par Cyrano » 17 Fév 2005, 23:03
Si vous avez avalé les messages précédents, alors, on va pas se gêner…
Pour ce qui suit, je m'appuie sur un bouquin : "Analyse transactionnelle et psychologie clinique" (PsiCom Editions). L'auteur Georges Escribano est psychologue clinicien et… psychanalyste (et analyste transactionnel).
On va donc résumer, selon ce psychanalyste, les étapes du développement psycho-génétique de l'enfant. On remarquera que certains termes sont appliqués de telle sorte qu'ils peuvent créer la confusion, pour le lecteur non averti…
www.du-sexe-enfin.com
(J'espère que ça ne correspond pas à un vrai site ! J'aurais l'air malin !…)
On ne va pas oublier que Freud affirme au début du XXe siècle que la sexualité ne se réduit pas au génital, que confondre sexualité et génitalité c'est réduire tout le sexuel au génital. Pour Freud, il y a un ordre psycho-sexuel propre à l'être humain.
En 1910, Freud écrit qu'il considère « appartenant au domaine de la sexualité toutes les manifestations de sentiments tendres découlant de la source des émois sexuels primitifs, même lorsque ces émois ont été détournés de leur but sexuel originel ou qu'un autre but non sexuel est venu remplacer le premier. »
Se gausser de Freud parlant de la sexualité infantile c'est ignorer – ou feindre d'ignorer – la manière que Freud a utilisé pour présenter ses idées. On n'a jamais lu que la puissance orgasmique était à l'œuvre chez l'enfant ! Et même plus : dans sa première théorie, Freud présentait deux pulsions (pulsions sexuelles, pulsions du moi). Dans sa deuxième théorie, il inclut les pulsions sexuelles dans les pulsions de vie. Evidemment, comme il utilise le terme Eros pour désigner les pulsions de vie, certains en sont encore à brandir la sexualité infantile… Et par exemple, on va voir dans ce qui suit qu'on nomme zone "érogène", une zone enfantine procurant du plaisir. Relisez ce que disait Freud en 1910, juste dans le paragraphe précédent. Je ne souscris pas à tout ce qui suit, mais bah !
Grandir…
1. Le stade oral (0 à 6 mois). J'existe !
C'est la primauté de la zone buccale comme zone érogène, source pulsionnelle (on n'oubliera pas la peau, le toucher, comme source de plaisir). Il n'y a pas de différenciation de l'enfant avec les objets extérieurs – y compris avec la "Mère". Ne pas oublier que le mot "Mère" doit être pris au sens large : c'est la personne qui prodigue les soins et l'attention : s'alimenter, être caressé. Bébé est dans état de dépendance absolue, en symbiose avec les objets ou les personnes (la non-présence d'une partie de lui-même (biberon, mère) peut être vécue par un sentiment déplaisant, désagréable – bébé va pleurer).
2. Le stade oral tardif (6 à 18 mois – ou stade anal). Faites gaffe, je mords !
Avec l'apparition des dents (et ses douleurs), la morsure est un des premiers actes pour s'accaparer le monde et pour soulager la tension. Il y a une ambivalence puisque l'objet aimé, l'objet qu'on ressent comme bon peut être agressé, détruit par la morsure. Ce stade marque aussi la fin d'une relation primordiale, privilégiée avec la mère.
3. le stade sadique-anal (18 mois à 3 ans). Cogito !
La mère est une personne à part entière. La marche et la pensée se développent, ainsi que le contrôle des sphincters. L'enfant est dans une indépendance relative mais réelle. Avec le contrôle des sphincters, la défécation est donc un acte maîtrisé qui donnera du plaisir à l'enfant (et aux parents !). La zone érogène principale migre vers la zone d'excrétion. L'enfant expérimente ce qu'il peut retenir et donner (pour lui et les autres). Différer la défécation donne une puissance érogène. Mais faire son travail au dernier moment quand on est adulte n'a plus ce pouvoir érogène, c'est une compulsion de Thanatos.
Le sadisme, c'est une agression vers un objet, cette agression procurant un plaisir. L'enfant peut retenir ses selles pour agresser la mère. Il découvre qu'il peut détruire un objet extérieur. Ces opérations sont gratifiantes au sens où on s'intéresse alors à l'enfant.
4. Le stade phallique (3 à 6 ans). J'en ai un !
L'enfant porte de l'intérêt aux organes génitaux. Sa curiosité s'éveille (d'où viennent les enfants ? pourquoi y'a des garçons, pourquoi y'a des filles ?). la psychanalyse désigne par angoisse de castration la réaction au constat d'absence de pénis chez les filles. Pour Freud, le clitoris alors est unique zone érogène des organes sexuels chez la fille. Le garçon pense que les filles ont perdu leur pénis. Les filles se découvriraient l'envie d'avoir un pénis.
[J'avoue honnêtement, je n'ai jamais très bien compris cette histoire, et je peine même à résumer les idées… Mon fils a fait ses premiers pas et ses premières années d'enfance sur une immense plage naturiste. La différenciation sexuelle ne semblait pas poser problème ni interrogation.]
C'est à ce stade qu'on trouve le fameux complexe d'Œdipe. C'est l'amour pour le parent de sexe opposé, et la haine pour le parent du même sexe. Là, je présente de façon simpliste (Quand je serai grande, je me marierai avec papa). La résolution du complexe d'Œdipe : faire son deuil du parent pour lequel on éprouvait une pulsion libidinale afin de pouvoir réinvestir cette pulsion sur d'autres personnes.
5. La phase de latence (6 à 12 ans). C'est moi qui l'ait fait, tout seul !
C'est une phase de repos et de consolidation des positions acquises dans les divers conflits psychiques. Les instincts sexuels sommeillent. L'enfant se tourne vers l'école, les copines, les copains, divers activités, etc. Les désirs libidineux vis à vis des parents sont remplacés par la tendresse.
6. La puberté (13 à 15 ans). Depuis l'temps qu'j'attendais…
Adaptation de la personnalité aux nouvelles conditions produites par les transformations physiques.
Ensuite, hasta la vista…