Psy-X,Y,Z...

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par iko » 18 Fév 2005, 15:16

a écrit :les psychoses, c'est la meme chose.... une fois que le cerveau est endommagé, le psychisme peut etre un element de lutte, comme pour le cancer, dans ce ce sens qu'il faut aider le schizophrene à vouloir vivre, à controler sa maladie, et il faut donc une psychotherapie de soutien.....mais pretendre guerir la schizophrenie à partir d'une analyse du contenu des délires des schizophrenes est ridicule....evidement ce contenu depend de facteurs culturels ou sociaux et du psychisme du sujet, mais le délire lui meme est bien d'origine organique.....


Pourquoi continues-tu à réduire l'analyse à une carricature quand cela s'adresse aux psychoses.

Et tu te plantes totalement en disant : "le délire lui-même est bien d'origine organique". Non, le délire a un substratum organique (normal) ; et ne délire pas qui veut, donc il faut bien une faille quelque part. Mais cette faille n'empêche pas que l'on puisse aider un schizophrène a lacher son délire, avec ou sans neuroleptiques.
C'est une donnée clinique, même si tu ne veux pas le croire.
Et il n'est pas question de "guérir" la schizophrénie par l'analyse des contenus du délire. Il est question d'aider le patient à y comprendre quelque chose, à en faire le deuil s'il le peut, travail indispensable s'il veut le laisser de côté.

Et puis ta théorie du délire organique n'explique pas pourquoi les idées délirantes tirent toujours vers la toute puissance quand le délirant ne se prend pas directement pour Dieu, le fils ou dans une autre idéologie le nouveau Lénine...
Il n'y a que dans les délires mélancoliques ou mélancoliformes que le patient se prend pour la pire des ordures.
Donc, pourquoi le délire aurait cette fonction de faire feu de tout bois de la réalité et offrir une issue mégalomaniaque aux questions sur l'existence et les origines su sujet. Rien dans l'organicité du cerveau ne peut rendre compte de ce phénomène inflatif dans le délire. Strictement rien.

Mais la théorie
iko
 
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Message par iko » 18 Fév 2005, 15:35

excusez-moi je me répète mais je croyais que mon dernier message s'était perdu dans les lymbes de Net... Vu que s'est dit différemment, je le laisse.

a écrit :il n'empeche qu'une fois que le cancer est declenché, il ne se traite pas par une analyse....

les psychoses, c'est la meme chose.... une fois que le cerveau est endommagé, le psychisme peut etre un element de lutte, comme pour le cancer, dans ce ce sens qu'il faut aider le schizophrene à vouloir vivre, à controler sa maladie, et il faut donc une psychotherapie de soutien.....mais pretendre guerir la schizophrenie à partir d'une analyse du contenu des délires des schizophrenes est ridicule....evidement ce contenu depend de facteurs culturels ou sociaux et du psychisme du sujet, mais le délire lui meme est bien d'origine organique.....



Pourquoi continuer à présenter une vision caricaturale de la psychanalyse pour ce qui concerne les psychoses ?

Et en ce qui concerne le délire, comment la seule organicité peut-elle rendre compte que le délire tire toujours vers la toute puissance ?
Pourquoi, à part dans les délires mélancoliques ou mélancoliformes, le délire permet d’échapper au principe de réalité, pas très drôle tout les jours, pour emmener le délirant à côtoyer Dieu et ses Saint quand il ne devient pas tout simplement Dieu lui-même… où Lénine pour les révolutionnaires qui peuvent se mettre à délirer.

La toute puissance du psychotique n’est pas une invention de la psychanalyse. C’est une constatation clinique. Le psychotique perd ses repères dans la réalité, le sens vient à manquer, le sens de l’évidence, et il va reconstruire un monde dans lequel il est dans la toute puissance.

Et accompagner un délirant analytiquement, cela consiste à l’aider à faire le deuil de cette toute puissance, indispensable pour faire le deuil du délire. Où l’accompagner avec cette tout puissance stérile pour qu’ils ne se mettent pas à vouloir sauver l’humanité à coup de sabre par exemple…
C’est aussi rester vigilant sur ce que nous renvoie d’angoissant le psychotique. Et ce travail, avec la disparition probable de la psychanalyse, plus personne ne voudra se coltiner à le faire.
iko
 
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Message par Wapi » 18 Fév 2005, 16:11

a écrit :si une theorie des troubles psychiques coherente et relativement complete peut se developper ce sera plutot sur ces bases experimentales la que sur des postulats batis par freud il y a 85 ans à partir de l'observation plus ou moins bidonnée de quelques adultes et adolescents.....


