Psy-X,Y,Z...

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Cyrano » 17 Fév 2005, 23:00

A bin ? MERDRE !
Merdre deux fois !
Merdre : je cherche mes textes et je vois que je les ai pas postés ?
Merdre : c'est koi ce bordel ? Alllez vous flinguer ailleurs !
Bon, je mets ce que j'avais prévu, flegmatique….
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 17 Fév 2005, 23:00

Je me suis tâté, je dois avouer… Je poursuis ou pas ? Shadoko demande la suite sur le transfert, Zelda m'encourage… Je n'ai plus qu'à mettre un p'tit coup de correcteur orthographique pour faire croire que j'suis une bête en orthographe…
Je n'ai rien à ajouter – encore moins à retrancher – de ce que j'ai écris dans un message précédent sur la méconnaissance constatée de la psychanalyse.
Le dernier message de Wapi, c'est du costaud… C'est autre chose qu'une psychanalyse fantasmée pour mieux la pendre, je devrais même écrire : pour mieux la lyncher. Et si on ne veut pas retenir certaines notions, ou bien les requalifier, ça peut se faire sans cracher sur tout. Il suffit de lire Wilhelm Reich pour voir ce que c'est que ne pas être en accord avec un aspect des théories de Freud (ou de Lénine !), en respectant fondamentalement l'œuvre du fondateur.
Bon, alors, est-ce qu'on va arriver à avoir enfin un débat sur des bases saines ?
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 17 Fév 2005, 23:01

On continue notre feuilleton ?…
Résumé des chapitres précédents
Dans notre développement, les pulsions, les besoins de l'enfant vont se confronter à la réalité. Selon les réponses reçues, on pourra avoir des pulsions refoulées. Elles existeront néanmoins sans qu'on en ait conscience et manifesteront leur existence. Les actes manqués, la tournure des rêves en seront des manifestations usuelles.
Lorsque les exigences des pulsions refoulées et inconscientes en arrivent à nous pourrir la vie, on va en parler à des amis ou aller consulter un psy-quelconque. Pas simple, pourtant : lorsque on boite du pied, on le reconnaît facilement; lorsque on boite du psychisme, on va dire que ce sont les autres qui boitent.
Freud a rangé ces pulsions dans deux catégories :
- Pulsions de vie (regroupées sous le terme Eros).
- Pulsions de mort (regroupées sous le terme Thanatos).
Mais je ne me souviens pas avoir entendu dans les médias un psychanalyste utilisant ces notions pour expliquer des comportements issus de la manifestation de pulsions refoulées.
Freud écrivait en 1932 : La théorie des pulsions est « pour ainsi dire notre mythologie ». Et c'est en reconnaissant que ça restait un « domaine obscur » qu'il les rassemble en deux domaines fondamentaux. On est dans l'imaginaire complet lorsque on dit que l'erreur de Freud consista à s'entêter dans sa théorie de pulsion de mort.
Le psychisme d'une personne est structuré en trois parties :
- Le Ça : pulsions et désirs refoulés inconscients.
- Le Surmoi : interdictions et règles intériorisées qui s'opposent aux pulsions du Ça.
- Le Moi : gestion des pulsions du Ça selon la réalité ambiante et les règles du Surmoi qui agissent hors de la conscience.
Une notion importante :
- La compulsion de répétition : répétition d'expériences nocives. Une des preuves la plus évidente de l'existence de processus inconscients.

Voili, voilà, on tourne la page… Le transfert ? Pas encore… On va différer le plaisir… Oui, je triche, je sais.
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 17 Fév 2005, 23:03

Si vous avez avalé les messages précédents, alors, on va pas se gêner…
Pour ce qui suit, je m'appuie sur un bouquin : "Analyse transactionnelle et psychologie clinique" (PsiCom Editions). L'auteur Georges Escribano est psychologue clinicien et… psychanalyste (et analyste transactionnel).
On va donc résumer, selon ce psychanalyste, les étapes du développement psycho-génétique de l'enfant. On remarquera que certains termes sont appliqués de telle sorte qu'ils peuvent créer la confusion, pour le lecteur non averti…

