" pour décrire "l'esprit", et je trouve en plus que l'auteur se contredit lorsqu'il propose ce terme alors qu'il vient pourtant d'admettre en même temps "quelques reflexes élémentaires innés" (on n'en saura pas plus).

Donc à ce niveau là... nous ne sommes nullement dans cette catégorie donc il n'y a nul affrontement.

a écrit :Ainsi, dire que les hommes sont plus habiles pour s’orienter dans l’espace et les femmes pour déceler l’emplacement d’objets dans l’espace est du même ordre que faire remarque que le corps de l’homme et de la femme sont différents.


Ceci me chiffonne un peu plus... les cas où on pourrait confondre le corps d'un homme avec celui d'une femme me semblent très marginaux.

En revanche, que dire des femmes qui ont à ce niveau les aptitudes imputées aux hommes et réciproquement ? Quelle est par exmple la proportion de femmes qui savent mieux s'orienter dans l'espace que les hommes ? Est-ce un invariant de nature ?

a écrit : La xénophobie qui provient souvent d’une méfiance autrefois salvatrice de l’étranger


pour ceci, je souhaiterais une explication plus détaillée stp. Est-ce scientifiquement prouvé ?

Enfin :

a écrit :
Les prédispositions humaines à l’acquisition du langage ne nécessiteraient donc pas nécessairement l’existence de modules corticaux entièrement façonnés durant l’hominisation, mais simplement un couplage des capacités cognitives accrues du cortex avec des motivations de communication non-verbales très anciennes.


Pourquoi pas (le texte est au conditionnel) ?

Que ce soit un "simple couplage" qui ait fait apparaître ce "saut qualitatif" n'est en rien un problème.

Cela peut faire un "point de départ" de quelque chose "qui n'appartient qu'à l'homme", le langage né de la nécessité de "l'échange" (au sens large du mot) ou le "commerce" des humains entre eux, ou les deux à la fois.

L'idée que la neurologie mette en évidence des "motivations de communication non-verbales très anciennes" me plaît bien...

On en a déjà un peu parlé... il y a de l'archaïque en chaque individu..., produit de l'évolution de l'espèce, et celle-ci rencontre nécessairement une histoire particulière dans un environnement particulier.

Donc tout ceci c'est sans contradiction pour moi car je ne vois pas cette "science" sur le même terrain qu'une autre.

Quelles sont les pratiques qui valident les expériences de la psychologie évolutive ?
Wapi
 
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Message par Wapi » 07 Mars 2005, 21:22

Merci pour tes explications. Effectivement, les conclusions des recherches de ces scientifiques sont un peu sujettes à caution.

a écrit :sur le caractere sexué du cerveau, il est certain qu'il n'est pas mobilisé de la meme façon chez l'homme et les femmes notamment sur le partage taches intellectuelles taches affectives, le cerveau de la femme présentant une moindre grande specialisation des lobes cerebraux.....


Il y aurait donc des données "innées" qui commanderaient le partage des tâches intellectuelles/affectives entre les hommes et les femmes. La science est bien sûre de cela ?

Qu'est-ce que cela veut dire exactement ? Comment l'a-t-ton mesuré ? N'y a-t-il aucune exception ? Et sinon comment les explique-t-on ?

Je ne vois pas bien comment on peut évaluer la distinction entre tâche intellectuelles et affectives autrement qu'en recréant en laboratoire des conditions d'expérimentation qui ne peuvent rendre compte que de certains aspects très limités, voire insignifiants. A partir desquels il existe à tout instant le risque de vouloir faire une généralisation "délirante" des données recueillies, surtout quand après avoir étudié "les femmes" on étudie "différents groupes ethniques" ou autres "minorités" et qu'on leur applique les mêmes méthodes.

Par exemple, dans l'expérience ordinaire, la vie quotidienne, le travail d'un individu, ses relations... dans les choix qu'on fait en permanence, comment distinguer très nettement la part de l'affectif et du rationnel ?

Tout ceci me semble bien abstrait, sans contenu réel. Ou pour être plus nuancé, cela ne me semble pas très parlant. Du moins tant que des applications pratiques ne sont pas encore au rendez-vous.

J'ai un peu de mal à voir de quoi tout ceci parle, et surtout comment cela pourrait
rendre caduque la notion d'inconscient, source des pulsions, pulsions de l'espèce et pulsions du moi ?

Si tu veux qu'il n'y ait pas de rubicon entre instinct et pulsion, entre les premiers sapiens et les grands singes, je te l'accorde, car en fait cela ne change rien... dans le fond.

Disons simplement que, comme on s'intéresse aux humains, l'on prend pour point de départ ce moment où l'homme se distingue lui-même de l'animal et où il accède ainsi à la conscience de soi et même temps qu'au langage par le travail et l'échange, y compris "l'échange de paroles".

C'est une question de "point de départ" dans la recherche... d'autant que les mythes des origines, comme celui d'Oedipe, évoquent une humanité très archaïque aussi.

En toute honnêteté, je ne suis pas loin de penser que cette neuroscience soit en train d'asseoir scientifiquement les intuitions fondamentales de Freud et de Lacan, concernant l'inconscient et le langage... dont nous pourrons reparler un jour si besoin est.

Je ne vois pas ce qui te dérange dans les idées de G. Pommier, ni dans son livre ?
Tu sembles dire que "les neursocientifiques" ne reconnaissent pas ces idées.
Te faut-il un "nom" de neurochirurgien de renom et analyste "de surcroît" ? Je ne peux le mettre sur ce forum sans autorisation.... je vais me renseigner...

Tu peux rajouter quelques textes avec lesquels tu es en accord.
Wapi
 
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Message par Wapi » 07 Mars 2005, 23:03

a écrit :comprendre un processus mental affectif, quelles zones sont mis en correspondance, comment, à quoi correspondent elles en termes de categories de données et de traitement, c'est important pour comprendre les processus ognitifs et emotionnels, pour distinguer un fonctionnemment organique normal d'un fonctionnement pathologique....


Bien. J'ai toujours du mal à saisir où se situe la frontière entre "un processus cognitif" et "un processus émotionnel" dans les conditions de l'expérience usuelle (non de l'expérimentation en laboratoire).

a écrit :mais ça ne dit pas quel est le reve, quelle est la pensée.....ça ne peut donc ni valider ni invalider la psychanalyse, sauf comme je te l'ai dit pour les psychoses d'origine organique....


Bon. Merci de ces précisions sur le caractère au moins "non invalidant" de "la psychologie évolutionniste" dans ses rapports avec "la pscyhanalyse". C'est effectivement ce que je pensais.

Il faut tout de même faire très attention avec la définition de "la psychose d'origine organique", car c'est un vocabulaire qui n'est nulle part employé dans ce seul sens.

Si c'est de cela dont il s'agit, il faut dire "pathologie cérébrale" avec "exclusivement endogène" comme sous-entendu.

Et encore, il faudrait faire la preuve que le langage et ce qui se passe parfois sans paroles entre deux individus ne modifie nullement l'architecture cérébrale à quelque niveau que ce soit.

A ce compte-là, les résultats de la "psychanalyse des psychoses" (dans l'institutionnel) n'a jamais été appréciée par imagerie cérébrale. Peut-être qu'elle révèlerait des choses, peut-être que non, de même pour toutes les autres psychothérapies des psychoses ou comment qu'on les nomme.

Aucune étude n'a été menée. Une institution officielle s'en chargera-t-elle un jour ?
Wapi
 
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