Laisse venir Cyrano sur le transfert... et cette porte d'entrée vers l'inconscient avant de porter des appréciations définitives de bidonnage. J'ai mis un texte de Freud sur la nature de ces observations.

Toute l'histoire de la chirurgie ni de l'obstétrique n'est pas à laisser sur le carreau malgré les millions de morts d'avant la découverte de l'asepsie... Une question fondamentale, celle-là, car c'est cette découverte fortuite, et combattue par la science bureaucratisée de l'époque, qui a enfin permi aux chirurgiens d'être autre chose que des bouchers de masse plus ou moins adroits... et qui se transmettait leur adresse assassine de générations en générations, l'affûtant, l'aiguisant comme leurs scalpels... infectés !

Une petite référence sur ce sujet : La vie et l'oeuvre du Dr. Ignace Semelweiss, de L.F. Céline (sa thèse de médecine, un travail de jeunesse, bien avant qu'il ne devienne maboul et ordurier).

C'est là...

http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTe...semmelweis.html

Fort intéressant n'est-ce pas ?

a écrit :toutefois admettons que, dans certains cas, ce soient des facteurs psychiques qui déclenchent la psychoses.....pourquoi pas.....apres tout des facteurs psychiques peuvent bien déclencher un cancer par le biais de la somatisation qui fait baisser les défenses immunitaires....

il n'empeche qu'une fois que le cancer est declenché, il ne se traite pas par une analyse....


Je trouve très juste cette affirmation.

Il faut cependant éclarcir ce qu'est le terme "traiter" un cancer surtout quand on considère le patient dans sa totalité. Et en plus, en 2005, l'oncologie est une pratique médicale spécialisée de plus en plus scientifique, mais ce n'est pas encore "une science"... donc "tout" (non, pas "tout" exactement... est bon quand on soigne...mais la nuance est délicate)

Une anecdote : on m'a rapporté l'histoire récente d'un patient gros fumeur de brunes, alcoolique dur, à peine socialisé sinon au bistrot qui se vit diagnostiquer vers la cinquantaine un cancer de la gorge.

Tous les spécialistes consultés se déclarèrent unanimes pour une opération qui allait avoir pour conséquences d'empêcher cette personne de parler normalement.
Ce patient ne voulut jamais accepter cette décision. Il sombra dans une espèce de dépression encore plus alcoolisée et tabagisée en déclarant qu'il préférait se suicider plutôt que de perdre sa gorge. Il devint violent... un type sans aucun "bon sens"... très à la ramasse... Il accepta néanmoins, à la suite d'un long "travail-sur-lui-même" avec son médecin généraliste (qui devait remplir quelque part une "petite-fonction-dans-le- transfert"), de renoncer à la perspective d'une mort imaginée dans les deux cas, et de subir seulement, des séances de chimio et de radiothérapie. Le médecin n'aurait pas fait tout ce travail analytique s'il n'avait au moins "cru" le patient dans ce qu'il disait de lui-même.

Et que croyez-vous qu'il advint ?

Il guérit bien sûr, et il rendit service à la science en faisant réviser leur appréciation aux cancérologues sur les indications de traitement chirurgical, en permettant les progrès de la médecine pour le plus grand bien des patients à venir... ce n'est qu'un cas, difficile de faire des statistiques...

Et pourquoi on s'interdirait de supposer que ses défenses psychiques ont fait régresser sa tumeur même si on ne peut rien "prouver" ? Et "d'en tenir compte" d'une manière ou d'une autre même si on ne peut pas encore formuler très clairement la chose et la quantifier encore moins ?

Et en plus, dans tous les cas, il faut bien en faire quelque chose de sa maladie, s'en débarrasser, vivre avec quand on ne peut faire autrement... et il est admis par beaucoup, même si c'est inquantifiable selon certains outils, que "le moral ça compte"... mais pas que ça non plus....ou que ces fois aussi, ça semble ne pas compter beaucoup...

