Démontage d'antennes-relais : l'Académie de médecine

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Vérié » 27 Avr 2009, 20:54

a écrit : Zejarda
La réaction des compagnies d'assurance n'est pas la preuve qu'un risque sanitaire du aux ondes électromagnétiques existe, mais plutôt qu'un risque de procès aux résultats incertains existe.


- Les procès qui ont eu lieu concernent jusqu'à présent des demandes de démontage des antennes. Aucun opérateur n'a été, du moins à ma connaissance, condamné à verser des indemnités à des malades affirmant que les antennes sont à l'origine de leur pathologie. Dans le cas du démontage, les assureurs ne versent donc pas d'indemnités.

-Dans l'avenir, en effet, il pourrait y avoir des procès entrainant des indemnités. Mais, pour cela, il faudrait tout de même que le lien de cause à effet soit prouvé.
On peut douter que des juges condamneraient sur une simple présomption, sans confronter des avis d'experts etc.

Les raisons des jugements ordonnant les démontages sont tout autres : les juges estiment que le débat scientifique n'est pas tranché et que, par conséquent, cela rentre dans le cadre de loi sur le principe de précaution reconnu par la constitution. Les juges n'affirment pas qu'il y a un risque, mais qu'il pourrait y en avoir un et que l'inquiétude des gens est légitime.

Alors, bien entendu, l'attitude des assureurs ne prouve pas qu'il y a un risque sanitaire. Leur attitude prouve qu'ils redoutent un risque et estiment que le débat scientifique n'est pas tranché, comme les juges. Si les choses étaient claires et limpides, ils n'auraient aucune raison de refuser d'assurer les antennes relais. Et on peut tout de même penser que, leurs intérets étant en jeu, les assureurs s'informent sérieusement et ne se contentent pas d'écouter quelques charlatans.
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Message par com_71 » 27 Avr 2009, 20:55

En matière de publications relatives aux tarifications des risques en Réassurance, la Swiss de Re fait autorité, malheureusement souvent en anglais.

Voici cependant une contribution en français sur les risques émergents :

http://www.swissre.com/resources/06e8d2804...gingRisk_fr.pdf

Il y a un passage concernant les risques liés à la téléphonie mobile, qualifiés, dans une classification ad-hoc, de risque fantôme, pouvant devenir un risque émergent.

Notons qu'en assurance RC le risque n'est pas un dommage (aux biens ou aux personnes), mais la mise en cause du contractant qui peut intervenir et avoir des conséquences financières relativement indépendament d'un dommage et/ou de ses causalités. Les assureurs sont autant, sinon plus, attentifs aux évolutions, sociales, dans la sphère juridique, qu'à la tchnologie, la physiologie, etc.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 27 Avr 2009, 21:05

(Vérié @ lundi 27 avril 2009 à 20:54 a écrit :
Alors, bien entendu, l'attitude des assureurs ne prouve pas qu'il y a un risque sanitaire. Leur attitude prouve qu'ils redoutent un risque et estiment que le débat scientifique n'est pas tranché, comme les juges. Si les choses étaient claires et limpides, ils n'auraient aucune raison de refuser d'assurer les antennes relais. Et on peut tout de même penser que, leurs intérets étant en jeu, les assureurs s'informent sérieusement et ne se contentent pas d'écouter quelques charlatans.

Vérié, pour un assureur un risque n'est pas redoutable, il est une source de profit potentiel. Le non-risque ne rapporte strictement rien.
Le risque difficilement évaluable est financièrement dangereux, et l'évaluation statistique demande du recul en terme de temps, et (pour la RC) un terrain social et juridique stable. En ce sens, l'intervention sur le terrain de charlatans et leurs éventuelles pressions sur la justice est une donnée naturellement à prendre en compte.
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Message par Vérié » 27 Avr 2009, 21:19

a écrit :
En ce sens, l'intervention sur le terrain de charlatans et leurs éventuelles pressions sur la justice est une donnée naturellement à prendre en compte.

Oui, mais ils prennent en comptent TOUS les aspects, et, dans le texte dont tu donnes le lien plus haut, il est écrit :

"susceptibles de causer un préjudice à un tiers comme les antennes et les lignes électriques émettant etc"

Donc ils prennent aussi en considération le risque réel et non fantasmé, risque non mesurable pour le moment.

