a écrit : Environnement. La biodiversité, victime des OGM
Une étude britannique, qui montre la dangerosité des OGM, relance le débat sur la levée du moratoire européen.
Il y a une semaine, une équipe de scientifiques britanniques faisait grand bruit outre-Manche. Ces chercheurs de la prestigieuse Royal Society publiaient le quatrième et dernier rapport d’une étude menée depuis trois ans sur des cultures d’OGM, dans lequel ils montrent les effets néfastes de plantes génétiquement modifiées sur l’environnement. Ces travaux mettent le gouvernement britannique, fervent défenseur des OGM et à l’initiative de cette étude, dans une situation embarrassante. D’autant plus qu’une enquête d’opinion, commandée par ce même gouvernement, avait montré fin septembre la méfiance, voire l’hostilité des Britanniques vis-à-vis des OGM. Depuis, l’information a circulé en Europe et pourrait remettre en cause la levée du moratoire sur les OGM voulue par la Commission européenne.
Ces travaux, menés depuis 1999 sur trois cents champs expérimentaux de betterave à sucre, de maïs et de colza, sont " une étude solide ", aux dires de Frédéric Prat, agronome et membre de Geyser, une association pour l’agriculture durable, l’environnement et le développement local. " Elle confirme les risques attendus que nombre d’experts redoutaient ", selon Gilles-Éric Séralini, professeur de biologie moléculaire et président du conseil scientifique du comité de recherche et d’informations indépendantes sur le génie génétique (CRII-GEN).
" Caractère envahisseur "
Dans ce dernier volet de l’étude, les scientifiques ont analysé la faune et la flore dans soixante champs et leurs alentours. Verdict : " Les résultats révèlent des effets sur la biodiversité significativement différents, entre les cultures modifiées génétiquement pour résister aux herbicides et les variétés conventionnelles ", a déclaré Les Firbank, qui a coordonné cette étude. Pour en arriver à ces conclusions, les scientifiques ont séparé les champs en deux parties. L’une comprenait des cultures dites conventionnelles, l’autre des variétés d’OGM tolérantes à un herbicide.
Dans tous les champs de colza et de betterave génétiquement modifiés et leurs alentours, les scientifiques ont enregistré un nombre d’insectes, de papillons, d’abeilles et de scarabées inférieurs aux champs de plantations traditionnelles. De même pour les mauvaises herbes, moins nombreuses du côté d’OGM. Pour Gilles-Éric Séralini, cela prouve " le caractère envahisseur des OGM ".
Pourtant, les tests menés à partir du maïs montrent des résultats inverses. La flore et la faune sont plus importantes autour des plants modifiés. Les associations s’opposant à la commercialisation des OGM ne s’en laissent pas conter et mettent le doigt sur une ambiguïté. Les essais menés par les chercheurs britanniques l’ont été avec un herbicide toxique et cancérigène, l’atrazine, depuis peu interdit d’usage dans l’Union européenne. " Il faudrait refaire la comparaison avec un herbicide autorisé ", propose Frédéric Prat.
Étiquetage encore inapplicable
Cette étude n’est donc qu’une étape dans l’actuel débat. Pour Gilles-Éric Séralini, il existe deux raisons pour maintenir le moratoire sur les OGM : " Le règlement sur l’étiquetage et la traçabilité des OGM commercialisés est inapplicable car aucune banque de données n’existe. " Aucun moyen alors de reconnaître les OGM expérimentaux. Ensuite, une étude a montré que les OGM commerciaux autorisés ont déjà muté. " Les dossiers d’homologation deviennent donc caducs ", traduit le biologiste. Les OGM sont de fait difficiles à suivre.
Les Firbank précise que les résultats ne sont applicables qu’aux trois plantes et dans les proportions d’usage de l’herbicide de l’étude. " Chaque nouvelle application d’OGM est à analyser au cas par cas ", conclut-il.
Reste que cette étude s’ajoute à deux autres, elles aussi réalisées à la demande de Tony Blair. L’une sur l’intérêt économique des cultures transgéniques et l’autre sur l’accueil des OGM par l’opinion publique. Toutes trois ont un résultat négatif. Devant cet état de fait, le premier ministre britannique a annoncé qu’une décision serait prise début 2004.
Vincent Defait
Article paru dans l'édition du 23 octobre 2003.
