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Espace. La sonde Huygens a brillamment réussi sa descente sur la lune de Saturne. Et envoyé des photos révélant des fleuves d'hydrocarbures.
Titan, le pays de l'or noir
Par Sylvestre HUET
samedi 15 janvier 2005
des fleuves de pétrole ? Des cailloux érodés ? Des étendues d'hydrocarbures ? A Darmstadt, au centre de contrôle de l'Agence spatiale européenne, l'astrophysicien Michel Blanc s'avoue «ému», tout en se prêtant de bonne grâce à l'interprétation sauvage de la première image envoyée par la sonde Huygens. Ce n'est pas tous les jours qu'Homo sapiens découvre un nouveau monde.
Un monde lointain au-delà de toute expérience humaine : 1,2 milliard de km séparait vendredi soir la Terre de son envoyé spécial dans la banlieue de Saturne. Deux heures après s'être posé sur Titan, Huygens vivait encore. Signe indubitable de l'exploit technologique réussi vendredi par l'ESA, digne des Pioneer et autres Voyager qui ont ouvert le bal dans les années 70 et 80. Quant aux astrophysiciens, entre champagne et entrechats d'excitation, ils s'ébaubissent des trois premières photos en noir et blanc de la surface jusqu'alors inconnue de l'astre, prises à 16 km d'altitude, 12 mètres puis quelques mètres seulement.
Sur la première apparaît nettement une zone sombre sans relief et une zone claire parcourue d'un réseau fluviatile. Un système d'écoulements, par 180 °C dont les fluides sont probablement des hydrocarbures, surmontés de reliefs de glace d'eau. Sur l'image prise à 12 km, on voit quelque chose des contrastes lumineux très forts mais énigmatiques. La dernière, prise à à quelques mètres d'altitude, juste avant le choc, montre un champ de cailloux érodés, posés sur un substrat peut-être granuleux, «on se croirait sur Mars... mais la couleur est certainement très différente». C'est la caméra latérale qui a pris cette image, on y voit l'horizon.
Le succès de Huygens est total. Tous les instruments ont fonctionné, toutes les données sont récupérées... sauf celles sur la vitesse du vent mais les radiotélescopes terrestres ont capté Huygens avec une telle précision que l'on pourra la déduire des signaux. Les astrophysiciens attendent maintenant les résultats des expériences de chimie, pour savoir si l'atmosphère de Titan fabrique les molécules prébiotiques, les briques de la vie.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=268331
il reste plus qu'a aller envoyer des tankers a milliard de kilomètres :smile: