Défense de la psychanalyse

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par iko » 09 Jan 2005, 22:16

Excuse moi canardos,

L’article en question date du 8 juillet mais tu nous l‘a envoyé le 12 novembre (feuille 8 2ème article). (je mets juste le titre en quote pour éviter que nos pages ne soient trop longues)

[/QUOTE]Paris, 8 juillet 2004
« Le cerveau se souvient différemment de nos défauts et de nos qualités »[QUOTE]


iko
 
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Message par Cyrano » 09 Jan 2005, 22:57

Pour iko :
« au sujet des thérapies comportementales [...] »….
La psychanalyse n'est pas une thérapie comportementale ? Une thérapie qui ne change pas le comportement, c'est quoi sinon du verbiage (brillant, peut être..) et inutile ?… Si une personne décide d'aller voir un psychanalyste qui va donc être rétribué, c'est bien pour changer des choses dans son comportement ?!
Alors, où est la différence ?

Toujours pour iko :
« Canardos, merci pour cette interview de Gérard Pommier.
Que reste-t-il de tes questions après ce texte ? es-tu toujours opposé à l'idée qu'un rêve puisse dire quelque chose par rapport au désir inconscient d'un sujet ?
»
Mais qui prétend qu'un rêve dit quelque chose par rapport au désir inconscient ? Est-ce une assertion d'autorité ? On pourrait tout aussi dire que le rêve nous dit quelque chose par rapport aux peurs inconscientes d'un sujet ? Ou bien, dire que le rêve nous apprends quelque chose par rapport aux nostalgies enfantines d'un sujet ? Etc. etc. Qui peut prouver le contraire ?…

Et enfin, pour iko encore :
Dans un message précédent :
« mais il faut bien savoir de quoi on parle.
je ne répondrai pas à tes questions [à canardos] pour le moment parce que je veux savoir à quel niveau nous divergeons.
»
et aussi :
« Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir une science de l'homme qui rend compte du fonctionnement mental des gens autres que la recherche neurologique moderne ?
et si c'est possible, comment l'aborder ?
»
Donc, comme tu dis dans un dernier message :
« Où en sommes nous donc dans la discussion ? »
Une question (pour tous) :
Comme il y a une science physique, une science de l'histoire, peut-on « avoir une science de l'homme qui rend compte du fonctionnellement mental des gens » ?
Une autre question (pour tous) :
Sommes nous d'accord sur la réalité de l'inconscient ? Et qu'y met-on ?
Cyrano
 
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Message par quijote » 10 Jan 2005, 01:59

Je n 'ai pas suivi cete immense discussion, car je viens de débarquer .

ET je m 'en excuse

Tout ce qui a été dit précédemment sur l' origine physique des maladies mentales doit être pris en compte
.
D 'ailleurs où se sépare réellement le physique du "psychique " ?

Car comme vous , je ne crois pas à l 'âme

ou commence et où finit l 'anormalité ..?

C 'est fonction des sociétés ,

Dans telle société un " fou" sera enfermé , brûlé , exorcisé

Dans telle autre il sera considéré comme un medium entre les " Dieux " et nous

je crois que ce que l' on appelle l 'inconscient " c 'est tout notre passé psychique , se trouvant dans notre histoire . On peut remonter à la petite enfance à ses conflits souvent d 'origine sexuel ( c 'est le point de vue de freud)

Deuxièmement, d 'après ce que j 'ai entendu dire , la psychanaliye ne prétend pas guérir . Elle vise simplement à aider . A prendre conscience . A prendre du recul par rapport à soi . A se " voir "

Il y a une personne qui vous écoute , avec qui vous échangez .

Cela peut faire du bien .

Dans la mesure où vous apprenez à relativiser , C'est une prise de conscience .


Cela peut ausi faire du mal .

