(Cyrano @ mardi 15 février 2005 à 11:58 a écrit : C'est parti...
Première théorie générale (de 1899 à 1905)Freud, au tout début du XXe siècle, propose une première conception d'ensemble de la vie mentale. On trouve deux pulsions agissantes, relatives à un principe de plaisir :
– Les pulsions sexuelles (liées à la conservation de l'espèce), une notion à mi-chemin entre le somatique et le psychisme (une caractéristique qui s'applique à toutes les pulsions).
– Les pulsions du Moi (liées à la conservation de l'individu).
La dualité de ces pulsions, leur opposition se résout soit par leur satisfaction, soit par leur refoulement. Si il ya refoulement, les tendances refoulées vont tenter de retrouver un chemin. Le fameux retour du refoulé se manifeste par des actes manqués, lapsus, dans les rêves, les symptômes.
L'appareil psychique est sudivisé en trois bouts : conscient, pré-conscient, inconscient.
– Conscient : c'est la perception consciente du monde sensible externe et de nos émotions internes, de nos objectifs.
– Préconscient : C'est le stockage de l'apprentissage, des accquisitions, souvenirs. Ces éléments ne sont pas présents dans le conscient, mais accesibles sur demande (comme des fichiers, en somme, et si on n'est pas gaga !).
– Inconscient : siège d'où s'expriment les pulsions (le point de départ dont on parlait plus haut), où se trouvent des souvenirs refoulés (oubliés). Les désirs peuvent s'exprimer en dehors de la réalité, en la redéfinnisant même (rêves). L'inconscient n'est pas accessible directement. Une censure interdit à l'inconscient de se manifester tel quel.
Deuxième thorie ("topique"), ça se préciseA partir de 1920, Freud propose une nouvelle théorie.
Il refond sa théorie des pulsions, mais il ne garde toujours que deux pulsions (ce qui fait que chaque "pulsion" est un gros sac de légumes divers) : la pulsion de vie ("Eros") qui s'oppose à la pulsion de mort ("Thanatos").
Il subdivise l'appareil psychique en trois entités (ça en reparle plus loin) :
– Le Ça : le lieu des pulsions et des désirs refoulés (le Ça est inconscient).
– Le Surmoi : intériorisation des interdits parentaux, organisation de la conscience morale, estime de soi, sentiments de culpabilité, etc. (en partie conscient, en partie inconscient).
– Moi : gestion du Ça (des pulsions) au contact de la réalité et des règles internes prodiguées par le Surmoi (le Moi est conscient et en partie inconscient…)
Freud met en avant une notion : la compulsion de répétition. C'est la tendance à la répétition d'expérience forte même si les effets sont nocifs (engueulades excessives sur un forum, etc.).
Le Moi+le Ça+le Surmoi forment le "moi" de la personne, on dira qu'ils forment le Sujet de la personne.
Ces notions sont le socle de la psychanalyse.
Des pulsions, à la vie, à la mort !Le narcissisme, c'est plus on s'aime, moins on aime l'autre. Les divers vases semblent communiquer et maintenir à un même niveau général la pulsion "aimer". Dans sa deuxième théorie générale, Freud garde donc son idée d'une pulsion unique dans chacun des deux thèmes (Vie, Mort).
La première théorie (pulsions sexuelles, pulsions du Moi) cède la place à une théorie ou s'opposent deux pulsions symétriques : Eros ou la Pulsion de Vie, Thanatos ou la Pulsion de Mort.
– Eros ou la Pulsion de Vie :
On va y ranger les pulsions, les besoins qui ont pour but un bien-être physique, émotionnel, et social. La libido n'est plus qu'une pulsion parmi d'autres. La "libido infantile", c'est la sucion du pouce chez le bébé, la satisfaction liée à la défécation contrôlée, etc. Les termes "Eros", "libido" appliqués à l'enfant gangrènent souvent chez le quidam la compréhension des notions de la psychanalyse.
– Thanatos ou la Pulsion de Mort :
Les investigations cliniques avaient montré l'importance des pulsions agressives. Freud ajoute l'agressivité aux pulsions qui tendent à porter atteinte à l'individu. Les pulsions de mort, pour réduire une tension sur un besoin non satisfait, tirent l'individu vers le retour à état antérieur, par exemple à une conception infantile du monde, des autres. Le sadisme, la masochisme font partie des pulsions de mort, et le suicide à fortiori. A partir de 1920, Freud donne surtout une grande importance à la compulsion de répétition, qu'il intègre dans les pulsions de Mort.
Les termes (Eros, Thanatos) peuvent donner l'impression que ces deux pulsions seraient des choses métaphysiques, présentes génétiquement dans l'être humain.
Ces pulsions ne sont que des termes utilisés pour ranger deux types de comportement (générés par nos processus inconscients) :
– Je suis dans une impasse ? Je recule, je prends une autre rue – même si ça m'effraie un peu, je suis en vie, je vais en avant (pulsion de vie).
– Je suis dans une impasse, pas question de reculer ! Je m'entête, je me cogne la tête contre le mur, même si j'en crève (pulsion de mort).
La compulsion de répétitionOn a défini plus haut. On peut redire autrement : c'est la répétition de mêmes évènements facheux (parfois très facheux) dans la vie. C'est un besoin de revivre certaines situations en croyant que cette fois ça va marcher. [Ce besoin peut se comprendre en prenant l'exemple de l'effort physique dans un sport et la secrétion d'endorphine. Qu'on ne pratique plus, et on ressentira un manque, on se sentira mal, presque coupable.]