(Source : http://www.infogm.org/article.php3?id_article=2180)a écrit :Publiés le 21 mars dans les annales de la Société anglaise Royale des Sciences (1), les résultats du dernier volet d’un vaste programme d’évaluation des impacts sur l’environnement de cultures de plantes transgéniques, lancé en 1999 et conduit par le Professeur C. Pollock, confirment ceux obtenus précédemment sur des espèces de printemps (betterave, maïs, colza). Les chercheurs ont, dans 65 champs différents, comparé du colza d’hiver transgénique et du colza traditionnel. La modification génétique conférait une tolérance au glufosinate, principe actif d’herbicide. Pendant quatre ans, les scientifiques ont collecté un million de grains et deux millions d’insectes en 7000 prélèvements. Dans les champs de culture transgénique, la quantité de dicotylédones, “mauvaises herbes”, représente un tiers de celle retrouvée en culture conventionnelle. Or, ces plantes produisent les graines les plus attrayantes pour plusieurs espèces d’oiseaux (alouettes, bouvreuils...), et des pollens appréciés des abeilles et papillons. Les chercheurs ont constaté que les champs “transgéniques” abritent moins d’abeilles et de papillons, et ils s’inquiètent d’un effet possible sur les oiseaux. En revanche, le colza transgénique requiert moins d’herbicide. Des résultats similaires mais plus nuancés à ceux constatés en 2003 pour le colza de printemps. Les graminées, cependant, sont plus nombreuses dans les champs OGM. Selon D. Bohan, l’un des auteurs de l’expérience, cette étude démontre donc l’importance des effets de l’utilisation d’herbicide sur la faune dans les champs et aux alentours. Selon A. Apoteker, chargé de campagne OGM chez Greenpeace, la distinction entre effet des OGM et effet des herbicides est hypocrite et artificielle, les effets de l’OGM lui-même sur les insectes, par exemple, n’ayant pas été étudiés. Selon Bayer, “ce que veut l’agriculteur, c’est un champ propre, avec moins de mauvaises herbes, et cette étude prouve bien que notre colza et son herbicide sont efficaces”. Le secrétaire d’Etat à l’Environnement, E. Morley, a décrit cette étude comme la plus importante jamais réalisée dans le monde et a rappelé la politique du gouvernement de délivrer au cas par cas les autorisations de cultures OGM. Le Comité consultatif anglais sur la dissémination des OGM dans l’environnement (ACRE) va fournir un avis au Ministre de l’environnement anglais sur les autorisations de commercialisations, notamment de colza transgénique.
Notes
1, http://www.pubs.royalsoc.ac.uk/proc_bio_co...spb20043049.pdf
2, http://www.pubs.royalsoc.ac.uk/FSEresults
a écrit :
Le Roundup n'intoxique pas que les mauvaises herbes
LE MONDE | 12.03.05 |
Des études françaises montrent in vitro des effets indésirables du glyphosate, substance active de l'herbicide de Monsanto. Le possible mécanisme d'une cancérogenèse évoqué par ces travaux reste à prouver chez l'homme.
L'herbicide le plus utilisé dans le monde : le Roundup de Monsanto, et les produits concurrents formulés, comme lui, à base de glyphosate, ont longtemps joui d'une réputation d'innocuité vis-à-vis de la santé humaine et de l'environnement. Mais plusieurs études récentes semblent indiquer que ce principe actif, utilisé aussi bien par les agriculteurs que les services de voirie ou les jardiniers du dimanche, pourrait n'être pas aussi anodin que le clament ses promoteurs. L'enjeu est de taille, puisque l'utilisation du glyphosate croît avec celle des organismes génétiquement modifiés, dont la grande majorité a été spécifiquement conçue pour "tolérer" ce produit actif, fatal aux végétaux.
De fait, alors que le Roundup et ses pareils étaient à l'origine employés sur les mauvaises herbes, "ils sont devenus un produit alimentaire depuis qu'on les utilise sur les OGM, capables de les absorber sans succomber", soutient le biochimiste Gilles-Eric Séralini. Membre depuis des années de la Commission du génie biomoléculaire (CGB) française, chargée d'instruire les dossiers de demande d'essais en champ, puis de commercialisation des OGM, il ne cesse de réclamer des études plus poussées sur leur impact sanitaire éventuel.
