tout à fait d'accord...j'ajouterai une recherche publique et réellement indépendante qui pourrait faire des essais en champ sur l'impact environnemental des ogm sans voir ces essais détruits par des imbéciles....
:hinhin:
a écrit :Le maïs qui rend fou
À propos d’un reportage concernant les OGM sur Canal+
par Louis-Marie Houdebine -
Article qui paraîtra aussi dans le n° 276 de SPS en mars 2007.
Une polémique débridée a été lancée récemment à propos d’un maïs génétiquement modifié censé être donné aux consommateurs malgré une toxicité observée chez des rats mais soigneusement tenue secrète pour gagner beaucoup d’argent en ayant, en plus, le plaisir d’intoxiquer les gens.
Le moins qu’on puisse dire est que la réalité est bien différente de ce que colportent ces ragots. Il convient tout d’abord de noter que la polémique sur le maïs en France ne porte que sur l’analyse de la toxicité faite par une des commissions de sécurité, la CGB (Commission de Génie Biomoléculaire). Cette commission a pour mission de déterminer dans quelles circonstances un nouvel OGM (organisme génétiquement modifié) peut ou non être volontairement disséminé pour procéder à des essais de culture ou à la culture à grande échelle. Elle se doit de procéder à un examen des plantes en questions pour s’assurer que leur culture ne fait pas courir de risque à ceux qui les manipulent.
La commission chargée d’évaluer la toxicité des OGM destinés aux consommateurs animaux et humains est l’AFSSA (Agence Française de Santé et de Sécurité Alimentaire). Plusieurs membres de cette commission sont des nutritionnistes ou des toxicologues rompus à l’évaluation des effets nocifs des nouveaux médicaments. C’est cette commission, ainsi que ses équivalentes européennes, qui donne ses avis à l’EFSA (Agence Européenne de Sécurité Alimentaire). L’EFSA dispose de ses propres experts et communique ses conclusions à la Commission Européenne qui elle, avec les représentants des gouvernements, décide ou non d’autoriser la consommation d’un OGM. L’AFSSA rend publiques ses conclusions régulièrement et rapidement par l’Internet. La CGB s’occupe essentiellement de problèmes environnementaux et elle publie de ce fait la liste des essais de culture en champs qu’elle autorise.
Un maïs génétiquement modifié pour résister à un insecte, la pyrale, et connu sous le nom de MON863 est l’objet de la polémique. Une série de tests est pratiquée pour évaluer la toxicité aiguë et chronique des OGM [1]. Le plus contraignant consiste à ajouter à la ration alimentaire de rats expérimentaux des quantités d’OGM aussi élevées que possible pendant trois mois. Pendant cette période, les rats achèvent leur croissance, se reproduisent et les femelles allaitent leurs petits. Ce laps de temps correspond donc à environ vingt ans pour un homme. Ce type de test est considéré par les experts mondiaux comme suffisant pour révéler des effets nocifs des médicaments. La croissance, la reproduction et la lactation sont en effet des fonctions très sensibles aux perturbations métaboliques. Dans le cas des médicaments cependant, les tests sont prolongés à six mois, car les médicaments sont faits pour agir sur les fonctions biologiques des patients, pas les OGM actuellement commercialisés. La période de trois mois appliquée aux OGM est un compromis considéré par les experts comme adapté au niveau des risques des OGM actuels. Des tests supplémentaires seront imposés au cas par cas pour les OGM de deuxième génération dont la composition aura été délibérément modifiée pour améliorer leurs qualités nutritives. Il faut ajouter qu’il est impossible de démontrer strictement l’absence totale de nocivité d’un aliment, ne serait-ce que parce qu’on le mange toujours pour la première fois. Même les inoffensives pommes de terre contiennent des toxines en petite quantité et le chou brocoli des substances cancérigènes mais aussi d’autres substances qui ont un effet opposé. De nombreuses plantes contiennent ainsi des toxines diverses dont elles se servent pour éliminer leurs prédateurs. Ce n’est pas pour autant dangereux de consommer ces plantes en quantité raisonnable. Les tests sont donc comparatifs et ils ne visent pas à démontrer une absence totale de toxicité. Les conclusions des commissions d’experts se limitent de ce fait à dire que les tests ne permettent pas de faire une distinction entre le nouvel aliment, un OGM en l’occurrence, et la plante d’origine.
