la technostructure nouveau stade supreme du capitalisme

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 13 Fév 2006, 15:07

si on suis louis christian rené, il y a fusion tellement etroite entre la bourgeoisie et la "technostructure", technostructure qu'il se garde bien d'ailleurs de définir précisement, qu'elles sont inséparables...

c'est quand meme fabuleux que cet argument soit evoqué en 2006 un an apres le mouvement des chercheurs qui a montré l'extreme précarité et les bas salaires de la plupart des chercheurs, la vonté du gouvernement de genraliser les CDD, le sort des doctorants qui ne gagnent meme pas le SMIC apres 12 ans d'étude..c'est tellement vrai que les jeunes se détournent massivement des études scientifiques....

pauvres jeunes mal informés, ils loupent ainsi une occasion en or de faire partie de la classe dominante technostructurée en participant au nouveau stade supreme du capitalisme....

va falloir les orienter vers louis christian rené pour qu'il les rassure sur leur avenir exaltant!

:hinhin: :17: :whistling_notes:
canardos
 
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Message par Louis » 13 Fév 2006, 17:27

a écrit :apres la domination du capital financier décrite par Lénine, voila que les capitalistes dominent le monde par la fusion entre les conseils d'administration et les laboratoires de recherche...


Je dois dire que cela "m'interpelle quelque part" comme on disait y'a longtemps ? Parce que la maitrise technique et scientifique n'est pas un enjeu de pouvoir, et n'est pas utilisée comme tel par la bourgeoisie ? Vraiment ?? :17:

a écrit :apres la domination du capital financier décrite par Lénine, voila que les capitalistes dominent le monde par la fusion entre les conseils d'administration et les laboratoires de recherche...

C'est pas spécialement nouveau ! Et je ne vois pas ou j'ai parlé d'une substitution de l'une a l'autre. Je n'ai jamais dit que le "capital du savoir" remplaçait le "capital financier" C'est vrai que ça fait partie des élucubrations qu'on peut lire ici ou là... Mais on peut lire aussi ici ou la que la "science" (comme rationalité "supréme") pouvait remplacer la politique : pas la peine de faire la révolution, la science y pourvoiera... Autant préciser que je dénonce les deux "opinions" comme des foutaises...

a écrit :quand aux ouvriers de dassault ils défendent leur gagne pain et sont souvent fiers de leur savoir faire technologique mais ils prefereraient le mettre au service de la fabrication de trains de scanners ou d'avions de transport

Tu en as déja discuté avec un ouvrier de chez dassaut ? Pas évident ce que tu en dit : j'ai travaillé pendant 15 ans comme technicien dans une boite d'electronique qui travaillait (entre autre) pour l'armée, et le fait de proner une reconversion était justement une propagande que faisait les révolutionnaires et pas gagnée d'avance... D'ailleurs nul mépris dans ce que je dis : c'est vrai que la propagande adverse avait d'autres moyens et d'autres relais...

a écrit :il n'empeche qu'ils sont immenses, les besoins quantitatifs encore à satisfaire meme dans les pays developpés et que seule la planification socialiste s'appuyant sur la science pourra proceder à la satisfaction de ces besoins en developpant les forces productives dans le respect de l'environnement.

j'ajouterai que c'est plutot un énorme argument supplémentaire en faveur de la planification socialiste seule capable de proceder au gigantesque effort scientifique technique et industriel nécessaire pour l'adaptation de notre outil de production....

