(Le Monde @ 6 avril 2005 a écrit :Selon l'Inserm, le nombre de cancers a augmenté de 63 % en vingt ans
En vingt ans, le nombre de nouveaux cas de cancer chez les adultes a progressé de 63 % en France, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Entre 1980 et 2000, le nombre de nouveaux cas annuels de cancer chez l'adulte est passé de 170 000 à 278 000, soit une augmentation de 63 %, un peu plus importante chez les hommes (97 000 à 161 000, + 66 %) que chez les femmes (73 000 à 117 000, + 60 %).
Cette augmentation est due pour près de moitié à l'accroissement et au vieillissement de la population. Mais d'autres facteurs peuvent aussi l'expliquer : meilleur diagnostic, surveillance de la population plus efficace, mode de vie, risques liés à l'environnement.
Chez l'homme, les cinq cancers dont l'augmentation d'incidence a été la plus forte entre 1978 et 2000 sont : le mélanome de la peau, le cancer de la prostate, le cancer du foie, le mésothéliome de la plèvre et le lymphome malin non hodgkinien (lymphome MNH).
Chez la femme, ce sont le mésothéliome pleural, le cancer de la thyroïde, du poumon, le mélanome de la peau et le cancer du sein.
Le cancer de la prostate chez l'homme et le cancer du sein chez la femme représentent à eux seuls plus de 50 % des cas supplémentaires de cancer. Le mésothéliome (lié à l'amiante) ne représente que 0,8 % des nouveaux cas chaque année.
CANCERS DU POUMON
Les chercheurs ont regroupé six cancers dont l'augmentation de l'incidence (nouveaux cas) et de la mortalité pourrait traduire une fréquence plus élevée de facteurs de risques environnementaux (exposition professionnelle, pollution...) sans exclure les risques liés aux comportements (tabac, alcool, exposition au soleil...) : il s'agit des cancers du poumon avec, en 2000, 27 743 nouveaux cas et 27 164 décès, des hémopathies malignes de l'adulte (leucémies aiguës, lymphomes...) avec 17 468 nouveaux cas et 9 943 décès, des cancers du foie (5 976 nouveaux cas, 7 850 décès) et des mésothéliomes de la plèvre (871 nouveaux cas et 1 157 décès).
L'alcool et le tabac contribuent largement à la surmortalité masculine française par cancers (poumons, gorge ou voies aéro-digestives supérieures, foie). Pour une consommation conjointe d'alcool (plus d'un litre de vin à 10 degrés par jour) et de tabac (plus 10g/j), l'impact des risques attribuables à l'alcool est plus important (62 % contre 24 %) dans la survenue du cancer de l'oesophage. "On espère réduire de 80 à 90 % les nouveaux cas de cancer du poumon, avec l'arrêt du tabagisme", relève Jacques Benichou, biostatisticien (Rouen).
Des virus (hépatites B et C pour le cancer du foie) et bactéries (estomac) sont par ailleurs également impliqués dans la survenue de cancers.
De nouvelles techniques devraient contribuer à mieux explorer les facteurs génétiques de susceptibilité au cancer et à identifier les différents niveaux de risque des sous-groupes d'individus exposés. Les multiples variations génétiques peuvent avoir un effet important si leur fréquence est élevée dans la population, relèvent les experts.
Avec AFP