Des fois, seul, c'est pas facile, et avec l'entourage immédiat non plus : trop d'enjeux ou d'affects qui viennent brouiller les pistes. On peut avoir besoin d'un peu de retrait, d'un "asile", fût-il temporaire, un lieu où il ne nous arrive rien qui nous fasse le mal que "les autres" nous font dans cette sociéte... Donc une analyse et un cancer c'est pas incompatible, mais on peut pas en dire plus que cela.

Dans tous les domaines où intervient du "soin", on est d'abord dans uine pratique, et il faut toujours essayer de rendre l'approche de plus en plus "rigoureuse" à défaut d'être purement "scientifique", et en sachant bien que "l'inventivité" (pas très loin toujours de "l'imagination") est une condition nécessaire aux progrès de la science.

Si Canardos est sympa, je vous mettrai plus tard des textes écrits par des équipes qui travaillent avec un psychanalyste sur des éveils de comas après des accidents graves et qui ont décidé de prendre acte du transfert ("ce qui se passe toujours") avec des comateux. C'est toujours un peu surprenant la médecine... la réponse se loge bien souvent là où on l'attend pas au départ.

a écrit :les psychoses, c'est la meme chose.

... une fois que le cerveau est endommagé, le psychisme peut etre un element de lutte, comme pour le cancer, dans ce ce sens qu'il faut aider le schizophrene à vouloir vivre, à controler sa maladie, et il faut donc une psychotherapie de soutien.....mais pretendre guerir la schizophrenie à partir d'une analyse du contenu des délires des schizophrenes est ridicule....evidement ce contenu depend de facteurs culturels ou sociaux et du psychisme du sujet, mais le délire lui meme est bien d'origine organique.....  


D'abord une remarque : tu reconnais une étonnante "plasticité" au cerveau, donc...pourquoi pas une certaine possibilité de se réajuster, du moins en partie, sous l'influence de "l'environnement" ? Attention, ça veut pas dire obligatoirement "guérir" mais "soigner" ou "aller dans le sens du soin".

NB: C'est quoi l'environnement ? Les mots et le reste de ce qui circule entre deux personnes même quand elles ne se parlent pas en fait-il partie ?

Attention, il faut être prudent avec le terme de "guérir", qui peut vouloir dire quelque chose de précis, mais pas toujours.

Et puis surtout qu'on ne "guérit" jamais définitivement quelqu'un puisqu'au bout du compte ...il meurt nécessairement d'une manière ou d'une autre...

Il faut distinguer guérir et soigner. Le premier est d'abord une promesse (on va vous guérir), ou un constat (j'ai été guéri). Quand "la guérison" est intervenue, on s'en féliciter et on peut chercher à l'expliquer, surtout quand on ne sait pas pourquoi...

Mais en médecine "concrète", pas "idéale", y compris en psychiatrie, on part toujours du soin. C'est pourquoi les avancées scientifiques quelles qu'elles soient, elles s'inscrivent toujours a minima dans une histoire des pratiques de soin, dans tel ou tel domaine, et qu'il faut faire attention quand on prétend les balayer d'un revers de la main... car ces pratiques, elles se pratiquent ! Par défaut ? Peut-être, mais c'est aussi aux critiqueurs de faire leurs preuves à partir de leurs théories à eux ... mais des vraies preuves, très complètes, pas des chiffres seulement qui n'en sont qu'un élément.

a écrit :donc, harpo, je pense que lq psychanalyse est bien une pseudoscience, mais qu'il manque effectivement une vrai science du psychisme qui permettrait de traiter les névroses


Bon, tu continues dans la caractérisation sympathique de la psychanalyse comme "pseudoscience" avec tous les non-dits largement signifiants qu'il y a dans cette appréciation, où je me trompe ? (astrologie, homéopathie ... ?)