Il y a sans doute "d'immenses besoins quantitatifs" a développer, y compris dans les pays développés, mais il y a aussi d'immenses gachis, et d'immenses productions développées dans le seul but de favoriser "l'accumulation des marchandises" Par exemple (mais il y en a bien d'autre) le développement des "éponges imprégnées" (pour faire le ménage) Et il y a aussi des gachis plus substanciels : par exemple, l'augmentation vertigineuse de la consommation d'energie (en france et aux usa) sans rapport avec le dégrés de satisfaction (c'est pas parce que je dépense trois fois plus d'electricité que je suis trois fois plus heureux) et l'augmentation de lz population. Personnelement, je pense que la "planification socialiste" n'a de sens que si elle est mondiale et égalitaire Or par exemple sur les bagnoles, si "le monde" consommait autant de bagnoles que les américains (ou nous, a une moindre mesure) cela entrainerait une consommation d'acier qui dépasse de trés loin les capacité connues et supposées Comment on résoud ce probleme ??

a écrit :
c'est quand meme fabuleux que cet argument soit evoqué en 2006 un an apres le mouvement des chercheurs qui a montré l'extreme précarité et les bas salaires de la plupart des chercheurs, la vonté du gouvernement de genraliser les CDD, le sort des doctorants qui ne gagnent meme pas le SMIC apres 12 ans d'étude..c'est tellement vrai que les jeunes se détournent massivement des études scientifiques....


Que la plupart des chercheurs soient dans une situation "d'extreme précarité" est exact. Cela dit, et au plan mondial, la recherche (et plus particulierement certains secteurs de la recherche) dégage d'énormes profits (dans la biologie ou le médical) Quand aux chercheurs, il y en a sans aucun doute qu'on peut assimiler a des "prolétaires" mais il y en a aussi qui sont plutot des "géants" ou des capitalistes De toute façon, c'est comme quand on attaque le "pouvoir informatique" : le pouvoir informatique c'est crosoft, pas l'analyse programmeur indien qui bosse pour moins que le smic... Et le pouvoir médical, c'est un systeme, pas l'infirmiére qui viens te prélever sur ton lit de souffrance..
Donc la "technostructure" c'est un systeme de grosses boites, publiques et privées, et pas les rouages qui le font tourner...







Louis
 
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Message par Barikad » 13 Fév 2006, 17:42

(LouisChristianRené @ lundi 13 février 2006 à 17:27 a écrit : De toute façon, c'est comme quand on attaque le "pouvoir informatique" : le pouvoir informatique c'est crosoft, pas l'analyse programmeur indien qui bosse pour moins que le smic... Et le pouvoir médical, c'est un systeme, pas l'infirmiére qui viens te prélever sur ton lit de souffrance..
Donc la "technostructure" c'est un systeme de grosses boites, publiques et privées, et pas les rouages qui le font tourner...

Tiens voilà un nouveau concept interressant: "le pouvoir informatique"...
il y aurait donc un "pouvoir informatique" representé par Microsoft comme il y aurait un "pouvor couche cullote" representé par Pampers ?
Decidemment, les innovations théoriques menent partout...
:hinhin:
Barikad
 
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Message par Louis » 13 Fév 2006, 18:09

Maiiiis non ! Mais le "pouvoir de l'informatique" (je citait ça parce que je ressortais d'une grosse discussion sur "le libre" et toute cette sorte de chose) c'est microsoft et pas le programmeur indien Et le "pouvoir de pampers" c'est Procter & Gamble... En clair la "technostructure" c'est pas les soutiers, c'est celui qui dirige le navire...
Louis
 
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Message par shadoko » 13 Fév 2006, 18:14

a écrit :
LA "technosctucture" n'est pas "un groupe social" en tant que tel ! Mais plutot la maniére dont le capitalisme "dirige" les sciences et les techniques pour les buts qui lui sont propre.... Comme le "capitalisme financier" était la forme spécifique d'accumulation du capital au temps de l'impérialisme

J'ai plusieurs questions, dans ce cas:
1. De quand ça date, la "technostructure"?
2. Pourquoi y a-t-il un mot aussi barbare pour désigner une chose qui ne mérite même pas de nom?

Parce que sinon, on pourrait aussi bien inventer des tas de noms pour désigner tout un tas de comportements des capitalistes dans tout un tas de directions. De plus, cela contient le mot "structure". Pourquoi? Je ne vois pas de structure là-dedans.

a écrit :
Donc la "technostructure" c'est un systeme de grosses boites, publiques et privées, et pas les rouages qui le font tourner...

D'abord, c'est une "manière", et maintenant, c'est un machin bien réel: "un ensemble de boîtes". Pourrait-on avoir une définition un peu plus précise?
shadoko
 
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Message par Louis » 13 Fév 2006, 19:21

Tout d'abord, un extrait d'un article de François chesnay et claude Serfati qui reposent la prolblématique de la superstructure dans le cadre de la critique du capital :

a écrit :C'est dans la quatrième section du livre I du Capital, dans les pages qui préparent la transition du chapitre sur la manufacture à celui sur le machinisme et la grande industrie, puis dans les premiers sous-titres de ce chapitre, qu'on trouve tout d'abord deux fils conducteurs d'importance majeure. Le premier est celui du renversement du rapport entre l'ouvrier et l'outil: «Dans la manufacture et le métier, l'ouvrier se sert de son outil; dans la fabrique, il sert la machine (...) les ouvriers sont incorporés à un mécanisme mort qui existe indépendamment d'eux». [33] Le second est l'intégration ou l'absorption de la science par le capital comme instrument de domination chaque fois ou dès que ses applications pratiques sont connues: «les puissances intellectuelles sont transformées en pouvoirs du capital sur le travail» [34] , elles sont appropriées par le capital au point d'en paraître un attribut. On a là la clef, nous semble-t-il, de ce qui a été désigné par les théoriciens de l'Ecole de Francfort ou par le grand juriste philosophe de la technique Jacques Ellul, comme le «mouvement d'autonomisation de la technique» ou encore de constitution d'une «technostructure» placée en surplomb de la société.

Si la technique a pris l'apparence d'une puissance indépendante face à la société, c'est parce qu'elle a d'abord été utilisée à cette fin pour dominer le travailleur sur le lieu de travail et pendant le procès de production, parce que préalablement «le moyen de travail a été dressé comme automate devant l'ouvrier, pendant le procès de travail même, sous forme de capital, de travail mort qui domine et qui pompe sa force de travail» [35] . Le lien avec les questions traitées par l'écologie est un lien direct: «L'économie de moyens collectifs de travail, activée et mûrie comme dans une serre chaude par le système de fabrique, devient entre les mains du capital un système de vols commis sur les conditions vitales de l'ouvrier pendant son travail, sur l'espace, l'air, la lumière (....). [36]

C'est dans les fondements des rapports de propriété et de domination capitalistes que se situent les origines de son rapport aux ressources naturelles et à la biosphère. Il ne s'ensuit pas qu'en détruisant ou en endommageant gravement l'environnement naturel, le capital met en péril ses conditions de reproduction et de fonctionnement. Selon notre compréhension, par ces destructions de plus en plus graves et dans certains cas irréversibles, le capital met en péril les conditions de vie, et jusqu'à l'existence même de certaines communautés, voire de certains pays. Mais il ne met pas en péril les siennes. Nous n'adhérons pas à la thèse dite de la «seconde contradiction» pour un ensemble de raisons, au c'ur desquelles se trouve notre interprétation du lieu précis où se situent les seules contradictions qui affectent véritablement le capital. Pour ce qui est des conditions «externes», environnementales, de son fonctionnement le capital, ainsi que les Etats qui étayent sa domination et les classes sociales qui ont partie liée avec lui, ont les moyens aussi bien de faire supporter les conséquences de cette destruction aux classes, communautés et Etats les plus faibles, que de transformer la «gestiondes ressources devenues rares» et la «réparation des dégradations» en champs d'accumulation (en «marchés») subordonnés ou subsidiaires.

