Ces technologies traditionnelles qui peuvent mettre fin à la

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 04 Juin 2008, 19:21

voila pourquoi ce genre de discours sur les technologies traditionnelle qui pourraient mettre fin à la famine en afrique m'énerve et me semble creux et hypocrite:

a écrit :

[center]"La révolution du riz" laisse sceptiques les paysans sénégalais[/center]

Par Alistair Thomson Reuters - il y a 1 heure 1 minuteRICHARD-TOLL, Sénégal (Reuters) -

Le Sénégal veut faire de la vallée de Richard-Toll, dans le nord du pays, un grenier à riz pour l'Afrique, mais les paysans qui peinent à cultiver le sol à la houe sont très sceptiques.

Confronté à l'inflation des cours mondiaux du riz, que le Sénégal importe en quantité, le président Abdoulaye Wade a dévoilé en avril un plan visant à multiplier par cinq la production rizicole nationale en un an.

"La terre ici est très bonne, mais nous manquons de ressources", dit Abdoulaye Bâ, qui entamera la récolte de ses plants de riz dans une quinzaine de jours.

Richard-Toll, sur la rive sud du fleuve Sénégal, est un des fronts de la "Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance" (GOANA) que Wade a lancée à la mi-avril devant un parterre de ministres, de gouverneurs et de préfets venus de tout le pays.

L'annonce a laissé Abdoulaye Ba plutôt de marbre.

"J'ai entendu parler de la GOANA à la radio et à la télévision, mais cela fait longtemps que nous sommes engagés dans cette offensive", dit-il. "Le gouvernement, ajoute-t-il, n'encourage pas les paysans, il devrait les aider. Moi, je suis abattu."

A Richard-Toll, ainsi nommé du nom d'un botaniste français qui y créa une exploitation agricole au début du XIXe siècle et du terme wolof signifiant "jardin", les travaux d'irrigation menés depuis les années 1970 ont mis en valeur une bande de terre fertile qui court le long de la frontière mauritanienne et mord sur les étendues désertiques du Sahel.

La combinaison idéale du soleil, de l'irrigation, de la qualité des moyens agronomes et le soutien des services de l'Etat y permet à certains paysans de récolter 9 tonnes de riz par hectare, parfois davantage, soit un des rendements les plus élevés de la planète.

Pourtant, la plupart des terres irrigables sont en jachère, ou sous-exploitées. Quant aux familles de paysans qui s'en occupent à la main, elles confient leurs difficultés à obtenir les crédits nécessaires pour acheter les semences, les pesticides, les désherbants ou les engrais nécessaires à leur exploitation. Très loin donc d'envisager de mettre des terres supplémentaires en culture.

Les structures du crédit réduisent également les pouvoirs de négociations des paysans, qui achètent à crédit les semences et les engrais à des fournisseurs à condition de revendre leur production à ces mêmes intermédiaires.

"LA CORRUPTION EST REINE"

Boubie Vincent Bado, agronome formé au Canada, y voit un obstacle majeur à l'accroissement de la production agricole.

A l'antenne du Centre du riz pour l'Afrique (ADRAO) qu'il dirige à Ndiaye, non loin de Richard-Toll, un poster résume le cycle du riz du Sahel-108, une variété de riz qui nécessite 108 jours entre les semis et la récolte. S'ils obtenaient des soutiens financiers convenables, via la GOANA par exemple, les paysans de la région pourraient monter à deux récoltes annuelles au lieu d'une, explique-t-il.

Mais certaines initiatives précédentes de l'Etat n'ont eu qu'un faible d'impact.

Le plan de "Retour vers l'agriculture" (REVA) lancé il y a deux ans par Wade pour endiguer le phénomène d'émigration de jeunes Sénégalais vers l'Europe a échoué.

Le Sénégal est l'un des pays africains recevant le plus d'aide au développement, mais ses paysans se plaignent de ne recevoir qu'une trop faible partie de ces transferts financiers.

