Défense de la psychanalyse

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Cyrano » 08 Jan 2005, 21:10

iko :
« je veux savoir à quel niveau nous divergeons. »
Ça me semble une bonne idée…
Alors : "Commencez par le début – dit le Roi" ("Alice au Pays de Merveilles", Lewis Caroll).
Je peux me permettre de jouer au centriste ?

Je peux me tromper, mais je ne crois pas que les clients des psychanalystes et psychothérapeutes soient majoritairement des "schizophrènes", ou des "autistes", ou je ne sais quoi encore. La majorité des clients viennent voir un médicastre de l'esprit parce que ils se disent en dépression, ou bien parce que ils ne sentent pas bien, ou ils ont des problèmes relationnels divers, etc.
Je ne suis pas sûr qu'en ne parlant que des cas limites ça puisse aider la discussion.

Peut on dire qu'il n'a que trois continents ouverts à la connaissance humaine ?
1. Il y a le vaste monde, les p'tites fleurs, les étoiles, les rats, les tsunamis, le big-bang, bref, l'eau, l'air, la terre, le feu : on peut dire que l'étude rationnelle de ce monde a commencé avec la révolution copernicienne, Képler, Galilée, et tant d'autres. Les dieux ne promenaient pas le soleil dans une brouette.
2. Sur la Terre, on peut étudier les espèces, mais y'en a une particulière : l'histoire de cette espèce n'est que palais magnifiques, vies d'esclaves misérables, fracas des armes, légende des siècles. La compréhension des lois de cette histoire ne commence réellement qu'avec Marx et Engels. Les dieux n'avaient pas de peuples élus.
3. L'espèce humaine, ce sont des hommes, des femmes, des individualités. Après le monde physique, après le déroulement de l'histoire, ne pourrait-on pas trouver des lois qui font l'histoire d'un individu ? Freud n'est-il pas celui qui a posé les première pierres et surtout qui a posé avec force l'existence de l'inconscient ? Ainsi, même l'âme n'était pas l'affaire des dieux.

iko :
« Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir une science de l'homme qui rend compte du fonctionnemement mental des gens autres que la recherche neurologique moderne ? »
Oui, comment peut-on expliquer le développement d'une personne ?
Admet-on l'existence de l'inconscient?

Mais restons simples – je rejoins Canardos. Alors, principe d'autorité, hop :
« Le génie de Marx et d’Engels s'est manifesté entre autres par leur dédain du jeu pédantesque des mots nouveaux, des termes compliqués, des "ismes" subtils, et par leur simple et franc langage. » (Lénine, "Matérialisme & empiriocriticisme")
Evitons les grands mots, les gros mots.
Et hum… évitons les insertions, telle que :
« la psychanalyse, c'est la reconnaissance qu'il y a du transfert, dès que deux sujets rentrent en commerce. » (iko)
Justement, ça énerve.


Cyrano
 
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Message par iko » 09 Jan 2005, 13:47

j'ai écrit
a écrit :ta phrase : "un schizophrène ne peut pas se "créer de névrose" "est une hérésie par rapport à ce qui est admis pour discuter des schizophrènes.

je voulais dire le contraire car tu avais écris :
a écrit :oui je considère simplement que par exemple être atteint de schizophrénie peut angoisser et se créer des névroses

cette phrase est une absurdité, sauf si tu change les règles de la nosographie psychiatrique ! (j'espère que maintenant tout le monde comprend le terme de nosographie)

à la différence de la médecine, le diagnostique en psychiatrie posera toujours problème. Les chercheurs en neuroscience travaillent sur une nouvelle nosographie car le concept de schizophrénie est tellement vaste qu'ils considèrent souvent eux-mêmes qu'ils ne pourront pas trouver de socle neurologique commun à ceux qu'on nomme aujourd'hui les schizophrènes

donc, jusqu'à nouvel ordre, la bible diagnostique qui vient des USA, le DSM aujourd'hui version 5, a supprimé les références à la névrose (trop freudiennes) ; et en France, la tradition psychiatrique pose qu'on est soit psychotique, soit névrosé, soit pervers, plus quelques autres détails. la schizophrénie fait partie des psychoses. il y une forme de schizophrénie qu'on nomme "schizophrénie pseudo-névrotique", mais en aucune manière un schizophrène ne peut avoir un coup de névrose induite.

c'est juste une mise au point pour qu'on parle un peu de la même chose.

au sujet des thérapies comportementales, sachez également qu'elles sont en ce moment combattues par la psychologie neurobiologique ou expérimentale car elles n'auraient aucune validité scientifique à part celle de pouvoir être efficaces, mais bien loin du taux de 100% de réussite quelque soit le syndrome à traiter.
iko
 
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Message par iko » 09 Jan 2005, 20:22

Caupo,
merci de venir à ma rescousse sur l'emploi de certains mots.

Canardos, merci pour cette interview de Gérard Pommier.

Que reste-t-il de tes questions après ce texte ? es-tu toujours opposé à l'idée qu'un rêve puisse dire quelque chose par rapport au désir inconscient d'un sujet ?

Cela m’a renvoyé à l’article du 8 juillet que tu nous as passé sur la discrimination des défauts et qualités par le cerveau. En effet, il rend compte d’un mécanisme que Freud a mis au cœur de la formation de l’inconscient. La discrimination entre le bon objet et le mauvais objet. Le jeune enfant essaye d’introjecter les sources de satisfaction et projeter au dehors les sources désagréables. C’est autour de cette dialectique agréable/désagréable et moi/non moi que se construirait un sujet, qu’il se différencierait de l’autre nourricier.
Et une expérience nous montre donc que les qualités mauvaises sont régies par une partie différente du cerveau que les qualités agréables.
Ça rapproche donc les deux disciplines, même si encore une fois ce ne sont pas exactement les mêmes champs qui sont étudiés dans les deux cas.
Bon ! Mais en même temps on n’est pas encore allé très loin. Car la question importante, c’est comment se sont faites les premières inscriptions. Celle du nouveau né qui ne sait pas encore reconnaître lui et l’autre, pour qui le sein (ou la tétine) fait plus partie de lui que ses propres membres.
Et là, je trouve que le début de l’interview apporte une explication intéressante. On est programmé pour parler mais il faut bien du sujet pour que cela se fasse. Et d’ailleurs, la quantité d’enfants nés sourds qui deviennent psychotiques ne peut se comprendre seulement en présupposant que les gènes de la surdité seraient aussi ceux de la psychose.

Où en sommes nous donc dans la discussion ?


iko
 
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