C'est dans sa soif d'appropriation de la plus value, dans les mécanismes qu'il emploie pour tenter de la satisfaire et dans les impasses auxquelles tant ce besoin que les moyens employés pour l'atteindre le conduisent que gisent les contradictions qui font que «la véritable barrière de la production capitaliste, c'est le capital lui-même». [38]

La libéralisation, la déréglementation et la privatisation entreprises à partir de 1978-79, ainsi que les formes précises de la «mondialisation du capital» qu'elles ont engendrées, doivent être considérées comme la manière contemporaine, la dernière en date, sous laquelle s'est de nouveau exprimée la position de Marx, selon laquelle «la production capitaliste tend sans cesse à dépasser ces limites qui lui sont immanentes, mais elle n'y parvient qu'en employant les moyens, qui de nouveau, et à une échelle plus imposante, dressent devant elle les mêmes barrières» [39] .

La chaîne de contradictions qui dessinent le parcours de la fuite en avant du capital peut être présentée ainsi. Vers 1970, le capital s'est trouvé confronté à une crise dont le fond était (et reste) l'insuffisance de plus value, aussi bien en raison du taux que de la masse produite. La mondialisation du capital, ensemble avec les technologies de l'information et de la communication (les fameuses TIC) lui ont ouvert la voie vers une hausse très forte du taux d'exploitation de la force de travail. L'élévation de la productivité et de l'intensité du travail, moyens "classiques" d'atteindre cet objectif, se conjugue maintenant avec la baisse du coût de reproduction de la force de travail, qui pour une large part donnent sa dimension "historique et morale" à la force de travail. La mise en compétition d'une armée de réserve de centaines de millions d'individus facilite grandement la mise en ouvre de mesures allant dans ce sens. Les pays arriérés du Sud sont incapables d'offrir sur ce plan de réelle résistance, compte tenu du caractère sélectif et limité des besoins du capital. La population peut être laissée aux "lois naturelles", où la reproduction elle-même est mise en cause. Pour l'instant, il en va un peu différemment dans les pays avancés, où l'attaque contre les salariés est passée par la réduction des dépenses publiques affectées à la reproduction du salariat, et par l'investissement par le capital des segments d'activités de santé et de formation qui sont susceptibles de valorisation. Le but de l'AGCS à l'OMC est de faire franchir à ce processus un saut qualitatif.

Et pourtant le capital voit déjà les mêmes «barrières» se dresser de nouveau devant lui. Il ne produit toujours pas assez de plus-value. Le capital ne peut tirer qu'un parti limité de la hausse du taux d'exploitation, parce qu'il ne peut employer au plan mondial qu'une faible fraction de la force de travail qui se présente sur le marché du travail. En sorte que la masse de plus-value créée ne s'est pas accrue (elle le fait sans doute même de moins en moins) dans les mêmes proportions que le taux de plus-value parce que le rythme de l'accumulation est trop faible. Cette situation nouvelle peut s'expliquer ainsi. La libéralisation, la déréglementation et la mondialisation du capital ont vu la montée sans précédent dans son histoire, du point de vue du nombre, de la richesse en niveau nominal de capitalisation et de la force en termes de levier de pouvoir économique et politique, des détenteurs de titres de propriété et de créances, c'est-à-dire de droits à faire valoir en partage de la plus-value. La bourgeoisie financière et les couches sociales qu'elle associe à ce mode de rémunération, disposent de puissants moyens d'appropriation de la plus-value. En raison du poids social et politique de ces classes, ces effets de ponction ont pris, depuis deux décennies, une grande ampleur. Or, du point de vue de la reproduction d'ensemble du capital, la consommation des classes dominantes vient en déduction de la plus-value destinée à être accumulée. On ne saurait donc attribuer à cette consommation le pouvoir d'élever le niveau du taux d'accumulation (à moins de se placer dans une interprétation "sous-consommationniste" des crises selon laquelle la consommation insuffisante des salariés pourrait être compensée par celle d'autres classes) qui permettrait au capitalisme de connaître une phase d'expansion durable.