Mais tu reconnais à demi-mots que le cognitivo-comportemetalisme n'est pas "une vraie science du psychisme". Je te reconnais donc à ce niveau-là une certaine honnêteté. D'ailleurs, si tu penses que la lutte contre les fausses sciences est ton combat, tu devrais aller regarder plus loin du côté de la PNL, AT, DP, Ecole de Palo Alto... qui envahissent littéralement les rayons "psycho" des librairies, et des magazines. Tu nous ferais sûrement une analyse géniale de tous ces bidonnages issus du marketing, de la pub et de la psychologie d'entreprise... et qui pourtant sont "chiffrés" et précisément "évalués" ! Et je me régalerai de te lire ! (sérieux)

Une "théorie scientifique", par exemple de l'inconscient, à but clinique (au sens très large du terme) n'est "fausse" que lorsqu'elle est invalidée par une autre "science", qui se trouve être "vraie" ou "plus vraie" que l'autre. Et pour qu'elles puissent se réfuter, encore faut-il qu'elles interviennent sur les mêmes champs.

Où est donc cette "vraie science " qui réfute la psychanalyse ? Nulle besoin de vouloir détruire la psychanalyse, elle tombera toute seule quand il y aura mieux... s'il se trouve que "le mieux" puisse être issu d'une tradition "opposée" et non de la même tradition, en ce cas, il s'agirait de la corriger, ou de l'affermir, à partir des nouvelles découvertes, dans tous les domaines...

Je suis intimement convaincu que c'est seulement la tradition analytique qui est le mieux à même d'apprécier et d'intégrer à sa pratique les avancées des neurosciences... qui sont vraies mais muettes ! (enfin du moins quand elles ne s'avancent pas trop sur la bonté, la beauté et la vérité...).
Il faut toujours pouvoir donner du sens à une pratique : on est les seuls à parler de désaliénation psychique ! Quand même !

Comme c'est elle qui a su le mieux faire avec les neuroleptiques et les electrochocs qui autrement n'étaient qu'une technique sauvage "d'abrutissement" et de "punition" des malades, les chaines des fous version chimique ou electrique !

Elle seule donne une dimension "humaine" à la maladie mentale et ne procède pas d'une vision "techniciste-bureaucratique" absolument pas "neutre".

Il faudrait pouvoir vraiment mener de vraies "études" très sérieuse de près, mais aujourd'hui, le vent ne souffle pas dans le bon sens ... question d'époque, pas de science encore une fois.
Mais bon, tout espoir n'est peut-être pas perdu. Un neurochriurgien et praticien de renom en France est aussi analyste, et il opère parfois du cerveau des gens qui font des décompensations obsessionnelles sans contradictions (certains dénommés "TOCS"... avec une vision de la névrose obsessionnelle issue de la tradition analytique...)

Il y en a d'autres aussi, comme Pommier qui est neurologue et analyste (cf le livre "comment les neurosciences démontrent la psychanalyse"), cette tradition peut peut-être se maintenir un peu encore... j'espère. Mais à vrai dire ces "scientifiques" ou comment qu'on les appelle ne sont vraiment pas assez "politiques" pour être assez explicites pour nous...question d'époque aussi...

Il est quand même important de pouvoir maintenir le fil historique, et donc de chercher à préciser mieux tout ça grâce aux apports de la neurologie qu'espérait Freud plutôt que de vouloir le rompre ! Et je voudrai bien que l'énergie et la puissance de travail de Canardos servent un peu plus à tout cela ! Si seulement il prenait le bon chemin, il pourrait enfin me faire part de trouvailles intéressantes.

Mais enfin de quel gouvernement bourgeois pourrait-on attendre cela ? Ils ne le feront jamais, car ce n'est nullement pour le bien de l'humanité qu'ils mènent leurs travaux et allouent les crédits (sinon, on aurait déjà un vaccin ou autre pour la malaria...)

C'est seulement les époques un tout petit peu "progressistes", par certains côtés très limités, qui ont laissé se développer, et encore d'une façon souvent grotesque et aberrante les idées de base de la psychanalyse dans la psychiatrie et l'éducation par exemple.

Beaucoup de choses étaient ridicules, mais il y a eu beaucoup de bon... forcément !

Et on n'était pas obligé non plus d'être n'importe comment dans le sens du vent dans l'époque autour de 1968...
En ce temps là par exemple, les plus rigoureux, ceux qu'avec Iko nous défendons, se fritaient avec ces crétins désaxés d'antipsychiatres et défendaient becs et ongle les neuroleptiques et électrochocs ! Au nom de Freud, de Tosquelles et de Lacan ! Quelle affaire.... Question d'époque et d'adversaires... peut être...

