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Message Publié : 31 Déc 2004, 10:01
par Pascal
(canardos @ vendredi 31 décembre 2004 à 09:16 a écrit :comment, par quel traitement neurobiologique, distinguons nous immedatement  de la musique d'une suite de bruits generés aléatoirement....  (j'exclus de mon raisonnement le rap, je ne suis pas encore parvenu à distinguer la musique)

Cette question n'est-elle justement pas plus sociale et culturelle que neurobiologique ?
En effet, si la musique est universelle, chaque peuple et culture a produit des musiques différentes, avec des sons et des rythmes différents.

L'expérience des chercheurs qui, finalement, réussissent à faire de la musique ensemble est intéressante ; cela dit ils ont tous baigné dans une culture musicale similaire (même s'ils viennent de pays différents, ils sont tous universitaires, ils ont tous dû écouter à peu près les mêmes tubes lorsqu'ils étaient jeunes, doivent tous connaître la musique classique, et même entendre des airs similaires à la radio, etc.). Je me demande donc si en regroupant des gens de cultures complètement différentes on serait arrivé à un résultat comparable ?

Cela recoupe ta question, mais d'un point vue plus sociale que biologique : un inuit qui ne connaitrait que sa culture traditionelle distinguerait-il immédiatement de la musique si on lui fait écouter de l'opéra moderne ? (je ne parle même pas de la techno où je ne distingue qu'une suite de bruits énervants).

Message Publié : 31 Déc 2004, 10:48
par Pascal
(canardos @ vendredi 31 décembre 2004 à 10:17 a écrit :pourquoi cela nous procure t-il des sensations d'ordre affectif, excitation, tristesse, joie...

Si on met de côté, des airs ou des chansons qui nous touchent parce que liés à un souvenir personnel, une question serait de savoir si certains airs produisent le même effet de façon universelle.

Par exemple une triste mélodie tzigane peut-elle rendre mélancolique un cambodgien ?

Effectivement un bébé distingue la musique. Et j'ai d'ailleurs l'impression que chez les "petits" (disons moins de cinq ans), il y a une ouverture musicale assez large, souvent le jeune enfant est receptif à des style de musique très différents. Or, plus tard, nous avons parfois des difficultés à apprécier certains style musicaux. De la même façon, l'enfant en bas âge, avant l'accès au langage, a la capacité de reproduire tous les sons du langage humain, ce qui devient bien plus difficile par la suite (sans aller bien loin, la "hanza" arabe, par exemple, est assez difficile à prononcer pour un français).
Ces deux phénomènes sont-ils liés d'un point de vue du développement cognitif ?

Enfin, la question de la musique rejoint celle de l'art en général. Il y a-t-il des mélodies universellement appréciée ? Presque spontanément ? Au-delà, il y a-t-il une notion de la "beauté" artistique qui soit universelle ?

Message Publié : 31 Déc 2004, 15:36
par othar
(canardos @ vendredi 31 décembre 2004 à 09:16 a écrit :
Aux questions posées par cet article, il faudrait en ajouter une encore plus basique:

comment, par quel traitement neurobiologique, distinguons nous immedatement  de la musique d'une suite de bruits generés aléatoirement....


Déjà on peut remarquer que quand on écoute de la musique, quand on entend une note, on "entend" aussi quelques notes juste avant et quelques notes justes après.
La structure qui apparaît correspond alors à ce que l'on appelle l'harmonie.

Cela illustre la notion de temps psychologique ( je crois que notre perception du présent a une durée de l'ordre de 2 secondes).

Si nous pouvions séparer chaque note, une musique "aléatoire" ou harmonieuse pourraient sans doute produire le même effet?

(canardos a écrit :
quelque soit notre culture, nous distinguons une oeuvre créee dans un but artistique d'une construction aléatoire....et cela nous procure plaisir ou déplaisir...

pourquoi

cela pose le probleme de beauté


J'ai l'impression que la beauté (ou l'esthétique), dans le domaine musical et en fait dans tous les domaines est liée au départ au fait que l'on puisse reconnaître des formes familières.

Par exemple la notion de symétrie me parait très importante.
Il y a différentes sortes de symétrie dans la géométrie et on les retrouve dans la nature et en particulier au niveau du corps humain.
On doit considérer aussi la proportionnalité qui avant d'être un sujet de torture pour collégiens ou lycéens est une notion très naturelle.

Bref je crois que le fait de retrouver ces "figures" sous une forme altérée éventuellement, dans le domaine musical ou autre est le point de départ pour trouver de la beauté dans une oeuvre.
L'aspect culturel vient seulement se greffer après à mon avis.

Message Publié : 31 Déc 2004, 15:55
par othar
J'ajoute que les aveugles de naissance ont je crois globalement la même esthétique musical que le reste de la société.
(par ailleurs ils ont l'ouïe plus développée forcément)

Mais j'ignore si malgré leur handicap ils arrivent à développer une vision géométrique?

En tous cas les notions de symétrie ou de proportionnalité existent en dehors de la géométrie et donc de la vue.
Même si elles viennent de là à l'origine car c'est ainsi qu'elles sont le plus perceptibles.

Message Publié : 31 Déc 2004, 17:53
par quijote
Pas tout à fait d 'accord avec Othar .

Car si on prend la musique contemporaine : la musique sérielle par exemple et autres créations de Boulez il n ' y a pas toujours symétrie et on ne reconnait pas forcément des rythmes .

Je crois que la musique est une création de l 'esprit , plus ou moins déconnectée du réel à part le son .
C 'est une " organisation " de sons avec toute sortes de variations , plus ou moins riches plus ou moins imaginatives , plus ou moins agréable , plus ou moins expressive

Selon moi , elle est assez proche de l 'esprit mathémathique , par sa " construction" et son élaboration abstraite .

Enfin , c 'est mon point de vue car je ne suis pas spécialiste , bien qu 'adorant la musique