(LouisChristianRené @ dimanche 10 septembre 2006 à 10:34 a écrit : Les scientifiques peuvent aujourd’hui considérer qu’ils ont deux types d’ennemis.
Ceux qu’ils dénoncent le plus volontiers sont les sociologues, et tous ceux qui, comme ces derniers, sont accusés de participer à une « montée de l’irrationalité ». Les scientifiques se sont sentis insultés par leurs nouvelles manières de raconter les découvertes scientifiques, et ils craignent de voir se propager un relativisme sceptique qui détourne le public de « sa » science, qui détruit l’idée d’un rapport privilégié de la science avec la Vérité et la Réalité. C’est là l’origine de « la guerre des sciences » dont un moment important a été l’affaire Sokal.
Au moment où cette guerre fait rage, les scientifiques se trouvent confrontés à un autre problème, beaucoup plus grave. Leur ancienne alliance avec l’État semble rompue : celui-ci répugne désormais à financer les travaux réalisés en toute autonomie. Il leur demande de se rapprocher des industriels, voire de se soumettre à leurs intérêts. Leurs objectifs ne doit plus être de faire progresser la connaissance mais, par exemple, de déposer des brevets… Les scientifiques n’ont plus seulement affaire à des sociologues qui prétendent qu’ils n’ont jamais été autonomes mais toujours liés par des intérêts et des alliances, mais à des hommes politiques et des industriels qui veulent vraiment leur enlever toute autonomie, toute liberté dans le choix de leur sujets de recherche.
Selon Isabelle Stengers, les scientifiques sont en mauvaise posture car s’ils ont bien raison de ne pas accepter la manière dont les sociologues relativistes parlent « mal » d’eux, ils n’ont pas su de leur côté, trouver les mots pour décrire la spécificité de leur travail. Ils ne savent pas se présenter, ce qui les affaiblit dans leur opposition aux tentatives capitalistes modernes de redéfinir leur activité.
Mais il arrive aussi qu’un troisième acteur surgisse : le « public » comme on l’a vu dans le cas des OGM. Il s’agit dans chaque cas de publics particuliers qui n’acceptent plus que « l’on sache » mais que l’on reste impuissant face aux conséquences prévisibles de ce que l’on sait (comme dans le cas du réchauffement de la planète). C’est donc dans un nouvel environnement (une nouvelle écologie) que les scientifiques doivent apprendre à travailler et ce pourrait être une chance.
Isabelle Stengers propose d’abord de renoncer à l’idée que l’on pourrait définir « la science ». Si il y a quelque chose de commun à toutes les pratiques scientifiques, c’est à partir des manières dont elles sont (parfois) capables de dire « quelque chose de nouveau sur le monde ». Elles le « peuplent » avec de nouveaux êtres. Ce n’est jamais une voie droite, faite selon une méthode prédéterminée, mais le résultat d’incessantes hésitations. Pourquoi faudrait-il que, simultanément, ceux qui défendent les sciences « vident » le monde de toutes les autres pratiques qui n’ont ni la même histoire ni les mêmes ambitions ? Comment, en conséquence, imaginer la possibilité d’une coexistence des pèlerins de la Vierge et des praticiens des sciences sans hiérarchie, sans un point de vue qui trie, juge et ordonne (les premiers traduiraient l’arbitraire de la subjectivité humaine, les seconds une objectivité valable pour tous les humains) ? Cela ne relèvera pas d’une bonne volonté générale, de la tolérance, mais de l’invention de nouveaux rapports entre les différentes pratiques.
Isabelle Stengers imagine que ce pourrait être le rôle de « diplomates » d’un nouveau genre. Les diplomates savent qu’ils doivent prendre des risques, rendre des comptes à ceux qui les ont délégués, que rien n’est jamais garanti, que la paix est toujours une fabrication exigeante.
bon, je vais essayer de faire abstraction de qui est Isabelle Stenger et des raisons douteuse pour lesquelles louis christian rené nous fait éternellement l'apologie de ce genre d'auteurs.
si je déroule le raisonnement de Stenger, il y aurait eu un age d'or ou les scientifiques étaient de vrais savants independants alliés à l'Etat (un etat bourgeois soit dit en passant) qui pouvaient faire de la recherche fondamentale et publier librement leurs travaux...En cette époque bénie on pouvait leur faire confiance et la Science avec un grand S avait un prestige mérité.
et puis il y a la période actuelle ou les chercheurs sont devenus des mercenaires des trusts capitalistes, ne feraient plus que de la recherche appliquée, ne seraient plus libres de la publication de leurs travaux et devraient systematiquement les falsifier pour plaire à leur employeur...On ne devrait donc leur accorder aucun crédit.
evidemment c'est absurde, la science a toujours été au service des besoins des classes dominantes mais en meme temps, celle ci on toujours été obligées de developper les sciences fondamentales avant de les appliquer pour leurs profits....
et maintenant autant qu'avant....
un promoteur immobilier pourrait rever d'un immeuble de bureau sans couloir parce que les couloirs ne sont pas productifs, qu'ils ne peuvent etre loués. De la meme maniere un état pourrait rever de limiter la recherche aux sciences appliquées dont on est sur qu'elles ramenent des profits en moins de 5 ans.
mais ça ne marche pas comme ça....pas de recherche appliquée productive sans recherche fondamentale, pas de chercheurs sans professeurs....pas de recherche fondamentale sans coopération et échange d'information....
par exemple comment imaginer de faire un maIs GM sans auparavant avoir compris les mécanismes fondamentaux d'expression des genes le lien entre l'action combinée de plusieurs genes et le fonctionnement cellulaire
et cela est vrai aussi bien au XXIiéme siecle comme au XIXieme...
à partir de la, Stenger en profite, sans la moindre justification, pour remettre en cause la possibilité de définir meme la science, c'est à dire de la séparer de la notion de croyance par l'existence d'une methode experimentale et d'une vérification fondée sur l'observation...
les scientifiques ne devraient pas vider le monde des autres pratiques, mais organiser la coexistence de la science et de la religion dans un ordre supérieur avec des diplomates (j'imagine des tribunaux ecclésiastiques) pour regler les problemes entre les deux.
bref, pour finir, pire meme que la camelote relativiste de Latour la bonne vieille camelote religieuse qui vise à subordonner la science à la religion et à replacer le monde materiel dans le cadre d'un dessein divin...
et Louis christian René avance ça benoitement sans un mot de critique.....à ce niveau là qui ne dit mot consent et adhère...