Psy-X,Y,Z...

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par shadoko » 21 Fév 2005, 15:24

a écrit :
à propos des agressions sexuelles "psychopathiques" et certains liens avec la construction de la personnalité de l'agresseur telle que la conçoit une certaine tradition analytique :

Oui, ça décrit en effet la démarche générale, comment la tradition psychanalytique voit ces liens mais ce que j'aimerais plutôt voir maintenant, c'est un truc qui montre un peu que cette démarche est justifiée. Entre les textes de Cyrano et d'autres, on commence à se faire une idée des concepts. Tu as proposé des études de cas, c'est une bonne idée...

De manière générale, tu balances trop de textes sans les accompagner d'une explication précise de ta part sur des points précis, à mon goût...
shadoko
 
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Message par Wapi » 21 Fév 2005, 15:38

Ok Shadoko,

Il y a eu assez de textes pour qu'on puisse se faire une idée.


Voici juste un cas rapporté par Szandor Ferenczi, psychiatre hongrois et "enfant chéri" de Freud.

a écrit :Psychanalyse d’un cas d’hypocondrie hystérique

(Sandor Ferenczi)

Du fait de la technique psychanalytique et de l’évolution lente du processus de guérison ou de résolution qui s’étend sur une longue période, l’impression générale procurée par un cas a tendance à s’effacer et seuls certains moments de la chaîne complexe retiennent l’attention au fur et à mesure qu’ils se présentent. Or voici que je peux communiquer un cas dont la guérison a été très rapide et dont le tableau clinique, intéressant et extrêmement varié tant par le contenu que par la forme, s’est déroulé allègrement, comme une série d’images cinématographiques, pratiquement sans pauses.

La patiente, une jeune et jolie étrangère m’a été amenée par ses parents après l’échec de différentes méthodes thérapeutiques. Elle me fit très mauvaise impression. Son symptôme le plus saillant était une angoisse particulièrement intense. Sans être à proprement parler agoraphobe, elle ne pouvait plus depuis des mois rester seule un instant; sinon elle avait des crises d’angoisse extrêmement violentes, même la nuit, et elle était obligée d’éveiller son mari ou la personne qui dormait auprès d’elle pour lui raconter pendant des heures ses représentations et ses sentiments d’angoisse.

Ses plaintes consistaient en sensations corporelles hypocondriaques auxquelles s’associait une angoisse de mort. Elle sentait quelque chose dans sa gorge, des « points » lui sortaient du cuir chevelu (et ces sensations l’obligeaient à se toucher continuellement la gorge et la peau du visage); ses oreilles s’allongeaient, sa tète se détachait en avant, son cœur battait, etc. Dans toute sensation de ce genre, raison pour elle s’observait sans arrêt, elle voyait un signe de sa mort; elle pensait aussi au suicide.

Son père, disait-elle, était mort d’une artériosclérose, C’était donc ce qui l’attendait. Elle aussi (comme son père) deviendrait folle et mourrait dans une clinique psychiatrique. Tout cela m’amena lors du premier examen à explorer sa gorge à la recherche d’une éventuelle anesthésie ou hyperesthésie, ce qui sur-le-champ provoqua chez elle un nouveau symptôme il lui fallait continuellement aller voir dans le miroir les altérations de sa langue.

Les premières séances passèrent en longues plaintes monotones au sujet de toutes ces sensations et me firent considérer les symptômes de ce cas comme des idées hypocondriaques délirantes, ininfluençables, d’autant que j’avais encore en mémoire quelques cas récents de ce genre.

Au bout de quelque temps, elle parut pourtant avoir un peu épuisé le sujet ; il est vrai que je ne cherchais ni à la rassurer ni à l’influencer, la laissant égrener ses plaintes sans l’interrompre. Quelques légers signes de transfert firent même leur apparition elle se sentait, disait-elle, plus calme après la séance, elle attendait la prochaine avec impatience, etc. Elle comprit ensuite très rapidement comment « associer librement », mais dès la première tentative l’association prit la forme d’un comportement théâtral, extravagant et très passionné.

« Je suis le gros industriel N.N. (et elle dit le nom de son père d’un ton de suffisance marquée). Puis elle fit comme si elle était son père, donnant des ordres, jurant (grossièrement et sans aucune honte, comme c’est d’ailleurs la coutume dans cette province); elle reproduisit ensuite des scènes où son père avait eu une conduite démente avant d’être interné, etc. A la fin de la séance, elle s’orienta pourtant parfaitement bien, prit poliment congé et se laissa raccompagner chez elle sans difficultés.

La séance suivante, elle commença par reprendre la scène précédente, répétant très souvent : « Je suis N.N. (le père), j’ai un pénis.» Entre temps elle raconta une scène infantile au cours de laquelle une nourrice particulièrement détestée la menaçait d’un bock à lavement parce qu’elle ne voulait pas aller d’elle-même à la selle. Les séances suivantes furent consacrées à des plaintes hypocondriaques ou à des scènes de folie du père, et bientôt à des fantasmes passionnés de transfert.

