To psy or not to psy

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 18 Fév 2012, 00:07

je dois réinsister sur le caractère profondément réactionnaire de la doctrine psychanalytique...que ce soit sur les femmes, sur les rôles hommes femmes et la famille, et sur la sexualité.

Si Freud et Lacan ont bien décrit la réalité, si ils ont vu juste alors la la droite la plus réactionnaire a raison dans tous les problèmes de société, c'est l'ensemble du marxisme que nous devons rejeter...

non le freudisme n'est pas soluble dans le marxisme...

j'ai déjà cité quelques exemples de la pensée de Freud et de Lacan sur les femmes, et j’attends toujours qu'on m'explique en quoi ces citations sont tronquées comme certains l'ont prétendu et contraires à leur véritable pensée.

sur la famille avec la division des rôles entre le père séparateur et sauveur et la mère fusionnelle, la aussi on est dans le discours ultra réactionnaire sur la famille patriarcale.

sur l'homosexualité je soumets maintenant cet article de Michel Eribon.

L'inconscient des psychanalystes au miroir de l'homosexualité

je précise que ce philosophe n'est pas un adversaire de la psychanalyse. il souhaite
a écrit :  une psychanalyse qui renoncerait à vouloir dire la norme ou qui saurait se défaire de toute référence à des cadres normatifs ? Qui ne serait pas théorisation dogmatique. Qui ne plaquerait pas de faux concepts sur les pratiques des individus. Mais qui serait simplement à l’écoute de ce qu’ils ont à dire. Une psychanalyse qui ne serait plus de l’ordre de la Loi ni de la loi, de « l’ordre », qu’il soit « symbolique » ou « culturel », mais qui se situerait sur un plan d’immanence avec la pluralité des pratiques, la dissémination des aspirations ?


ben il y a du boulot au vu de ce qu'il écrit...
canardos
 
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Message par canardos » 18 Fév 2012, 00:27

j'ai trouvé dans ce petit papier interessant dans le blog de Jean Louis Racca:

je-suis-de-gauche-et-j-emmerde-la-psychanalyse

voila le papier en question:

a écrit :

Je suis de gauche et j’emmerde la psychanalyse !
16 Février 2012 Par JEAN-LOUIS RACCA

Ce billet (titre compris) trouve son origine dans un profond sentiment de colère et de honte provoqué par la plupart des réactions de certains partis de gauche et organisations syndicales aux fuites parues dans Libération du 13 février concernant le rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) sur la prise en charge de l’autisme qui doit être rendu public le 6 mars prochain.



La dernière en date semble être celle du PCF intitulée « Autisme / projet de loi : «une ingérence totalitaire ». Elle vaut la peine qu’on s’y arrête, car elle me semble révélatrice de ce que la gauche doit proscrire si elle ne veut pas piétiner ses propres valeurs… et se retrouver en porte-à-faux avec nombre de ses électeurs « naturels ».

Mais avant de la commenter, je voudrais énoncer quelques idées plus générales, pas forcément « tendance » chez nombre de gens de gauche, hélas…



Plan :



1. Des contenus « théoriques » que la gauche devrait conspuer

2. Des actes que la gauche devrait au minimum regarder avec dédain

3. Évolution des mœurs : la psychanalyse est une vieille baderne réac

4. Une attitude hypocrite envers la critique de la psychanalyse : toujours possible en théorie, jamais en pratique

5. La psychanalyse n’est pas un « corpus scientifique »

6. Psychanalyse et autisme : un double langage qu’il faut apprendre a décoder

7. Des connaissances que l’on refuse de mettre à jour, cela s’appelle des dogmes !

8. On ne peut affirmer le caractère droitier des critiques de la psychanalyse que si l’on ignore les critiques de gauche
9. La psychanalyse oblige souvent les gens de gauche a piétiner leurs propres valeurs
10. La psychanalyse doit cesser de prendre la gauche en otage





1. DES CONTENUS « THEORIQUES » QUE LA GAUCHE DEVRAIT CONSPUER



La psychanalyse est généralement présentée comme positive, humaniste, libératrice, progressiste ; certains la décrivent même comme un rempart contre le totalitarisme !