Car n 'est pas bon thérapeute qui le veut


Enfin , bien des gens devraient accepter de se remettre en question : la psychanalyse .peut les aider , si l 'on entend par cela l 'entretien que l' on peut avoir avec quelqu'un lorsqu'on se sent"mal"

Enfin , dernier point je connais des gens que cela aide car ils ont pu prendre du recul par rapport à leurs problèmes , les dominer , vivre avec . En ce sens , ils sont " guéris "

Je crois que les Psychiatres , comme les médecins en général ont conscience de leurs limites


Enfin dernier point : Trotski , il me semble , préconisait une psychanalyse de masse qui pourrait faire progresser la conscience individuelle , aider les gens à sortir de leusd préjugés . , les changer

Tout ce que je dis sont des remarques de bon sens , n 'étant pas spécialiste et ne désirant pas l 'être

UN livre intéressant : Naville " la psychologie , scence du comportement " Naville était behaviouriste

quijote
 
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Message par iko » 10 Jan 2005, 22:29

a écrit :Reich, qui n'a jamais accepté "la pulsion de mort", qui voyait que cette théorisation n'était que le reflet de l'époque de montée du nazisme, l'avait bien compris, hélas, le poids de la réaction a été trop grand pour ses épaules.


caupo,

Il y a une confusion trop fréquente entre la pulsion de mort freudienne et la destrudo. Cette dernière n'est qu'une des formes de la pulsion de mort : son retour sur le monde extérieur ou les autres en tant que pulsion de destruction.

Eros et thanatos
Reich et Jung, pour des raisons différentes, ont refusé de suivre Freud lors son passage de la première topique (pulsions sexuelles et pulsions du moi) à la seconde topique prônant l’antagonisme entre Eros, pulsion de vie et Thanatos, pulsion de mort.
C’est pourtant une nécessité dialectique qui a poussé Freud à passer à sa deuxième topique, en 1920, dans son article « Au-delà du principe de plaisir ».
En gros, Eros vise à réunir les parties de la substance vivante, à maintenir leur cohésion et à pousser vers la création d'entités toujours plus grandes.
Antagoniste d'Eros, Thanatos tendra à dissoudre ces unités vers un état inorganique ; c’est la pulsion de la discrimination. La richesse de cette deuxième théorie des pulsions repose sur leur plus grande intrication entre elle. Pour Freud ces deux pulsions n'agissent probablement jamais séparément, au point que leurs différences peuvent devenir méconnaissables.

Le jeu du « fort-da » par exemple, une des observation qui le conduit à supposer la pulsion de mort : Freud a observé un enfant qui, en l’absence de sa mère lance une bobine rattachée à un fil par-dessus le berceau et fait un « da » de jubilation quand il ramène le bouchon grâce au fil dont l’autre bout est attaché au berceau.
Dans cet exemple, Freud, et Lacan qui en a beaucoup parlé, y voient l’appropriation de la scansion symbolique. Le bébé s’approprie l’absence et présence de sa mère ce qui participe à la constitution de cette mère en lui, à sa propre constitution psychique, et à son accès au langage. C’est grâce à la pulsion de mort, qu’on parle.

Quelles conséquences on peut tirer de cette dialectique pulsionnelle ?

On en a entendu des conneries en la matière, mais disons que la reconnaissance de l’intrication pulsionnelle n’empêche aucunement mon affirmation marxiste.

On peut dire qu’il y a trois figures extrêmes de Thanatos dans le social. La destrudo, son antagoniste la tendance à l’inertie et à la passivité, et en dernier lieu, le moteur du clivage.

L’aliénation capitaliste dans nos sociétés occidentale va avant tout s’appuyer sur le côté passivité de Thanatos. Les staliniens en ont fait de même, tant en URSS que dans la gestion des grèves ; Et ne parlons pas des sociaux démocrates et leur défense de la démocratie bourgeoise, démocratie passive s’il en est : cause toujours, mais vote une fois tous 5 ans et rendors-toi !
Le racisme, serait également une des figures de Thanatos.
Il n’est pas question pour autant d’accepter ces calamités sociales au nom de la nature humaine foncièrement destructrice pour son prochain. Cela peut permettre de comprendre comment le processus d’aliénation peut marcher si bien et durer si longtemps. Parce que la logique du capital s’appuie et détermine un équilibre pulsionnel particulier qui favorise la revendication moïque (l’individualisme), la passivité psychique dans le travail aliéné, et s’offre un corps de répression justifié par les symptômes de ce déséquilibre pulsionnel organisé, la délinquance, la criminalité, et les colères populaires.
Dans ce sens, le coup de colère de la classe ouvrière que nous attendons, n’est que juste rançon dialectique de cette aliénation. Et la société communiste participerait d’une liaison pulsionnelle harmonieuse. Je dois avouer que Freud a dérapé sur ce niveau, en n’arrivant pas à concevoir un monde qui n’aurait plus de frontière ; il pensait qu’il se rongerait alors de l’intérieur. C’est dans « malaise dans la civilisation » qui est néanmoins un livre passionnant.