Elle exigea - dans un langage grossier de paysan - une satisfaction sexuelle et couvrit d’injures son mari qui n’était pas capable de la lui donner (ce qui d’ailleurs ne correspondait pas à la réalité). Son mari me raconta par la suite qu’à partir de ce moment elle avait aussi désiré dans la réalité la satisfaction sexuelle alors que depuis longtemps elle s’y refusait.

Son exaltation maniaque se calma un peu après ces décharges et nous fûmes en mesure d’étudier l’histoire de son cas. Elle raconta les circonstances où elle était tombée malade. Quand la guerre avait éclaté, son mari avait été appelé et elle avait dû le remplacer dans son affaire ; mais elle n’arrivait à rien car elle pensait continuellement à sa fille aînée (qui avait six ans environ), obsédée par l’idée qu’il pourrait lui arriver quelque chose à la maison. Elle courait donc sans cesse chez elle pour vérifier. Cette fille aînée était en effet née avec un méningocèle rachidien; elle fut opérée et vécut mais ses extrémités inférieures et sa vessie étaient irrémédiablement paralysées.

Elle ne pouvait se déplacer qu’à quatre pattes et il fallait la nettoyer « au moins cent fois par jour » à cause de son incontinence. « Mais ça ne fait rien, je l’aime mille fois plus que la seconde (celle qui est en bonne santé).» Tout son entourage confirmait du reste qu’elle dorlotait cette enfant malade aux dépens de la cadette bien portante. Elle ne voulait même pas admettre la possibilité d’être malheureuse à cause de la malade la petite était si gentille, si intelligente, si belle.

Très rapidement il me parut évident que cela représentait pour la patiente un prodigieux effort de refoulement ; qu’en réalité elle appelait inconsciemment de tous ses vœux la mort de cette enfant infortunée, et la présence de ce fardeau l’avait empêchée de faire face aux nouveaux efforts exigés par la guerre. Elle avait donc fui dans la maladie.

Après une prudente préparation, je lui fis part de cette conception de sa maladie; et progressivement, après quelques vaines tentatives pour se replonger dans la folie ou la passion de transfert, elle parvint à prendre dans une certaine mesure conscience de la grande douleur et de la honte que lui causait l’infirmité de son enfant.

Je recourus alors à un procédé de la « technique active ». J’envoyai la patiente passer une journée chez elle pour qu’elle ait l’occasion de revivre les sentiments que lui inspiraient ses enfants à la lumière de ces récentes interprétations. Mais une fois chez elle, elle consacra de nouveau tout son amour et ses caresses à l’enfant malade et revint triomphante à la séance suivante en déclarant «Vous voyez ! Tout cela est faux ! je n’aime toujours que mon aînée », etc. Pourtant, dans cette même séance, au milieu de gros sanglots, elle devait s’avouer le contraire. En effet, passionnée et impulsive de nature, il lui vint brusquement des obsessions où elle étranglait cette enfant, la pendait ou la maudissait «Que la foudre divine te frappe » (ce juron était courant dans le folklore de son pays).

La cure prit ensuite le chemin de l’amour de transfert. La patiente se montra ulcérée du traitement purement médical réservé à ses propositions amoureuses réitérées et à cette occasion elle manifesta involontairement un narcissisme exceptionnellement puissant. La résistance provoquée par cette blessure de son amour-propre et de sa vanité nous fit perdre quelques séances mais nous fournit l’occasion de reproduire des «offenses » analogues dont sa vie était particulièrement riche.

Je fus en mesure de lui montrer que, chaque fois qu’elle s’amourachait d’une de ses innombrables sœurs (elle était la cadette), elle se sentait blessée par le mépris que celle-ci lui témoignait. Sa jalousie et sa rancune allaient si loin que par pur dépit elle dénonça une parente qu’elle avait surprise avec un jeune homme. Malgré sa réserve et son repliement apparents, elle était très prétentieuse et avait une haute idée de ses qualités physiques et intellectuelles.

Pour se garder de déceptions trop douloureuses, elle préférait rester obstinément à l’écart quand il s’agissait de rivaliser avec une autre jeune fille. Maintenant je comprenais aussi cet étonnant fantasme qu’elle avait formulé lors d’un de ses accès de pseudo-démence: elle s’était représentée une fois encore comme étant le père (fou) et avait affirmé désirer avoir un rapport sexuel avec elle-même.

Même la maladie de sa fillette n’avait produit un effet aussi violent sur elle qu’à la suite de son identification, bien compréhensible, à celle-ci; elle avait d’ailleurs pu ressentir déjà auparavant quelques atteintes à sa propre intégrité corporelle. Elle était venue au monde avec un défaut physique : elle louchait et avant d’être opérée de son strabisme dans sa jeunesse, elle avait dû surmonter une très vive angoisse, presque folle à l’idée qu’elle pourrait devenir aveugle. Ce strabisme avait d’ailleurs fait d’elle, dès son enfance, l’objet de moqueries de la part de ses camarades de jeu.