Même si je n’ai pas de chiffres, il est probable que beaucoup de gens de gauche la considèrent ainsi. Les causes de ces croyances sont variées et demanderaient elles-mêmes un article entier, mais il est tout aussi probable que beaucoup ignorent que l’œuvre de Freud et de ses successeurs comportent de nombreuses déclarations rétrogrades, archaïques, moralisatrices, sexistes, misogynes, voire homophobes.



Citations :

-        sur la masturbation : « la neurasthénie est (la conséquence d’) une masturbation excessive » (Freud, Œuvres Complètes, PUF, vol. III, p. 540)

-        sur l’homosexualité : « Chez tous nos homosexuels masculins, il y a eu dans la première enfance, oubliée plus tard par le sujet, un lien érotique très intense à une personne féminine, généralement la mère, suscité ou favorisé par un surcroît de tendresse de la mère elle-même et renforcé plus tard, dans la vie de l’enfant, par un passage du père à l’arrière plan » (voir ici)

-        sur la femme : « l’infériorité intellectuelle de tant de femmes, qui est une réalité indiscutable, doit être attribuée à l’inhibition de la pensée, inhibition requise pour la répression sexuelle » (voir, parmi d’autres exemples, ici)



Question : que faire aujourd’hui de telles considérations des textes fondateurs de la psychanalyse ? Et il y en a bien d’autres qui posent problème…


2. DES ACTES QUE LA GAUCHE DEVRAIT AU MINIMUM REGARDER AVEC DEDAIN



S’il n’y avait que la théorie… Mais cette théorie sert parfois à justifier des actes que tout homme et toute femme de gauche devrait, sinon combattre, du moins regarder avec dédain.

Les dégâts de la psychanalyse dans le domaine de l’autisme sont aujourd’hui de plus en plus connus du grand public, grâce, en particulier, à la pugnacité de certaines associations de parents et du documentaire « Le Mur, la psychanalyse à l’épreuve de l’autisme » de Sophie Robert.

On sait moins que, lors des débats sur le PaCS ou le mariage homosexuel, les psychanalystes eurent assez peu à envier à des gens que la gauche ne vénère guère, généralement…



3. ÉVOLUTION DES MŒURS : LA PSYCHANALYSE EST UNE VIEILLE BADERNE RÉAC



Laissons la parole à Didier Éribon, que l’on peut difficilement décrire comme un homme de droite : « On a assisté (lors des débats sur le PaCS, NDJLR) à une mobilisation massive des psychanalystes en tant que corps professionnel (à l’exception de quelques rares voix discordantes) pour réaffirmer le dogme de la « différence des sexes » comme fondement de la structuration psychique des individus - dogme qui fonctionne comme un schème mythique qu’il semble n’être jamais besoin de justifier mais dont on voit bien qu’il ne tire son autorité que de lui-même, (...) »



Voir : http://didiereribon.blogspot.com/2007/09/l...alystes-au.html



[Triviale poursuite : pour rompre la monotonie qu’il pourra trouver à la lecture de cet article, je propose au lecteur, fut-il de droite, la question suivante :



Comme vous (ne) le savez peut-être (pas), les homosexuels furent, en 1921, pour des raisons « théoriques » (auxquelles Didier Éribon fait brièvement référence dans le passage ci-dessus), bannis de l’exercice de la psychanalyse par l’IPA (Association Psychanalytique Internationale) ; cette « règle » fut officieusement abandonnée :



réponse A : dès l’année suivante

réponse B : dans les années 50

réponse C : vers la fin des années 90



Les lecteurs les plus érudits savent que la bonne réponse est C ; j’entends déjà l’exclamation, un brin ironique, des autres : « pas mal pour une confrérie qui aime se croire à la pointe de l’évolution des mœurs ! En fait, la psychanalyse une vieille baderne réac, oui… ». Assez joué. Retour aux choses sérieuses]



On pourrait objecter ici, à ce propos, comme le fait le texte du PCF eu égard aux déclarations grotesques des protagonistes du « Mur », qu’il s’agit de « certaines outrances de certains psychanalystes » qu’il ne faut pas « (amalgamer à)  la psychanalyse en tant que corpus scientifique apportant un éclairage fondamental dans l’appréhension de l’inconscient. »


Mais cette objection me semble irrecevable en plus d’être d’une hypocrisie peut-être… inconsciente.



4. UNE ATTITUDE HYPOCRITE ENVERS LA CRITIQUE DE LA PSYCHANALYSE : TOUJOURS POSSIBLE EN THEORIE, JAMAIS EN PRATIQUE


Commençons par l’hypocrisie. Je trouve quand même au minimum assez hypocrite, en effet, de déclarer que "Cette campagne manie l’amalgame entre certaines outrances de certains psychanalystes", alors que l'Huma n'a jamais dénoncé la moindre outrance en question et que, si quelqu'un s'y emploie, il est immédiatement discrédité (soit dit en passant, il est quand même incroyable que le PCF n'ait pas eu un mot de compassion envers la réalisatrice du "Mur", Sophie Robert, aujourd'hui spoliée à la suite d'une plainte de trois psychanalystes jugée - en première instance - recevable par une juge, au nom du peuple français : une atteinte à la liberté d'expression que même Reporters Sans Frontières a dénoncée ; le PCF n'a pas cru bon de la qualifier de totalitaire...).

Tout comme il est hypocrite de s'en prendre aujourd'hui à l' « ingérence » de Fasquelle [1], alors que le PCF n'a, à ma connaissance, rien dit en 2004-2005, lorsque Douste-Blazy avait retiré du site du ministère de la santé une étude, pourtant « scientifique » celle-là, de l'Inserm montrant la très faible efficacité de la psychanalyse par rapport à d'autres méthodes dans le traitement de très nombreux troubles psychiques. Pourquoi invoquer la « science » dans un cas... et pas dans l'autre ? Vieux réflexes « lyssenkistes » ? Pour l’Huma, comme pour beaucoup de défenseurs de la psychanalyse, y compris de gauche, on remarquera qu’une critique est toujours qualifiée d’ « attaque »…



Où se situe alors la possibilité (jusqu’à présent toute théorique) du libre examen ? Car pour que de telles déclarations soient recevables, il faudrait dire un jour ce qu'il y a à jeter et à garder dans la psychanalyse, selon la gauche en général et le PCF en particulier. Un droit d'inventaire en quelques sorte, car le soutien somme toute inconditionnel du PCF à la psychanalyse et à ses représentants n'est pas un mandat de congrès, que je sache...



5. LA PSYCHANALYSE N’EST PAS UN « CORPUS SCIENTIFIQUE »



Mais cette tâche (d’inventaire), on va le voir, n’aura probablement jamais lieu. Car la psychanalyse présente de nombreuses caractéristiques d’une pseudo-science.

En particulier celle-ci : si une science est éminemment modifiable (en principe, elle organise même « institutionnellement » des mécanismes d’auto-correction), une pseudoscience se modifie par suite de conflits entre factions (menant à la création de chapelles), par exemple lorsque l’une de ses affirmations devient franchement indéfendable face à l’avancée des connaissances, cette dernière étant toujours due à des personnes qui ne croyaient bien sûr pas à la pseudo-science concernée ; et non à une recherche « interne », par définition inexistante [2].


J’aurais par exemple beaucoup apprécié, et j’espère ne pas être le seul, que le PCF, le PS, le NPA, LO, Libé, le Nouvel Obs, Charlie Hebdo ou d’autres critiquent, sinon condamnent, les élucubrations des psychanalystes filmés dans « Le Mur » AVANT que le film de Sophie Robert ne les rende, en les portant à la connaissance du grand public, indéfendables !
Plus généralement, qui empêche ces partis ou ces journaux de réfuter à l’avenir les points de la doctrine ou de la thérapie psychanalytiques qui leur paraissent incorrects AVANT que l’avancée des connaissances ne risque de les condamner ?
Mais après la lecture du paragraphe précédant la note [2], on comprend que c’est impossible…

6. PSYCHANALYSE ET AUTISME : UN DOUBLE LANGAGE QU’IL FAUT APPRENDRE A DECODER



Fidèles en cela à la pratique (pseudo-scientifique, répétons-le) séculaire d’évolution des contenus de leur discipline (tenter de faire oublier des théories et des pratiques désastreuses en les niant ou en les réinterprétant - grâce à des biographes et des historiens suffisamment serviles - ou encore, comme le dit Mikkel Borch-Jacobsen, en les « laiss(ant) tomber silencieusement et (en sortant) un nouveau lapin théorique de l'inépuisable chapeau de l'inconscient » [3]), les psychanalystes tentent actuellement d’abuser une nouvelle fois les « décideurs », les médias et le grand public, souvent mal informés.
Incapables, depuis la sortie du documentaire « Le Mur », d’assumer la « publicité » ainsi faite à des discours grotesques qu’ils préfèrent généralement réserver (on les comprend !) à des initiés, des psychanalystes tentent aujourd’hui de convaincre qu’ils sont ouverts à des « prises en charges complexes » pour le traitement de l’autisme. Cette ligne de défense, gobée toute crue par un certain nombre de forces politiques et syndicales, relève largement d’un discours lénifiant, voire d’un double langage que les gens de gauche doivent apprendre à décoder (voir ici pour une critique détaillée de cette ligne de défense).
Pour voir le crédit que l’on peut apporter aux déclarations rassurantes de certains pontes hexagonaux de l’autisme, on pourra aussi regarder cette vidéo :



http://rutube.ru/tracks/5180041.html



7. DES CONNAISSANCES QUE L’ON REFUSE DE METTRE A JOUR, CELA S’APPELLE DES DOGMES !



Voilà ce que tout homme de gauche devrait rappeler à certains psychanalystes. J’ai un peu plus d’espoir que ce soit possible après le traitement odieux récemment infligé à Jean-Luc Mélenchon (avec la complicité d’une journaliste mondaine) par le psychanalyste Jean-Pierre Winter, sur la chaîne de télévision LCP. Puisse la fatuité dogmatique du psychanalyste déciller les yeux de certains ; puissent-ils se rendre ainsi un peu mieux compte de ce qu’endurent habituellement les parents d’autistes (beaucoup ont l’impression que la gauche les abandonne, pour des raisons purement idéologiques) : des pratiques inefficaces et des paroles souvent aussi humiliantes que dénuées de fondement, tenues par des « soignants » dont la suffisance, l’arrogance et l'incompétence n’ont rien à envier à celles de Jean-Pierre Winter (il faut dire qu’elles puisent à la même source « théorique »…).



8. ON NE PEUT AFFIRMER LE CARACTERE DROITIER DES CRITIQUES DE LA PSYCHANALYSE QUE SI L’ON IGNORE LES CRITIQUES DE GAUCHE



Laissons encore parler Didier Éribon : « Nonobstant l’imposition de problématique que pratiquent systématiquement les psychanalystes au nom de leur « science », et le terrorisme intellectuel qui en est le corollaire, il faut passer la psychanalyse au crible de l’interrogation qu’elle entend mener sur tout mais dont elle refuse obstinément aux autres le droit de la mener sur elle-même (avec cette phrase rituelle et vide de sens mais qui fonctionne comme un système de défense collectif contre toute mise en cause : « Pourquoi la psychanalyse fait-elle si peur qu’on veuille à ce point s’en débarrasser ? », comme s’il suffisait de s’auto-décerner ainsi des brevets de pensée hérétique pour pouvoir ensuite continuer à tenir les propos les plus conservateurs et les plus rétrogrades !…) » (ici)



D’autres critiques majeurs de la psychanalyse se situent également à gauche politiquement. On peut citer, au minimum Mikkel Borch-Jacobsen, Frederick Crews, Richard Pollack, Mario Bunge… Ce dernier, épistémologue éminent, opposant au régime militaire de son pays avant d’émigrer au Canada, tient depuis longtemps la psychanalyse pour une pseudo-science. Dans un de ses textes (voir note [2]), il rappelle, citant Merton, que la méthode scientifique nécessite des fondamentaux éthiques comme l’universalisme, le désintéressement, le scepticisme organisé et… le communisme épistémique (le partage des méthodes et des résultats) : on est bien sûr très loin de ces fondamentaux avec la psychanalyse. Mais on voit que les critiques de gauche existent et sont même nombreuses, même si les journaux que nous lisons habituellement se gardent bien de nous le dire…



Et si, comme l’annonce cet article du Nouvel Obs, les psychanalystes semblent en passe d’avoir « perdu » dans le domaine de l’autisme, c’est bien davantage dû à la lutte acharnée des associations de parents qui, à l’heure d’internet, savent que des méthodes alternatives existent, de façon efficiente, ailleurs, que parce qu’un député de droite aurait fait de l’ « ingérence ». Qui empêchait la gauche, sinon de faire la même chose (que M. Fasquelle), du moins de proposer de briser un statut quo devenu indéfendable ?



9. LA PSYCHANALYSE OBLIGE SOUVENT LES GENS DE GAUCHE A PIETINER LEURS PROPRES VALEURS



Le « peuple de gauche » doit savoir que la psychanalyse semble être le dernier domaine où les comportements staliniens peuvent s'exercer de façon totalement décomplexée : dogmatisme tournant parfois au fanatisme, arbitraire, mépris militant de la démarche scientifique, mise à l'index d'ouvrages non lus, censure ou tentative de censure de livres ou de films d'opposants, attaques ad hominem envers tous ceux qui ne sont pas d'accord, procès, ...



La gauche institutionnelle pourra-t-elle encore longtemps, sans déchoir à ses propres yeux et à ceux de ses électeurs, excuser, voire soutenir, les turpitudes de ses représentants, et continuer de juger bénins, voire estimables, des comportements qu'elle jugerait très sévèrement chez toute autre personne et dans tout autre domaine ?



Frère et sœur de gauche, permets-moi de te proposer une dernière lecture ; il s’agit du  discours du professeur Freixa i Baqué à ses étudiants lors de son récent départ à la retraite (présenté brièvement ici sur son blog).

Et d’en appeler une dernière fois à ta réflexion : en défendant envers et contre tout la psychanalyse que tu crois par essence « bonne », mais (tout au plus) parfois « mal appliquée », toi qui n’a, comme Freixa, ni goût pour le luxe, ni pour le pouvoir, ça ne te pose pas de problème de cautionner finalement, par exemple, l’inextinguible assuétude à l’argent de Lacan et de son gendre face au petit prof de fac de province victime en son temps de l’ostracisme de psychanalystes [4] ? Ou encore le clientélisme de la gauche vis-à-vis de personnages mondains comme Bernard-Henri Lévy, l’un des principaux porte-parole des lacaniens de l’Hexagone, ce que tu ignores peut-être ?



10. LA PSYCHANALYSE DOIT CESSER DE PRENDRE LA GAUCHE EN OTAGE



N’est-il pas tant, dès lors, pour alléger la dissonance cognitive qui va inévitablement étreindre ta sincère conscience de gauche, de te libérer du poids de cette superstition de notre temps, comme en d’autres temps tes prédécesseurs ont su en tenir d’autres en respect ?

Il me revient en mémoire cette chanson de Nougaro, que tu as sans doute fredonnée un jour, et dans laquelle on trouve cette invitation :



« Holà mon pote, sors de l'église

Tout ça mon pote c'est des bêtises

Et loin de l'orgue retrouve ton orgueil »



Ensemble, retrouvons notre orgueil, tout simplement. Ensemble, refusons d’être pris en otages par la psychanalyse et les pièges rhétoriques tendus par ses supporters [5]. Et ensemble, soyons de plus en plus nombreux à oser dire, fièrement : « je suis de gauche… et j’emmerde la psychanalyse ! »



NOTES :



[1] Député UMP¨du Pas-de-Calais, président du Groupe d'études Autisme de l’Assemblée Nationale. Il a récemment déposé une proposition de loi « visant l’arrêt des pratiques psychanalytiques dans l’accompagnement des personnes autistes, la généralisation des méthodes éducatives et comportementales et la réaffectation de tous les financements existants à ces méthodes ».



[2] Voir, par exemple : Mario Bunge, The philosophy behind pseudoscience, Skeptical Inquirer, juillet 2006 et Jean Bricmont, Science et religion : l'irréductible antagonisme (le 11ème paragraphe et la fin du 19ème, en particulier).



[3] Voir « Une théorie zéro » in Le livre noir de la psychanalyse, Les arènes, 2005, p. 181. L’expression fait partie d’un paragraphe où Borch-Jacobsen décrit la façon dont les « progrès » adviennent dans la psychanalyse : « (Lors d'interprétations divergentes), la seule façon de trancher le débat (est) l'argument d'autorité, institutionnalisé sous la forme de l'analyse didactique (...) : en psychanalyse, est vrai ce que l'Association psychanalytique internationale ou n'importe quelle autre école de psychanalyse décide de considérer comme tel à un moment donné. C'est évidemment fort peu satisfaisant d'un point de vue épistémologique, et les philosophes des sciences ont eu beau jeu de souligner le caractère complètement inconsistant, parce que « infalsifiable », des théories psychanalytiques. La psychanalyse est proprement irréfutable car elle peut dire tout et son contraire - il lui suffit pour cela d'invoquer l'obligeant « témoignage » de l'inconscient, toujours prêt à se plier aux exigences du moment.



