La digression sur l'acte manqué de iko (du moins supposé acte manqué) peut peut-être trouver sa place dans le fil "Définitions de psy", pourquoi pas ? ou dans fil "Conscient et inconscient" ? Pas facile de savoir où se caser.
En attendant… Donc, iko écrit :
a écrit :iko @ jeudi 27 janvier 2005 à 19:28
Mais on peut faire confiance aux professionnels qui disent en avoir besoin pour suivre les patients au long court, même si on a rencontré des salopards.
Nadia, pour s'amuser, se demande : «
Le "long court", c'est un acte manqué?», mais peut-être «
que c'est probablement une vulgaire petite faute d'orthographe.»
Y'a du choix, entre «marins au long cours» (Nadia), cour de Cassation, court de tennis, l'impasse Cours du procureur du Roi, et "c'est un peu court, jeune homme !"… Et c'est vrai : on ne sait pas si c'est un noble lapsus ou une petite faute d'orthographe…
Faisons comme si…Mais, OK, on va faire comme si c'était un lapsus…
Illico, Caupo y va :
a écrit :Ecrit par : Caupo le vendredi 28 janvier 2005 à 10:59
c'est un lapsus qui montre le désir d'iko de faire des suivis courts, tout simplement.
Voila le "mystère" des lapsus; des désirs qui se manifestent et par le langage et par l'écriture et/ou par les gestes à l'insu du plein gré de celui qui le fait, inconscient donc .
Oui, Caupo aime bien s'amuser avec ça. Chacun sa marotte. Mais comme c'est présenté, il me semble que ça peut donner une fausse perspective pour Shadoko.
Car, ça ne montre rien du tout.
On a déjà parlé de la tendance à psychologiser, voici quelques jours, ce qui avait entraîné un quiproquo, d'ailleurs…
Caupo écrivait :
«
on arrive mieux à comprendre les motivations des individus avec la techinque pasychanalytique qu'avec n'importe quel autre outil. Ca devient même fastidieux à la fin, ce n'est pas que les gens sont transparents; mais pour tous ce qui savent plus ou moins lire, les gestes et paroles des gens "parlent"»Je persiste : c'est moins simple que ça…
Eh là, même si on
suppose que c'est un lapsus :
C'est un lapsus écrit. On ne connaît rien du contexte dans lequel il se produit. On ne sait rien des éléments de la vie émotionnelle d'iko qui existent au moment où il rédige son message.
C'est-à-dire qu'on ne sait aucunement si ce lapsus est lié à une intention cachée qui aurait le sens que Caupo lui prête. Peut-être le sens est-il lié à des éléments de vie d'iko qui n'ont aucun rapport avec le suivi des patients.
Caupo, voici quelques jours nous disait que la technique psychanalytique permettait de comprendre le discours "latent" des gens, le non-dit qui se disait malgré tout, que ça en était «
même fastidieux à la fin».
Et là, Caupo écrit que le lapsus (supposé) s'explique «
tout simplement», et que la déduction est «
évidente». Je comprends que ça devienne «
même fastidieux» si on croit débusquer aussi facilement les motivations inconscientes.
Ça ressemble trop à n'importe quel bouquin de kiosque de gare (ou article d'une revue féminine) proposant la signification des rêves – d'où tire-t-on une interprétation ? mystère… Alors, qu'une autre serait toute aussi crédible (toute ? avec ou sans "e" ? Bertrand, svp !)
C'est ça que j'appelle psychologiser : glisser d'un constat qu'on juge, en apparence, «évident» à une supposition évidente sur l'autre, puis dans la foulée à une généralisation affirmée tout aussi évidente.
Caupo écrit :
«
Iko, surement tarabiscoté par les critiques incesantes de la longueur des analyses freudiens, a surement revelé le désir qui ont tous les psychanalystes de faire des analyses courts.»
Iko est «sûrement tarabiscoté», «il a surement revelé». Il n'y a rien, mais rien qui puisse permettre de l'affirmer avec telle certitude !… On est dans
l'imaginaire complet. Continuons, Caupo poursuit :
«
le désir qui ont tous les psychanalystes de faire des analyses courts.»
Comment Caupo connaît-il ce désir ? Et qui est prêté à «tous» les psychanalystes ? Les voies de Caupo restent impénétrables.
Cher Caupo, on avait déjà discuté de ça, n'est ce pas ?
A mon humble avis de néophyte, cette façon de faire peut introduire un soupçon légitime sur l'idée que le lapsus serait la manifestation d'une tendance perturbatrice. Et c'est avec une telle façon de faire (prendre son imagination pour un fait validé) qu'on va arriver au délire de Mélanie Klein que j'avais cité.
Je trouve ainsi que Shadoko, a raison de poser, en toute naïveté (s'adressant à Caupo) :
«
je ne vois pas du tout pourquoi tu as sorti cette interprétation et pas une autre.».
Une tendance perturbatriceLa seule chose qu'on puisse dire, pour Shadoko (en supposant, là, qu'on soit devant un lapsus) :
Pour qu'un lapsus se manifeste, il faut que certaines conditions s'y prêtent (et on va revenir au lapsus usuel, celui du langage parlé) :
Similitude des sons, ou chevauchements de sons possibles; ou que le sens des mots les apparente à un groupe, soit que les sens soient approchés (synonymes) ou que les sens soient opposés (antonymes); Il peut même aussi y avoir des facteurs physiques (fatigue, etc.) qui relâchent en somme la vigilance.
Mais tous ces facteurs ne font qu'expliquer la réunion de conditions favorables pour l'apparition d'un lapsus. Ils ne peuvent pas expliquer pourquoi, à l'improviste, l'intention de dire une chose est perturbée par une autre intention qui se fait jour – et cette autre intention a un sens.
Un bug dans un programme informatique se manifeste aussi lorsque certaines conditions se réunissent (une suite particulière de commandes, la gestion d'une information particulière, etc.), mais il n'apparaît pas au hasard (même si, lorsqu'il apparaît, il n'est pas toujours facile de comprendre la source de l'affaire !…).
Cher Caupo, je comprends bien ton envie de faire comprendre ce qui se passe… Mais le mieux peut être l'ennemi du bien.