Ainsi, la nouvelle configuration du partage de la plus value entre revenus financiers et profit réinvesti dans la production (l'accumulation au sens de reproduction élargie) produit-elle un écart important, qui s'apparente à un "effet de ciseaux", entre le taux d'accumulation qui permettrait de tirer tout le parti possible de la hausse du taux d'exploitation d'une part, et la part de plus value qui doit être distribuée pour satisfaire les exigences des détenteurs de titres de propriété et de créances d'autre part. Il faut ici rappeler que Marx voyait dans la bourgeoisie une classe qui avait été "progressive" face aux autres classes dominantes, mais qu'il montrait déjà comment cette classe avait très vite intégré et assimilé le comportement social des autres classes propriétaires que ses économistes stigmatisaient comme des classes parasitaires. Ce comportement était pour lui indissociable de la voie catastrophique pour les salariés à laquelle menaient sa domination et les lois du capital: "après moi le déluge ! telle est la devise de tout capitaliste et de toute nation capitaliste. Le capital ne s'inquiète donc point de la santé et de la durée de vie du travailleur, s'il n'y est pas contraint par la société» [40] . C'est ce qui s'est passé, sous l'effet d'immenses luttes sociales, mais aussi de rapports politiques entre les classes rendues momentanément favorables aux travailleurs par les déchirements des bourgeoisies entre elles.

Il faut aujourd'hui pleinement apprécier l'interaction entre l'attitude de la bourgeoisie financière et la trajectoire du capitalisme de ces vingt dernières années. La transformation de la destruction de la nature en "champ d'accumulation" pour les propriétaires du capital, la quête de contrôle des processus du vivant par le capital sont les produits délibérés de décisions politiques. Elles sont en même temps, dans une configuration des forces sociales particulières qui est celle de la domination du capital financier, le remède trouvé aux contradictions du mode de production fondé sur la domination du capital. Cette situation indique qu'il faut plus que jamais distinguer entre d'une part l'extension de la domination du capital et des rapports de propriété sur lesquels il est fondé ' soit au sens strict, l'extension de l'espace de la reproduction des rapports sociaux ' et d'autre part une augmentation véritable de l'accumulation du capital, c'est-à-dire une reproduction élargie de la valeur créée. Les crises économiques, les guerres, l'élévation à un degré inouï du militarisme dans les pays développés vainqueurs de la seconde guerre mondiale indiquent la façon dont le capitalisme du vingtième siècle (l'impérialisme) a provisoirement surmonté ses contradictions, ses "propres barrières" . Elles se sont à nouveau dressées à la fin des années soixante. Ce sont elles que le capitalisme va chercher à surmonter à la fois par l'accentuation de ses agressions contre les travailleurs et par une exploitation toujours plus forcenée de ses conditions extérieures environnementales.

Le point de vue que les questions écologiques ne peuvent être analysées hors des rapports de propriété, de production et de pouvoir dominants est partagé par ceux qui s'auto-intitulent "écomarxistes". Ici la contribution la plus significative est celle de J. O'Connor et a comme cadre la théorie des crises. A la différence d'autres auteurs (par exemple T. Weisskopf) il ne considère pas que l'analyse marxiste traditionnelle des crises est obsolète, mais qu'il s'agit de l'enrichir. La "première contradiction" du capitalisme se situe, selon lui, au niveau de la surproduction de marchandises et suraccumulation de capital, c'est celle-ci qui aurait accaparé l'attention de Marx. Aujourd'hui, le capitalisme est confronté à une "seconde contradiction" qui se situe au niveau des "conditions générales de production", dont O'Connor fait selon sa propre expression, une "reconstruction" à partir des écrits de Marx. La définition qu'il en donne est que ces conditions de production, indispensables à l'accumulation, ne "sont pas produites comme marchandises selon la loi de la valeur ou les lois du marché, mais sont traitées par le capital comme si elles étaient des marchandises" [41] . Elles incluent les moyens de communication et infrastructures, les conditions personnelles de production du travailleur, les conditions physiques externes (environnement). Les conditions de production sont le lieu de la «seconde contradiction» : "les coûts du travail, de la nature, des infrastructures et de l'espace augmentent de façon significative, mettant en évidence une seconde contradiction, une crise économique venant du côté de l'offre" [42] . Ces coûts augmentent pour deux raisons : lorsque le capital pour maintenir ses profits dégrade ou ne maintient pas en fonctionnement les infrastructures nécessaires à la production, et lorsque le mouvement social exige le maintien de ses conditions de vie, la protection de l'environnement, etc. La première contradiction est fondée sur une crise de la demande, la seconde sur une crise du côté de l'offre.

