(Caupo @ samedi 30 octobre 2004 à 17:13 a écrit :Etant donné que justedepassage est pour la participation de la "société civile" (bien que peu civilisée question sciences) et vu qu'il n'y a pas d'arguments techniques, je me permets de participer à l'échange.
Au fond je pense que ce post tourne tout autour de la théorie de la connaissance. en fait je me permettrais de dire que tout le débat tourne fortement sur cet axe.
Faut-il investiger (et ici j'inclus naturellement les investigations en plein champ) malgré les "risques" (je ne sais pas s'il y en a) ou faut-il absolument ne pas le faire parce qu'il peut avoir des risques?
Voyons les questions de justedepassage:
a écrit :Donc, pour répondre rapidement, je vais déjà proposer quelques éléments de réflexion :
1) Nos sources d'informations (affirmables et/ou affirmées) sont-elles fiables, tangibles ?
pour participer à cette réflexion, je propose l'article suivant : Le génome humain rétrécit
2) Quelle est la valeur d'un test ponctuel et furtif d'interaction entre organismes vivants lorsqu'on ignore les mécanismes d'expression des gênes dont on constate qu'ils diffèrent d'une génération à une autre ?
(j'ai envie de dire : de qui se moque-t-on ?)
Ne convient-il pas de prendre la mesure de l'ignorance réelle des spécialistes dans un domaine naissant qui apprend beaucoup mais qui révèle encore mieux l'ampleur de la complexité et de l'ignorance ?
3) En cas de désaccord formulé entre spécialistes concernant des risques potentiels majeurs, quelle règle convient-il d'appliquer, c'est à dire de privilégier ?
4) Est-il nécessaire d'être spécialiste pour pouvoir répondre aux interrogations portées sur les règles de prudence à appliquer ?
5) Pourquoi fut-il nécessaire d'interdire la publication des rapports scientifiques ?
6) Non (ou mal) informée, la société civile serait-elle 'non concernée' ?
7) En la circonstance, quelle position doit adopter la société civile ?
(ce qu'elle fait d'ailleurs, avec bon sens, très majoritairement)
8) Est-ce que des 'non spécialistes' n'auraient pas déjà formulé des risques contredits qui se seraient révélés avérés ? (Quid des accidents de dissémination ?)
La conclusion m'apparaît très simple: un moratoire est une évidente nécessité.
Sont fiables nos connaissances? Oui et non. C'est sur le génome humain a été élargi par les chercheurs des fonds, mais ceci c'est fait pour élargir la recherche sur les genes menacée par le capitalisme(je fais court). Cela veut dire qu'à partir même de la désinformation, des sources tronquées et de la "propagande" intéressée d'un seul point de vue, un vraie scientifique peut parvenir à cerner de très près la réalité. Voltaire a démoli l'Eglise à partir des écrits bibliques.
Une question s'imposé: nous trouvons nous en Inquisition question divulgation des études scientifiques? Une autre: quell est l'histoire de la divulgation de l'information scientifique au XX siècle? Encore une: pourquoi la recherche sur les OGM ferait l'onjet d'une ocultation des sources et des dangers?
La 2 me semble tout à fait pertinente si c'est bien le cas.
a écrit :Ne convient-il pas de prendre la mesure de l'ignorance réelle des spécialistes dans un domaine naissant qui apprend beaucoup mais qui révèle encore mieux l'ampleur de la complexité et de l'ignorance ?
Cette concience doit exister chez les scientifiques et aussi la comprehension intélligente qui montre que l'ignorance n'est que le préambule nécessaire de la connaissance. D'ailleurs la connaissance ouvre grandes ouvertes les portes de l'ignorance; heureusement d'ailleurs!
La compléxité du champ qu'ouvre une nouvelle découverte et l'ignorance qu'elle ouvre sont une condition indispensable au progrès de l'humanité. Cette question montre le fond philo idéaliste (pour ne pas mettre réac, meme si j'ai du lutter contre l'envie de l'écrire) de la conception de justedepassage. J'ai dirais, au contraire,vive la compléxité! signal est qu'on avance.
La 3 ne peut être résolue ( ou dans le cadre d'une société communiste ce qui n'est pas le cadre aujourd'hui) que par le "temps" et l'approfondissement des recherches... Si on ne tombe pas dans une période obscurantiste, parce que attention! le "principe de précaution" est aisement assimilable dans la tête des quelques uns au "laisser tomber" et revenons à la "décroissance" et autres théories aussi fumeuses que réactionnaires.
De 4 Je pense que parler de chant lirique tout en étant sourd de naissance ça la fout mal. Cela ne veut pas dire qu'un dilettante qui se penche sérieusement sur le problème ne puisse donner un avis. Tout cela reste du domaine de la logique simple.
5 ? plus des infos s.v.p.
6 on est concernés. Mais évitons la démago. Balancer "une campagne de terreur" sur des gens peu ou non informés est de la mauvaise guerre. Et cela échoue toujours, à la longue.
