Vas-y Canardos, surtout ne mollis pas.
Selon toi, Charpital :
a écrit : On peut se moquer du "principe de précaution", réduire l'opposition a certains projets "technico scientifiques" (pas tous) à quelques hurluberlus, faire preuve d'une certaine arrogance et d'une redoutable confiance en "les progrès de la science", cette attitude n'est pas très efficace, et aurait plutôt tendance a nourrir le monstre qu'elle prétend combattre (c'est a dire la montée de l'irrationnel, et des fondamentalismes les plus divers) Personnellement, je préfère la "science modeste", et surtout le fait que les populations découvrent par elles même les richesses (et les contraintes) de l'activité scientifique.
"La science" n'a pas à être modeste. Les scientifiques par contre le sont car ils connaissent toute l'étendue de leur ignorance... et ils le sont bien trop face aux charlatans et aux réactionnaires de tous poils qui occupent le devant de la scène dans tous les médias.
Dès qu'on parle de façon nuancée et argumentée du nucléaire ou des OGM, on se trouve face à des affirmations péremptoires fondées sur une espèce de
croyance qui s'est développée à partir des années 1970 quand les gauchistes ont compris qu'il ne serait pas si facile de se débarrasser du capitalisme et de ses méfaits et qu'ils se sont recyclés dans les manifs antinucléaires (oubliant d'ailleurs très vite le nucléaire militaire, un trop gros morceau pour l'attaquer de front) ou sont partis changer leur vie (plutôt que la société) en allant élever des chèvres en Ardèche ou cultiver du cannabis au Pays-Bas. La Révolution était au dessus des forces de ces jeunes bourgeois un instant séduits par le simplisme des adeptes de Mao, de Castro ou de Guévara, quand leur culture révolutionnaire ne se limitait pas au soit-disant marxisme d'un Freud, ou d'un Marcuse.
Leurs idées réactionnaires face à la science occupent un espace de plus en plus large et ce n'est certes pas la façon dont les capitalistes gèrent les avancées scientifiques, les techniques et les risques qui leur sont liés qui peuvent permettre aux populations de découvrir par elles-mêmes les richesses de la science.
Face à ce déferlement, il faut de la patience, de la pédagogie et aussi, quand la coupe est pleine, de l'humour.