Nous en vînmes peu à peu à interpréter certaines de ses sensations hypocondriaques. La sensation dans la gorge correspondait au désir de faire entendre et admirer sa belle voix de contralto. Les «points» qui lui sortaient du cuir chevelu représentaient les petits parasites qu’autrefois, à sa grande honte, on avait découvert sur sa tête ; 1’«allongement des oreilles » fut ramené au fait qu’à l’école un maître l’avait jadis traitée d’ «âne», etc.

Le souvenir-écran le plus ancien auquel nous ayons eu accès fut une scène d’exhibition mutuelle entre elle et un garçon de son âge dans le grenier de sa maison ; et je soupçonne fort que cette scène dissimule les impressions les plus vives éprouvées par la patiente. L’envie du pénis, qui s’était fixée en elle à cette occasion, était à coup sûr ce qui lui permettait dans ses délires une identification au père singulièrement réussie («J’ai un pénis», etc.).

En dernière analyse, ce n’est donc pas tant l’anomalie congénitale de son aînée qu’on peut considérer comme la cause de sa maladie que le fait d’avoir eu, au lieu de garçons, deux filles (êtres sans pénis qui ne peuvent pas, comme les garçons, uriner correctement). D’où, bien sûr, l’horreur inconsciente pour l’incontinence de sa fille malade. Au demeurant, la maladie de son aînée semble n’avoir commencé à l’affecter sérieusement qu’au moment où elle mit au monde une deuxième fille.

La patiente revint très changée d’un second séjour dans son pays. Elle se faisait à l’idée qu’elle préférait sa cadette, qu’elle souhaitait la mort de sa fille malade, etc.; elle cessa de se plaindre de sensation6 hypocondriaques et conçut le projet de rentrer bientôt définitivement chez elle. Mais, derrière cette amélioration soudaine, je découvris la résistance à la fin de la cure.

L’analyse de ses rêves m’obligea à conclure à une méfiance paranoïde concernant l’honnêteté du médecin; elle pensait que je voulais prolonger la cure pour lui soutirer plus d’argent. A partir de là, je tentai de trouver accès à son érotisme anal lié à son narcissisme (cf. la peur infantile du bock à lavement), mais je n’y réussis pas complètement. La patiente préféra conserver un reliquat de ses particularités névrotiques et repartit chez elle, pratiquement guérie.

Mis à part le déroulement exceptionnellement rapide de la maladie, l’épicrise de ce cas présente encore plus d’un élément intéressant. Nous avons affaire ici à un mélange de symptômes purement hypocondriaques et de symptômes hystériques ; aussi le tableau clinique, qui au début de l’analyse avait une allure de schizophrénie, vire vers la fin du traitement à la paranoïa, certes à peine esquissée.

Le mécanisme de certaines paresthésies hypocondriaques mérite d’être relevé. Ces paresthésies reposaient à l’origine sur la préférence narcissique pour le corps propre mais devinrent par la suite - un peu à la manière de la « complaisance somatique » - des moyens d’exprimer des processus hystériques («  idéogènes ») : par exemple, la sensation d’allongement des oreilles devint le symbole mnésique d’un traumatisme psychique.

L’attention se porte donc sur des problèmes relatifs aux fondements organiques de l’hypocondrie et de l’hystérie de conversion qui n’ont pas encore été résolus. On a l’impression que la même stase de la libido d’organe peut - suivant la constitution sexuelle du malade - entraîner une superstructure purement hypocondriaque ou hystérique. Notre cas présentait apparemment une combinaison des deux possibilités et la face hystérique de la névrose a permis le transfert et l’élimination des sensations hypocondriaques par la psychanalyse.

Quand cette possibilité de décharge n’existe pas, l’hypocondrie reste inaccessible et se confine, souvent de façon délirante, dans la sensation et l’observation des paresthésies. L’hypocondrie pure est incurable; c’est seulement quand il existe - comme ici - des éléments ajoutés relevant d’une névrose de transfert que l’on peut tenter une action psychothérapeutique avec quelque chance de succès.


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Message par Wapi » 21 Fév 2005, 16:28

Un cas de névrose obsessionnelle pour ne pas faire la part trop belle à l'hystérie :

a écrit :« J’ai toujours peur que mon fils prenne froid et qu’il tousse »

Jean-Pierre BÈGUE

Poussée par son mari qui menace de divorcer, Marie, une jeune femme d’une quarantaine d’années, s’est décidée à entreprendre une psychanalyse pour se débarrasser de l’obsession qui lui gâche la vie et celle de sa famille. Les séances qui vont suivre, choisies pour leur intérêt clinique, montrent que l’obsession de Marie a un sens mais que ce sens lui est difficilement accessible dans la mesure où le symptôme obsessionnel dont elle souffre a pour fonction de lui éviter la reconnaissance et la confrontation avec des sentiments inconscients inadmissibles pour sa conscience morale.