"Tout ce que le gouvernement donne est politisé. La corruption est reine", accuse Alioun Diop, employé d'une compagnie sucrière et qui exploite un hectare et demi de riz.

Les tracteurs et les pompes à eau qui avaient été promis ne se sont jamais matérialisés, affirme-t-il. "Tout a été donné aux conseillers de la mairie, ou bien ces conseillers ont tout donné à leurs proches. Moi, je n'ai rien eu, ma mère pas davantage."

Difficile de confirmer ou de démentir ces accusations.

Abdoullaye Wade fustige pour sa part le gaspillage de l'aide au développement et voit dans l'aide alimentaire une "immense escroquerie".

"En termes de surfaces cultivables, il est possible pour le Sénégal de parvenir à l'autosuffisance alimentaire, du moins à population égale", affirme Aliou Diagne, qui travaille au siège de l'ADRAO, à Cotonou, la capitale économique du Bénin.

"Le problème est de savoir quand, et s'ils obtiendront les financements nécessaires pour procéder aux améliorations requises. L'horizon 2015 est peut-être trop ambitieux", ajoute-t-il.

canardos
 
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Message par charpital » 04 Juin 2008, 20:21

Justement, l'article donne une raison au moins pour laquelle elles seraient préférable.

Comme l'article le montre, un gros probléme de l'afrique (mais pas que de elle) c'est la corruption.

Et c'est là que les techniques "traditionnelle" pouvant être mis en oeuvre par les paysans eux même sont préférable.

Parce que la prévarication sévit encore plus sur les biens importés ! Une pompe électrique importé de l'occident se fait lourdement taxer par les différentes autorités. Alors que le dispositif "traditionnel" que le paysan a bricolé lui meme va être moins lourdement grévé ! De plus, pour l'autocrate, il suffit qu'on importe la pompe electrique, et qu'il touche son pourcentage. Peu importe alors si la pompe est vraiment installée...

Donc, jusqu'a une révolution communiste qui pose autrement le probléme de la corruption, l'usage des technologies "traditionnelles" peut être une solution provisoire. Evidemment, une révolution communiste dans un pays africain reposerait le probléme à nouveaux frais.

Mais je crois que jusque là l'utilisation raisonnée des "technologies traditionnelles" peut être une solution Boiteuse, mais ce qui est boiteux, c'est que la bourgeoisie soit encore au pouvoir, ici et là bas...

Bon, je suis un peu pressé ce soir, je n'ai pas le temps de développer...
charpital
 
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Message par canardos » 05 Juin 2008, 07:55

si c'est pour dire aux malheureux paysans senegalais que pour l'irrigation ils doivent se demerder avec les moyens du bord avec des norias en bambou parce que on n'est pas pret de leur fournir des pompes hydrauliques, ils n'ont pas besoin d'un expert de l'ONU pour leur expliquer, c'est ce qu'ils font faute de mieux.

theoriser le "demerdez vous pour ne pas crever de faim par vos propres moyens, on ne vous donnera rien sauf des conseils" c'est un peu fort

personnellement je suis allé au Vietnam deux fois en 1995 et 2004. En 1995, j'ai photographié une multitude d'ouvrages d'irrigation en bambou d'une ingeniosité et d'une diversité remarquable. j'ai vu aussi des milliers d'hommes et de femmes faire passer à la main l'eau d'une riziere à l'autre.

en 2005, je n'en ai plus vu dans les memes endroits. tout a été remplacé par des pompes electriques. Et le Vietnam, à peine autosuffisant est devenu le premier exportateur de riz mondial.