Membre également du Criigen, une association qui a fait du contrôle des OGM son cheval de bataille, il a orienté ses propres recherches sur l'étude de l'impact du glyphosate. Dans un article publié le 24 février dans la revue américaine Environmental Health Perspective, le biochimiste et son équipe de l'université de Caen mettent en évidence, in vitro, plusieurs effets toxiques de ce composé et des adjuvants qui lui sont associés pour faciliter sa diffusion.
Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé des lignées de cellules placentaires humaines, au sein desquelles des doses très faibles de glyphosate ont montré des effets toxiques et, à des concentrations plus faibles, des perturbations endocriniennes. Ce qui, pour Gille-Eric Séralini, pourrait expliquer les taux parfois élevés de naissances prématurées et de fausses couches constatées dans certaines études épidémiologiques - controversées cependant - portant sur les agricultrices utilisant le glyphosate. "L'effet que nous avons observé est proportionnel à la dose, mais aussi au temps", souligne-t-il.
Son équipe a aussi comparé les effets respectifs du glyphosate et du Roundup. Et a constaté que le produit commercial était plus perturbateur que son principe actif isolé. "L'évaluation des herbicides doit donc prendre en compte, dit-il, la combinaison adjuvant-produit."
Gilles-Eric Séralini reconnaît que son étude devra être prolongée par des expériences sur l'animal. Mais il récuse les critiques qui lui sont faites sur l'absence de lien réaliste entre les doses in vitro et en utilisation normale : "Les agriculteurs diluent du produit pur et sont ponctuellement exposés à des doses 10 000 fois plus fortes, insiste-t-il. Nos résultats montrent qu'il faut considérer le temps d'exposition."
OURSINS MODÈLES
Il est rejoint dans ses conclusions par Robert Bellé, de la station biologique (CNRS) de Roscoff (Finistère), dont l'équipe étudie depuis plusieurs années l'impact des formulations au glyphosate sur des cellules d'oursin. Ce modèle reconnu d'étude des phases précoces de la cancérogenèse a valu son prix Nobel de médecine 2001 à Tim Hunt. En 2002, l'équipe finistérienne avait montré que le Roundup agissait sur une des étapes clés de la division cellulaire.
"Cette dérégulation peut conduire à un cancer", prévient Robert Bellé, qui, pour se faire comprendre, tient à résumer les mécanismes de la cancérogenèse : lors de la division de la cellule en deux cellules filles, la copie en deux exemplaires du patrimoine héréditaire, sous forme d'ADN, donne lieu à de très nombreuses erreurs. Jusqu'à 50 000 par cellule. C'est pourquoi des mécanismes de réparation, ou de mort naturelle de la cellule (apoptose), s'enclenchent automatiquement. Mais il arrive que celle-ci échappe à cette alternative (mort ou réparation) et puisse se perpétuer, sous une forme instable, potentiellement cancéreuse à longue échéance.
L'équipe bretonne a récemment montré (Toxicological Science, décembre 2004) qu'un "point de contrôle" des dommages de l'ADN était affecté par le Roundup, alors que le glyphosate seul n'avait aucun effet. "On a démontré que c'est un facteur de risque certain, mais pas évalué le nombre de cancers potentiellement induits, ni le moment où ils se déclarent", admet le chercheur. Une gouttelette pulvérisée serait susceptible d'affecter des milliers de cellules. En revanche, "la concentration dans l'eau et les fruits est bien inférieure, ce qui est plutôt rassurant".
Pour le chercheur, il ne s'agit pas forcément d'interdire le produit - "C'est désormais aux pouvoirs publics d'évaluer les bénéfices et les risques" -, mais il importe que les utilisateurs prennent toutes les précautions, pour eux-mêmes comme pour le public. "J'ai vu des gens en combinaison en pulvériser à quelques mètres d'une cour de récréation", s'insurge-t-il.
"De telles études in vitro ne sont pas suffisantes pour déduire des effets sur l'homme", insiste cependant Sophie Gallotti, coordinatrice des études sur les contaminants à l'Agence française pour la sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Même sentiment chez Rémi Maximilien, expert toxicologue auprès de l'Afssa, pour qui l'expérience sur les oursins "montre un mécanisme potentiel de cancérogenèse qui reste à prouver chez l'homme".
INTERPRÉTATION CONTESTÉE
Pour sa part, Monsanto n'est pas impressionné par ces résultats. "Ce n'est pas à nous de juger de l'intérêt de ces publications, dont nous ne contestons pas la validité, mais l'interprétation", indique Mathilde Durif, porte parole de la filiale française du géant américain. Ces résultats sont en contradiction avec la soixantaine d'autres études disponibles, et "ni les autorités européennes ni l'Organisation mondiale de la santé ou l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) des Nations unies n'ont classé ce produit comme cancérigène".