Les "progrès" de la psychanalyse



Or tout cela, qui signe le caractère pseudo-scientifique de la psychanalyse aux yeux d'un falsificationniste comme Popper, est justement la raison de son incroyable succès. La théorie psychanalytique étant parfaitement vide, elle est aussi, du même coup, suprêmement adaptable. Tel ou tel aspect de la théorie s'avère-t-il difficilement défendable, voire franchement embarrassant, comme le lien établi par Freud entre neurasthénie et masturbation, par exemple, ou l'« envie de pénis » censée régir la sexualité féminine, ou le caractère de « perversion » de l'homosexualité ?

Eh bien, il suffit de le laisser tomber silencieusement et de sortir un nouveau lapin théorique de l'inépuisable chapeau de l'inconscient. C'est ce que les psychanalystes aiment à décrire comme les « progrès » de la psychanalyse, comme si chaque analyste explorait plus avant le continent inconscient, en rectifiant les erreurs de ses prédécesseurs. En fait, chaque école de psychanalyse a sa propre idée de ce qu'est le progrès, vigoureusement contestée par les autres, et c'est en vain qu'on chercherait dans ces disputes un quelconque développement cumulatif. De ce point de vue, rien n'a changé depuis les monumentales batailles entre Freud et Adler, Jung, Stekel, Rank, Melanie Klein ou Ferenczi. Ce qui est donné comme un progrès-de-la-psychanalyse n'est jamais que la dernière interprétation en date, c'est-à-dire la plus acceptable dans un contexte institutionnel, historique et culturel donné. »



[4] Du petit prof en question, je ne saurais trop conseiller la lecture de « Le béhaviorisme et la gauche en France : histoire d'un rendez-vous manqué ». 



[5] Pièges qui vont du bien connu faux dilemme, comme par exemple « la psychanalyse ou l’industrie pharmaceutique », « la psychanalyse ou des thérapies de droite », « la psychanalyse ou le totalitarisme », « la psychanalyse ou le dressage », « la psychanalyse ou le chaos »… à la moins aisément détectable technique de l’épouvantail ; un exemple de cette dernière apparaît lorsqu’un interlocuteur croit nous mettre en difficulté en affirmant « moi, je crois à l’existence de l’inconscient ». Dans une sorte de réponse à l’un de mes billets précédents, le chroniqueur scientifique de Charlie Hebdo (journal où la rubrique « science » est tenu par… un lacanien) y a recours sans vergogne (n° 1021, du 11 janvier 2012, p. 4).
Nous reviendrons sur la notion d’inconscient, à dépsychanalyser d’urgence, dans un prochain article.

canardos
 
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Message par Matrok » 18 Fév 2012, 01:17

(granit @ vendredi 17 février 2012 à 23:56 a écrit : Ne fais pas semblant de ne pas voir les choses

Tu as raison, je devrais arrêter de faire semblant de ne pas voir que tu n'as aucune envie d'argumenter sérieusement. :co_co:
Matrok
 
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Message par Sterd » 18 Fév 2012, 07:19

(abounouwas @ vendredi 17 février 2012 à 18:27 a écrit :pour ceux qui souhaitent lire ce qu'a écrit un matérialiste (égaré ?) psychanalyste,
Wilhelm Reich
(Wiki [français], Wiki [allemand])
ici
des pdf de ses ouvrages majeurs.

les autres passeront leur chemin (comme Canardos ? qui émet un avis [cf. supra] sur un article sans même l'avoir lu... :17: ) et auront ainsi gagné un temps précieux.

:w00t:

Reich ! De tout le bestiaire des icônes de la psychanalyse, c'est vraiment mon préféré, son escroquerie à lui est magnifique, et bien plus rigolote que celle de Dolto.