Lors de notre premier entretien, Marie m’explique longuement ce qu’elle ressent. Elle a toujours peur qu’il arrive quelque chose à son fils mais surtout qu’il prenne froid et tousse. Comme elle redoute en permanence une atteinte de ses poumons, elle met tout en œuvre pour lui éviter de prendre froid. Le matin, dès qu’elle se lève, elle regarde la température extérieure et la vérifie plusieurs fois pour ne pas se tromper ; la veille elle regarde les prévisions météo à la télévision pour connaître l’évolution de la température au cours de la journée du lendemain. Elle impose à son fils de prendre un pull supplémentaire dans son sac au cas où la température viendrait à chuter ; il sait que s’il avait froid, il doit impérativement l’appeler sur son portable. Par ailleurs elle lui demande sans arrêt s’il n’a pas froid ; si la fenêtre est entrebâillée elle lui demande s’il ne sent pas l’air sur lui. La nuit elle se réveille plusieurs fois pour écouter s’il ne tousse pas, il lui arrive même de se lever pour aller vérifier qu’il n’est pas découvert dans son lit. Quand la famille séjourne à la montagne dans sa maison l’été, elle est toujours aussi inquiète et elle ne parvient pas à se détendre même quand il fait beau et chaud, elle pense aux écarts de température importants entre le matin et le soir, et entre l’extérieur et l’intérieur dans la journée. Elle oblige son fils à mettre un pull quand il rentre dans la maison, son mari lui dit qu’elle est folle, il lui montre le thermomètre qui marque 25 degrés. Un été où son fils avait pris froid et avait toussé plus que d’habitude, elle était tellement inquiète qu’elle lui avait fait un maillot en fourrure pour mettre sous sa chemise. J’apprends, pendant cet entretien, que son fils a 10 ans, qu’elle a une fille de 12 ans et que son mari informaticien est peu présent en raison de son travail. Quant à elle, elle s’occupe des enfants. Elle me parle également de sa famille d’origine : son père pharmacien, sa mère chimiste et son frère âgé de 8 ans de plus qu’elle.

Après quelques séances consacrées aux inquiétudes relatives à son fils, Marie évoque son enfance au cours de laquelle il y a eu une période où elle a souhaité être un garçon comme son frère parce qu’elle le trouvait fort et beau et aussi parce qu’il était plus avantagé qu’elle : sa mère lui trouvait toujours des excuses quand il faisait des bêtises et elle ne lui demandait jamais de participer aux tâches ménagères. Quant à son père, il considérait implicitement son frère comme plus intelligent parce qu’il était très fort en maths, il avait toujours des très bonnes notes, ce qui n’était pas son cas, elle était rêveuse et attirée par les livres dans lesquelles elle trouvait une compensation au manque d’amour qu’elle ressentait. Elle aimait beaucoup son frère et aurait voulu qu’il s’intéresse à elle mais il se moquait d’elle et la repoussait la plupart du temps quand elle voulait jouer avec lui, les rares fois où il avait bien voulu, elle avait été vraiment heureuse. Elle rapporte un rêve dont elle se souvient : elle est au jardin d’acclimatation, elle marche avec son frère, il la tient par la main, ils sont assis dans la barque de la rivière enchantée, puis elle est sur un cheval de bois avec lui, le manège tourne vite, elle mange de la barbe à papa. Elle me parle abondamment de ce rêve qui correspond à une situation réelle dont elle garde le souvenir émerveillé d’un moment de bonheur avec son frère dont elle me dit sentir encore sa main dans la sienne.

A une autre séance, elle me parle de son fils et de son comportement. Elle le décrit comme gentil et obéissant ; il fait bien attention de ne pas prendre froid ; il lui demande toujours comment il doit s’habiller. Elle met l’accent sur son problème de santé pour expliquer qu’il n’a pas beaucoup d’amis, qu’il est craintif et que ses résultats scolaires sont irréguliers. Quand son fils est malade ou quand il a des mauvaises notes, son mari dit qu’elle est très proche de lui, mais que par contre quand il va bien ou quand il lui arrive d’avoir une bonne note elle le critique, elle n’est pas gentille avec lui comme si elle n’était pas contente. Son mari l’accuse d’être injuste avec son fils et de ne pas s’en rendre compte. Après quelques instants de silence, elle me parle d’un appel téléphonique de sa mère la veille pour lui annoncer que son frère doit subir une intervention chirurgicale sans gravité. Nouveau silence puis elle me dit qu’elle a fait un drôle de rêve. Elle a rêvé de son frère, il avait disparu, sa mère et elle le cherchaient puis elles avaient pris un taxi pour aller chez lui, il n’y avait plus sa plaque professionnelle sur la porte...des inconnus chuchotaient des phrases inintelligibles, elle s’était réveillée très inquiète et n’avait pas pu se rendormir.