www.du-sexe-enfin.com

(J'espère que ça ne correspond pas à un vrai site ! J'aurais l'air malin !…)
On ne va pas oublier que Freud affirme au début du XXe siècle que la sexualité ne se réduit pas au génital, que confondre sexualité et génitalité c'est réduire tout le sexuel au génital. Pour Freud, il y a un ordre psycho-sexuel propre à l'être humain.
En 1910, Freud écrit qu'il considère « appartenant au domaine de la sexualité toutes les manifestations de sentiments tendres découlant de la source des émois sexuels primitifs, même lorsque ces émois ont été détournés de leur but sexuel originel ou qu'un autre but non sexuel est venu remplacer le premier. »
Se gausser de Freud parlant de la sexualité infantile c'est ignorer – ou feindre d'ignorer – la manière que Freud a utilisé pour présenter ses idées. On n'a jamais lu que la puissance orgasmique était à l'œuvre chez l'enfant ! Et même plus : dans sa première théorie, Freud présentait deux pulsions (pulsions sexuelles, pulsions du moi). Dans sa deuxième théorie, il inclut les pulsions sexuelles dans les pulsions de vie. Evidemment, comme il utilise le terme Eros pour désigner les pulsions de vie, certains en sont encore à brandir la sexualité infantile… Et par exemple, on va voir dans ce qui suit qu'on nomme zone "érogène", une zone enfantine procurant du plaisir. Relisez ce que disait Freud en 1910, juste dans le paragraphe précédent. Je ne souscris pas à tout ce qui suit, mais bah !

Grandir…

1. Le stade oral (0 à 6 mois). J'existe !
C'est la primauté de la zone buccale comme zone érogène, source pulsionnelle (on n'oubliera pas la peau, le toucher, comme source de plaisir). Il n'y a pas de différenciation de l'enfant avec les objets extérieurs – y compris avec la "Mère". Ne pas oublier que le mot "Mère" doit être pris au sens large : c'est la personne qui prodigue les soins et l'attention : s'alimenter, être caressé. Bébé est dans état de dépendance absolue, en symbiose avec les objets ou les personnes (la non-présence d'une partie de lui-même (biberon, mère) peut être vécue par un sentiment déplaisant, désagréable – bébé va pleurer).

2. Le stade oral tardif (6 à 18 mois – ou stade anal). Faites gaffe, je mords !
Avec l'apparition des dents (et ses douleurs), la morsure est un des premiers actes pour s'accaparer le monde et pour soulager la tension. Il y a une ambivalence puisque l'objet aimé, l'objet qu'on ressent comme bon peut être agressé, détruit par la morsure. Ce stade marque aussi la fin d'une relation primordiale, privilégiée avec la mère.

3. le stade sadique-anal (18 mois à 3 ans). Cogito !
La mère est une personne à part entière. La marche et la pensée se développent, ainsi que le contrôle des sphincters. L'enfant est dans une indépendance relative mais réelle. Avec le contrôle des sphincters, la défécation est donc un acte maîtrisé qui donnera du plaisir à l'enfant (et aux parents !). La zone érogène principale migre vers la zone d'excrétion. L'enfant expérimente ce qu'il peut retenir et donner (pour lui et les autres). Différer la défécation donne une puissance érogène. Mais faire son travail au dernier moment quand on est adulte n'a plus ce pouvoir érogène, c'est une compulsion de Thanatos.
Le sadisme, c'est une agression vers un objet, cette agression procurant un plaisir. L'enfant peut retenir ses selles pour agresser la mère. Il découvre qu'il peut détruire un objet extérieur. Ces opérations sont gratifiantes au sens où on s'intéresse alors à l'enfant.

4. Le stade phallique (3 à 6 ans). J'en ai un !
L'enfant porte de l'intérêt aux organes génitaux. Sa curiosité s'éveille (d'où viennent les enfants ? pourquoi y'a des garçons, pourquoi y'a des filles ?). la psychanalyse désigne par angoisse de castration la réaction au constat d'absence de pénis chez les filles. Pour Freud, le clitoris alors est unique zone érogène des organes sexuels chez la fille. Le garçon pense que les filles ont perdu leur pénis. Les filles se découvriraient l'envie d'avoir un pénis.
[J'avoue honnêtement, je n'ai jamais très bien compris cette histoire, et je peine même à résumer les idées… Mon fils a fait ses premiers pas et ses premières années d'enfance sur une immense plage naturiste. La différenciation sexuelle ne semblait pas poser problème ni interrogation.]
C'est à ce stade qu'on trouve le fameux complexe d'Œdipe. C'est l'amour pour le parent de sexe opposé, et la haine pour le parent du même sexe. Là, je présente de façon simpliste (Quand je serai grande, je me marierai avec papa). La résolution du complexe d'Œdipe : faire son deuil du parent pour lequel on éprouvait une pulsion libidinale afin de pouvoir réinvestir cette pulsion sur d'autres personnes.

