Canardos innonde le forum d'articles "scientifiques" (en fait d'articles tirées de revues ou rapports scientifiques ce qui est bien différent, car en grande partie financés par des labos privés ou des lobbys d'état) sur la question des OGM, du nucléaire... et reproche aux "anti" de ne pas en faire autant.
Or, il est très facile d'aller chercher des articles tout aussi scientifiques et disant l'inverse (et que Canardos taxera d'anti-scientifiques). Mais là n'est pas la question. Car, la réponse à une question politique, de choix de société, ne réside pas dans une réponse technique.
Les arguments de Canardos qui sont ceux de tous les scientistes de gauche ou de droite, ne peuvent répondre aux seules questions qui vaillent et qui ne seront tranchées que dans le cadre d'un débat véritablement démocratique :
- Si le risque zéro en matière d'accident nucléaire (sans parler des déchets, problème résolu uniquement dans la fiction des lendemains qui chantent) n'est pas possible et vu l'étendu des dégâts potentiels (en souffrance humaine) d'une telle catastrophe, sommes-nous prêts, pour nous chauffer, nous éclairer, faire tourner les machines, à prendre ce risque ou bien est-il plus urgent de développer au plus vite des énergies alternative renouvelable et de moindre danger, quitte, pourquoi pas à réduire notre consommation énergétique et donc à modifier notre mode de vie.
- Idem pour les OGM. Une société qui a la pleine maîtrise de son destin (donc libérée de l'aliénation capitaliste, du processus implacable d'accumulation du capital) doit pouvoir dire non à une technologie dont elle juge les effets potentiels plus néfastes que ses effets bénéfiques.
Tout ce qui est possible n'est pas forcémment souhaitable.
Et cela ne peut être tranché que par un débat démocratique. A condition de croire à la démocratie, au débat contradictoire, au primat du facteur humain sur le facteur technique, bref à un socialisme de liberté où l'homme est souverain.
A condition de ne pas croire au "socialisme scientifique".
A condition d'être capable de se souvenir que des enfants ukrainiens continuent à mourir après une (courte) vie entière de souffrances parce que des scientifiques tout aussi scientifiques que ceux que nous avons ici et maintenant, se sont plus souciés d'économie, de chiffre, que du bien être des populations, en assurant le risque zéro et le triomphe de l'homme sur la matière.