Canicule et rejets des centrales nucléaires

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par mael.monnier » 02 Août 2004, 23:30

Comment expliquez-vous alors que l'on puisse distinguer la radioactivité du césium de celle d'autres radioéléments artificiels ?

Exemple :
a écrit :Dans la Seine en aval du CNPE de Nogent-sur-Seine, des radioéléments artificiels sont occasionnellement détectés dans les sédiments (60Co et 110mAg) et dans les mousses aquatiques (58 et 60Co et 131I) à des concentrations respectivement inférieures ou égales à 3 et 12 Bq/kg sec. Ce faible marquage des compartiments étudiés par des radioéléments caractéristiques des effluents liquides de la centrale nucléaire souligne l influence de cette dernière sur le milieu aquatique, tout au moins jusqu à la Varenne-sur-Seine (environ 40 km en aval).
(page 91 de la synthèse de l'ACRO sur la QUALITE RADIOLOGIQUE DES EAUX MARINES ET CONTINENTALES DU LITTORAL NORMAND que j'ai déjà citée)
mael.monnier
 
Message(s) : 0
Inscription : 12 Nov 2003, 16:16

Message par mael.monnier » 05 Août 2004, 02:42

(rojo @ mercredi 4 août 2004 à 22:48 a écrit : ben là ils extraient le cesium et ils en mesurent la radioactivité. Mais on ne peut pas faire l'inverse.

Y a pas besoin d'extraire le césium ! Au départ, on établit une image sonore du rayonnement radioactif du césium 137 à partir de césium 137 créé en laboratoire. Ensuite grâce à cette image sonore, on peut distinguer les différents radio-éléments les uns des autres. C'est comme pour les gaz, chacun a un spectre distinct des autres lorsqu'on les soumet à une même source de lumière.

De même, l'énergie dégagée n'est pas la même pour tous les radio-éléments. On peut ainsi noter que l'énergie dégagée par le césium 137 est de 0,66 MeV (Mega electron Volt) tandis que pour l'iode 125 cette énergie n'est que de 0,03 MeV (voir Cours de Cancérologie de l'Université de Lyon 1 - La Radiothérapie puis tableau 12-II). Le corps humain émet une radioactivité due au carbone 14 et au potassium 40 (voir laradioactivite.com). Le carbone 14 émet des radiations de 0,15 MeV (voir http://mendeleiev.cyberscol.qc.ca/chimiste...06/VWatier.html). Le potassium 40, qui est à l'origine de 4 000 à 5 000 Bq de radioactivité pour un être humain de 80 Kg (voir laradioactivite.com), émet des radiations de 1,46 MeV (voir Centre d’Etudes Nucléaires de Bordeaux-Gradignan).

a écrit :
Entre parenthèse les mesures données par cette source sont ridicules, cette vase est moins radioactive qu'un être humain. Un être humain emet naturellement 6000 Bq. De la vase à 12 Bq/Kg ça nous fait 840 Bq pour 70 Kg de vase. Tu t'exposera moins aux radiations en prennant un bain avec cette vase que si tu passe la nuit avec quelqu'un dans ton lit.

Oui mais la radioactivité des éléments de l'eau qui sort de la centrale doit être vachement élevée pour faire doubler la radioactivité de l'eau de la Seine entre l'amont et l'aval, non ? Ce serait intéressant d'avoir des chiffres à ce sujet mais je n'ai rien trouvé.
mael.monnier
 
Message(s) : 0
Inscription : 12 Nov 2003, 16:16

Message par Nadia » 05 Août 2004, 08:56

(rojo @ jeudi 5 août 2004 à 06:16 a écrit : Exactement comme si tu disais qu'un aliment fait grossir parce qu'unbe balance de précision montre que tu as pris 7 mg de poids en plus après l'avoir ingéré.

Zut alors, tu veux nous dire que boire un litre d'eau fait plus grossir qu'un litre huile ? :ahhhh:
Nadia
 
Message(s) : 0
Inscription : 19 Nov 2003, 17:08

Message par mael.monnier » 05 Août 2004, 19:28

(rojo @ jeudi 5 août 2004 à 06:16 a écrit : Tu es bouché ou quoi ? Quelle que soit la méthode utilisée on ne peut pas mesurer la quantité de cesium à partir d'une mesure en Bq. Alors qu'on peut mesurer en Bq la radioactivité d'un tas de cesium. , c'est tout.

Non je ne suis pas bouché !

En parlant de bouchons, justement, la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), via son Centre d’Etudes Nucléaires de Bordeaux-Gradignan, a mis en oeuvre une méthode de confirmation du millésime des vins par la mesure de la radioactivité du césium 137. Pour cela ils emploient un "spectromètre-germanium à bas bruit de fond, muni d’un cryostat constitué de matériaux non radioactifs". Ils réduisent tout d'abord le vin en cendres en le faisant chauffer, puis ils placent ces cendres sur le capot du détecteur, et ils les laissent deux journées ainsi pour que le comptage des radioéléments puisse se faire. Ils détectent deux pics de radioactivité : un à 661 keV (correspondant à l'énergie dégagée par le césium 137) et un autre à 1460 keV (correspondant à l'énergie dégagée par le potassium 40). Ainsi ils peuvent déterminer la radioactivité due au césium 137 dans le vin. Voir http://www.finances.gouv.fr/DGCCRF/01_pres.../2002/cs137.htm.

Si ça marche pour du vin, ça peut aussi marcher pour l'eau...
mael.monnier
 
Message(s) : 0
Inscription : 12 Nov 2003, 16:16

Message par mael.monnier » 05 Août 2004, 20:07

(rojo @ jeudi 5 août 2004 à 20:43 a écrit : Oui, mais là on mesure des electron-volts et pas des becquerels :pendu:

Et comment obtiennent-ils cela alors ?

user posted image

Tu crois qu'ils vont s'amuser à prendre les atomes de césium 137 qui sont dans le vin un par un ?

Et récemment, ils ont mis au point une méthode pour le faire SANS ouvrir les bouteilles (voir http://www.udppc.asso.fr/bup/862/08620381.pdf)...
mael.monnier
 
Message(s) : 0
Inscription : 12 Nov 2003, 16:16

Message par mael.monnier » 05 Août 2004, 22:41

C'est pourtant pas si compliqué que cela. Sachant que l'énergie dégagée par du césium 137 est du 661 keV, il suffit ensuite de se reporter à l'intensité de la radioactivité pour en déduire le nombre de désintégrations par seconde (exprimé en becquerel) d'atomes de césium 137.

Illustration montrant le spectre en énergie d'un vin (http://www.udppc.asso.fr/bup/862/08620381.pdf) :


Image
mael.monnier
 
Message(s) : 0
Inscription : 12 Nov 2003, 16:16

PrécédentSuivant

Retour vers Sciences

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité