(yannalan @ vendredi 6 janvier 2006 à 09:37 a écrit : Je ne vois pas où est le "retour en arrière". En 1917, les bolcheviks ne raisonnaient pas comme ça. Mais il y a une bonne partie de l'extrême gauche en France qui a du mal à choisir entre Jules Ferry et les bolcheviks.
Oui les bolcheviks ont eu une attitude remarquable sur cette question.
Ils (Lénine surtout) n'ont pas envisagé de russifier de gré ou de force toutes les populations de l'ancien empire des tsars. Tout au contraire.
Chaque peuple même le plus petit (quelques milliers), même le plus primitif - certains n'avaient pas de langue écrite on leur en fabriqua une-, avaient le droit d'être enseigné, administré dans sa langue habituelle.
C'était une question élémentaire de démocratie.
Comment une cuisinière peut-elle administrer l'état (Lénine) si la langue utilisée par celui-ci lui est étrangère?
La bourgeoisie française dans ce domaine continua sur le chemin tracé par l'ancienne monarchie. Une seule langue, le français obligatoire pour tous.
Rétrospectivement la bourgeoisie (Ferry) mit beaucoup de moyen pour scolariser en français tous les gosses. Une école dans chaque village, une école normale d'instits dans chaque département et ce n'était pas qu'une oppression c'était aussi l'ouverture sur le monde et la possibilité d'une ascension sociale et c'est pour ça que celà marcha finalement si bien.
Personellement je ne sais qu'elle aurait été la position la plus juste à cette époque en France du point de vue socialiste.
En gros la majeure partie des socialistes soutenaient la politique républicaine contre les cléricaux et les nostalgiques de la monarchie.
C'était un vrai problème, séparation de l'église et de l'état, laïcité de l'enseignement, Affaire Dreyfus.
La république représentait un progrès et était menacé par la réaction.
Malheureusement au nom de la lutte nécessaire contre la réaction le Parti socialiste abandonna toute indépendance de classe et devint un parti de gauche. Bourgeois? Oui au moins de ce point de vue.