OGM et opinion publique

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Louis » 08 Fév 2006, 22:30

ben pour une fois t'as été prudent et mesuré ! 8)
a écrit :
Nouveaux soupçons sur les OGM
Les plantes transgéniques ont-elles des effets négatifs sur la santé ? Depuis leur commercialisation en 1996, la question agite les cercles d'experts et les associations écologistes, sans qu'aucun indice indiscutable permette de répondre par l'affirmative. Or, plusieurs études récentes, réalisées par des chercheurs crédibles et publiées dans des revues scientifiques, concordent pour jeter un doute sur la totale innocuité des OGM. Elles n'affirment pas qu'ils génèrent des problèmes de santé. Mais à tout le moins qu'ils suscitent des effets biologiques qui devraient être plus largement étudiés. Ce questionnement nouveau survient alors que le conseil des ministres a adopté, mercredi 8 février, un projet de loi sur les OGM et que, à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), un rapport intérimaire a été remis le 7 février aux parties dans le conflit qui oppose les Etats-Unis, le Canada et l'Argentine à l'Union européenne sur les plantes transgéniques.

En novembre 2005, des chercheurs australiens publiaient un article dans une revue scientifique (Vanessa Prescott et al., Journal of Agriculture and Food Chemistry, 2005, p. 9023) expliquant que le transfert d'un gène exprimant une protéine à effet insecticide d'un haricot vers un pois avait suscité des problèmes inattendus : chez les souris nourries du pois transgénique, les chercheurs du Csiro (l'équivalent australien du CNRS français) ont constaté la production d'anticorps, qui sont des marqueurs d'une réaction allergénique. L'affaire, qui a fait les gros titres de la presse australienne et anglaise, a conduit le Csiro à arrêter le développement de ce pois transgénique, tandis que le ministre de l'agriculture de l'Etat d'Australie de l'Ouest, Kim Chance, annonçait que son gouvernement financerait une étude indépendante sur l'alimentation d'animaux par des OGM : "Le gouvernement de l'Etat est conscient de l'inquiétude relative à la sûreté des OGM, alors que la plupart de la recherche dans ce domaine est menée ou financée par les compagnies mêmes qui promeuvent les OGM", a expliqué M. Chance, en novembre 2005, dans un communiqué.

Durant l'été 2005, c'est une équipe italienne, conduite par Manuela Malatesta, biologiste cellulaire à l'Institut d'histologie de l'université d'Urbino, qui avait publié des résultats intrigants (European Journal of Histochemistry, 2005, p. 237). Dans des études antérieures, cette équipe avait déjà montré que l'absorption de soja transgénique par des souris induisait des modifications dans les noyaux de leurs cellules du foie. La publication de l'été a prouvé que le retour à une alimentation non transgénique faisait disparaître les différences observées. Elle montrait aussi que plusieurs de ces modifications pouvaient "être induites chez l'organisme adulte en peu de temps".

En Norvège, Terje Traavik, directeur scientifique de l'Institut d'écologie génétique de l'université de Tromsö, vient de publier une étude dans European Food Research and Technology (janvier 2006, p. 185) : il montre qu'un élément des constructions génétiques utilisées pour modifier une plante, le promoteur 35S CaMV, peut susciter l'expression de gènes dans des cellules humaines en culture. Or, selon les défenseurs des OGM, ce promoteur n'a normalement cet effet que chez les plantes.

La multiplication de ces expériences a conduit la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) à organiser un séminaire sur la sûreté des aliments transgéniques en octobre 2005, réunissant les meilleurs spécialistes de la question. " Ce qui se dégage est qu'il faut être attentif à ce genre d'études, dit Ezzedine Boutrif, coordinateur du séminaire à la FAO. Dans plusieurs cas, il y a eu mise sur le marché d'OGM sans que les dossiers de sûreté soient très clairs."

Les chercheurs impliqués dans ces récentes études affichent leur neutralité. "Je n'avais pas d'idée préconçue sur les OGM quand j'ai commencé ma recherche en 2000, dit Manuela Malatesta. Je pensais que ce n'était pas dangereux, puisqu'on en mangeait depuis longtemps. Mais il n'y avait presque pas de littérature scientifique sur le sujet. Nous avons donc pensé qu'il était utile de faire ces études." Pour Terje Traavik, la motivation de départ était différente : "Je faisais de la recherche sur le cancer en utilisant la transgenèse. Nous savions, avec mes collègues, que cela poserait un problème si cela sortait du laboratoire. Cette inquiétude nous a convaincus qu'il fallait étudier ce type de risques."