Certains experts des deux commissions françaises ont été interpellés par une partie des résultats obtenus avec des rats nourris pendant trois mois avec le maïs MON 863. Quelques-uns de ces animaux montraient en effet des anomalies morphologiques légères des reins. Les toxicologues de ces commissions se sont unanimement prononcés pour conclure que ces modifications n’ont pas de significations biologiques car elles sont régulièrement observées chez les rats témoins sans que cela n’altère en rien leur santé. Les experts de l’EFSA ont indépendamment formulé les mêmes conclusions. L’affaire aurait donc dû en rester là. Les opposants aux OGM ont semble-t-il trouvé là une opportunité pour clamer que les OGM (il ne s’agit pourtant que d’un seul OGM) sont nocifs pour la santé humaine. Cette polémique a pris de l’ampleur et s’est internationalisée. L’entreprise concernée a décidé de rendre ses données accessibles à tous [2] [3]. Cette publication n’a évidemment pas modifié le jugement des experts mais n’a pas non plus arrêté les attaques des opposants. Une bonne partie de la polémique porte sur l’interprétation statistique des résultats. L’AFSSA a donc consulté une spécialiste particulièrement versée dans l’analyse de telles données. La conclusion dénuée d’ambiguïté est qu’il est impossible de faire une distinction entre les animaux nourris avec le maïs MON863 et ceux nourris avec le même maïs non génétiquement modifié. Ces résultats sont en cours de publication. D’autres résultats obtenus indépendamment ne soulèvent pas d’inquiétude particulière [4] [5]. Une autre information présentée comme sulfureuse provient d’un laboratoire qui prétend avoir mis en évidence des effets importants du maïs MON863 chez les rats. La lecture du texte ne montre rien de démontré, donc de crédible.
La publication de Monsanto apporte également des informations intéressantes sur l’impact du maïs en question chez l’homme. On apprend ainsi que les rats ont reçu 21g de maïs par kg de poids vif pendant trois mois. Cette quantité est à rapprocher de celles qui sont données aux poulets et porcs d’élevage, respectivement de 57 et 26 g/kg. Il est important également de noter que les consommateurs humains n’absorbent pas plus de 0, 27g/kg de maïs, les jours où ils en mangent. Il est donc loisible de conclure que la marge de sécurité entre les rats expérimentaux et les consommateurs nord-américains est de 432 fois. Elle est supérieure à 800 fois pour les européens qui ont chez eux moins de maïs MON863. Un autre chiffre mérite considération. Les feuilles de maïs contiennent la toxine Bt cry3Bb1 à raison de 70g/g de poids frais et les grains des quantités non mesurables, inférieures à 0, 076g/g.
La polémique d’une ampleur sans précédent a repris brusquement après la mise sur la toile d’une émission de Canal+ sur ce sujet. Il a été clamé que cette émission avait été interdite par Canal+ et qu’elle allait bientôt être retirée de la toile. En réalité cette émission est déjà passée à Canal+ en 2005. Comment pourrait-on par ailleurs empêcher la diffusion d’un document déjà installé sur des milliers d’ordinateurs ? On ne peut s’empêcher de faire une corrélation entre cette sortie brusque et extraordinairement dramatisée, et la déclaration de candidature d’un opposant et sa condamnation pour arrachage de maïs. Cette saga a été narrée dans le dernier numéro de la LettreInfoPGM [6].
Les opposants réclament l’accès aux dossiers que les entreprises soumettent aux experts. Ces données ne sont pas secrètes puisque des centaines d’experts les analysent. Elles sont par contre confidentielles, ce qui doit pouvoir se comprendre aisément. Mais surtout, de telles données ne sont véritablement interprétables que par des experts en toxicologie. La démocratie directe qui est à la mode ne rend pas compétent qui le veut, que cela plaise ou non. Il convient de récuser les experts et d’en changer s’ils font preuve d’incompétence ou de malversation. Dans le cas contraire, il faut leur laisser faire leur travail en paix. C’est ainsi que fonctionne la démocratie.