Or on pretend donner aux Sénégalais l'exemple vietnamien...il me semble que tant qu'à faire le bon exemple vietnamien c'est l'etude des moyens par lesquels les vietnamiens sont passés des techniques traditionnelles à des moyens modernes, pompes hydrauliques, engrais, mecanisation.
canardos
 
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Message par yannalan » 05 Juin 2008, 08:11

Le Vietnam, c'est pas l'Afrique. lLe régime a une tradition d'organisation assez efficace, une capacité à se prendre en main seul acquise dans une lute très dure contre le colonialisme.
En Afrique, les choses ne se sont pas passées comme ça. L'agriculture y est plus méprisée qu'au Vietnam.
Avoir des pompes électriques sous-entend déjà d'avoir l'électricité, ou l'argent pour payer le carburant. Plus le personnel technique pour entretien et réparation. Au Vietnam, il existe. En Afrique, souvent, le formation technique n'est pas franchement une priorité des gouvernements...
Les paysans africains bossent dans des conditions très dures, sans soutien gouvernemental.
Et même mettons si la production triplait, en l'absence de moyens de transport, les récoltes risqueraient de pourrir sur place pendant que les céréales subventionnées de l'Europe ou de l'Amérique arriveraient à pris cassé.
Il y a en Afrique une crise au niveau des gouvernements.
yannalan
 
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Message par canardos » 05 Juin 2008, 08:43

effectivement, la lutte pour l'amelioration des conditions de vie des paysans et de toute la population sénégalaise n'a pas principalement une dimension technique mais politique.

c'est en luttant politiquement et syndicalement contre leur gouvernement que la paysans senegalais pourront obtenir au moins une partie des moyens qui leur manquent.

et on est passé d'une discussion sur les techniques traditionnelles de production à une discussion sur les tehniques traditionnelles d'agitation!

en tout cas donner ce conseil là c'est certainement plus avisé et moins cynique que de dire aux paysans senegalais demerdez vous vous n'aurez aucun moyen moderne...meme si les conseilleurs ne sont pas les payeurs!
canardos
 
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Message par charpital » 05 Juin 2008, 11:11

Dans ce cas là, les dimensions techniques et politiques me semblent inextricablement liées.

Je crois que ce serait une erreur d'opposer "moyens traditionnels" et "moyens techno scientifiques" Je dirais plutot que l'opposition pertinente (du point de vue des techniques a mettre en oeuvre) se fait entre "moyens légers" et "moyens lourds" Carricaturalement, disons qu'une centrale nucléaire est un moyen "lourd" (nécessite beaucoup d'argent, une infrastructure qui n'existe pas souvent en Afrique, des personnels spécialisés dont la formation est longue et couteuse) alors qu'un four solaire est un moyen léger, adapté aux infrastructures existantes et dont la mise en oeuvre peut se faire par les moyens locaux. Evidemment, ce n'est qu'un exemple (et ça n'implique pas de jugement de ma part sur la validité du nucléaire et du solaire "en général").

La dessus, il peut y avoir une certaine réhabilitation des techniques "traditionnelles". Pas parce que "la tradition c'est bien", mais parce que les gens les connaissent bien, qu'elles sont efficace dans le millieu dans lequel elle se déploient et qu'elles sont relativement bon marché.

Donc, je crois effectivement que tout ce qui développe l'appropriation par les populations elles même de leur destin (et y compris au plan technique) est bon, et cohérent avec une certaine idée du communisme.

Je crois effectivement qu'il faut tenir compte des conditions locales, de la culture prééxistante, et avoir une vision du socialisme comme porté d'abord par les populations travailleuses. Il me semble que Canardos reproche de "faire de nécessité vertu". C'est surement vrai, mais est ce vraiment négatif ? Aprés tout, ici aussi dans notre combat pour le communisme, nous faisons souvent "de nécessité vertu".

charpital
 
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Message par canardos » 05 Juin 2008, 11:26

ouh la!

je n'ai pas parlé de moyen technoscientifiques, seulement du remplacement des techniques d'irrigation traditonnelle par gravité ou à la main par des pompes hydrauliques, de la fourniture d'engrais et de pesticides, etc.... cela permettrait peut-etre au senegal de parvenir à l'autosuffisance alimentaire. Je rappelle que le vietnam était aussi pauvre que le senegal au debut des années 90 et souffrait de disette et que ces techniques simples ont permis une augmentation considerable de la production

je n'ai jamais parlé d'une centrale atomique....n'importe quoi

et oui, des fours solaires pour remplacer le bois de chauffage ou des petites centrales solaires pour faire fonctionner ces pompes ce serait super bien, surtout à defaut d'une infrastructure electrique digne de ce nom.

