Définitions de psy-chanalyse psy-chiatrie...

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Cyrano » 24 Jan 2005, 19:52

Bin non, rojo: une définition n'est pas la même chose qu'un jugement de valeur.
Et on demande pas de nous dire ce qu'on doit penser.

Je voudrais revenir sur cette définition de la profession de psychologue et de psychiatre. Et ajouter des remarques qui nous ramènent à notre sujet.

Psychologue

Le titre de psychologue est protégé. Mettre une plaque "Psychologue" signifie qu'on a effectué certaines études particulières et obtenu des diplômes adéquats, et que l'Etat a validé notre droit à exercer (mais le psychologue n'est pas un médecin) :
La licence de Psychologie est créée en 1947. Depuis 1985, le titre de Psychologue est obtenu après 5 années d’études universitaires. On obtient d'abord, en 2 ans, un DEUG (). Ensuite, on doit obtenir un DESS (Diplôme d’Enseignement Supérieur Spécialisé) ou un DEA (Diplôme d’Etude Approfondie), plus un stage en milieu professionnel.
Les jeunes psychologues peuvent ensuite effectuer une psychothérapie ou une psychanalyse, mais ceci est laissé à leur appréciation, à leur envie (et, important, ce n'est pas un élément de leurs études).
Les études de psychologie intègrent des études sur la compréhension des comportements humains (par exemple : l'endormissement des enfants), sur les techniques d'entretien, sur l'utilisation de tests (évaluation des capacités intellectuelles ou des aspects de la personnalité).
On se retrouve psychologue clinicien, psychologue du travail, psychologue scolaire, etc.

Psychiatre

Le psychiatre est diplômé de la Faculté de Médecine : c'est un médecin spécialiste (comme par exemple un cardiologue). Le titre de psychiatre est donc protégé : l'Etat a validé le droit à exercer (le psychiatre est membre de l'Ordre des médecins) – on est dans le genre Bac +10…
Le psychiatre est spécialisé dans le traitement des désordres psychiques, des troubles mentaux graves nécessitant, la plupart du temps, la prescription de médicaments – le psychiatre est le seul "psychologue" habilité à délivrer des médicaments sur ordonnance (et le seul à délivrer des arrêts maladies, congés longue durée ?)
Pour traiter la personne, le psychiatre utilise des médicaments (des "psychotropes"), mais aussi des techniques d'entretien (le terme est vague), et les techniques de la psychanalyse ou de la psychotérapie (s'il a été formé à ces disciplines).

Pour psychanalyste et psychothépeute, on verra... après le repas, le café, etc...

Ça ne suffit pas...

Comme je l'ai mentionné, la psychothérapie ne fait pas partie des études de psychologie...
Sur le site psychologue.fr, la question est posée :
« Faut-il faire une psychothérapie soi-même ? » La réponse demande à être lue, et réfléchie :
« Si l’on veut être psychologue clinicien, avoir fait un travail sur soi, ne peut en effet qu’être un plus, mais ce n’est nullement une obligation. En tous les cas veillez bien à effectuer ce travail avec un psychologue ou un psychiatre, qu’il soit par ailleurs psychanalyste ou psychothérapeute. »
Je note :
1. Connaître la pratique des tests, savoir par cœur la géographie du cerveau n'est pas considéré comme suffisant : "l'âme" ne se réduit pas ainsi. Il faut ajouter… l'étude des processus inconscients à l'œuvre.
2. Evidemment, sur le site psychologue.fr, on ne conseille pas d'aller voir un gourou auto-proclamé psy, on conseille d'aller voir un psychiatre ou un autre psychologue, mais… Il faut que ces praticiens soient « par ailleurs psychanalyste ou psychothérapeute. »
Eh oui, mes amis, suivez mon regard… La connaissance des processus intimes de la cervelle n'est pas suffisante… Et les psychiatres, ou psychologues ne croient pas se parjurer en allant voir… un psychanalyste ou un psychothérapeute.