Reich c'est le découvreur de l'orgone. Contrairement à ce que dit Matrok, ce n'est pas vers la fin de sa vie qu'il aurait dérapé, mais la sortie de route est intervenue assez tôt dans sa "carrière".
C'est à 34 ans qu'il "découvre" l'Orgone qui n'est d'autre que l'énergie produite par les orgasmes et toute sa vie il ne fera qu'en développer le concept, jusqu'à être arrêté par le FBI pour exercice illégal de la médecine, il avait créé une clinique ou il soignait le cancer grâce à des accumulateurs d'orgone dont on trouve encore aujourd'hui les plans sur internet, voici d'ailleurs la photo d'un modèle portatif :

user posted image

:sygus: :sygus: :sygus: :sygus:

Pour ceux qui voudrait tenter le coup, je vous conseille l'excellent ouvrage de Reich “L’accumulateur de l’énergie de l’orgone. Son usage scientifique et médical” dont on trouve la traduction ici


Donc voici Reich (un matérialiste) remis en perspective : Un pauvre timbré qui prétendait soigner le cancer grâce des boites tapissées de papier alu permettant de capter l'énergie de l'orgasme.
Abou, merci pour ce bon moment.

PS : Luc, Canardos, Matrok et Logan, je vous félicite pour votre patience, je préfère ne pas m'en mêler, il y aurait des mots. :dead:
Sterd
 
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Message par Wapi » 18 Fév 2012, 09:07

(canardos @ jeudi 16 février 2012 à 18:01 a écrit : je ne connais absolument john Gottman, et ça a l'air effectivement assez farfelu...en fait ça à l'air d’être une machine à faire du fric avec les gogos...bref un concurrent pour la psychanalyse qui n'a même pas le monopole de la charlatanerie...

par contre ça me parait nettement comment dirais je de mauvaise foi d'assimiler les TCC à ça..elles contrairement à la psychanalyse, elles donnent des résultats mesurables notamment pour la schizophrénie, l"'autisme et les TOC... tu continues de botter en touche et de pratiquer l'amalgame...

Canardos, tu ne cesses de botter en touche sur les vraies questions et c'est fatigant.

Encore une fois, tu prétends que les TCC permettent de résoudre les "problèmes de couple", c'est ton expression, et ceci sur la base d'études scientifiques incontestables.

Or je vois un article du Monde, dans lequel on explique, encore une fois sur la base d'études scientifiques, que 95% des américains qui ont eu affaire à des TCC pour résoudre leur "problème de couple" en sont terriblement désappointés.

Une science, ça marche, ou alors ce n'est pas une science.

Ma question est : oui ou non, les TCC peuvent-il résoudre les problèmes de couple ? Et comment s'y prennent ces Newton de l'attraction sentimentale ?

Si sur ce forum certains ont essayé, peuvent-il livrer leur témoignage ?
Wapi
 
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Message par canardos » 18 Fév 2012, 10:49

quand Lacan traite les femmes de trous, de vide, et dit qu'elles n'existent sexuellement que par la maternité, j'ai pas trop envie de comprendre....ça me parait assez clair..

et quand il traite les homos de vieilles tantes et multiplie les plaisanteries homophobes c'est clair aussi.

quand à
a écrit :la théorie des mathémes de la sexualité
il s'agit typiquement de l'usage abusif de concept pseudomathematiques pour essayer de paraitre scientifique vis à vis des non initiés.

typiquement un verbiage faussement scientifique au service d'un escroquerie.

sur ça tu devrais lire le bouquin de sokal et Bricmont "impostures intellectuelles". ce sont des physiciens qui se sont enervés devant cet usage d'expressions mathématiques et physiques pour épater la galerie
canardos
 
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Message par luc marchauciel » 18 Fév 2012, 11:08

Je tiens à réhabiliter un peu Wilhelm Reich, quand même.
En effet, avec son appareil à capter l'énergie libineuse, il a inspiré ce morceau "Orgone accumulator" au groupe de space rock Hawkwind dans les années 70 :

http://www.dailymotion.com/video/x83vwp_ha...cumulator_music

La vidéo est d'ailleurs un hommage à Reich.

Reich et Hawkwind étaient manifestement sous l'influence de subtances hallucinogènes. La différence, c'est qu'au lieu de se servir de cet état de conscience altéré pour produire des théories foireuses, Hawkwind en a fait de la bonne musique psychédélique.

C'était ma contribution postivie au débat. Sterd ne pourra pas faire mieux.
luc marchauciel
 
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Message par abounouwas » 18 Fév 2012, 11:32

hé hé hé,
bah voilà, Reich, c'est l'orgone,
un peu comme Boukharine n'aura été rien d'autre qu'un suppôt de Staline.
je les aurais bien gagnés mes paris...
c'est presque pavlovien !
abounouwas
 
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