Ces travaux retiennent d'autant plus l'attention que, aux Etats-Unis comme en Europe, la recherche sur les effets des OGM n'a pas été encouragée par les gouvernements. Les études toxicologiques sont réalisées par les entreprises promouvant les OGM, dont l'impartialité est discutable, et examinées ensuite par des commissions. Mais celles-ci ne refont pas les études, qui restent secrètes. Or, ces études aussi montrent parfois des effets biologiques notables.

Le 23 avril 2004, Le Monde révélait que les experts de la Commission du génie biomoléculaire (CGB) étaient partagés sur les effets d'un maïs de Monsanto, le MON 863. Dans l'étude toxicologique qui leur avait été communiquée, il apparaissait que les rats nourris aux OGM présentaient plusieurs anomalies : augmentation du nombre de globules blancs, de la glycémie, baisse du nombre de globules rouges, etc. Il s'ensuivit un débat entre les agences concernées, qui conduisit à un avis favorable de la CGB. Si les experts ont réexaminé le dossier, ils n'ont cependant pas remis en question l'analyse statistique présentée par Monsanto.

Des associations, dont Greenpeace, ont demandé la publication du dossier toxicologique pour pouvoir le soumettre à une contre-expertise. Le 9 juin 2005, la cour d'appel de Münster, en Allemagne, ordonnait sa diffusion. Greenpeace a alors confié à deux chercheurs français, Gilles-Eric Séralini, de l'université de Caen, et Dominique Cellier, de l'université de Rouen, une contre-expertise statistique du dossier. Ils devraient publier en février le résultat de leur étude. "L'analyse statistique par Monsanto des différences observées sur les rats était très superficielle, observe Dominique Cellier, qui est spécialiste de bio-informatique. Ils isolaient les variables, au lieu d'utiliser des méthodes dites d'analyse multivariables, qui consistent à mettre en cohérence les anomalies observées. Si on utilise ces méthodes, on constate une cohérence entre les anomalies de poids, urinaires et hématologiques des animaux nourris aux OGM."

Cette étude devrait susciter de nouveaux débats. Mais, d'ores et déjà, les experts officiels reconnaissent que les procédures d'évaluation toxicologique des OGM ne sont pas parfaites. "La discussion sur le MON 863 a été très positive, dit Jean-Michel Wal, membre du groupe OGM de l'Autorité européenne de sécurité alimentaire. Elle nous a permis d'approfondir les méthodes d'évaluation. En fait, les études toxicologiques sur les rats à 90 jours sont très difficiles à faire et à interpréter. On ne sait pas étudier un aliment complet, OGM ou pas, il n'y a pas de norme." Et la multiplication des interrogations sur les effets biologiques des OGM appellent, pour le moins, un débat scientifique plus ouvert et des recherches publiques pour l'instant très rares.
Hervé Kempf 
Louis
 
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Message par canardos » 09 Fév 2006, 08:21

ben, prudent et mesuré, je l'ai toujours été sur les OGM.....relis les fils....tu verras que j'ai toujours consideré qu'il fallait avant d'autoriser un OGM prendre les précautions nécessaires....

mais toi, as tu cette attitude?

ou es tu contre toute experimentation et contre toute culture de n'importe quel OGM quelques soient les précautions prises et les essais préalables, et contre toute recherche et tout essai?

c'est quand meme incroyable que les ayatollah de la lutte anti "technosciences" donent des leçons de modération et de mesure.....
canardos
 
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Message par Louis » 09 Fév 2006, 17:58

a écrit :mais toi, as tu cette attitude?

ou es tu contre toute experimentation et contre toute culture de n'importe quel OGM quelques soient les précautions prises et les essais préalables, et contre toute recherche et tout essai?