[33]  Marx, Capital, livre I, chapitre XV, paragraphe IV.
[34] Ibid.
[35] Ibid.
[36] Ibid, fin du paragraphe IV.
[37] M.Mies, "Liberacion del consumo o politizacion de la vida cotidiana", Mentras Tanto, n° 48, Barcelone, 1992, page 73, cité par Michael Lowy (voir référence plus haut).
[38] Marx, Capital, III, chapitre XV, Editions Sociales, tome 6, 263.
[39] Ibid, page 262.
[40] Capital I, section 1, chapitre X, Editions sociales. vol. 1, page 264 (souligné par nous). Aujourd'hui on peut ajouter «Après moi le déluge ! telle est aussi la devise des capitalistes» pour l'eau, l'air, la biosphère, les ressources non ou très lentement renouvelables, etc.
[41] J. O' Connor, 'Capitalism, Nature, Socialism : a Theoritical Introduction' , Capitalism, Nature, Socialist, n°1, automne 1988, page 307.
[42] J. O' Connor 'Is Capitalism Sustainable ? ' dans M. O'Connor (Edieur) Is Capitalism Sustainable ? Political Economy and the Political Ecology, The Guilford Press, 1994, page 162.


L'ensemble de l'article est ICI !
Louis
 
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Message par Louis » 13 Fév 2006, 19:37

De quand ça date, la "technostructure"?

Difficile a dire précisément, c'est la aussi comme le "capital financier" Mais maintenant il est là Un de ses principaux "symptomes" (dans le sens psy du terme) c'est par exemple "l'économie du Brevet" (dont nous n'avons pas sufisemment parlé dans le cadre du débat sur les ogm) Rappelons que les brevets sont a l'origine de 20% des revenus de l'économie américaine.

Pourquoi y a-t-il un mot aussi barbare pour désigner une chose qui ne mérite même pas de nom?

Parce que, comme le "capital financier" elle tend a prendre une importance centrale dans nos vies et dans les équilibres globaux des économies et des sociétés Toujours dans le domaine des brevets voir la section (particulierement développée) sur ce sujet dans le site du cnrs La façon d'en parler aussi fait sens.... Cliquez ici !
Louis
 
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Message par shadoko » 13 Fév 2006, 19:52

a écrit :
De quand ça date, la "technostructure"?

Difficile a dire précisément, c'est la aussi comme le "capital financier" Mais maintenant il est là Un de ses principaux "symptomes" (dans le sens psy du terme)

Bon, alors posons la question autrement. Est-ce nouveau? Est-ce spécifique à la fin du 20ème siècle? Etait-ce déjà un phénomène important à la fin du 19ème? Je ne cherche pas une date précise, mais je voudrais savoir si tu dis qu'il y a eu un changement qualitatif, et donc, en gros, à quelle période?

a écrit :
c'est par exemple "l'économie du Brevet" (dont nous n'avons pas sufisemment parlé dans le cadre du débat sur les ogm) Rappelons que les brevets sont a l'origine de 20% des revenus de l'économie américaine.