Il y a eu, dans deux domaines où il est question du "transfert", des apports très intéressants comme la psychothérapie institutionnelle de Tosquelles et Oury, et la pédagogie institutionnelle de Freinet par exemple, et d'autres aussi, qu'il faut rigoureusement examiner si l'on veut se constituer une "expérience" et donc "bien travailler" avec du "matériaux humain" dans le cadre qui nous est donné. Elles ont été conscienscieusement victimes des attaques des bureaucrates de tous bords depuis 20 ans, mais elles ne sont pas encore complètement laminées.

Je te jure : tous les salopards de bureaucrates et de gouvernants de tous ces milieux rêvent tellement de voir crever tout ça que moi ça me renforce dans mes convictions. Ce pays ne s'est pas encore complètement aligné sur les modèles de société mis en place par la bourgeoisie américaine, qu'ai-je à reprocher à cela ? Et je suis un internationaliste farouche !

Je ne veux rien avoir à gérer de la société bourgeoise; seulement défendre un "service au public" qui soit digne de ce nom (surtout quand il s'adresse en plus à un public populaire), et, dans le champ concerné, quand on défend cela, on en passe nécessairement par la défense de toute la tradition analytique pour dire vite.

Heureusement pour les malades que tous les "scientifiques du psychisme" ne sont pas des évaluateurs !

Heureusement pour les enfants des écoles que les actuels dénommés "scientifiques de l'éducation" n'ont pas encore tout à fait pris le pouvoir sur la pédagogie !

Et surtout, heureusement pour la science !

Mais hélas, ils disparaissent et on ne leur donne plus d'argent pour travailler ! Et comme ils ont moins de moyens, ils ont moins de résultats, et la boucle est bouclée... C'est un raisonnement qu'on retrouve dans toute la métrologie politique actuelle...

a écrit :comme les croyants justifient l'existence de Dieu par les zones d'ombre de nos connaissances, la psychanalyse justifie son existence par le fait qu'elle est la seule à s'occuper de la psychogenese des maladies psychiques et à prendre en charge les patients au dela de l'aspect médicamenteux....


merci encore pour la comparaison.

Je ne vois nulle rapport entre les deux bouts de ta phrase.?

Certains idôlatres de La Science, ou plutôt de ce qu'ils ont mis dans ce mot qui leur prééxiste ne valent pas mieux.

On les a vu dans l'histoire... et on a eu le Rwanda pour nous rappeler qu'ils avaient bien existé... et qu'il existent encore vu qu'on trouve des "sceintifiques" pour dire que l'intelligence comme une donnée "génétique"... comme l'homosexualité...


La deuxième partie de cette phrase est une pure tautologie puisqu'il n'y a que pour la tradition analytique que la notion de "psychogénèse" veuille dire quelque chose !

Pour la nouvelle "psychologie scientifique", cela ne fait tout simplement pas partie de ce qu'ils ont choisi de prendre en compte : (il n'existe que des cognitions et des comportements "ici et maintenant"... )

C'est le gâteau prouvé par qui le mange...

a écrit :et comme la société capitaliste est anxiogene et que l'Etat bourgeois n'a aucune envie pour des raisons à la fois financieres et ideologiques de pousser les recherches sur ce sujet et de prendre en charge les mamdes, les psychanalystes ont encore de beaux jours devant eux.


Le début c'est vrai... et la finconclusion, c'est archi-faux !

Les recherches en cognitivisme et en comportementalisme, ça y va à bloc dans le monde capitaliste avancé (USA, GB, Québec, Pays Nordiques, France...), rentabilité oblige ! Et de toutes façons par exemple, le conditionnement par la publicité, la psychiatrie américaine de guerre valident leurs "avancées". Plus aucun problème pour se surendetter ni pour flinguer à bout portant quand on a 19 balais. Toute culpabilité d'être en train de faire "n'importe quoi" peut très rapidement disparaître avec un bon conditionnnement . Et dans un autre domaine, un chef du personnel bien formé aux techniques de la psychologie scientifique d'entreprise peut bien mieux faire en sorte de limiter très fortement le développement d'une ambiance propice à la bagarre contre la direction... Ils le font tous déjà !

