a écrit :
[center]Pratiques mafieuses chez les oiseaux parasites[/center]
Intimidations et représailles : les oiseaux qui parasitent les couvées d’autres espèces utilisent des méthodes dignes d’Al Capone et consorts pour faire accepter leurs œufs, montrent deux chercheurs américains.
Des oeufs de vacher à tête brune (bruns) dans le nid d'une paruline orangée. Les oiseaux parasitent des espèces dont les oeufs sont plus petits. (PNAS)
Pour que d’autres espèces s’occupent de leurs œufs, les oiseaux qui parasitent les nids organisent des représailles contre les récalcitrants, selon une étude menée dans l’Illinois, aux Etats-Unis, où le vacher à tête brune (Molothrus ater) dépose ses œufs dans les nids d’autres espèces. Ce comportement digne des meilleurs groupes mafieux avait déjà été observé en Espagne, en Andalousie, chez le coucou geai (Clamator glandarius) qui usait de la force et de l’intimidation contre les pies.
James Hoover et Scott Robinson (University of Florida, USA) montrent que le vacher à tête brune déploie les mêmes tactiques lorsque ses œufs sont rejetés. Les chercheurs ont repéré plus de 180 nids de paruline orangée (Protonotaria citrea) que le vacher a l’habitude de parasiter. La paruline rejette rarement les œufs qu’on lui impose et qu’elle doit élever en plus des siens. Pour tester le comportement du parasite, les chercheurs ont enlevé ses œufs dans certains nids de parulines.
Les représailles ne se font pas attendre. 56% des nids de parulines où des œufs de vacher avaient été enlevés ont été saccagés en retour contre seulement 6% pour les autres nids. Lorsque les vachers à tête brune n’avaient pas la possibilité d’accéder aux nids de paruline, aucune couvée n’étaient mise à sac.
Non content d’effrayer ainsi les oiseaux récalcitrants, le parasite utilise une autre technique pour s’assurer la disponibilité des hôtes, expliquent Hoover et Robinson dans les Proceedings of the National Academy of Sciences publiés aujourd’hui. Le vacher à tête brune détruit les couvées des parulines pour les obliger à refaire un nid et à pondre des œufs au moment où ça l’arrange. En moyenne, 20% des nids de parulines sont détruits dans ce but et 85% des nids reconstruits sont parasités.
Finalement, la stratégie mafieuse est payante, constatent les chercheurs. La paruline orangée n’a pas intérêt à se montrer récalcitrante puisqu’en moyenne ces oiseaux élèvent trois petits à eux en plus des rejetons parasites contre un seul s’ils rejettent les œufs du vacher.
Les deux chercheurs projettent d’installer des caméras de surveillance pour mieux traquer les agissements des vachers à tête brune. Ce parasite dépose ses œufs dans les nids d’une centaines d’espèces et il n’est pas certain qu’il obtienne les mêmes résultats qu’avec la docile paruline orangée.
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(06/03/07)
a écrit :
[center]Des femelles chimpanzés coupables d’infanticides[/center]
Même si elles manifestent moins ouvertement leur agressivité que les mâles, les femelles chimpanzés sont capables d’attaquer d’autres femelles pour tuer leurs enfants, ont observé des chercheurs.
Chez les primates, l’infanticide est généralement le fait des mâles, dont l’agressivité, souvent liée à la défense d’un territoire ou d’un groupe, a été largement documentée. Or des chercheurs britanniques rapportent aujourd’hui dans la revue Current Biology que des femelles chimpanzés sont capables de se regrouper pour arracher un petit à sa mère afin de le tuer.
La célèbre primatologue Jane Goodall avait assisté au début des années 70, en Tanzanie, à plusieurs infanticides commis par une femelle, Passion, et sa fille, Pom, qui allaient jusqu’à manger la chair du rejeton. Il y a 30 ans, Jane Goodall se demandait s’il s’agissait d’un comportement fréquent ou d’un cas pathologique.
Dans la forêt de Budongo, en Ouganda, Simon Townsend, Katie Slocombe et leurs collègues de l’Université écossaise de St Andrews ont été les témoins directs d’un infanticide et ont découvert les preuves de deux autres meurtres de bébés chimpanzés. Ce sont des femelles de la communauté Sonso qui ont attaqué des femelles ‘’étrangères’’. Les femelles chimpanzés n’agissent pas sous l’influence des mâles –au contraire, certains ont même tenté de s’interposer. Force est de constater que cette agressivité fait partie du comportement des femelles et se manifeste dans certaines conditions, analysent les chercheurs.