J'ai connu une jeune femme, fraîche jeune psychologue, qui se coltinaît avec un Mémoire de psychologie clinique (je crois que c'était le terme). Ellle était complètement désolée que ses études n'aient pas inclus des notions plus subtiles sur le pourquoi du comportement humain, sur ce qui pousse compulsivement une personne à répéter certains comportements, et elle se sentait un peu démuni (la Psychanalyse, ou d'autres théories comme l'Analyse transactionnelle, avaient juste été dégrossies en quelques heures).

J'ai vu une plaque de médecin psychiatre se présentant comme "Psychiatre et psychothérapeute". Ça ne doit pas être la même chose, alors, je suppose, n'en déplaise aux béotiens, tiennes…
Si on va sur des sites regroupant des psychiatres, on ne peut que constater que les psychiatres se doublent parfois du titre de psychanalyste ou de psychothépeute (et peut être même de plus en plus ? Iko saurait peut-être ?).
Bref, selon rojo, un sacré paquet de psychiatres peut se faire graver une belle plaque : "Psychiatre et charlatan"…

Sur un site de psychiatres, je trouve cette formule :
« Le cerveau humain ne peut se résumer à un organe comme les autres et un diagnostic psychiatrique est trop réducteur »
Mais alors, réducteur par rapport à quoi ?…. Vous allez bien réfléchir un petit peu ?
Cyrano
 
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Message par logan » 24 Jan 2005, 20:27

Le problème n'est il pas que ce qui concerne le cerveau humain relève à la fois de l'organique mais aussi des sciences humaines?

Car le cerveau se construit grace aux interactions avec le monde extérieur. Et en particulier grace aux interactions entre un individu et d'autres individus, avec la société humaine.

- Les neurosciences étudient plutôt la matière du cerveau.
- Les psycho-etc ont davantage pour objet les relations des hommes avec leur environnement et les relations entre eux.

On est dans un domaine où 2 approches différentes se marchent sur les pieds en quelque sorte.


:33:
logan
 
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Message par Cyrano » 24 Jan 2005, 20:48

Exact, Logan, et c'était déjà une intuition des grecs ou des premières explications religieuses.
Si tu relis plus haut, ma réponse à Nadia, sur l'âme, tu verras que les deux aspects de l'étude sont presque toujours présents.

Ce n'est que dans le dernier quart du XIXe siècle que la "psychologie" est instituée en tant que science (elle n'est pas mentionnée par Auguste Comte, dans la classification des sciences qu'il propose en 1830). – ce qui ne veut pas dire que les travaux scientifiques ignoraient la psychologie.

Le mot "psychologie" apparaît vers la fin du XVIe siècle :
En 1590, l'allemand Gockel publie "Psychologie, c'est à dire perfection de l'homme, de son âme et de son origine".
On peut constater sur des gravures, qu'au XVIe siècle on essayait déjà de localiser les lieux du cerveau où pouvaient se nicher les sensations.
Bacon, en 1623, défnit la psychologie comme «science de l'âme et de sa substance».
Au début du XVIIIe siècle, Christian Wolff (avec deux "f"…) distingue une psychologie qui serait une section de la métaphysique et une psychologie qui serait la description des phénomènes conscients.
En 1885, dans un article de la "Revue de Métaphysique et de Morale", on trouve encore cette distinction :
«La psychologie a pour domaine la conscience sensible; la science de la pensée en elle-même, c'est de la métaphysique.»
Aristote écrivait :
« L'âme est ce par quoi nous vivons, nous sentons, nous pensons.»

C'est assez amusant de constater que les tentatives d'explication de cette âme que définissait Aristote n'ont pas beaucoup varié sur 2500 ans et qu'on cherchait à différencier les deux approches possibles, car on sentait qu'il y avait deux approches :
comment ça marche ? oui, mais: pourquoi ça marche ainsi ?
comment ça se passe dans la cervelle ? oui, mais: pourquoi ça se passe comme ça entre les gens ?

Ces deux approches ne se contredisent pas forcément, et chaque approche, parfois, n'a pas grand chose à dire sur l'autre.
Cyrano
 
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