5. La phase de latence (6 à 12 ans). C'est moi qui l'ait fait, tout seul !
C'est une phase de repos et de consolidation des positions acquises dans les divers conflits psychiques. Les instincts sexuels sommeillent. L'enfant se tourne vers l'école, les copines, les copains, divers activités, etc. Les désirs libidineux vis à vis des parents sont remplacés par la tendresse.

6. La puberté (13 à 15 ans). Depuis l'temps qu'j'attendais…
Adaptation de la personnalité aux nouvelles conditions produites par les transformations physiques.

Ensuite, hasta la vista…
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 17 Fév 2005, 23:04

Une genèse, pas l'autre, avec un grand G, une petite genèse : sur une structure de personnalité…
L'enfant arrive au monde, on va schématiser grave.
N'oublions pas : les mots Mère, Père, sont à prendre au sens large…
Tiens, il me revient un truc, je crois que c'est Freud qui avait donné cette image, mais je n'en suis pas sûr :

On va imaginer un bloc de cire avec une feuille posée dessus… Vous écrivez votre besoin, votre pulsion sur la feuille. Vous écrivez si vous avez le droit de l'exprimer, la vivre, et comment. Et vous enlevez la feuille, vous la jetez… Il vous reste un bloc de cire avec, imprimé sous la feuille, ce que vous avez écrit, mais la feuille n'est plus là… Vous ne savez même plus qu'elle a existé. Pourtant, le besoin marqué sur le bloc de cire est encore là, lui, sur ce satané pavé de cire. Et il va revendiquer. Le pavé de cire, c'est l'inconscient.

Genèse

L'enfant, peu à peu, va être en relation avec un monde de plus en plus étendu. Ses demandes à chaque couche de ce monde, les réponses reçus vont alimenter son inconscient et modeler son comportement.
– La mère.
– Le Père (ou autre tiers).
– Le milieu familial.
– Le milieu social, le milieu éducatif.
– La culture de l'époque.
Que suis-je ? qui sont-ils ? Qu'est ce que je vaux ? Que valent-ils ? De quoi ai-je envie ? M'accorde-t-on le droit d'avoir cette envie ? Comment puis-je m'y prendre pour avoir malgré tout du plaisir ? A quoi, à qui je voudrais ressembler ?
Le satisfactions, les refoulements vont s'empiler au fur et à mesure que le moi (Principe de réalité) prendra de la consistance.

Ces divers niveaux agissent comme des lentilles : chaque niveau apporte une vision que je vais m'approprier ou refuser.

Et ensuite…
Eh bien, ça nous fait des personnes différentes, avec des faiblesses, des qualités.
Mais toutes ces choses empilées (et certaines, à l'insu de mon plein gré), à l'âge adulte, parfois ne vont pas avec la réalité du monde et ses codes. Alors, je vais aller mal… plus ou moins…

Niveau 1 : Je fais des bêtises, mais bah ! on peut en rire entre amis… D'ailleurs, toujours le même genre de bêtises, de la petite compulsion : « Vous savez pas ce qui m'est encore arrivé hier ?…. bla-bla-bla »

Niveau 2 : Je ne sais pas pourquoi je me fourre dans des galères qui me bouffent ! Et pourtant, je devrais savoir, depuis l'temps… Là, j'en parle pas, j'ai pas envie d'en rire. Et peut-être vais-je en parler à un ami intime qui me conseillera d'aller voir un psy-quelquechose.

Niveau 3 : Ça ne peut plus durer ! Ça va mal finir cette pitoyable histoire qu'est ma vie. Ça finira à l'asile avec les fous ?! Ou bien à la prison (je voulais pas la tuer). Ou bien à la morgue (je préfère crever, je ne suis qu'une merde).

Le niveau 3, je laisse ça à Iko et Wapi, cordonnier ! hep ! pas plus haut que la godasse !
Le niveau 1, je laisse ça à ceux qui aimment conseiller leurs amis pour les aider à resserer le nœud coulant qu'ils e passent autour de leur cou.

Le niveau 2 ? eh, eh, c'est le traitement ? et le transfert ? oui !
Ahhhhhhhhhhhhhhh………… (soupir d'aise)
Cyrano
 
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Message par Harpo » 18 Fév 2005, 01:59

Quelques réflexions en vrac :

Après la lectures de toutes ces interventions, et celle de quelques bouquins de Freud et compagnie (il y a longtemps), je n'ai toujours pas d'avis tranché sur la validité de la psychanalyse en tant que traitement.
La théorie psychanalytique me semble toujours être une construction plus ou moins arbitraire et quelque peu fumeuse. Mais, après tout, si la relativité, la physique quantique ou le modèle standard n'avaient pas été validés par des vérifications expérimentales, ces théories pourraient sembler tout aussi arbitraires. La théorie des cordes ou la relativité d'échelle n'ayant reçu encore aucune confirmation décisive peuvent sembler tout aussi fumeuses. Mais confirmées ou non, elles ont au moins le mérite d'englober, comme cas limites, les théories qui les ont précédé. Pour la psychanalyse, Freud partait, sinon de zéro, du moins de pas grand chose de solide.
Ce qui est certain, c'est qu'on en est encore aux balbutiements en matière de connaissance des mécanismes physiques et chimiques qui président au fonctionnement du cerveau et à son dérèglement éventuel et que même une connaissance plus aprofondie de ces mécanismes ne résoudra pas tout.
Il ne suffit pas de savoir qu'un facteur génétique peut favoriser l'apparition de telle ou telle maladie pour la combattre efficacement. Si 28% des jumeaux homozygotes d'un autiste sont atteints par cette maladie, pourquoi 72% y échappent ? Si on le comprend, on pourra peut-être sauver les autres...
Ce sont, en grande partie, les relations avec l'environnement, et particulièrement avec l'environnement humain, qui modèlent le cerveau, le perfectionnent ou le détériorent et, si aucune loi de la physique n'est bien sûr remise en cause dans cette affaire, elles ne nous sont pas d'un plus grand secours pour comprendre le psychisme que pour comprendre l'histoire.
Le matérialisme historique permet de comprendre l'histoire et d'agir sur celle-ci de façon consciente. Il manque son équivalent dans le domaine de l'individu.
La psychanalyse peut-elle jouer ce rôle ?
Certainement pas sous la forme figée, héritée d'une société bourgeoise et patriarcale. Mais Freud a eu au moins le mérite de poser le problème et de proposer une méthode. Et la plupart des psychanalystes prétendent que beaucoup de choses ont évolué depuis Freud... En fait chaque école (chapelle), sinon chaque psychanalyste, bricole sa petite méthode à lui. Certains parlent, d'autres ne font qu'écouter. Certains font payer, cher, d'autres travaillent dans des dispensaires. Certains sont médecins, d'autres pas.
Le problème est surtout de savoir si la psychanalyse guérit ou non.
Or, il semble bien que Freud ait plus ou moins menti sur ses soi-disant réussites. (voir les cinq psychanalyses : aucune guérison avérée). Ce n'est pas anecdotique ! C'est grave ! Depuis quand valide-t-on une théorie scientifique par l'esbroufe et la supercherie ?
Le problème c'est qu'on n'a encore rien trouvé d'autre que la psychanalyse pour tenter de guérir, sinon au moins d'empêcher le suicide, pour certaines maladies.
Depuis le temps que cette méthode existe, on devrait avoir des évaluations claires du taux de réussite de la psychanalyse pour chaque affection. Or il n'en est rien. On reste toujours dans le flou. Les réussites ou les échecs proclamées, comme au temps de Freud, portent toujours sur quelques cas individuels.
Avec un tel bilan, on a envie de ranger la psychanalyse au rang des pseudo-sciences, aux côtés de l'homéopathie ou de l'astrologie...
Et pourtant, je ne le fait pas tout à fait car certaines des hypothèses de la psychanalyse me semblent plus ou moins justes et de bon sens. (Je développerai une autre fois si je trouve le temps).
Harpo
 
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