Eh oui, en matière de psychologie scientifique, le conditionnement publicitaire, ça "marche". Qui peut le nier ? On peut juste dire : [/B]ça marche mais j'en veux pas...[B]

La "psychanalyse" (je ne sais pas ce que tu mets dans ce mot...), c'est plutôt en train de sombrer à l'échelle mondiale. Question d'époque, hélas, tout ce qui parle d'aliénation n'est plus accepté par ceux qui ont le pouvoir...
Le meilleur d'uune tradition hospitalière est en train de disparaître sous les coups de hachoir des "évaluateurs" (qui s'attaqueront à l'enseignement dès qu'ils auront fini... ils ont déjà commencé du reste)
Le pire restera peut-être encore un tout petit peu pour les petits bourgeois dans une ppratique "libérale" (mais ils sont tellement dans le vent qu'ils se tourneront vers le DP, la PNL et tout le comcog dès que ça sera un tout petit plus encore à la mode). Et c'est quand même moins long...


quatre textes de freud pour finir pour aujourd'hui et les prochains jours... à réfléchir...

a écrit :On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse. Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécessaire parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes, qui eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce que l'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissons l'origine, et de ces résultats de pensées dont l'élaboration nous est demeurée cachée. Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous ohstinons à prétendre qu'il faut bien voir par la conscience tout ce qui se passe en nous en faits d'actes psychiques; mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. Or, nous trouvons ce gain de sens et de cohérence une raison pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérience immédiate. Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours des processus conscients, nous aurons acquis avec ce succès, une preuve incontestable de l'existence de ce dont nous avons fait l'hypothèse

Métapsychologie, 1928 (?)


a écrit :
Le psychisme humain vu comme un appartement (1916)
Nous assimilons donc le système de l'inconscient à une grande antichambre dans laquelle les tendances psychiques se pressent, tels des êtres vivants. À cette antichambre est attenante une autre pièce, plus étroite, une sorte de salon, dans lequel séjourne la conscience. Mais à l'entrée de l'antichambre, dans le salon veille un gardien qui inspecte chaque tendance psychique, lui impose la censure et l'empêche d'entrer au salon si elle lui déplaît. Que le gardien renvoie une tendance donnée dès le seuil ou qu'il lui fasse repasser le seuil après qu'elle a pénétré dans le salon, la différence n'est pas bien grande et le résultat est à peu près le même. Tout dépend du degré de sa vigilance et de sa perspicacité.

Cette image a pour nous cet avantage qu'elle nous permet de développer notre nomenclature. Les tendances qui se trouvent dans l'antichambre réservée à l'inconscient échappent au regard du conscient qui séjourne dans la pièce voisine. Elles sont donc tout d'abord inconscientes. Lorsque, après avoir pénétré jusqu'au seuil, elles sont renvoyées par le gardien, c'est qu'elles sont incapables de devenir conscientes : nous disons alors qu'elles sont refoulées. Mais les tendances auxquelles le gardien a permis de franchir le seuil ne sont pas devenues pour cela nécessairement conscientes; elles peuvent le devenir si elles réussissent à attirer sur elles le regard de la conscience. Nous appellerons donc cette deuxième pièce : système de la préconscience. Le fait pour un processus de devenir conscient garde ainsi son sens purement descriptif. L'essence du refoulement consiste en ce qu'une tendance donnée est empêchée par le gardien de pénétrer de l'inconscient dans le préconscient. Et c'est le gardien qui nous apparaît sous la forme d'une résistance, lorsque nous essayons, par le traitement analytique, de mettre fin au refoulement.

Introduction à la psychanalyse, 1922 trad. S. Jankélévitch.


a écrit :

L'homme, quelque rabaissé qu'il soit au-dehors, se sent souverain dans sa propre âme. Il s'est forgé quelque part, au coeur de son moi, un organe de contrôle qui surveille si ses propres émotions et ses propres actions sont conformes à ses exigences. Ne le sont-elles pas, les voilà impitoyablement inhibées et reprises. La perception intérieure, la conscience, rend compte au moi de tous les processus importants qui ont lieu dans l'appareil psychique, et la volonté, guidée par ces renseignements, exécute ce qui est ordonné par le moi, corrigeant ce qui voudrait se réaliser de manière indépendante (...).