Car, tout de même, le risque que la justice condamne à tort Bouygues, SFR etc sous la pression des charlatans parait assez limité. Jusqu'à preuve du contraire, les tribunaux convoquent des experts scientifiques et non des charlatans.
__

Définition du risque émergent :
"Les risques émergents sont des risques induits par le développement de l'activité"

Où as-tu trouvé cette expression de "risque fantôme" et que signifie-t-elle ?
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Message par com_71 » 27 Avr 2009, 21:23

La brochure de Swiss de Ré de 1996, sur le risques liés à l'électro-magnétisme "risque fantôme" :

http://www.swissre.com/resources/566920004...s.0005.File.pdf
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Message par Vérié » 27 Avr 2009, 21:28

Voici un passage du texte des assureurs suisses :
"Bilan : les risques des Champs Électro Magnétiques -CEM- pour la santé ne peuvent pas être totalement éliminés dans la pratique. Ils peuvent tout au plus être réduits dans la mesure où ils sont connus et mesurables. Mais quoi qu’il en soit, un risque résiduel demeure : chaque individu est exposé au danger connu des rayonnements de forte intensité et au danger incertain des champs de faible intensité."

On voit qu'il n'est donc pas seulement question de risque "social".
(De plus, la brochure dont tu donnes le lien remonte à 1996. En 12 ans, ça a beaucoup bougé : de fantôme, le risque est devenu... émergent)

AXA exclut les sinistres causés par les ondes de ses contrats (ou de certains contrats) photocopie publiée sur Bakchich info :


Image
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Message par com_71 » 27 Avr 2009, 21:35

On trouve dans cette brochure cette description rigoureusement exacte de l'appréhension du problème par l'assureur RC :

"La question n'est pas de savoir à quels résultats parviendra bientôt la recherche sur les CEM, mais plutôt quelle appréciation la sté fera de ces suppositions".

Les assureurs sont des financiers. Quand des financiers raisonnent sur des sujets scientifiques, ils raisonnent en financiers, c'est-à-dire que la seule "science" qui les intéresse est la science de la finance.

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Message par com_71 » 27 Avr 2009, 21:46

Vérié, vraiment, reproduire des clauses-types n'avance à rien. Il ne s'agit pas du contrat d'un opérateur téléphonique. Il ne s'agit même pas d'un contrat réel (pas de n°, pas de souscripteur). Des trucs comme ça, tu peux en trouver (pas pour l'amiante) datant de 40 ans. Par exemple l'assureur RC d'un cabinet de radiologie va définir assez finement ce qu'il couvre ou ne couvre pas.
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Message par Vérié » 27 Avr 2009, 21:59

Bon, celui-là ne risque pas de dater de 40 ans...

Mais ce n'est pas le plus important.

Tu sembles soutenir que les assureurs se préoccuperaient uniquement du risque "social" et tu donnes des exemples à l'appui. Mais je ne comprend pas comment tu peux nier qu'ils prennent aussi en compte le risque potentiel réel.
Car on ne peut évidemment pas complètement dissocier les deux. Et les citations que j'ai reproduites le montrent.

Nous sommes bien d'accord que ce sont des financiers qui se moquent bien de la santé des gens et des nuisances réelles. C'est d'ailleurs ce que j'avais écrit :"C'est le tiroir caisse qui les guide".

Mais ce sont des financiers sérieux qui sont obligés aussi de tenir compte du risque réel... non mesurable.

Sur ce, bonne nuit à tous !
Vérié
 
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Message par luc marchauciel » 27 Avr 2009, 22:41

(Vérié @ lundi 27 avril 2009 à 20:54 a écrit :

On peut douter que des juges condamneraient sur une simple présomption, sans confronter des avis d'experts etc.


Je crois qu'un juge peut condamner sur la base du principe de précaution, qui est constitutionnalisé : vous n'avez pas la preuve absolue de l'inocuité [et pour cause, elle est impossible à obtenir], et pourtant vous avez fait, donc je vous condamne [à démonter une antenne-relais, par exemple].
J'imagine que les assureurs doivent prendre en compte ce genre de choses, et bon courage à eux (façon de parler...), parce que on est entrés dans l'ère du n'importe quoi.
luc marchauciel
 
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