En l’occurrence, la population avait augmenté au sein de la communauté de Sonso avec l’arrivée de 13 femelles et de leurs rejetons depuis six ans. Proportionnellement, il n’y avait plus assez de mâles pour agrandir le territoire, créant une pression démographique et une concurrence accrue entre les femelles, avancent les chercheurs.
Si les infanticides ne sont pas plus fréquents, c’est sans doute que ces attaques requièrent le regroupement de plusieurs femelles pour en attaquer une autre et que, dans certains cas, les mâles s’interposent, suggère de son côté Martin Muller, anthropologue à l’université de Boston (USA), qui commente ces travaux de Current Biology.
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
(15/05/07)
(canardos @ mardi 7 novembre 2006 à 12:28 a écrit :a écrit :
[center]Pondre, une attitude punie chez les insectes[/center]
Agence France-Presse
Paris Le mercredi 01 novembre 2006
Les ouvrières des communautés d'insectes sociaux, tels que les abeilles, ont la capacité de pondre des oeufs mais ne le font pas pour une raison mal connue: elles en sont dissuadées par le reste du groupe, expliquent des chercheurs dans la revue Nature à paraître jeudi.
Le fait est que les ouvrières, que ce soit chez les fourmis, les abeilles ou les guêpes, ont la capacité de procréer puisqu'elle possèdent un système ovarien en état de fonctionner, rappellent les chercheurs, de Belgique et de Grande-Bretagne.
L'étude, qui a porté sur neuf groupes de guêpes de la famille des vespidés et sur l'abeille à miel (Apis mellifera), a montré qu'en fait les ouvrières renonçaient d'elles-mêmes à pondre en sachant intuitivement que leurs oeufs seraient détruits par la reine ou des congénères.
Leur attitude n'est donc pas vraiment volontaire, soulignent les auteurs de l'article : elle répond plutôt à une forme de coercition sociale.
Les chercheurs concluent dans l'article à paraître jeudi que de nos jours, chez les insectes qui vivent en société, ce sont principalement les sanctions sociales qui réduisent le nombre d'ouvrières agissant de façon égoïste.
je comprends pas bien...
les ouvrières ont beau avoir un système ovarien, pour faire des bébés, faut un papa quand même quelque part dans l'histoire...
Une ouvrière peut elle se faire féconder par un faux bourdon ?
Quand on parle des ouvrières chez les insectes sociaux, ne dit on pas communément "les assexués" ?
- jamesbataille
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- Inscription : 22 Mars 2007, 08:49
a écrit :
[center]Un instinct maternel débordant[/center]
Chez les cerfs mulets, la défense des petits franchit la barrière des espèces. Les femelles se précipitent au secours des faons en danger, même s’ils appartiennent à une autre espèce.
Dans le monde animal, les mères s’occupent en priorité de leurs petits ou des petits des femelles de la même espèce. Chez les cerfs mulets (Odocoileus hemionus), la défense des rejetons va beaucoup plus loin, ont observé des chercheurs. Les femelles vont au secours des faons de la même espèce ou d’une autre espèce, le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus).
Les chercheurs de l’Université d’Alberta, au Canada, ont installé des hauts-parleurs à l’extérieur afin de diffuser des cris de détresse émis par les faons lorsqu’ils sont en danger, attaqués par des coyotes par exemple. La biche de Virginie n’accourt que lorsqu’elle reconnaît les cris d’un petit faon de son espèce. Elle s’approche du haut-parleur puis demeure à bonne distance. La biche mulet, elle, se précipite même si les cris sont ceux d’un Odocoileus virginianus et même si son propre faon est avec elle – ce qui prouve qu’elle ne se méprend pas sur la nature des cris. La femelle tourne autour du haut-parleur jusqu’à ce que les cris cessent. Même les biches qui n’ont pas encore eu de petit réagissent aux plaintes des faons.
Ce comportement va à l’encontre de beaucoup d’études et d’observation montrant que les relations entre animaux sont guidées par la perception des liens de parentés et de la proximité génétique. L’instinct maternel semble très développé chez les cerfs mulets. Il peut également s’agir d’une stratégie destinée à garantir la survie de sa propre progéniture, expliquent les chercheurs. En réagissant à chaque cri de détresse par une attitude agressive, la mère protège aussi son faon. De fait, les faons de Virgine tombent davantage sous les coups des prédateurs pendant leurs premières années de vie que leurs ‘’cousins’’ cerfs mulets.
Ces travaux ont été publiés dans la revue Animal Behaviour du mois de mai.