Les personnes qui vont consulter un psy-machin y vont généralement parce que elles en ont marre de revivre les mêmes galères émotionnelles : elles en ont marre de se dire que ça n'arrive qu'à elles, encore pareillement. Si un ami vous dit :«
Dis donc, tu sais pas ce qui m'est encore arrivé ?» Encore ? Tiens… il va vous parler d'une compulsion de répétition…
Du plaisir, du déplaisirEn 1920, Freud publie : "Au dela du principe de plaisir".
La première théorie de Freud mettait en avant ce principe de plaisir. La deuxième théorie pose la compulsion de répétition qui va agir… au delà du principe de plaisir.
Le principe de plaisir gouverne les processus inconscients : résidus d'une phase de développment où ils étaient pratiquement seuls à être actifs, où on apprenait à manifester immédiatement son déplaisir : crier, pleurer, ou se trouver des objets de substitution au plaisir (la fameuse totoche, le chiffon nin-nin ou le dou-dou). L'adulte peut gérer le déplaisir en se fermant aux impressions déplaisantes, ou en vivant fanstamatiquement son plaisir par la rêverie.
Grandir, c'est gérer une emprise croissante du principe de réalité. Le principe de réalité est simple : abandonner le plaisir immédiat en faveur d'un plaisir ultérieur.
On peut constater que la perdurance à divers degré de la compulsion de satisfaction immédiate peut créer des troubles (exemple : «
Avec toi, c'est toujours tout de suite.»)
Le principe de réalite sera carrément bisautée par les religions : une vie meilleure, mais après ! Pour Freud, athée, la connaissance des sciences, l'éducation, sont les meilleurs moyens pour gérer en toute conscience le principe de plaisir.
Et moi, et moi, et moi?On a parlé du Ça, du Moi, du Surmoi.
Le Ça, siège des pulsions les plus primitives se différencie, avec les débuts d'identification, entre le Ça et le Moi.
Le Moi, avec l'apprentissage, l'éducation, l'expérience, se différencie entre le Moi et le Surmoi.
Le Ça est forgé de l'intérieur, le Surmoi est forgé de l'extérieur (par les interdits parentaux, sociétaux).
Les troubles, les souffrances d'un comportement serait le résultat de la faiblesse du Moi (malgré l'aide du Surmoi) à gérer les pulsions, les demandes du Ça.
Le désir, la pulsion, le besoin refoulé reviendront encore, encore. Et le comportement usuel sera biaisé par cette demande inconsciente. Alors, on recommencera les mêmes conneries, on sera le jouet des compulsions de répétitions, puisque on n'arrive pas à adopter une stratégie adéquate. On ne peut pas d'ailleurs : on ignore cette demande déguisée, on la confond avec une demande d'ici, maintenant.
–
Papa, maman, si vous m'aimez vous devez deviner ma souffrance (ou mon désir, mon besoin, mon envie)… Et vous ne devinez plus, et j'en souffre très fort… Ce serait si bien, je me sentirais si bien, si vous pouviez deviner, je n'ose pas vous demander…Quelques années plus tard…
–
si tu m'aimes, pour le prouver, tu dois deviner ce dont j'ai envie, c'est normal, si on aime, de deviner !Et l'autre ne devine pas, et la souffrance s'installe… Et même si l'autre devine, ça va soulager la tension quelques instants, quelques jours, tout sera merveilleux… et puis, cette saloperie de compulsion reviendra très vite, et la souffrance –
personne ne me comprend… Et vous ?Z'avez à peu près compris ?
Bon, Œdipe, et tutti quanti, c'est dans l'explication de notre développement par la psychanalyse, pas là, non (une autre page...) Là, c'était l'appareil psychique, les concepts de base de la psychanalyse (et le transfert ! ah oui, ne pas oublier, j'y réfléchis, c'est rédigé, mais bon, j'aime bien me relire parfois…)
Et ça suffit pour ma peine. Pas de critique, svp ! sur l'exposé… mais des suggestions bienveillantes seront acceptées.
L'amour a plus de rendement que les mots.
J'ai du mal à comprendre tout ce que tu racontes par rapport à ce que je viens de vivre. Et je suis toujours très sceptique envers ce qui est compliqué. La vie est simple, alors pourquoi complexifier à souhait ? Ce qui a été provoqué chez moi suite à l'absorbtion de soit-disant médicaments, de soit-disants aliments, c'est une paranoïa aigüe, couplée à une névrose aigüe liée à du surmenage. Il faut tout simplement prendre le temps de profiter de la vie, de prendre du bon temps. Il est certes nécessaire de travailler, car qui ne travaille pas ne mange pas, mais travailler juste pour le travail, est-cela la vie ?
C'est comme de ne faire de la science que pour la science ? Est-ce cela la vie ? On est certes en droit de préférer la mort et ce qui est mortel, mais chacun ses goûts, chacun ses couleurs, même s'il est bon de tout mettre en commun afin de profiter de la diversité qui règne entre chacun et entre tous. L'Amour peut certes avoir plus de rendement que les mots, mais la Haine peut faire cela.
Ensuite, pour savoir que l'on souffre, il faut avoir un jour n'avoir jamais ressenti la souffrance, et pour savoir que l'on ne souffre pas, il faut avoir souffert un jour. C'est dialectique. C'est pour cela que la communication est vraiment importante, qu'elle ne saurait à mes yeux (après les "autres" peuvent en juger autrement et c'est entièrement leur droit) se faire dans un sens unique, mais être au contraire bijective. Il faut savoir donner, mais aussi prendre, prendre mais aussi donner.
Voilà !