Dans certaines maladies, et, de fait, justement dans les névroses que nous étudions, il en est autrement. Le moi se sent mal à l'aise, il touche aux limites de sa puissance en sa propre maison, l'âme. Des pensées surgissent subitement dont on ne sait d'où elles viennent ; on n'est pas non plus capable de les chasser. Ces hôtes étrangers semblent même être plus forts que ceux qui sont soumis au moi; ils résistent à toutes les forces de la volonté qui ont déjà fait leurs preuves, restent insensibles à une réfutation logique, ils ne sont pas touchés par l'affirmation contraire de la réalité.

La psychanalyse entreprend d'élucider ces cas morbides inquiétants, elle organise de longues et minutieuses recherches, elle se forge des notions de secours et des constructions scientifiques, et, finalement, peut dire au moi: «Il n'y a rien d'étranger qui se soit introduit en toi, c'est une part de ta propre vie psychique qui s'est soustraite à ta connaissance et à la maîtrise de ton vouloir. C'est d'ailleurs pourquoi tu es si faible dans ta défense; tu luttes avec une partie de ta force contre l'autre partie, tu ne peux pas rassembler toute ta force ainsi que tu le ferais contre un ennemi extérieur.(...)

La faute, je dois le dire, en revient à toi. Tu as trop présumé de ta force lorsque tu as cru pouvoir disposer à ton gré de tes instincts sexuels et n'être pas obligé de tenir compte le moins du monde de leurs aspirations. Ils se sont alors révoltés et ont suivi leurs propres voies obscures afin de se soustraire à la répression, ils ont conquis leur droit d'une manière qui ne pouvait plus te convenir. (...)

Le psychique ne coïncide pas en toi avec le conscient: qu'une chose se passe dans ton âme ou que tu en sois de plus averti, voilà qui n'est pas la même chose (...). Qui pourrait, même lorsque tu n'es pas malade, estimer tout ce qui se meut dans ton âme dont tu ne sais rien ou sur quoi tu es faussement renseigné ? Tu te comportes comme un monarque absolu qui se contente des informations que lui donnent les hauts dignitaires de la cour et qui ne descend pas vers le peuple pour entendre sa voix. Rentre en toi-même profondément et apprends d'abord à te connaître, alors tu comprendras pourquoi tu vas tomber malade, et peut-être éviteras-tu de le devenir. »

C'est de cette manière que la psychanalyse voudrait instruire le moi. Mais les deux clartés qu'elle nous apporte: savoir, que la vie instinctive de la sexualité ne saurait être complètement domptée en nous et que les processus psychiques sont en eux-mêmes inconscients, et ne deviennent accessibles et subordonnés au moi que par une perception incomplète et incertaine, équivalent à affirmer que le moi n'est maître dans sa propre maison.

Une difficulté de la psychanalyse, Essais de psychanalyse appliquée


Et un dernier pour l'histoire des sciences :


a écrit :
Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis.

La première fois, ce fut lorsqu'elle a montré que la Terre, loin d'être le centre de l'univers, ne forme qu'une parcelle insignifiante du système solaire dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur.....

Le second démenti fut infligé à l'humanité par la recherche biologique, lorsqu'elle a réduit à rien les prétentions de l'homme à une place privilégiée dans l'ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l'indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution, s'est accomplie de nos jours à la suite des travaux de Ch.Darwin, de Wallace, et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont provoqué la résistance la plus acharnée des contemporains.

Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours, qui se propose de montrer au moi qu'il n'est seulement pas maître dans sa propre maison, qu'il en est réduit à se contenter des renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe en-dehors de sa conscience dans sa vie psychique.

Les psychanalistes ne sont ni les premiers ni les seuls qui aient lancé cet appel à la modestie et au receuillement, mais c'est à eux que semble échoir la mission d'étendre cette manière de voir avec le plus d'ardeur et de produire à son appui des matériaux empruntés à l'experience et accessibles à tous. D'où la levé générale de boucliers contre notre science, l'oubli de toutes les régles académiques, le déchainement d'une opposition qui secoue toutes les entraves d'une logique impartiale.

