Un petit métisse ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par lenzo » 15 Jan 2005, 23:55

Thank's, I understand now :smile:
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Message par canardos » 23 Fév 2006, 08:08

a écrit :

mercredi 22 février 2006,

[center]L'homme moderne a colonisé l'Europe plus tôt qu'on ne le pensait [/center]


LONDRES (AP) - L'homme de Neandertal a disparu en Europe du fait de la colonistation du continent par l'homme moderne plusieurs milliers d'années plus tôt qu'on ne le pensait jusqu'ici, souligne une nouvelle étude publiée mercredi dans la revue "Nature".

Utilisant de nouvelles avancées en matière de datation au carbone 14, l'étude suggère que l'homme moderne s'est installé en Europe plus rapidement qu'on ne le pensait et que sa période coexistence avec les néandertaliens a été beaucoup plus courte que prévu.

Paul Mellars, professeur de préhistoire à l'université de Cambridge et auteur de l'étude, souligne que l'homme de Neandertal, un représentant du genre Homo qui a vécu en Europe et dans l'ouest de l'Asie (-230.000 ans à -29.000 ans), n'a pas résisté à la concurrence de l'homme moderne pour la nourriture et l'habitat.

"Les deux étaient en concurrence pour les mêmes territoires, les mêmes animaux et sources d'énergie et occupaient les mêmes espaces de grottes. Dans ce genre de concurrence, les néandertaliens étaient toujours les perdants."

Les hommes modernes, anatomiquement semblables aux humains actuels, étaient mieux équipés pour affronter une baisse de la température de six degrés il y a 40.000 ans. "Parce qu'ils avaient de meilleurs vêtements, une meilleure technologie et une meilleure maîtrise du feu, ils pouvaient y faire face", souligne M. Mellars.

Le chercheur a utilisé les résultats de deux récentes études sur la datation au carbone 14. Il ressort de ses travaux que l'homme moderne et l'homme de Neandertal auraient coexisté en Europe seulement 6.000 ans au lieu de 10.000 ans comme on le pensait auparavant.

L'étude estime également que les premiers hommes modernes sont arrivés dans les Balkans il y a 46.000 ans, soit 3.000 ans plus tôt qu'on ne le pensait. Et ils auraient migré vers l'ouest jusqu'à la côte Atlantique en l'espace de 2.500 ans ou 3.000 ans, soit 1.000 ans plus vite que ce que les chercheurs avaient estimé.

Chris Stringer, un spécialiste des origines de l'homme au Muséum d'histoire naturelle de Londres, estime que l'étude, à laquelle il n'a pas participé, est une avancée importante.

"Cette étude indique que la période d'interaction potentielle (entre l'homme moderne et l'homme de Neandertal) a été brève. Elle privilégie également l'idée que l'impact des nouveaux venus a bien été un facteur important du déclin des néandertaliens, ce qui a été contesté récemment", explique-t-il.

canardos
 
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Message par canardos » 23 Fév 2006, 18:48

pour ceux que ça interesse, voila l'article original de Paul Mellars:

Mellars_radiocarbon__modern_humans__Neanderthals.pdf
canardos
 
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Message par Sterd » 08 Mai 2010, 08:50

a écrit :Néandertal est en nous

On croyait avoir éliminé la possibilité d'un croisement de l'homme moderne avec son proche parent, l'homme de Néandertal. Et si l'on s'était trompé ?

Jean-Jacques Perrier

D'après les premières analyses de son génome, l'homme de Néandertal (Homo neanderthalensis) n'a pas contribué au patrimoine génétique de l'homme moderne (Homo sapiens). Il semble que cette conclusion doive être révisée, et c'est un peu une révolution dans le monde de la paléontologie humaine, bien que cela conforte d'anciennes hypothèses. Une équipe internationale coordonnée par Svante Pääbo, de l'Institut Max Planck de Leipzig, et Richard Green, de l'Université de Californie à Santa Cruz, suggère en effet que les premiers hommes modernes se sont croisés avec des Néandertaliens au Moyen-Orient, lors de leur migration depuis l'Afrique.

S. Pääbo et ses collègues ont comparé des séquences représentant 60 pour cent du génome de trois Néandertaliens (4 milliards de paires de bases), le génome du chimpanzé, et les génomes d'hommes européens, de Papouasie-Nouvelle Guinée, de Chine, du Japon, du Sud de l'Afrique et d'Afrique de l'Ouest.