mais le probleme est le meme pour ces fours ou ces minicentrales que pour les pompes hydrauliques, elles n'arrivent pas et le gouvernement ne developpe pas les infrastructures, routes electricité et ne forme pas les techniciens capables d'assurer le support technique.

alors je ne reproche pas aux paysans senegalais de faire de necessité vertu, je reproche à des instances gouvernementales ou internationales qui ne font rien de theoriser leur inaction en leur disant de faire de necessité vertu...nuances!
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Message par charpital » 05 Juin 2008, 11:43

Sur le terme de "technoscientifique", je voulais dire les techniques "non traditionnelles", celles qui s'appuient sur la science, de façon générale (comme le nucléaire, mais aussi les fours solaires) Mais la différence entre le nucléaire et les fours solaires, c'est que les populations peuvent arriver a les construire elles même. Ce qui nécessite un peu de formation (qui doivent au début être fait "par des occidentaux" qui maitrisent cette technique, mais peut (et je dirais "doit") etre fait ensuite en interne) et des ressources relativement faciles à trouver. Evidemment, cela ne résoud pas tout !
Il se trouve que je suis en contact avec des gens ici qui réfléchissent a ce genre de probléme : adaptation des techniques, formation, culture scientifique et technique, etc. Mon activité "éducation populaire" repose beaucoup sur l'éducation scientifique et technique que je trouve trés négligée par le systéme scolaire. Mais (pour des tas de raisons) je préfére le faire ici que là bas...
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Message par yannalan » 05 Juin 2008, 12:10

Une bonne partie de la mécanisation, fourniture de pompes etc... est, au Sénégal ou au Mali , financée par les villageois émigrés en France ou ailleurs en Europe, qui préfèrent souvent passer par ce biais.
Sur le Vietnam, faut voir quand même que la croissance est assez forte là-bas et ils ont pris l'habitude de ne pas compter sur leur ancien colonisateur très tôt. La guerre a aussi permis de former nombre de mécaniciens et autres spécialistes techniques (un tankiste n'a pas trop de problèmes à se réhabiliter en tractoriste)
En Afrique, on a formé beaucoup de candidats à la bureaucratie, beaucoup moins de techniciens, habitudes coloniales aidant. Le problème se constate aussi dans le tourisme. Dans un certain nombre de pays on construit des hôtels de luxe, livrés clés en main par de grosses boites genre Bouygues.
Au bout de 5 à 10 ans, ça fatigue, l'électricité, la plomberie se dégrade. Simplement, il manque de personnel pour ce genre de travaux. Ca le gouvernement s'en fout, on n'inaugure pas une réparation de douches. Mieux vaut lancer un nouvel hôtel...là on est sur la photo....
J'ai l'air de caricaturer, je ne veux pas généraliser, il y a des pays qui fonctionnent mieux que d'autres, mais pour moi, ce sont des choses vues...
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Message par canardos » 05 Juin 2008, 12:34

ben, je trouve quand meme, contrairement à vous, qu'il y a la bas plein d'excellent mécaniciens formés sur le tas capable de réparer des pompes hydrauliques....exactement comme au vietnam

j'avoue que je commence à etre un peu gené par cette tendance à sous-estimer les capacités d'adaptation des africains au progres technique.

mais c'est sur, sans réseau électrique, sans carburant, sans pompe hydraulique, sans infrastructure de transport, les capacités et la bonne volonté ne suffisent pas.

qu'on leur fournisse et je suis persuadé que au moins dans les regions irriguées la production décollera comme au Vietnam.

Maintenant, cela ne veut pas dire que les paysans ne seront les principaux bénéficiaires, la aussi l'exemple du vietnam montre que l'accumulation primitive du capital par la nouvelle bourgeoisie vietnamienne et son appareil d'état se réalise largement sur leur dos...

on en revient toujours à des questions politiques!

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