Dit comme ça, ça ne veut pas dire grand-chose.
1. Le brevet n'est qu'un artifice juridique, et ne change rien à la donne (les brevets appartiennent à des entreprises, en grosse majorité, je suppose).
2. "A l'origine" est un terme bien vague qui permet de fourrer tout dans un même sac: "Le cerveau humain est à l'origine de 100% des activités humaines, nous sommes donc arrivés dans l'ère de la cerveaustructure", par exemple. A quel chiffre fais-tu référence exactement, que mesure-t-il?
shadoko
 
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Message par Louis » 13 Fév 2006, 21:12

Est-ce nouveau? Est-ce spécifique à la fin du 20ème siècle?

oui, je pense (mais je peut me tromper) D'ailleurs c'est a partir des années 60 que les économistes bourgeois ont parlé de ce terme (inventé par galbraith) Disons que le "nouveau" (comme le "capitalisme financier" était un phénoméne "nouveau", mais existait depuis le début du capitalisme) c'est a partir du moment ou de plus en plus, des secteurs déterminant (par exemple l'informatique, l'industrie pharmaceutique, l'industrie pétroliére etc) se fondent sur une "économie de la connaissance", dans la mesure ou les profits générés par ces secteurs ne se font pas par la production mais par le contole des mécanisme scientifico techniques. Ce qui (puisque c'est le sujet) a des conséquences importantes dans le domaine des sciences. Par exemple pour l'industrie pharmaceutique, tout le monde sait que celles ci développent des molécules pour les marchés "juteux" et "oublient" les maladies tropicales, qui ne rapportent pas assez

Le brevet n'est qu'un artifice juridique, et ne change rien à la donne (les brevets appartiennent à des entreprises, en grosse majorité, je suppose).

Oui et non ! Déja parce que la loi n'est que la formalisation d'un certain rapport social.... Mais ça change pas mal la donne pour la science, puisqu'elle implique deux choses contradictoires avec la science "pure" : la fin de la publicité des résultats (ie le fait qu'ils soient publics pour les autres chercheurs) et la fin de la liberté de se servir des découvertes scientifiques

"A l'origine" est un terme bien vague qui permet de fourrer tout dans un même sac: "Le cerveau humain est à l'origine de 100% des activités humaines, nous sommes donc arrivés dans l'ère de la cerveaustructure", par exemple. A quel chiffre fais-tu référence exactement, que mesure-t-il?

Je fais référence a l'importance des revenus tiré de la commercialisation des brevets. Mais ce n'est qu'un aspect du probleme...
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Message par shadoko » 13 Fév 2006, 21:30

a écrit :
Disons que le "nouveau" (comme le "capitalisme financier" était un phénoméne "nouveau", mais existait depuis le début du capitalisme) c'est a partir du moment ou de plus en plus, des secteurs déterminant (par exemple l'informatique, l'industrie pharmaceutique, l'industrie pétroliére etc) se fondent sur une "économie de la connaissance", dans la mesure ou les profits générés par ces secteurs ne se font pas par la production mais par le contole des mécanisme scientifico techniques.

La dernière phrase est très équivoque:
"les profits générés par ces secteurs ne se font pas par la production mais par le contole des mécanisme scientifico techniques".
Je ne comprends pas bien ce que ça veut dire. Que je sache, les industries pharamceutiques (puisque tu les cites) produisent bien des médicaments, et les vendent. C'est comme ça qu'elles font leur profit. Que la répartition du profit entre telle ou telle entreprise change un peu parce que la première fait payer une licence à la seconde, c'est très possible. Mais dire que "les profits ne se font pas par la production", je pense que c'est une ânerie. Tout au plus pourrait-t-on parler de leur répartition.

Mettre sur le même plan la production et les brevets (ou autre artifice de même nature) comme source de profit, c'est une erreur, je pense. Ce n'est pas le "fétichisme de la monnaie", c'est le "fétichisme de la technostructure".

shadoko
 
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