Ah woua-ouh !, ça en jette : "Défense de la psychanalyse"…
A première vue, c'est "défense" et… "défonce" de la psychanalyse. Mais j'aime bien, ça a un petit coté "Défense et illustration", allons nous faire entendre une juste cadence dans les messages ?
Bon, moi, vous savez, je prépare mon message sous Word, alors, parfois, je suis décalé... Pasque ici, y'a du serial-messageurs!
Je vais poursuivre malgré tout, encore un peu, le temps d'un message, sur les actes manqués et l'inconscient – par acquis de conscience, justement, c'est bien le moment de le dire.
Au fait, on est d'accord : sauf mention contraire, les citations viennent toujours de Sigmund Freud, dans "Introduction à la psychanalyse".
Un acte manqué? bref: pas réussi?
On peut constater une chose : le lapsus (ça peut s'étendre à tout acte manqué) est interférence de deux intentions verbales.
Il y a l'intention d'origine : dire à une personne qu'elle peut rester, qu'elle ne nous dérange pas.
Il y a une intention perturbatrice : ça remplace le mot "rester" par le mot "partir".
« Quelles sont ces intentions qui s'affirment comme susceptibles d'en troubler d'autres, et quels sont les rapports existants entre les [intentions] troublées et les perturbatrices ? »
Autre question : « D'où vient l'intention perturbatrice ? »
Trois groupes
Freud va classer en trois groupes, les intentions perturbatrices (on va rester dans l'exemple du lapsus) :
1. La tendance perturbatrice est connu de celui qui parle et il en avait conscience avant l'acte manqué : c'est le cas, dans l'exemple du "rester-"partir". La stupeur vient que le mot "partir" s'est imposé malgré l'intention consciente de dire autre chose.
– (rire) Ah dis donc, ça, c'est un beau lapsus ! J'avoue : je tiens à finir avant ce soir. Bon, tu vas à la cuisine, tu connais, tu prépares un café, je ferai une petite pause, et je te vire, ok ?
2. La tendance perturbatrice est reconnue comme telle, mais on ignorait sa présence en soi. La stupeur viendra plutôt après coup (en y réfléchissant, ou en en parlant avec un … professionnel du psychique) lorsqu'on s'avouera à soi l'existence de la tendance perturbatrice.
– Ah ça alors, excuse moi ! Je ne voulais pas dire ça ! Je ne me rendais pas compte à quel point j'avais envie de finir avant ce soir. Bon, alors, m'en veux pas, on s'prend un p'tit café vite fait, et je me remets au rangement.
3. La tendance perturbatrice n'est pas reconnue comme valide. La personne va même protester avec véhémence contre l'interprétation proposée et va affirmer avec force que la tendance perturbatrice lui est étrangère.
– Mais pas du tout ! Arrête avec tes histoires de lapsus. Je suis crevé, j'ai fait du rangement toute la journée, je ne sais pas pourquoi j'ai dit ça. Franchement, non, tu me déranges pas, tu peux rester. Je vais faire un café.
Il nous faut accepter, si on veut rester logique, que l'acte manqué a un sens, et qu'une personne peut manifester des intentions qu'elle ignore elle-même, autrement dit : des intentions inconscientes – fourrez vous ça dans le crâne. Il n'y pas d'échappatoire.
Votre attention, svp
Bon, attention, là, faut être attentif :
Il y un trait commun aux trois groupes, c'est « le refoulement d'une intention ». Sans ce refoulement, il n'y pas de lapsus.
Dans un premier temps, la tendance perturbatrice nous semble être l'élément inconscient. Mais l'intention perturbatrice qui s'exprime ("partir" – c'est à dire rester tranquillou pour faire ses rangements) doit au préalable avoir elle-même été perturbée, troublée. Oui, faut bien l'enfouir pour qu'elle apparaisse par surprise, malgré nous.
Ce qui est troublée, refoulée, ça serait quoi ?… Etre tranquille ? Mouaih… allons plus loin… Ne pas faire déplaisir à l'autre, même si ça nuit à notre tranquillité ? Peut-être… Et ça, c'est dans l'inconscient. Et "à l'insu de notre plein gré" ça module un comportement (vous pouvez imaginer là encore trois groupes, trois attitudes devant cet indice d'une programmation inconsciente).
Et bien, comme dit Sigmund, ce qu'on vient de faire « c'est déjà de la psychanalyse, c'est le modèle en petit de la recherche psychanalytique »
Et pourtant, ça existe
J'essaye dans mes messages, pas toujours, mais j'essaye de répondre, d'être dans le débat, mais je pense aussi à celles et à ceux qui liront, de leur donner des éléments de réflexion, de ne pas leur donner de déplaisir.
Je persiste complètement : les débats sur les psychotiques de chez psychotiques sont vains si on n'a pas vidé l'abcès de l'existence de l'inconscient. Il faut monter en puissance, en quelque sorte.
On ne peut pas, sans être de mauvaise foi, nier qu'il existe dans les comportements de l'être humain, quelque chose, un machin, un truc, qui peut venir perturber l'activité volontaire, consciente.
Chers camarades de ce forum, regardez autour de vous.
Ensuite; il serait utile de s'entendre sur ce qu'on veut dire vraiment par ce petit mot qui fait un peu peur : l'inconscient.
Chers camarades de ce forum (je parle aux sceptiques), oubliez vos préjugés, ou plutôt, non, ne les oubliez pas : posez les sur une table devant vous…
Ça vous trouble qu'une partie de nous même échappe à notre volonté ?
Ça vous semble dangereux que les émotions puissent autant compter que la raison ?
Ça vous enlèverait de votre superbe de vous avouer que certains comportements de votre petite grande personne sont pilotés par des décisions enfantines ?
Des preuves ! des preuves !
Des preuves ?… Vous ne les aurez jamais, les preuves.
Des preuves scientifiques ? Et puis quoi encore ! Vous voulez ma meuf, aussi, pendant que vous y êtes ? Mon chat ?
Relisez "La conception moniste de l'histoire" de Plekhanov (avec l'opinion qui fait le monde ? ou le monde qui fait l'opinion ?).
Lisez, ne serait-ce que le début de "Introduction à la psychanalyse" de Sigmund Freud…
Lisez les premières pages du "Capital" du barbu.
Et vous comprendrez ce que sont les preuves scientifiques de l'inconscient.