Le glyphosate est cependant un produit actif, "et il est nécessaire de l'utiliser selon les préconisations". Une attitude de précaution qui semble légèrement contredite par les efforts de marketing de la firme. Celle-ci n'est-elle pas actuellement attaquée par une association bretonne qui lui reproche de faire de la "biodégradabilité" de son produit un argument publicitaire, déjà jugé mensonger par la justice américaine ?
Hervé Morin
a écrit :
AGRONOMIE Les conclusions d'une étude réalisée pendant cinq ans à la demande du gouvernement britannique
[center]OGM : les effets négatifs sur la biodiversité passent par les herbicides [/center]
L'impact de cultures OGM résistantes aux herbicides est négatif sur la biodiversité, selon une étude britannique. En effet, les herbicides se montrent plus efficaces pour détruire les mauvaises herbes que dans les cultures conventionnelles. Résultat, les populations d'abeilles, de papillons et les plantes autres que les graminées ont tendance à diminuer. Dans cette affaire, ce n'est pas la modification génétique en soi qui est en cause mais le système de désherbage total qu'elle permet.
Yves Miserey
[23 mars 2005]
La quatrième et dernière étude du FSE (1), un vaste programme de recherche commandé par le gouvernement britannique, a été rendue publique hier par l'Académie des sciences britannique. Ce programme sans équivalent dans le monde est exclusivement consacré à l'étude de l'impact des cultures OGM tolérantes aux herbicides sur la biodiversité. Chez nos voisins britanniques, l'érosion de la richesse du milieu naturel est un problème sensible. Les amoureux de la nature sont légion et la biodiversité y a été encore beaucoup plus mise à mal par l'agriculture intensive que dans notre pays.
Les trois études précédentes du FSE (2) portaient sur des cultures de printemps (betterave, colza de printemps et maïs). Elles avaient montré que les herbicides sont beaucoup plus efficaces pour éliminer les mauvaises herbes dans les champs OGM que dans les cultures conventionnelles. Après épandage de glufosinate-ammonium ou de glyphosate (des herbicides totaux), le champ est plus propre que propre. Il ne reste plus que la plante OGM résistante à l'herbicide. Les chercheurs en avaient conclu que l'impact des cultures OGM sur la biodiversité (mauvaises herbes, papillons et abeilles) est négatif. Encore plus négatif que l'utilisation des herbicides en cultures conventionnelles ou chimiques. Qui sait même si les oiseaux ne sont pas eux aussi pénalisés en haut de la chaîne alimentaire.
La dernière étude consacrée au colza d'hiver OGM tolérant au glufosinate-ammonium apporte des résultats sensiblement identiques. Le principe est toujours le même. Les chercheurs comparent la biodiversité de parcelles ensemencées avec du colza OGM et du colza obtenu par sélection classique. Ils comptent les mauvaises herbes et les insectes (ça se chiffre par millions).
La différence observée entre les OGM et les autres tient en fait à l'utilisation différente des herbicides dans les deux types de culture. En culture conventionnelle, un premier traitement est effectué lors du semis et un second au printemps. L'herbicide utilisé étant sélectif et non total, il provoque moins de destruction. Les plantes de la même famille que le colza (les crucifères) comme la moutarde ou le navet ou le chou, par exemple, ne sont pas éliminées. Elles arrivent à floraison et peuvent alors servir de nourriture aux papillons ou aux abeilles à un moment où leurs cousines domestiquées sont déjà en graines.