A une séance ultérieure, Marie croise mon chat dans l’entrée, elle me demande, à peine installée sur le divan, s’il est « coupé », puis elle associe sur les chats abandonnés dans le village où elle va en vacances. Elle préconise de castrer tous ces animaux pour éviter leur prolifération, elle me parle aussi des arbres de son voisin qui montent jusqu’au ciel et bouchent la vue, elle voudrait lui faire couper mais ce dernier refuse. Elle a aussi la préoccupation de l’herbe du pré devant la maison qu’elle ne supporte pas de voir pousser, son mari doit la couper régulièrement sous peine de violentes critiques de sa part. Elle ajoute que ses amies lui disent qu’elle est toujours en train de parler de couper ou de castrer, elle reconnaît qu’elle a horreur de tout ce qui se dresse, elle prétend que ça gêne la vue et que ça fait pas net. Un jour, son mari et son fils avaient planté un tilleul près de la maison, il grandissait trop vite d’après elle et comme elle ne voyait plus que cet arbre pousser de jour en jour, elle l’avait fait périr en cachette.

Dans une autre séance elle me dit qu’elle rêve souvent de guerre et elle me raconte le rêve de la nuit précédente : c’est la guerre, il y a des soldats partout, elle s’est réfugiée avec ses parents et son frère dans la cave. Dans cette cave il y a des canalisations qui forment des sortes de tunnels par lesquels ils s’échappent, arrivés dans un champ, il y a des mines éparpillées sur le sol qui se sont transformées en carottes qu’ils doivent manger. Ils se retrouvent à regarder des soldats défiler, son frère fait partie de la troupe, elle se demande ce qu’il fait là.

A la séance qui suit, elle me dit qu’elle a encore rêvé de guerre : son frère est envoyé en mission dans un pays mais juste à ce moment la guerre éclate, le monde est divisé en 2. Elle est sur un bateau, elle a le choix d’aller sur une île en sécurité ou de s’impliquer dans la guerre mais le capitaine refuse de partir à la recherche de son frère. Il règne une atmosphère étrange car en fait on leur avait demandé de garder la déclaration de guerre secrète, ils étaient les seuls à être au courant.

Quelques semaines plus tard Marie me raconte un autre rêve : elle a rêvé qu’elle découvrait qu’elle était une sorcière, elle avait le pouvoir de transformer les personnes en les touchant, elle avait peur de toucher son fils car il aurait pu se transformer en un animal ou en son frère et son secret aurait été découvert. Elle s’est réveillée en nage car elle devait constamment faire attention à ne pas toucher son fils. Cela lui rappelle quand son fils était bébé, elle avait du mal à le toucher car elle avait toujours peur de ne pas savoir s’y prendre ou de lui faire du mal, il avait souvent de l’eczéma, il manquait d’appétit ou alors il rejetait ce qu’elle lui donnait à manger puis très vite, vers l’âge de 2 ans et demi, il y a eu cette toux qui l’inquiète sans cesse.

Un jour, je la vois arriver l’air maussade. Une fois allongée, elle garde, pendant de longues minutes, un silence pesant que je ressens comme très hostile. Je lui dis qu’elle a l’air mécontente. Elle me répond qu’elle est très en colère après moi ; je ne veux rien lui donner ; elle sait que je ne l’aime pas ; elle me haït parce que quand elle me demande de l’aide, je ne dis rien, je suis dans mon fauteuil silencieux ; elle me dit que je me fous pas mal d’elle puis elle ajoute : « J’avais besoin d’une main tendue que j’aurais pu serrer mais il n’y a rien. » Je lui réponds sans réfléchir : « Une main comme celle de votre frère au jardin d’acclimatation ? » Elle éclate alors en sanglots et murmure : « oui, c’est ce que j’ai toujours voulu... si vous saviez tout ce qu’il m’a fait, ce salaud. » Après un long moment de pleurs, elle exprime tous les griefs accumulés et la haine qu’elle éprouve à l’égard de ce frère qui non seulement la dédaignait mais la repoussait lorsqu’elle allait vers lui.

Au travers de ces séances, nous comprenons progressivement le sens du symptôme et sa fonction dans l’économie subjective du sujet. Marie surprotège son fils mais cette surprotection dont nous percevons bien le caractère excessif et obsessionnel masque en réalité une très forte agressivité dont l’objet n’est pas son fils mais l’image de son frère refoulée dans l’inconscient. Nous pouvons imaginer que, dans l’inconscient, une substitution s’est opérée : le fils a été mis à la place du frère et les sentiments inconscients liés à la représentation du frère se sont déplacés sur le fils. Marie ne peut accepter ses sentiments agressifs (dont elle n’a pas conscience), elle a donc mis en place, à son insu, un comportement de surprotection qui est le contraire d’un comportement d’agression afin de combattre et de ne pas reconnaître la haine qu’elle éprouve inconsciemment.

L’investissement hostile varie d’intensité selon les circonstances extérieures. Lorsque son fils est malade ou lorsqu’il a de mauvaises notes, il représente beaucoup moins son frère, la surprotection est suffisante pour empêcher l’agressivité de se manifester au grand jour, par contre quand il réussit, quand il est en bonne santé, il devient davantage l’image du frère, le garçon beau et fort qu’elle haït inconsciemment parce que cette image se trouve associée dans l’inconscient au rejet qu’il lui manifestait, dans ce cas la surprotection cède le pas à la critique et à des comportements agressifs remarqués par l’entourage.