Deux types de résultats de cette comparaison plaident en faveur d'un croisement entre des Néandertaliens et certains de nos ancêtres. Tout d'abord, si l'on considère de courtes portions d'un chromosome de différents individus, un Chinois et un Africain par exemple, un test statistique permet de déterminer si le même chromosome d'un Néandertalien ressemble plus à l'un ou à l'autre. Si les Néandertaliens sont restés un groupe indépendant, on ne devrait pas trouver plus de ressemblances entre leurs séquences et celles du génome d'un Chinois qu'entre leurs séquences et celles du génome d'un Africain. Or les sites chromosomiques étudiés correspondent plus fréquemment à ceux des Européens et des Asiatiques, et moins souvent à ceux des Africains. La différence de correspondance entre des portions du génome néandertalien et celles du génome chinois, d'une part, et entre le génome néandertalien et le génome d'Afrique de l'Ouest, d'autre part, est par exemple d'environ six pour cent.

Deuxième argument : en comparant des portions chromosomiques entre Africains et non-Africains, les chercheurs ont repéré que certaines de ces régions étaient plus variables chez les non-Africains. Ils suggèrent l'existence d'un flux génique entre Néandertaliens et non-Africains qui aurait augmenté la variabilité. Leur hypothèse est confirmée par le fait que, sur 12 régions du génome plus variables chez les non-Africains, 10 sont présentes dans le génome néandertalien.

Pour les chercheurs, l'explication la plus évidente de ces résultats est qu'une partie du génome néandertalien a été transmise au génome d'Homo sapiens hors d'Afrique, donc après que l'homme moderne est sorti du continent. En moyenne, moins de quatre pour cent du génome des Européens et Asiatiques actuels proviendraient de Néandertaliens, ce qui suggère que les croisements ont été limités. Par ailleurs, comme la ressemblance avec le génome néandertalien se retrouve pour des hommes eurasiatiques, l'hybridation des génomes a dû se produire avant que l'homme moderne se disperse en Europe et en Asie, donc probablement au Moyen-Orient.

« Cela n'est finalement pas très surprenant, remarque Silvana Condemi, paléoanthopologue à l'Université de la Méditerranée, à Marseille, car lorsqu'a eu lieu l'expansion des Néandertaliens vers le Moyen-Orient à partir d'Europe, leur berceau, ceux-ci ont rencontré des groupes d'Homo sapiens qui vivaient dans cette région, dont les plus connus sont les fossiles de Qafzeh et Skhul, en Israël. » Pourquoi n'est-ce pas plutot H. sapiens sortant d'Afrique qui a rencontré Néandertal établi au Moyen-Orient ? Parce que, d'après les fossiles, les Néandertaliens étaient préalablement établis en Europe et sont arrivés après l'homme moderne au Moyen-Orient.

Les chercheurs ont également trouvé la trace de variations, chez l'homme moderne comparé à l'homme de Néandertal, de la composition en acides aminés de 83 protéines — ce qui peut influer sur leur fonction — et d'une « sélection positive » de gènes, c'est-à-dire de leur fixation dans la lignée moderne. Ces gènes se sont différenciés chez l'homme moderne depuis sa divergence avec l'homme de Néandertal, entre 435 000 ans et 272 000 ans. Plusieurs gènes sont connus pour être associés au développement cognitif, au métabolisme énergétique, à la structure du crâne et de la cage thoracique, à l'apparence de la peau et à la cicatrisation. Ils existent chez les Néandertaliens mais sous une forme différente, ce qui pourrait (peut être) expliquer les différences morphologiques entre ces deux populations. La version complète du génome néandertalien devrait fournir un catalogue exhaustif de nos différences et éclairera peut-être ce qui a contribué à l'expansion de l'homme moderne et à la disparition concomitante de l'homme de Néandertal il y a 30 000 ans.
Sterd
 
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Message par jeug » 08 Mai 2010, 21:40

Le (plutôt un) problème sur cette question d'hybridation, c'est que ça n'est probablement pas binaire. L'homme moderne est celui de Néandertal qui se sont rencontrés il y a plus de 100 000 au Moyen-Orient puis il y a 40 000 ans en Europe de l'Ouest, n'étaient certainement plus les mêmes, ni l'un ni l'autre.
Ils pouvaient donc être interféconds car plus proches l'un de l'autre génétiquement au début de leur rencontre (au Moyen-Orient) et ne plus l'être à la fin (eu bout de l'Europe).
jeug
 
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Message par Zelda » 29 Juil 2010, 10:47

N'empêche.

Avec un collègue, on s'étonnait que ce scoop façon bombe atomique, qui révolutionne tous nos schémas de pensée (rappelons que jusque-là, les scientifiques avaient prétendument tranché que les deux espèces ne se reproduisaient pas ensemble), ce scoop disais-je, passe dans l'indifférence la plus totale des gens et des media.

Ca vous étonne pas ?

Même sur le falo, tout le monde semble s'en foutre.

