vendredi 30 septembre 2005 à 13:19
a écrit :Rien de ce qui a été ajouté par iko et volodia ne répond aux questions :
- Que faites vous des malades abusés par l'homépoathie?
- Si on accepte le caractère utile de l'homéopathie comme placebo, pourquoi ne pas rembourser les marabouts?
Recentrons un peu le débat si vous le voulez bien.
Je n’ai jamais écris une ligne de défense de l’homéopathie. Je ne suis pas ministre de la santé, et encore moins le futur remplaçant de chichi, donc je n’ai aucun pouvoir sur la tolérance de l’homéopathie par l’Etat bourgeois.
Ne fréquentant pas que des militants révolutionnaires il m’arrive de croiser des amis ou connaissances qui ne jurent que par l’homéopathie. A chaque fois je leur explique que c’est une grande fumisterie pour la seule raison que les homéopathes, depuis le temps qu’ils clament leur intégrité, n’ont toujours pas été capable de fournir une seule étude en double aveugle contre placebo en faveur des petites dragées homéopathiques.
J’ai recommencé pas plus tard que la semaine dernière face à une jeune médecin qui commence une formation d’homéopathe parce qu’elle avait peur de s’ennuyer avec l’allopathie !
Elle m’a juré ses grands dieux qu’il y avait des études de ce type au Brésil ! Bizarre lui ai-je répondu que les labos ne se soit pas jetés dessus, eux qui n’attendent que ça pour prouver leur scientificité ! elle m’a promis de me les trouver. Je ne manquerai pas de vous les mettre sur le fil, mais je pense que je ne vais rien recevoir…
L’homéopathie n’est pas une technique ou école médicale en soi. Elle survient dans un monde aliénant économiquement et psychiquement. Ceci, nous n’y pouvons pas grand-chose. Donc entre camarades se réclamant du marxisme révolutionnaire, j’essaye juste de prendre les choses un peu plus subtilement. Ceci même si ma formulation « l’homéopathie n’est pas sans guérir » en agace plus d’un…
Malgré mon opposition à l’homéopathie, si je rencontre une mère dont l’enfant a par exemple un asthme chronique, des angines ou sinusites à répétition, qu’elle a épuisé ce que la science médicale peut donner actuellement comme remède, et qu’elle me dit qu’elle va essayer un homéopathe, je lui tiens le même discours qu’ici, mais je ne la dissuade pas d’y aller. Je lui conseille juste de ne pas y perdre trop de temps et d’argent, et de garder l’allopathie pour les autres maladies.
J’ai dit dans un autre fil (Cyrano en a ressorti quelques paragraphes) que seule la théorie du transfert pouvait rendre compte du fait que ça puisse changer la vie de certains malades.
Ceux qui n’ont pas d’allergie à la psychanalyse pourraient rétorquer : « alors au lieu de prendre des gélules homéopathiques, il faut commencer une analyse ? » Et bien non, par forcément ! Parce l’analyste ne donne pas de petites gélules.
La théorie du transfert (mais chacun peut en chercher une autre) peut juste rendre compte que, dans un monde aliéné comme le notre qui repose sur la fétichisation de la marchandise, des gélules qui ne sont que du sucre, données dans un cadre particulier qu’est la consultation homéopathique, peuvent avoir des effets paradoxaux, là où la science se heurte à un roc.
Certains pourront en conclure qu’entre charlatans, on se fait la révérence. Mais ça n’enlèvera pas le problèmes que certains malades « chroniques » ont été guéris pas l’homéopathie.
Maintenant, le remboursement.
C’est un faux problème, pour la simple raison que ce remboursement laisse une grande cotte part au malade.
Les gélules sont remboursées à 30%. C’est encore une subvention déguisée au patronat faite sur le dos de la Sécurité Sociale.
Quant à la consultation médicale, « l’en plus » de la formation médicale pour être médecin homéopathe se paie assez cher. C’est couramment deux ou trois fois le prix d’une consultation de médecine générale qui est actuellement fixée à 20 euros.
Etant donné que je suis contre la médecine à deux vitesse — secteur 1 sans dépassement d’honoraires et secteur 2 avec dépassement d’honoraires que les mutuelles peuvent rembourser (en gros, la santé coûte aujourd’hui moins cher aux cadres qu’aux travailleurs du rang) — je suis également contre les dépassements d’honoraires des homéopathes. Cette réforme de la médecine de ville date de 1980 (Raymond Barre) et bien entendu l’union de la gauche n’est pas revenue dessus ! Les trente glorieuses étant achevées, il fallait bien sauvegarder les revenus des médecins sans alourdir le déficit de la Sécurité Sociale déjà bien creusé par l’industrie qui vit sur son dos (labo pharmaceutiques, matériel médical, construction des hôpitaux, etc.) On sait que le déficit a néanmoins été alourdi.
Ceci posé, si il n’y avait pas la possibilité de dépassement d’horaires, les homéopathes seraient tous hors convention comme il y a toujours eu des médecins qui le choisissaient. Ils gagneraient juste 20 euros de moins par patients…