Force est de constater que les OGM n’ont intoxiqué jusqu’à maintenant que les esprits des consommateurs à qui on manque de toute évidence du respect minimum auquel ils ont droit. Cette campagne est malsaine tant elle recèle de haine, de hargne ainsi que de nihilisme avec le plaisir mauvais de tromper et de détruire que cela comporte. La France s’est tristement distinguée depuis quelques temps en se tirant des balles dans le pied. Il serait peut-être temps qu’elle retrouve un peu de sérénité.
--------------------------------------------------------------------------------
[1] Houdebine LM. (2004). « Les effets sanitaires potentiels des organismes génétiquement modifiés. » Environnement, Risques et Santé. 3 : 341-352.
[2] Hammond B, Lemen., J., Dudek R., Ward D., Jiang C., Nemeth M. and Burns J.. “Results of a 90-day safety assurance study with rats fed grain from corn rootworm-protected corn ». Food and Chemical Toxicology 2006 44 : 147-160.
[3] Vander Pol K. J., Erickson G. E., Robbins N. D., Berger L. L., Wilson C.B., Klopfenstein T. J., Stanisiewski E. P. and Hartnell G. F. « Effects of grazing residues or feeding corn from a corn rootworm-protected hybrid (MON 863) compared with reference hybrids on animal performance and carcass characteristics »J Anim Sci 2005 83 : 2826-2834.
[4] G. Flachowsky, K. Aulrich, H. Böhme and I. Halle. (2007). « Studies on feeds from genetically modified plants (GMP) – Contributions to nutritional and safety assessment. » Anim Feed Sci Technol. 133 : 2-30.
[5] Trevor W. Alexander, Tim Reuter, Karen Aulrich, Ranjana Sharma, Erasmus K. Okine, Walter T. Dixon and Tim A. McAllister. (2007). « A review of the detection and fate of novel plant molecules derived from biotechnology in livestock production ». Anim Feed Sci Technol. 133 : 31-62
[6] LettreInfoPGM : redactionpgm@uijf-grenoble.fr, Lettre 85 du 13 février 2007.
a écrit :il y a fort peu de scientifiques qui soutiennent josé bové et surtout pas son pere, ancien directeur de recherche et concepteur d'un riz ogm.
a écrit :
Et je me plais à avouer qu'au-delà des divergences, le père ainsi que la mère entretiennent des relations affectueuses avec le fils et ne manquent pas de le soutenir, par leur présence, quand il défend son point de vue devant les tribunaux.
a écrit :Il serait dommage que ce mouvement "citoyen", d'essence généreuse et qui pose de vraies questions, soit terni par une attitude intolérante à l'égard des OGM végétaux et se traduise par un rejet global de toute recherche sur ces OGM.
a écrit :
[center]Vidéo OGM : un plaidoyer pour un peu moins de bêtise et plus de raison [/center]
Jean-Pierre Largillet, le 26 février 2007
Directeur de recherche à l'Inserm, Patrick Maurel a réagi à la "vidéo très préoccupante sur les OGM", prétendument censurée par Canal+ et largement diffusée sur le Net. Voici son texte dans lequel il conteste les arguments du reportage et explique les enjeux de la recherche.
"Je m'étais jusqu'ici contenté de suivre ces débats entre scientifiques et assos anti-OGM d'un oeil amusé", nous écrit Patrick Maurel, directeur de recherche à l'Inserm. "Mais ce reportage dépasse les bornes et m'amène à essayer (en tant que membre de la Société Française de Toxicologie) d’en démonter la supercherie et de plaider en faveur d'un peu moins de bêtise et d'un peu plus de raison dans nos débats sur les OGM en France". C'est une nouvelle réaction très argumentée qui nous a été transmise au sujet de la "vidéo très préoccupante sur les OGM", dont nous avions fait état le 8 février dernier, vidéo qui avait fait l'objet d'un "buzz" massif sur le web.
Voici la suite de cette réaction de Patrick Maurel (les intertitres sont de la rédaction).
Un reportage ni instructif, ni objectif
"Il est tout d'abord FAUX de prétendre que la diffusion du reportage a été interdite. Il a effectivement été diffusé sur C+ le 15 Novembre 2005.