7 La société civile, cela n'existe pas. Elle ne s'exprime par aucun canal (sauf si les braillements de quelques individus "fait" société civile...)On vit une société incivile, barbare sur plein d'aspects, divisée en classes sociales et nations antagonistes. Bref, bien peu de civil là dedans. Donc il n'y a pas, il ne peut pas avoir autre chose que le jeu contradictoire des intérêts opposés. Je n'offenserais pas l'intélligence de justedepassage en faisant semblant qu'il ne connait pas cette réalité.
8 ?. Qui, tout d'abord?
Mais encore de cela on ne peut pas "conclure" comme le fait justedepassage (meme pas à la façon de Michel Blanc); de cela il faut vraiement tordre le cou à toute logique pour conclure qu'une moratoire est indispensable. Des précautions, oui; une recherche limpide devant toute le monde aussi, mais la moratoire ne s'imposerait que si les risques apparaissent comme importants et avérés.
a écrit :Etant donné que justedepassage est pour la participation de la "société civile" (bien que peu civilisée question sciences) et vu qu'il n'y a pas d'arguments techniques, je me permets de participer à l'échange.
Une des règles élémentaires de considération d'autrui est de solliciter son avis dès qu'il est concerné par une question. Il s'agit d'une règle de fondement de toute démocratie.
J'ai apprécié, en tant que parent, combien il était possible de présenter les questions les plus ardues aux enfants les plus jeunes. La seule difficulté réside dans l'aptitude à adapter la communication à son interlocuteur.
Dans la réalité, l'obstacle majeur n'est pas celui-ci. Il réside dans le pouvoir que confère la détention d'une information et l'habitude prise d'en privilégier la rétention de manière oppotune.
La question de la participation de la société civile est donc plus prosaïquement une question d'honnêteté et de démocratie et non une question d'aptitude.
a écrit :Faut-il investiger (et ici j'inclus naturellement les investigations en plein champ) malgré les "risques" (je ne sais pas s'il y en a) ou faut-il absolument ne pas le faire parce qu'il peut avoir des risques?
Si vous vous posez vraiment cette question aujourd'hui sans y avoir porté de réponse jusqu'à présent, j'en déduis le peu d'intérêt que vous portez au sujet des OGM car personne ne conteste plus ce point depuis bien longtemps.
a écrit :Une question s'imposé: nous trouvons nous en Inquisition question divulgation des études scientifiques? Une autre: quell est l'histoire de la divulgation de l'information scientifique au XX siècle? Encore une: pourquoi la recherche sur les OGM ferait l'onjet d'une ocultation des sources et des dangers?
Je suggère très partiellement quelques éléments de réponse par ailleurs. Oui, le contexte concurrentiel mondial et national révèlent des pratiques de 'guerre de l'information'. Oui, le commun des mortels est très mal informé. Oui, les intérêts en jeu, les méthodes et pratiques favorisent la rétention d'information, notamment celle qui est susceptible de contrarier le développement de projets dont les desseins ne relèvent pas nécessairement de l'intérêt général. Pire, la recherche dans le domaine du Génie génétique a favorisé l'ouverture une boîte de pandore. Des chercheurs isolés s'appuyant sur les moyens de calcul colossaux que représentent les clusters formés par les UC des PC louables, connectés sur le réseau public, réalisent des expérimentations dont le contrôle échappe à la collectivité.
a écrit :La compléxité du champ qu'ouvre une nouvelle découverte et l'ignorance qu'elle ouvre sont une condition indispensable au progrès de l'humanité. Cette question montre le fond philo idéaliste (pour ne pas mettre réac, meme si j'ai du lutter contre l'envie de l'écrire) de la conception de justedepassage. J'ai dirais, au contraire,vive la compléxité! signal est qu'on avance.
Il est urgent que vous portiez réponse à votre interrogation précédente "...malgré les "risques" (je ne sais pas s'il y en a)" avant de vous poser la question de progrès éventuel.
a écrit :La 3 ne peut être résolue ( ou dans le cadre d'une société communiste ce qui n'est pas le cadre aujourd'hui) que par le "temps" et l'approfondissement des recherches... Si on ne tombe pas dans une période obscurantiste, parce que attention! le "principe de précaution" est aisement assimilable dans la tête des quelques uns au "laisser tomber" et revenons à la "décroissance" et autres théories aussi fumeuses que réactionnaires.
Je ne peux que réitérer ma précédente remarque.
a écrit :5 ? plus des infos s.v.p.
Le Canard Enchaîné, article du 25 juin 2003
a écrit :La transparence transgénique de plus en plus opaque…
Cà tombe bien: au moment où on jette José Bové au trou, voila que l’opacité sur les 0GM s’organise. Cela s’est passé en toute discrétion, à la Commission du génie biomoléculaire. Bien que peu connu, cet organisme joue un rôle stratégique : c’est là que sont débattues les autorisations d’essais d’OGM en plein air (fin mai, 14 nouveaux essais ont été autorisés à la suite d’un avis favorable de cette commission); c’est là aussi que se jouent les autorisations de commercialiser de nouveaux 0GM en cas de levée du moratoire (les industriels s’y préparent joyeusement, puisqu’ils y ont déjà déposé moult demandes). A partir de 1998, les comptes rendus des réunions de cette commission sont devenus publics. Désormais, c’est officiel, ils sont secrets.
Courant mars, Gilles-Eric Seralini, professeur de biologie moléculaire a l’université de Caen, qui siège dans cette commission au titre d’expert, demande que lui soient fournis les comptes rendus des huit dernières réunions (lesquels ne lui ont pas encore été transmis : il y a du retard dans l’air). Il les reçoit et, surprise, ils sont marqués du sceau « Confidentiel ». Il s’étonne de cette mention, réclame sa suppression. Un juriste est consulté, qui rend son verdict, officialisé le 10 juin la communication au public est désormais susceptible de poursuites pénales.
La ruse est admirable, et organise une merveilleuse opacité sur les OGM.
Deja la commission fonctionne bizarrement: elle devrait compter 18 membres (nommés par les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement), soit 11 experts auxquels s’ajoutent 7 représentants de ce qu’on appelle la « société civile ». Par le plus grand des hasards, voilà un an et demi que deux postes, celui du représentant des consommateurs et celui des associations de défense, sont Vacants. Personne au ministère ne s’est soucié de les nommer: çà fait deux emmerdeurs en moins !
Autre gag : c’est à l’entreprise qui demande l’autorisation de lancer un nouvel OGM qu’est réservé le privilège de choisir le rapporteur (sur une liste de trois personnes proposées par le secrétaire de la commission) qui va étudier le dossier pour le compte de la commission. Seul ce rapporteur est rémunéré. Les membres ne le sont pas, et ne bénéficient même pas d’une compensation de service : quand Gilles-Eric Seralini vient siéger à Paris, personne ne le remplace à l’université de Caen. De quoi décourager les bonnes volontés...
En général, seul le rapporteur dispose d’un laps de temps suffisant: deux à trois semaines environ, pour étudier à fond le dossier. Les autres membres, eux, reçoivent peu avant la réunion une pile de dossiers qu’ils devront éplucher à la va-vite. Seralini réclame depuis longtemps que l’expertise soit contradictoire, qu’un second rapporteur soit nommé par le ministère de l’Ecologie ou les associations de consommateurs et que les conditions de travail des membres soient améliorées.
Niet.
A cela s’ajoute aujourd’hui le classement top secret des comptes rendus. Il vise un objectif précis : rassurer le populo à bon compte. Seralini : « Parfois des désaccords se font jour en commission. Le public n’en saura rien, puisqu’il n’aura connaissance que de l’avis final, lequel n’en fera pas état. Et l’industriel aura beau jeu de prétendre qu’il a reçu un feu vert officiel, et que tous les contrôles ont été faits. Ce qui est faux: les OGM sont mal testés sur le plan sanitaire. » Il arrive en effet souvent qu’en réunion des membres demandent que des tests toxicologiques supplémentaires soient effectués (par exemple que des rats soient nourris quatre-vingt-dix jours avec les OGM) et que cela soit refusé.
Désormais le citoyen ne sera pas informé que le débat aboutissant au feu vert a été contradictoire, et que des critiques ont été portées contre la fiabilité des contrôles sur les OGM qui vont être lâchés dans la nature. José Bové est sous les verrous, l’information sur les OGM, elle, est cadenassée. J.-L. P.
a écrit :7 La société civile, cela n'existe pas. Elle ne s'exprime par aucun canal (sauf si les braillements de quelques individus "fait" société civile...)On vit une société incivile, barbare sur plein d'aspects, divisée en classes sociales et nations antagonistes. Bref, bien peu de civil là dedans. Donc il n'y a pas, il ne peut pas avoir autre chose que le jeu contradictoire des intérêts opposés. Je n'offenserais pas l'intélligence de justedepassage en faisant semblant qu'il ne connait pas cette réalité.
Vous décrivez la raison pour laquelle il convient de se battre afin qu'elle existe vraiment. N'est-ce pas votre objectif ?
Le seul moyen passe par l'affirmation de son existence.
a écrit :8 ?. Qui, tout d'abord?
Pour ma part, je considère que la question consistant à cibler une personne est dénuée d'intérêt sauf pour la personne qui se reconnaîtrait.
a écrit :Mais encore de cela on ne peut pas "conclure" comme le fait justedepassage (meme pas à la façon de Michel Blanc); de cela il faut vraiement tordre le cou à toute logique pour conclure qu'une moratoire est indispensable. Des précautions, oui; une recherche limpide devant toute le monde aussi, mais la moratoire ne s'imposerait que si les risques apparaissent comme importants et avérés.
De nouveau, je vous fais la remarque : "Il est urgent que vous portiez réponse à votre interrogation précédente "...malgré les "risques" (je ne sais pas s'il y en a)" avant de vous poser la question sur la nécessité du moratoire."