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Le vendredi 15 fév 2008
[center]Le sens du nombre présent chez les bébés dès 3 mois[/center]
Agence France-Presse
Paris
Le sens du nombre, qui permet à l'homme de saisir en une fraction de seconde combien d'objets contient un ensemble, est présent chez le nourrisson dès trois mois, a prouvé par imagerie médicale une équipe de chercheurs du laboratoire Neurospin à Orsay, près de Paris.
Les zones d'activation du cerveau ne sont pas les mêmes en cas de changement d'objet présenté et en cas de changement du nombre d'objets, ont constaté les scientifiques de cette unité de recherche commune au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et à l'Inserm (recherche médicale), qui ont diffusé vendredi un communiqué conjoint.
«Pendant très longtemps on a cru que le cerveau du bébé à la naissance n'était pas du tout spécialisé et que tout était fait par apprentissage à partir de la naissance», a déclaré à l'AFP Véronique Izard, qui a fait sa thèse à Neurospin sur ce sujet et poursuit aujourd'hui ses recherches à Harvard (États-Unis).
«On est en train de montrer que dès la naissance il y a des régions qui sont très spécialisées», a-t-elle ajouté.
Des études chez des singes, chez des hommes adultes et des enfants de quatre ans ont montré qu'il existe dans le cerveau des neurones spécialisés, qui «préfèrent» certains nombres.
«Un neurone va par exemple réagir beaucoup plus si on lui montre deux objets que si on lui en montre un ou trois», explique Mme Izard.
«Chez le bébé on n'a pas été jusqu'à ce niveau de finesse, mais toutes les études de comportement suggèrent la présence des mêmes propriétés», précise-t-elle.
Ces travaux permettent de mieux comprendre le fonctionnement et le développement du cerveau.
Une étude de chercheurs de Harvard a notamment montré qu'«au niveau de l'apprentissage des mathématiques vers 5-6 ans et même vers 10-12 ans, la finesse de ce sens des nombres était tout à fait corrélée avec la réussite des enfants en maths à l'école», selon Véronique Izard.
Des chercheurs américains ont aussi utilisé ces connaissances pour développer un logiciel afin d'aider les enfants discalculiques, qui ont beaucoup de mal à comprendre la notion de quantité, a-t-elle encore indiqué.