Ce reportage n'est ni INSTRUCTIF (car extrêmement incomplet au plan scientifique et technique, voir ci-dessous), ni OBJECTIF: il s'agit simplement d'un pamphlet (encore un) anti-américain et anti-Monsanto. Aucune interview de spécialistes des OGM, aucune interview de toxicologue, aucune argumentation contradictoire. Bref, l'exemple typique d'un MAUVAIS reportage dont la partialité n'a d'égale que la médiocrité.
Première erreur grossière: la définition d'une plante OGM donnée dans le reportage: c'est une plante dans le génome de laquelle on a introduit un gène codant pour une protéine d'origine ANIMALE. Toujours ce vieux thème des farines animales ... Un reportage plus précis et plus à jour aurait indiqué que dans de nombreux projets (en fait la majorité de ceux développés à l'heure actuelle) le gène introduit peut aussi coder pour une protéine d'origine VEGETALE dont on attend qu'elle confère à la plante receveuse des propriétés intéressantes observées chez une plante “donneuse”.
Deuxième erreur grossière: le maïs Monsanto, un maïs (anti-pesticide) donc qui tue les insectes: et on nous montre une abeille morte! En réalité ce maïs exprime un gène qui tue la chrysomèle un insecte qui attaque les racines du maïs!
Retour sur les travaux de Manuella Malatesta
La raison invoquée selon laquelle les informations (notamment celles obtenues dans le laboratoire de Manuella Malatesta, et mentionnées dans le reportage) seraient retenues par des conspirations gouvernementales ou institutionnelles est un pur délire. Rien ni personne n'empêchera un éditeur scientifique de publier un article. Voir à ce sujet l'affaire Pusztai (interviewé dans le reportage) dont l'article avait été publié dans une grande revue médicale internationale The Lancet. Les articles de Manuella Malatesta (largement cités et repris dans le reportage) sont publiés dans Eur J Histol 2002 et 2005 et J Anatomy 2002.
Revenons sur les travaux de Manuelle Malatesta (et collaborateurs) dont l'honnêteté scientifique n'est pas à mettre en doute. J'ai lu ses articles en détail. Des souris nourries au soja OGM ou au soja normal pendant 1 à 8 mois avec une nourriture contenant 14% en poids (! ) de soja ont été étudiées. Remarquez premièrement que 8 mois chez une souris correspond à la demie vie (durée de vie d'une souris entre 1 et 2 ans maximum). Pour un homme, cela signifie que la ration alimentaire journalière est constituée de 14% en poids de soja pendant 40 ans.
Que disent ces articles: que les animaux ne présentent AUCUNE ANOMALIE au plan des organes étudiés (foie, pancréas, etc.), et surtout AUCUNE ATTEINTE A LEUR SURVIE, OU A LEUR POIDS, OU A LEURS NIVEAUX CIRCULANTS D'INSULINE ET D'ALPHA-AMYLASE A LA FIN DU TRAITEMENT. Tout au plus, des perturbations au niveau de la forme des noyaux cellulaires ou de la concentration intracellulaire d'une enzyme sont constatées. Enfin, CES PERTURBATIONS (LORSQU'ELLES EXISTENT) SONT REVERSIBLES (Malatesta et al. Eur J Histochem 2005). Encore un aspect de ces travaux non consigné dans le reportage.
Est-ce à dire que ce type de recherche est inutile? NON bien évidemment. Au contraire, ce type de travaux sont d'une très grande utilité, et c'est précisemment sur eux que s'appuient les experts pour juger du risque représenté par les plantes OGM. A cet égard je partage l'indignation de Manuelle Malatesta de ne pouvoir continuer ses travaux. Mais il ne faut pas chercher à leur faire dire ce qu'ils ne disent pas.
Autre élément du reportage qui prête à rire (ici on ne peut parler de manipulation mais de simple ignorance): le journaliste nous apprend que M Malatesta et son équipe ont utilisé le microscope électronique jamais utilisé auparavant pour étudier les organes des souris. Il faut savoir que ce type de microscope est utilisé depuis les années 60!
La question de la dangerosité des plantes OGM
Dans le reportage Corinne Lepage témoigne. Elle a demandé à voir le dossier sur les rats nourris au maïs Monsanto et on lui a envoyé (par erreur) un dossier sur des vaches allaitantes. Mais elle n'en a pas voulu. Elle voulait voir le dossier sur les rats, et celui-ci lui a été finalement envoyé. En tant que toxicologue ce qui me surprend le plus est qu'apparemment le dossier sur les vaches était beaucoup plus pertinent à consulter puisque la viande bovine et le lait sont deux éléments majeurs de notre consommation. Admettez que notre consommation de rat est exceptionnelle! Le dossier sur les vaches portait-il matière à interrogation? Il eut été intéressant de faire état des conclusions de ce dossier.
Un dernier point particulièrement affligeant. La question de la dangerosité des plantes OGM est posée au Professeur Marc Fellous à la fin du reportage. Avec une très grande honnêteté scientifique et intellectuelle celui-ci répond en scientifique responsable: même si aucune donnée ne nous permet à l'heure actuelle de dire que des risques existent pour les populations humaines exposées, on ne peut pas affirmer qu'il n'y en a pas. Le risque zéro n'existe pas. Et le journaliste de s'emparer prestement de cette réserve avec l'arrogance imbécile des ignorants pour conclure à “un surprenant aveux” (sic) sur le fait que les plantes OGM représentent un grand danger! Bravo pour l'entourloupe: un modèle du genre! Marc Fellous (que je ne connais pas personnellement) a eu raison de mettre en avant le principe de précaution. On a affaire tous les jours au même problème dans le développement des nouveaux médicaments.
Il faudrait que le journaliste en question se renseigne un peu sur ce qui se passe ailleurs que dans l'hexagone. De nombreux pays ont donné leur accord depuis plusieurs années à l'importation du Mon863: Australie, Nouvelle Zélande, Japon, Philippines Corée, Taiwan et autres, sans compter les USA. Pense-t-il sérieusement qu'il y ait également dans ces pays une conspiration des gouvernements et des agences de protection de la santé pour minimiser les risques que représenteraient les plantes OGM au détriment de la santé des populations???
Et le foie gras ?
Un exemple d'atteinte aux organes: celui du foie. Je serais tenté de demander à ce journaliste de faire un reportage dans le Sud-Ouest sur le foie gras. N'y a-t-il pas là matière à s'indigner de voir qu'on laisse depuis des siècles les Français consommer du foie gras sans modération? Si on veut parler science, le foie des canards et oies gavés au maïs (tout à fait normal celui-là!) est fortement stéatosique (stéatose: une maladie essentiellement hépatique due à l’accumulation de graisse) à la fin du gavage. C'est ce qui en fait le goût. Et je suis personnellement un grand amateur et consommateur de foie gras.
Mais si on en revient à la science, peut-on dire que le foie de ces animaux est normal? IL L'EST À COUP SUR BIEN MOINS QUE CELUI DES SOURIS DE MANUELLE MALATESTA (VOIR CI-DESSUS). Faut-il donc en interdire la consommation au titre que le gavage au maïs est responsable de la modification du foie chez ces animaux? Faut-il traiter nos producteurs de foie gras de tous les maux? Faut-il détruire leurs élevages? Maintenant poursuivons le raisonnement jusqu'au bout: et si nous faisions consommer ce foie gras (à la dose de 14% en poids de ration alimentaire) tous les jours à des personnes pendant la moitié de leur vie? Ne pensez-vous pas que cela pourrait représenter un risque? Fin de la plaisanterie.
