Bon, je prends un peu le débat en route, n'ayant lu que partiellement les divers échanges sur le sujet (assez tout de même pour me faire une idée des différents points de vue).
Sur le fond de la discussion, en particulier son dernier message, je suis assez d'accord avec Caupo. Il y a bien des processus proprement psychologiques et que l'on peut essayer d'analyser en tant que tel. La pensée est évidemment produite par la matière, cela ne l'empêche pas d'être à part entière un domaine jusqu'à un certain point séparé, autonome. Mais c'est de toute façon comme cela qu'on raisonne en règle général (enfin quant on est marxiste). Par exemple, on sait que l'art est au fond déterminé par le développement des forces productives de l'humanité. Cela ne viendrait pourtant à l'idée de personne de réduire l'étude de l'art à l'étude des condition économiques de sa production (quoiqu'il faille les étudier aussi pour comprendre l'histoire de l'art).
Oui, le psychisme, la pensée sont le produit de la matière (du cerveau mais pas seulement d'ailleurs). Cela ne veut pas dire qu'on doit pouvoir réduire tout phénomène psychique à ses causes matérielles. Il y a donc la place pour une conception scientifique, matérialiste, des processus psychiques, qui ne se réduise pas à la neuro-biologie (sans pour autant nier ses résultats d'ailleurs).
Ensuite est-ce que la théorie de Freud peut être considérée comme une telle conception? Je m'y connaît trop peu pour me prononcer. Il est vrai que les conditions dans lesquelles elle a été formulée (bidonnages etc.) ne plaide pas en sa faveur.Mais il me semble que la citation de trotsky visait surtout, non pas à adopter le freudisme, mais à poser la nécessité de l'étudier et de voir en quoi elle offre des éléments pour une réelle psychologie matérialiste (qui ne saurait se réduire à la neuro-biologie).