C.D.
Sciences et Avenir.com
(04/06/07)
a écrit :
Le jeudi 29 nov 2007
[center]Accouplement: chez les antilopes, les femelles chassent les mâles[/center]
Agence France-Presse
Washington
Chez les antilopes topi, ce sont les femelles qui chassent agressivement les mâles pour s'accoupler, un rôle de domination sexuelle inversée par rapport à nombre d'espèces de mammifères, selon une étude européenne publiée jeudi aux États-Unis.
«Quand les biologistes parlent de "la guerre des sexes", ils font le plus souvent référence à la bataille permanente entre les mâles toujours prêts à s'accoupler et les femelles réticentes en quête du partenaire idéal», explique Jakob Bro-Jorgensen, un biologiste finlandais qui travaille à la Zoological Society de Londres (GB).
Selon le principal auteur de cette recherche parue dans la revue Current Biology, ce renversement des rôles sexuels pourrait s'expliquer chez certaines espèces par le fait que les femelles accroissent ainsi leurs chances, de s'accoupler avec les mâles les plus désirables, et de concevoir.
Toutefois, le comportement volage de ces antilopes femelles pourrait ne pas être aussi rare qu'on ne le pense dans le règne animal.
En outre, chez ces mammifères aux moeurs sexuelles dissolues, il est bien possible que les femelles aient un nombre de partenaires plus élevé que les mâles, supputent les chercheurs.
Les antilopes topi offrent une occasion idéale d'étudier la dynamique des rôles sexuels chez une espèce de mammifères aux moeurs sexuelles dissolues, souligne le biologiste finlandais.
En effet, les femelles topi ne sont sexuellement actives qu'un jour environ durant un cycle de six semaines qui correspond à la très courte période de fécondation.
Durant ces 24 heures de désir sexuel, elles s'accouplent à plusieurs reprises avec environ quatre mâles en moyenne, explique le chercheur.
Ces femelles antilopes ont une préférence pour les mâles les plus forts parvenus à contrôler les territoires se trouvant au centre des «arènes d'accouplage», précise-t-il. Mais elles copulent aussi avec les mâles de moindre stature sociale créant une compétition intense.
Et les plus agressives se battent physiquement entre elles pour séduire les quelques mâles les plus désirables du groupe. Certaines s'en prennent même à un mâle convoité qui copule avec une autre femelle.
Quant aux mâles les plus populaires, ils s'offrent le luxe de sélectionner leurs partenaires sexuels, lançant même des contre-attaques contre celles avec qui ils se sont déjà accouplés et qui reviennent à la charge.
Ce rôle de sélection est le plus souvent celui joué par les femelles chez les mammifères.
a écrit :
[center]La beauté ne fait pas tout[/center]
La femelle passereau ne se laisse pas séduire si facilement. La beauté du plumage des mâles ne lui suffit pas, ces derniers doivent aussi prouver qu’ils seront s’occuper de la nichée, en fonction de critères variant selon le contexte écologique.
Mâle burant,Calamospiza melanocorys. Alexis Chaine
Au moment de la ponte, la femelle passereau choisit un mâle qui va passer avec elle toute la durée de la couvaison et les quatre semaines qui vont suivre l’éclosion des œufs. Contrairement à ce que pensaient les ornithologues, madame passereau n’est pas si futile que ça. Pour arrêter son choix, elle ne s’arrête pas uniquement aux caractéristiques esthétiques particulièrement prononcées des mâles (couleur des plumes, taille, chant…) mais aussi aux attributs de l’oiseau qui vont favoriser la survivance du nid en fonction des impératifs environnementaux du moment.
Ainsi, en période de pénurie de sauterelles (mets de choix pour les passereaux) elle élira un mâle muni d’un gros bec capable d’attraper plus facilement les insectes. Autre exemple, si le nid est proche du sol son choix se portera cette fois sur des oiseaux possédant de grandes taches blanches plus à même d’effrayer les souris qui dévastent souvent les nids. La grande variabilité des conditions environnementales fait qu’à chaque nichée les critères de sélection de la femelle passereau vont être différents.
Cette variation des préférences influe sur le mécanisme d’évolution de l’espèce : ce sont en effet les mâles possédant une multiplicité de caractères potentiellement utiles qui ont les plus de chance de se retrouver en couple ; Il y a donc peu de chances qu’à court terme les passereaux évoluent en sélectionnant un caractère particulier. Au contraire, la sélection sexuelle favorise plutôt une grande diversité
J.I.
Sciences et Avenir.com
25/01/2008
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