D’autre part, Marie n’a sans doute jamais accepté que son frère en ait un, (un phallus), elle exprime clairement sa position psychique par rapport à la castration dans la séance où elle parle des chats et des arbres. Le fils malade ou en échec symbolise aussi pour Marie la castration dans l’inconscient ; si son fils n’en a pas, il est beaucoup moins dans l’inconscient le frère jalousé à cause de son identité sexuelle, elle peut alors se montrer tendre avec lui en le surprotégeant.

L’agressivité refoulée à l’encontre du frère se manifeste au travers des rêves de disparition, de guerres. A l’état de veille, les sentiments d’agressivité sont maintenus dans l’inconscient par la censure morale inconsciente du surmoi, par contre dans le relâchement du sommeil, les sentiments interdits peuvent apparaître a minima dans les images du rêve.

Le rêve de la sorcière est tout à fait explicite car il révèle le secret inconscient de Marie sans que celle-ci ne puisse encore établir le lien entre son fils et son frère ; les 2 représentations avec les affects qui y sont attachés demeurent isolées l’une de l’autre.

Le transfert de Marie sur moi marque une étape importante car c’est à partir de cette séance et au travers de celles qui vont suivre qu’elle va pouvoir exprimer et reconnaître la haine qu’elle porte à son frère. Progressivement, Marie pourra accepter ses sentiments vis à vis de son frère ce qui aura pour effet de rendre moins forte l’isolation entre la représentation du frère et du fils jusqu’au moment où elle pourra enfin reconnaître consciemment le lien qui s’est établi à son insu entre son frère et son fils. A partir de ce moment là Marie comprendra le sens de son symptôme et pourra se libérer de son obsession.

En revanche, son fils habitué à complémentariser depuis son plus jeune âge les inquiétudes de sa mère devra probablement être aidé psychologiquement pour pouvoir prendre de l’assurance et abandonner le symptôme dont sa mère avait besoin inconsciemment pour l’aimer.

Wapi
 
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Message par Wapi » 21 Fév 2005, 16:41

Et une névrose d'angoisse ou phobique comme ça on aura fait un petit tour des pathologies névrotiques.

a écrit :

La peur ne fait pas partie du vocabulaire de la psychanalyse, celle-ci préfère parler d’angoisse, pourtant la peur toute simple, toute banale ou une peur inconsciente peuvent être à l’origine de nombreuses perturbations psychiques chez nos patients. Je me propose d’illustrer cette constatation issue de la pratique en relatant les séances les plus importantes d’une cure au cours de laquelle on peut voir l’influence pathogène d’une peur inconsciente sur la sexualité.

Bertrand est un jeune homme de 23 ans, habillé sobrement il a l’aspect sérieux qui convient au métier qu’il exerce puisqu’il est fonctionnaire dans un grand Ministère parisien.

Après une brève relation avec une amie d’enfance, Bertrand s’est mis en ménage avec une jeune femme avec laquelle il envisage de se marier mais il éprouve des inquiétudes concernant la relation avec sa compagne ; celle-ci se plaint de rapports trop brefs ne lui permettant pas d’accéder à un plaisir satisfaisant. Bertrand parle avec gêne de ce problème d’éjaculation précoce et d’un autre symptôme qui perturbe sa vie sociale ; il rougit sans raison lorsqu’il se trouve seul avec une femme dans un bureau, dans l’ascenseur ou bien encore lorsqu’il croise le regard d’une jolie jeune fille à la terrasse d’un café. Sa peur de rougir est de plus en plus envahissante dans sa vie quotidienne au point qu’il s’arrange pour fuir, chaque fois qu’il le peut, les situations anxiogènes dans lesquelles il sait que son symptôme va apparaître.

C’est dans ce contexte qu’il se décide à entreprendre une analyse avec moi. Au cours des premières séances, j’apprends que Bertrand est fils unique et que son enfance et son adolescence ont été marquées par les violentes disputes de ses parents. Il ressentait, lors de ces fréquentes scènes de ménage dont il était le témoin impuissant et terrorisé, une grande tristesse et un épuisement physique général. Son père était toujours en colère et sa mère très autoritaire ne laissait aucune place à son mari le considérant comme un bon à rien, par ailleurs elle avait besoin de ce fils non désiré (elle aurait voulu une fille et ne se privait pas de le dire) pour combler son manque ; elle ne supportait pas d’être seule et l’englobait dans un « on » qui lui retirait la possibilité de dire « je » et a fortiori de dire « non ». Elle s’était arrangée inconsciemment pour qu’il soit malade dès son plus jeune âge : problème pulmonaire, eczéma, rhumes et otites à répétition, poussées de fièvre, lui témoignant alors dans ces moments là un peu plus d’affection et d’intérêt qu’en temps normal.