Tout le monde se fout aussi de mon intime conviction, moi la première, mais je dois dire que ça ne m'étonne pas, comme si ça me paraissait évident, que la "disparition" des Neanderthal était une intégration et pas une élimination.
Zelda
 
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Message par jeug » 29 Juil 2010, 16:26

Intégration génétique ou sociale ?
Si l'on parle d'intégration génétique (hybridation) :
Y a pas UN Néandertal. L'espèce ainsi dénommé a vécu 200 000 ans (si l'on exclut les pré-néanderthaliens) ce qui lui a permis d'évoluer.
La question de l'intégration n'est donc pas réduite à "Y a-t-il eu ou non intégration ?".
Il a pu y avoir intégration à des périodes reculées (ou les espèces étaient encore suffisamment proches) ce qui permet un minimum de capital génétique commun (par rapport à l'homme resté en Afrique) et pour autant impossibilité à des périodes plus récentes (à la fin : - 40 000 ans).
jeug
 
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Message par Zelda » 30 Juil 2010, 11:18

Ici un article de vulgarisation que je trouve assez bien fait sur Libération.

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2...ec-sapiens.html

et dans les commentaires, cette intervention d'une certaine Céline Bon, qui semble toucher sa bille sur le sujet.

a écrit :Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant. Cependant, bien que ces résultats me fassent aussi beaucoup rêver, je les prendrais avec quelques pincettes.
En effet, l'équipe de Pääbo a déjà publié des résultats très surprenants de ce genre, qui ont été invalidés ensuite.
Je rappelle brièvement cette histoire : un échantillon de Néandertal a été coupé en deux et partagé entre deux équipes, une américaine et une allemande, celle de Pääbo.
Chacune des deux équipes séquence de l'ADN néandertalien indépendamment selon des méthodes différentes, et ils publient leurs résultats la même semaine, dans deux journaux différents.
Pour l''équipe américaine : Sequencing and analysis of Neanderthal genomic DNA. Noonan JP, et al. Science. 2006 Nov 17.
Pour l'équipe de Pääbo : Analysis of one million base pairs of Neanderthal DNA. Green RE, et al. Nature. 2006 Nov 16.

Or, ils tombent sur des résultats radicalement différents. En particulier, les américains démontrent qu'il n'y a pas eu de croisements Néandertal/Sapiens, alors qu'avec le même échantillon, Pääbo démontre qu'il y en a eu et tellement qu'on peut se demander si elles sont vraiment différentes.

Une troisième équipe de bioinformaticiens revient sur les données brutes et montre ... que les résultats de Pääbo étaient profondément pollués par de l'ADN moderne de Sapiens. Voilà la publication en question.
Inconsistencies in Neanderthal genomic DNA sequences.Wall JD, Kim SK. PLoS Genet. 2007 Oct 3.
Ces chercheurs ont compté jusqu'à 80% de contamination, et Pääbo admettra plus tard que la contamination est effectivement très importante, et que ses conclusions sont donc fausses.

Or, les petites manips de bioinformatique qu'avaient effectuées Wall et Kim, l'équipe de Pääbo ne semblent pas les avoir faites dans l'article qu'ils viennent de publier.

Y-a-t-il contamination ou pas ? C'est quelque chose de très difficile à se débarrasser dans ce genre d'analyse, mais qui peuvent fausser très vite et gravement les résultats.
Je ne dis pas que cet article est faux, mais je reste dubitative. Et d'autant plus qu'ils vont à l'encontre de toutes les données obtenues sur cette espèce précédemment.

Afin de conclure, il faudrait refaire faire ces travaux par une autre équipe afin de vérifier s'ils obtiennent des résultats similaires. Malheureusement, vu le prix qu'a coûté ce séquençage (6,2 millions de dollars ...), on a très peu de chance de voir d'autres équipes se pencher sur ce cas.
Zelda
 
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Message par luc marchauciel » 17 Déc 2010, 15:32

Sur un thème proche, allant aussi dans le sens de l'effacement des frontières entre Cro Magnon et Néanderthal, voir cette note de synthèse publiée par Sylvestre Huet sur son blog (excellent blog !). Un article au titre qui nous fera peut être un peu de peine quand même : "Préhistoire : Cro-Magnon n'a jamais fait la révolution" :

a écrit :
Le débat sur l'évolution de l'homme rebondit avec des découvertes troublantes... et des scientifiques à l'esprit critique. Parmi les découvertes, un crâne d'allure très ancienne découvert en Mongolie (photo à gauche). Sa datation récente, au plus 30 000 ans, montre qu'il traverse les frontières mises depuis longtemps entre l'homme moderne - Cro Magnon ou vous même - et nos ancêtres.

Autres découvertes : ces traces d'activités culturelles, ou de technologies très anciennes - des dizaines de milliers d'années, et pourtant d'allure "moderne" qui relativisent la réputation de "révolutionnaire" de Cro-Magnon.




Suite sur :

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2010/12/cro.html

luc marchauciel
 
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