Avec le colza d'hiver résistant au glufosinate-ammonium, il en va tout autrement. Le désherbage est total. Il peut être pratiqué après la levée quand toutes les plantes sont sorties de terre, ce qui accroît encore son efficacité. Les comptages ont montré que parmi les mauvaises herbes, les dicotylédones, sources de nectar et de pollen, ont quasiment disparu mais qu'en revanche les monocotylédones (les graminées) sont plus nombreuses dans les champs OGM. «L'impact négatif sur les insectes (abeilles et papillons) est sensible après la floraison du colza. Mais rien de catastrophique», tempère toutefois Josette Chaufaux, spécialiste de la lutte biologique à l'Inra. Elle aurait souhaité savoir si les graminées épargnées par l'herbicide ne développent pas de résistance au fil du temps. Du point de vue agronomique, le résultat des OGM peut donc paraître parfait. Du point de vue écologique, il n'en va pas de même. «Cette étude pose beaucoup de questions», analyse de son côté Antoine Messéan, de l'Inra. Est-ce que la société veut une agriculture hyperperformante ou moins productive ? La société est-elle prête à payer la différence aux agriculteurs ? Pour préserver la biodiversité dans les champs, est-il préférable d'avoir des mauvaises herbes dans les champs ou des champs très propres bordés de talus remplis d'herbes folles ? Plus que les OGM, ce sont les pratiques agricoles que ce travail dénonce. «Le désherbage chimique n'a pas attendu les OGM pour éroder la biodiversité. en Angleterre et ailleurs», relève Antoine Messéan.
(1) Farming Scale Evaluation (Evaluation à l'échelle de la ferme). (2) Nos éditions du 17 octobre 2003.
a écrit :
[center]Absence of detectable transgenes in local landraces of maize in Oaxaca Mexico (2003–2004)[/center]
a écrit :La première super mauvaise herbe mutante a été découverte au Royaume-Uni
CERTAINS DOUTAIENT QU’ELLE SURVIENNE, MAIS, EN FIN DE COMPTE, LA CONTAMINATION GENETIQUE A EU LIEU.
Sky News l’annonce dans un article du 25/07/05 (en anglais) : " La première super mauvaise herbe mutante a été découverte au Royaume-Uni - résultat d’un croisement entre du colza génétiquement modifié et une mauvaise herbe ordinaire ".
Dans le cadre d’une étude officielle, des chercheurs ont trouvé, sur l’un des sites test, une version génétiquement modifiée de "moutarde" (une mauvaise herbe courante) un an après des expérimentations de colza rendu résistant à un herbicide par manipulation génétique.
La plante étudiée s’est révélée résister à l’herbicide en question et contenir le gène qui avait été inséré dans le colza transgénique.
Selon Sky News, c’est le premier cas connu d’un tel événement et cela contredit les affirmations scientifiques précédentes selon lesquelles la "moutarde" était peu susceptible de croisement avec le colza [1].
Certains concluent que, si le colza OGM faisait l’objet d’exploitation commerciale [2], la mauvaise herbe résistante à l’herbicide se répandrait. Emily Diamand, responsable OGM des Amis de la Terre, a déclaré à ce sujet : " Nous voyons là la possibilité effective que des super mauvaises herbes transgéniques soient créées, avec des conséquences graves pour les agriculteurs et l’environnement ".
[1] Dans un article paru le 25/07/05 BBC News a, pour sa part, relativisé l’information, expliquant qu’une seule plante mutante avait été découverte.
[2] La firme Bayer a soumis à la Commission Européenne 2 demandes de culture de colza OGM.
a écrit :Une étude publiée en 1999 (réf.suggère que la protéine Cry présente dans le pollen de maïs Bt nuit aux larves du papillon monarque. Mais les conclusions de cette étude, réalisée seulement en laboratoire, ont par la suite été remises en question par des recherches au champ. Selon ces dernières, la protéine Cry n’a pas plus d’effet que les autres insecticides sur les larves de monarque (réf. 4, 6, 7, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15). Des suivis sur de plus longues périodes seront cependant nécessaires pour conclure avec assurance que la protéine Cry ne présente pas plus de risques que les autres insecticides pour le papillon monarque de même que pour les organismes du sol (réf. 2, 3, 16).
a écrit :Le flux de gènes présente donc un risque potentiel associé aux grandes cultures d’OGM. Mais la « pollution génétique » n’a pas systématiquement lieu parce qu’une plante GM produit du pollen. Certaines conditions sont nécessaires :
le pollen de la plante GM doit être transporté par le vent ou par les insectes;
le pollen doit se déplacer sur une certaine distance;
des champs de culture non GM doivent côtoyer des champs de culture GM;
le pollen doit rester viable assez longtemps;
des espèces cultivées ou des espèces sauvages sexuellement apparentées doivent se trouver à proximité des plants GM.
Ainsi, le flux de gènes varie en importance selon le type de culture GM. Le maïs GM semble peu contribuer au phénomène de pollution génétique au Québec. En effet, on ne trouve aucune espèce sauvage sexuellement apparentée au maïs dans les champs québécois.
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