Le père, artisan de son état, dévalorisé en permanence dans le discours de la mère ne s’intéressait guère à son fils d’autant plus qu’il n’avait jamais réellement souhaité être père.

Bertrand avait fait des études honorables malgré ces conditions défavorables.

Lors d’une séance, Bertrand évoque son rêve de la nuit précédente. Il se promène dans la campagne avec sa petite cousine. Son regard est attiré par un arbre dont le tronc présente une légère cavité, intrigué il s’approche et met son doigt dedans. Quand il veut le retirer, il ne peut pas, son doigt est coincé, il se met à hurler de peur et se réveille tout en sueur.

Bertrand associe sur des vacances à la campagne dans la maison familiale. Un soir, il avait vu près de la ferme un chien qui montait une chienne, puis les deux animaux étaient restés collés l’un à l’autre, tête bêche, chacun tirant de son côté sans arriver à se dégager. Le fermier qui rentrait, les voyant accouplés, s’approcha, plaça son pied au-dessus des croupes et abaissa avec force son pied en jurant, ce qui eut pour effet de désunir le chien et la chienne qui s’enfuirent en hurlant de douleur. Bertrand avait été terrifié par cette scène qui l’avait poursuivi pendant plusieurs semaines.

Quelques mois plus tard, Bertrand rêve qu’il voyage en train. Dans le compartiment, assises à côté de lui se trouvent plusieurs femmes dont sa mère. À l’extérieur, il voit défiler des forêts aux arbres feuillus, puis le paysage se transforme soudainement et ce ne sont plus que des troncs d’arbres coupés à mi-hauteur à perte de vue. Il se rappelle une scène avec sa mère au cours de laquelle il semble vouloir voir et toucher son sexe, celle-ci refuse, il lui demande si elle en a un, elle ne lui répond pas mais elle rit.

Au cours d’une autre séance Bertrand évoque une nuit de son enfance ; il est réveillé par des bruits qui viennent de la chambre de ses parents dont la porte n’est pas fermée. Intrigué, il écoute avec inquiétude les halètements, les murmures et surtout il entend son père dire « ça me fait mal, ah ! ça me fait mal ».

Bertrand associe sur un autre souvenir qu’il évoque avec peine : un matin, il se lève et voit avec sidération une sorte de serviette toute ensanglantée accrochée dans un coin de la salle de bains. Il n’ose pas poser de questions tellement il a peur, il fait dans son esprit le rapprochement avec les bruits qu’il a entendus dans la chambre des parents ; il imagine que son père a blessé sa mère dans un acte violent et établit un lien avec la scène des chiens.

À une autre séance, Bertrand évoque un souvenir de ses 5 ans. Il se revoit jouant avec une petite fille de son âge dans une penderie pendant que les mères discutent. Très vite, les jeux se font plus exploratoires, jeu du papa et de la maman, jeu du docteur, Bertrand découvre la différence des sexes et éprouve du plaisir dans ces attouchements réciproques. Cette scène s’est répétée pendant plusieurs mois puis un jour Bertrand a ressenti une très forte honte et s’est senti coupable de ce qu’il faisait, maintenant il avait peur de rencontrer cette petite fille et avait dit à ses parents qu’il ne voulait plus aller chez elle. À cette évocation, il pleure abondamment en silence pendant de longues minutes.

Quelques semaines plus tard, Bertrand aborde avec une réticence teintée de honte un épisode de son adolescence où il se masturbait fréquemment après s’être excité avec des sous-vêtements appartenant à sa mère, la peur au ventre d’être découvert et puni.

Son père lui avait donné, à peu près à la même période, un livre de son époque dont le titre était « ce que tout jeune homme devrait savoir », cet ouvrage mettait en garde contre les maladies vénériennes que l’on pouvait attraper avec des femmes et leurs conséquences dramatiques sur la santé. Or dans son quartier, Bertrand croisait souvent sur le trottoir des prostituées qui l’invitaient en murmurant des « tu viens chéri » aguicheurs. Il était à la fois fasciné et effrayé par ces femmes aux cuisses dénudées et aux seins à peine contenus.

Lors d’une séance ultérieure, Bertrand rapporte un rêve qui revient de façon récurrente depuis son adolescence. Il se voit avec une femme dont il se rapproche et à peine son pénis entre en contact avec le sexe de la femme que le sperme s’écoule lentement sans qu’il ne puisse rien faire pour l’empêcher.

Après plusieurs séances, Bertrand se rappelle peu à peu que lorsqu’il était tout petit sa mère avait l’habitude de lui tenir le sexe pour le faire uriner dans le pot. Il croit se rappeler également que pendant toute cette période il n’arrivait pas à uriner si sa mère ne lui tenait pas le pénis, c’est le contact de la main qui déclenchait l’émission d’urine. Il fait alors le lien entre l’urine, le sperme et le contact corporel.

Pour ce patient, la peur inconsciente de l’acte sexuel tire son origine de plusieurs éléments : l’angoisse inconsciente de castration (les arbres coupés), la peur du trou dont il ne peut retirer le doigt, la scène des chiens, la parole du père (j’ai mal), la serviette tâchée de sang, la culpabilité éprouvée lors des jeux sexuels, la peur associée à la masturbation de l’adolescence et aux maladies que l’on peut attraper avec les femmes (le livre donné par le père), enfin la main de la mère sur le pénis suivi de son effet a suscité un plaisir dont la représentation a été refoulée dans l’inconscient.

La peur inconsciente a un impact sur le désir de Bertrand pour les femmes en perturbant son fonctionnement psychique ; sous l’effet de cette peur, Bertrand met hors de lui-même ce désir par un mécanisme de projection inconscient et transforme l’objet désiré en objet redouté créant ainsi la phobie de rougir et une absence de désir conscient pour des femmes.

La phobie permet d’éviter à Bertrand, en provoquant sa fuite, la confrontation avec l’objet redouté consciemment (la femme) qu’il continue pourtant de désirer inconsciemment.

La phobie procède de la peur inconsciente ; elle a pour but d’empêcher le rapprochement avec une femme et lorsque ce rapprochement se réalise malgré tout, la peur provoque l’éjaculation précoce mettant ainsi un terme à l’acte sexuel dans les plus brefs délais d’autant plus qu’à cette peur se surajoute la trace inconsciente du contact avec la main de la mère.

Au bout de 2 ans d’analyse, Bertrand a pu accéder, grâce au travail de verbalisation, de remémoration et à l’analyse du transfert, à une vie sexuelle jugée satisfaisante par lui et sa compagne. Sa phobie a disparu, pourtant il éprouve encore, à certains moments, des craintes par rapport à une éventuelle rechute. C’est une des raisons pour lesquelles nous poursuivons encore le travail à ce jour.

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Message par Bertrand » 21 Fév 2005, 16:58

Même si j'ai joué au docteur dans mon enfance, je précise que je n'ai rien à voir avec le Bertrand ci-dessus nommé. :D





































































Je dis ça pour certains petits malins qui se reconnaitront.
:sygus: :sygus: :sygus:




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Message par shadoko » 21 Fév 2005, 17:23

Pour le premier texte (Sandor Ferenczi), l'impression que j'ai en le lisant est la suivante:

Dans tout le début, on se dit, peut-être, après tout, pourquoi pas, ça vient peut-être de là, etc...

Puis on arrive à:
a écrit :
et je soupçonne fort que cette scène dissimule les impressions les plus vives éprouvées par la patiente. L’envie du pénis, qui s’était fixée en elle à cette occasion, était à coup sûr ce qui lui permettait dans ses délires une identification au père singulièrement réussie («J’ai un pénis», etc.).

En dernière analyse, ce n’est donc pas tant l’anomalie congénitale de son aînée qu’on peut considérer comme la cause de sa maladie que le fait d’avoir eu, au lieu de garçons, deux filles (êtres sans pénis qui ne peuvent pas, comme les garçons, uriner correctement). D’où, bien sûr, l’horreur inconsciente pour l’incontinence de sa fille malade. Au demeurant, la maladie de son aînée semble n’avoir commencé à l’affecter sérieusement qu’au moment où elle mit au monde une deuxième fille.

Et là, je trouve que ça fait assez bizarre. Tout d'un coup, on se retrouve avec une interprétation très loin de tout le reste. Le "pénis" débarque, on ne sait pas bien pourquoi, il s'agit bien d'un vrai pénis (celui du père, etc...), pas d'un truc sexuel "au sens large" de Freud. On a vraiment affaire à une interprétation directement en fonction de la sexualité.

Quant on lit:

a écrit :
deux filles (êtres sans pénis qui ne peuvent pas, comme les garçons, uriner correctement).

On ne comprends pas bien. On suppose bien que ce n'est pas l'opinion du psychanalyste, mais ce qu'il fait dire à (l'inconscient de) sa patiente. Mais pourquoi? Pourquoi penserait-elle ça? D'où cela lui viendrait-il? D'opinions courantes dans la société? De sa petite enfance?

J'ai du mal trouver cela vraissemblable.
shadoko
 
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Message par Wapi » 21 Fév 2005, 17:44

Shadoko,

Il faut que je te retrouve précisément le texte de Freud dans lequel il explique en substance que la petite fille ne peut jouer, du fait de sa constitution anatomique au jeu du "qui pisse le plus loin" cher à beaucoup de petits garçons.

Il s'avance même en disant que la femme fut peut-être décrétée "gardienne du foyer" justement parce que son anatomie l'empêchait d'uriner dessus pour l'éteindre .

Cyrano a-t-il la référence à portée de main ?
Wapi
 
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Message par shadoko » 21 Fév 2005, 17:47

Mais au lieu de me refiler le texte, Wapi, tu ne voudrais pas me dire ce que tu en penses, de cette idée? Tu penses que c'est exact?
shadoko
 
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