Introduction à la psychanhalyse, 1922


Pour Shadoko le cinéphile : j'avais oublié "full metal jacket" sur le dressage comportementaliste, la décompensation psychotique, (1ère partie) et la normopathie "ordinaire" dans le barbarie (2 ème partie)... et aussi un peu la fin "d'orange mécanique" sur la rééducation cognitiviste d'Alex. Ce ne sont que des films, mais ils font quand même réfléchir à tous ces problèmes.
Wapi
 
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Message par shadoko » 18 Fév 2005, 17:07

Iko:

Je lis et je réponds moins, parce que je tente de me faire une idée générale, entre les descriptions de Cyrano, et les textes que tu viens de poster, qui me semblent enfin à la portée d'un ignorant.

Je suis notamment assez d'accord avec la méthodologie scientifique décrite dans ce petit passage de Freud que tu as cité:
a écrit :
On nous conteste de tous côtés le droit d'admettre un psychique inconscient et de travailler scientifiquement avec cette hypothèse. Nous pouvons répondre à cela que l'hypothèse de l'inconscient est nécessaire et légitime, et que nous possédons de multiples preuves de l'existence de l'inconscient. Elle est nécessaire parce que les données de la conscience sont extrêmement lacunaires; aussi bien chez l'homme sain que chez le malade, il se produit fréquemment des actes psychiques qui, pour être expliqués, présupposent d'autres actes, qui eux, ne bénéficient pas du témoignage de la conscience. Ces actes ne sont pas seulement les actes manqués et les rêves, chez l'homme sain, et tout ce que l'on appelle symptômes psychiques et phénomènes compulsionnels chez le malade; notre expérience quotidienne la plus personnelle nous met en présence d'idées qui nous viennent sans que nous en connaissons l'origine, et de ces résultats de pensées dont l'élaboration nous est demeurée cachée. Tous ces actes conscients demeurent incohérents et incompréhensibles si nous nous ohstinons à prétendre qu'il faut bien voir par la conscience tout ce qui se passe en nous en faits d'actes psychiques; mais ils s'ordonnent dans un ensemble dont on peut montrer la cohérence, si nous interpolons les actes inconscients inférés. Or, nous trouvons ce gain de sens et de cohérence une raison pleinement justifiée, d'aller au-delà de l'expérience immédiate. Et s'il s'avère de plus que nous pouvons fonder sur l'hypothèse de l'inconscient une pratique couronnée de succès, par laquelle nous influençons, conformément à un but donné, le cours des processus conscients, nous aurons acquis avec ce succès, une preuve incontestable de l'existence de ce dont nous avons fait l'hypothèse

Métapsychologie, 1928 (?)


En particulier, Freud ne rejette pas l'idée de preuve. Tu me vois donc venir avec mes gros sabots: je voudrais, 80 ans après, un début de confirmation de la dernière phrase... as-tu quelque chose qui ressemble à ça dans ton escarcelle? Par exemple une "maladie mentale" dont les symptômes sont assez clairement identifiés, et sur laquelle on voit assez clairement l'évolution du psychisme des malades en leur appliquant le même type de "traitement" psychanalytique. Je mets certains mots entre guillemet parce que je ne suis pas sur des bons concepts à mettre dessous. C'est juste pour que tu aies une idée de ce que je demande.

Petite précision: si tu n'as pas ça sous la main, mais que tu penses que ça existe, dis-le simplement, ne te fatigue pas à partir dans des bottages en touche à rallonge. C'est pas grave. Je me ferai une idée une autre fois.
shadoko
 
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Message par iko » 18 Fév 2005, 17:21

ok, shadoko, je vais essayer de te trouver des cas de patients un peu parlant mais je ne les ai pas sous la main donne moi quelques jours.
iko
 
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Message par Wapi » 18 Fév 2005, 18:54

Canardos,

Tu ne veux pas plutôt ouvrir un fil : "1001 bonnes raisons pour rejeter la psychanalyse ?".

Comme ça on pourrait avancer ici sur le transfert entre autres.

merci.

Wapi
 
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