Non, par contre je suis contre les essais en plein champs, dans la mesure ou "les précautions prises" ne me semblent pas sufisantes, en particulier contre les risques de dissémination ! Mais as on vu une protestation contre des essais sur les ogm en laboratoire, sauf quand les recherches en question impliquaient un risque particulier ou était "socialement nuisible" (du type "Terminator") ?
Louis
 
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Message par Louis » 09 Fév 2006, 18:02

a écrit :A mon avis, le problème n'est pas tant la taille de l'échantillon (même s'il est effectivement très petit) que la nature des questions et la façon dont elles sont formulées qui biaisent les résultats.

Par exemple qu'attendez-vous de votre député (personnellement pas grand chose),qu'il interdise les cultures OGM par principe de précaution ou qu'il soutienne le développement des OGM ? c'est évidemment assez tendancieux.

Ensuite entre interdire totalement et soutenir à tout va, il ya une toute une gamme de nuances et de propositions possibles qui sont évacuées etc....

Donc ce genre de "démocratie"....


C'est vrai de n'importe quel sondage, ça...
Louis
 
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Message par canardos » 09 Fév 2006, 21:09

(LouisChristianRené @ jeudi 9 février 2006 à 17:58 a écrit :
a écrit :mais toi, as tu cette attitude?

ou es tu contre toute experimentation et contre toute culture de n'importe quel OGM quelques soient les précautions prises et les essais préalables, et contre toute recherche et tout essai?


Non, par contre je suis contre les essais en plein champs, dans la mesure ou "les précautions prises" ne me semblent pas sufisantes, en particulier contre les risques de dissémination ! Mais as on vu une protestation contre des essais sur les ogm en laboratoire, sauf quand les recherches en question impliquaient un risque particulier ou était "socialement nuisible" (du type "Terminator") ?

comme les essais en champs ont pour but de mesurer les risques de dissemination et de croisement avec des especes voisines, c'est le serpent qui se mord la queue...si on interdit les essais en champs aucun ogm ne pourra jamais etre testé suffisamment pour autoriser sa culture.

tu dis que les précautions prises pour ces essais ne sont pas suffisantes, ok....mais alors quelles sont les précautions suffisantes, les essais préalables, en quoi les reglementations actuelles sont-elles insuffisantes....parce que si tu ne définis pas ces conditions il serait plus franc de dire que tu es contre la culture des ogm par principe....

cela dit, on doit constater que malgré la culture de plusieurs dizaines de millions d'hectare d'ogm dans le monde depuis des années, aucune "contamination" durable n'a été constatée....on avait parlé du mais sauvage au mexique mais les dernieres études l'ont démenti...donc cette histoire de dissémination et de contamination, ça tourne franchement à la parano et le principe de précaution tourne au vulgaire pretexte....

certes un risque peut exister pour l'environnement, mais pour le prévenir, il vaut mieux au contraire multiplier les essais en champs afin d'avoir des arguments sanitaires et environnementaux convaincants contre la culture des variétés ogm qui poseraient des problèmes.

meme demarche que pour les risques toxicologiques pour lesquels par exemple Seralini propose des tests de longue durée sur les rats (désolé Aumance...).

quand au sondage avec lequel j'ai ouvert ce fil, je te remercies de reconnaitre que les questions posées faussaient les réponses comme
a écrit :C'est vrai de n'importe quel sondage
. ce n'est pas l'impression que j'avais eu en lisant ton premier post.....
canardos
 
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Message par Louis » 10 Fév 2006, 09:25

sur la question du sondage, il est critiquable (faiblesses de l'échantillon et questions "orientées"), comme 90% des sondages...

Sur la question des essais en plein champ voila comment le cnrs présente la chose :


a écrit :Pourquoi mener des essais en plein champ ?
La biologie est une science expérimentale qui se nourrit essentiellement des observations du terrain. Les essais permettent de définir les nouvelles règles agronomiques à appliquer pour ces cultures, vérifier l'efficacité de la modification génétique, de tester les moyens de maîtrise des repousses et d'évaluer les risques (dissémination des gènes, risque d'invasion…)

En quoi consiste un essai en plein champ ?
Un essai en plein champ vise à observer le comportement en condition réelle d'une nouvelle variété et à évaluer comment il interagit sur l'environnement qui l'entoure. Ces expériences sont conduites avec des distances d'isolement strictes pour limiter la fécondation par du pollen de la plante OGM des plantes voisines de la même espèce. C'est ainsi que des distances minimales avec d'autre champ de la même espèce sont prévues et que des rangs de plantes non OGM, les " pièges à pollen " sont installés autour des champs d'essais pour répondre à cet objectif. Rappelons que le maïs et le soja, principales plantes concernées aujourd'hui par les OGM n'ont pas de plantes présentes naturellement en Europe avec lesquelles elles peuvent spontanément se croiser, ce qui limite les risques en matière environnementale.


une remarque : l'évaluation des risques de dissémination n'est qu'un des quatres items qui justifie les essais en plein champs ! Et la plupart pourraient se faire via des essais en laboratoire Mais les essais en question reviendraient beaucoup plus cher...

Quand aux risques de contamination, malgrés les précautions prises, ils sont importants :

a écrit :
Comme « le zéro contamination » paraît impossible à tenir, la mission parlementaire souhaite qu’une trace de 0,9% d’OGM soit autorisée dans les plantes cultivées par l’agriculture classique, ce seuil correspondant déjà à la législation européenne. L’agriculture biologique, elle aussi, serait soumise à ce seuil et devrait renoncer à cultiver des plantes indemnes de toute modification génétique. Ce voisinage entre les différents types de cultures reste un problème non résolu.


En particulier pour l'agriculture biologique, puisque des parcelles "biologiques" (donc pas de la meme espéce que celles qui sont utilisées pour la transgénése) ont déja été contaminées
Louis
 
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Message par Crockette » 10 Fév 2006, 12:01

Selon le MONDE, une étude italienne a montré que des souris nourries au soja transgénique voyaient se transformer les cellules de leur foie.
Des rats nourris au mais OGM Mon 863 de Monsanto (encore eux, tiens... tiens...)
ont surdéveloppé leurs globules blancs ou détriment des rouges et fait une glycémie.
Une étude britannique a conclu que des champs OGM de colza attirent moins d'abeilles et de papillons...


Crockette
 

Message par canardos » 10 Fév 2006, 12:22

ne confondons pas dissémination et "contamination". les anti ogm entretiennent la confusion

la dissémination est plus ou moins inévitable....c'est le sort de toutes les semences, qu'elles soient ogm ou non ogm avec le vent, les insectes, etc, de se répandre un peu sur les champs voisins....les essais en champs permettent de la mesurer.

ça explique qu'un agriculteur ne cultivant pas d'ogm peut se retrouver avec 0,5 ou 1 % de semences ogm provenant d'un champs voisin. Mais cette dissémination de semences en genéral stériles n'a aucune conséquence à long terme. Si l'année suivante, il n'y a plus de culture OGM dans le champs voisin, il n'y aura plus de dissémination et la récolte sera à nouveau à 100% non OGM.

Cette dissémination ne veut pas dire qu'il y a croisement entre les variétés OGM et non OGM, ce que les antiogm appellent en appliquant la novlangue chère à georges Orwell, la "contamination". Cette "contamination" là, qui pourrait par croisement transferer les genes inserés sur la plante ogm dans la descendance d'une plante non génétiquement modifiée, n'a jamais été constatée durablement meme avec des variétés d'ogm cultivées massivement sur des dizaines de millions d'hectare.

encore une fois, empecher les essais en champs, c'est se priver de détecter des risques potentiels de dissémination et de "contamination", et compte tenu de l'extension des cultures ogm dans le monde, c'est croire qu'il suffit de poser des fenetres à une maison sans toit pour la mettre hors d'eau....
canardos
 
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Message par Crockette » 10 Fév 2006, 12:34

Gilles Eric Séralini biologiste et auteur "d'OGM", regrette l'absence de recherche indépendante sur les effets des pesticides par le biais de plantes OGM...

99% des OGM commercialisées ds le monde sont des plantes à pesticides, en tolérant ou en produisant et non en s'y substituant. Les recherches des agro-industriels portent en effet sur des plantes qui produisent leur propre insecticide et celles tolérant un désherbant.
SELON LE BILOGISTE, les effets des pesticides sur la santé seront à attendre au bout d equelques années, ils seront complexes et n'agiront pas comme un virus en quelques jours. Pour établir une corrélation entre santé et OGM disséminés, il faudra des dizaines d'années...
Crockette
 

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