Un plaidoyer pour des débat objectifs
Il faut se rendre à l'évidence. Les plantes OGM sont déjà largement utilisées dans de nombreux pays, et rien ne pourra empêcher leur développement et leur progression. Et à ce jour, aucun accident sur l'homme (ni sur des animaux utilisés dans l'alimentation humaine) n'a semble-t-il été rapporté. Ce ne sont pas les organisations anti-OGM qui vont faire plier Monsanto ou toute autre firme dans le domaine. Tout au plus, leurs actions risquent de stériliser la recherche française dans ce domaine. Cela veut dire que les brevets seront développés ailleurs et que nous resterons dépendants des Monsanto et autres Compagnies dans le futur. Non seulement nous utiliserons les plantes OGM dans le futur, mais en plus nous les payerons au prix fort pour ne pas avoir pris suffisamment de part à leur développement. A cet égard, les organisations anti-OGM qui sévissent actuellement dans notre pays portent une très lourde responsabilité. De façon tout à fait ironique on peut dire qu'elles font le jeu des Monsanto et autres Cie qui elles ne vont arrêter leurs activités et leurs productions.
Il me semble que toute attitude responsable devrait consister à produire des débats OBJECTIFS dans lesquels les considérations scientifiques et contradictoires devraient être placées au premier plan pour informer le grand public et non pour lui faire peur. Faut-il dire que tout est bon dans les plantes OGM? Bien évidemment non. De fait, certaines observations (contradictoires elles aussi) montrent que l'utilisation de maïs et autres soja résistants aux herbicides n'a pas contribué à abaisser la consommation des herbicides et pesticides, montrant ainsi les limites de telles stratégies. Il semble que les objectifs initiaux ne sont pas totalement atteints dans ce type d'application, au moins pour le moment.
Des enjeux au-delà de la résistance aux herbicides et aux insectes
Mais, la résistance aux herbicides et aux insectes n'est pas la seule application des plantes OGM. De nombreux autres aspects sont en cours d'étude et ne sont jamais évoqués. Tout d'abord le fait que la majorité des projets pour le futur concerne le transfert de gène d'origine VEGETALE (et pas animale) et ensuite que les applications sont innombrables telles que l'adaptation à la sécheresse (c'est un problème qui devrait être important au vu des changements climatiques), aux sols à haute salinité (aujourd'hui non cultivables), à la dépollution de zones contaminées par des métaux lourds, sans parler de l'amélioration des qualités gustatives ou nutritionnelles, le développement de plantes spécialisées pour produire des biocarburants, des médicaments, etc., etc., etc.
Est-il réellement diabolique de vouloir développer ces types de recherches et d'applications? Faut-il tout arrêter pour des raisons purement politiques (anti-américaine) parce que plusieurs compagnies américaines sont leaders dans le domaine? Un organisme (la Commission du Génie Biomoléculaire) existe en France pour évaluer les risques présentés par les projets en cours de développement. Faisons lui confiance. Elle est constituée d'experts qui n'ont aucune raison de vouloir faire courir le moindre risque aux populations et les insinuations portées dans le reportage sont purement ignobles!
Enfin, pour celles et ceux qui souhaitent avoir de réelles informations OBJECTIVES, CONTRADICTOIRES et ARGUMENTEES par des scientifiques professionnels et spécialistes du domaine, je recommande l'ouvrage suivant:
Plantes transgéniques: faits et enjeux. Par A Gallais et A Ricroch, ed. Quae. Son prix 34 E (je ne connais pas les auteurs, ni l'éditeur de cet ouvrage, et je ne touche pas de royalties sur les ventes).
Bonne lecture!!!
(canardos @ mardi 20 février 2007 à 07:45 a écrit : dire que le père de josé bové soutient la lutte de son fils est inexact et tendancieux car cela laisse entendre qu'il est aussi contre les ogm
comme il dit:a écrit :
Et je me plais à avouer qu'au-delà des divergences, le père ainsi que la mère entretiennent des relations affectueuses avec le fils et ne manquent pas de le soutenir, par leur présence, quand il défend son point de vue devant les tribunaux.a écrit :Il serait dommage que ce mouvement "citoyen", d'essence généreuse et qui pose de vraies questions, soit terni par une attitude intolérante à l'égard des OGM végétaux et se traduise par un rejet global de toute recherche sur ces OGM.
ce qui n'est pas du tout la meme chose....on ne choisit pas les convictions de ses enfants....
Ca confirme qu'il ne faut pas laisser le devenir de l'humanité être déterminé par des phénomènes aussi aleatoires que la génétique ou l'hérédité... :roll:
- satanas
- Message(s) : 61
- Inscription : 04 Juil 2004, 20:37
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)