Dans les hôpitaux psychiatriques, les effets de l’aliénation sociale (les conditions de travail, statuts hiérarchiques, irresponsabilisation à tous les niveaux surtout envers les malades) viennent s’ajouter aux effets de la déliaison pulsionnelle des patients psychotiques. Et toute une mouvance de la psychiatrie française, sous le nom de « psychothérapie institutionnelle », a mis en place le traitement de l’aliénation sociale dans le fonctionnement des équipes thérapeutiques en même temps qu’elles s’adressent aux plus délirants comme ayant quelque chose à dire dans leur délire.
Et si vous regardez l’expérience de l’hôpital de Saint Alban pendant la seconde guerre mondiale, sous la propulsion d’un certain François Tosquelles, réfugié espagnol, militant du POUM, responsable entre autres choses de la psychiatre sur le front d’Aragon jusqu’à ce que les staliniens ne démantèlent ce dernier, et bien, si vous vous attardez un peu sur cette expérience, vous vous apercevrez que durant la guerre, ce fut le seul hôpital psychiatrique où il n’y eu pas de famine (40.000 malades mentaux sont morts en France pendant l’occupation, essentiellement de faim, pendant que la solution finale s’appliquait à eux en Allemagne).

Et l’invention des neuroleptiques a fait oublier une chose fondamentale du fait qu’ils aient été découvert dans notre société capitaliste. Comme disait Lucien Bonnafé, figure de la psychiatrie de secteur française (organisation de la psychiatrie publique depuis la guerre), au parti communiste comme tant d’intellectuels dans ces années là, mais formé par cette expérience de Saint Alban : « il veulent faire oublier ce que nous avons fait avant les neuroleptiques. » (à suivre)


dialectique pulsionnelle et maladie mentale
Dernier point, pour contrecarrer la vision mécaniste de beaucoup qui pensent que si il a du gène, il n’y a plus rien à faire du côté de la psychanalyse, donc de la dialectique pulsionnelle. On peut par exemple prendre l’exemple de la schizophrénie
Au sein des schizophrénies, il y a une forme qui s’appelle « hébéphréno-catatonique ». C’est peut-être la forme la plus grave socialement parlant. La figure extrême de la catatonie, c’est la mort, les hébéphrènes ne bougent pas des années durant si personne ne vient les stimuler. On décrit même le « signe de l’oreiller » chez les catatoniques : les patients peuvent rester des jours allongés dans leur lit avec la tête un peu relevée comme si il y avait un oreiller dessous.
Ce qui est intéressant, parce qu’à priori, la composante génétique de cette forme devrait être une des plus importantes (on arrive à faire des souris présentant des signes catatoniques), c’est qu’on rencontre beaucoup moins de mode d’entrée dans la schizophrénie sous une forme hébéphréno-catatonique aujourd’hui, dans nos sociétés occidentales. Forme d’entrée dans la maladie, car c’est normal qu’on en trouve moins tout court, grâce aux neuroleptiques et prises en charge institutionnelles. Personne n’a la réponse à cette constatation.
Donc, on peut dire que, selon la théorie des pulsions, le schizophrène souffre en permanence de déliaison pulsionnelle. Et on retrouve les trois figures extrêmes de Thanatos dans la schizophrénie hébéphréno-catatonique : l’autisme (hébéphrène), barrière face au monde extérieur, et la catatonie où oscille donc sur un fond d’immobilisme raide des accès de violence subit, qui peuvent aller jusqu’à la « fureur catatonique ».
Les neurosciences nous donneront un jour les voies d’accès de la fureur catatonique, mais en attendant, l’histoire d’un siècle de psychiatrie nous a laissé quelques expériences thérapeutiques ou, avant même les neuroleptiques, un traitement institutionnel a pu supprimer les états d’agitations ou d’apragmatisme massif. (à suivre)

Le rôle social de la psychanalyse
Maintenant, sur le rôle social de la psychanalyse aujourd’hui. OK. Au nom de l’analyse, les pb ont quitté l’action politique. Ça s’est beaucoup vu dans les années 70, années d’explosion de la psychanalyse, pour recycler les mao.
Qu’ils théorisent ensuite la nécessité de se changer soi-même plutôt que la société, et l’envie de révolution comme un rêve infantile de toute puissance… ne devrait pas nous surprendre…
Mais il faut éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain comme je l’ai dit dans mon premier message.
iko
 
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