L'avantage principal de l'agriculture biologique n'est ni gustatif (il y a de tout de ce point de vue des deux côtés) ni nutritionnel - quoique les résidus de pesticides omniprésents en agriculture classique n'ont peut-être pas été pris en compte dans l'étude, je n'ai pas pris le temps de la lire.
Par contre l'avantage est énorme en termes de santé publique (moins de pesticides et d'antibiotiques en circulation - je ne dis rien sur les fertilisants dont la nocivité est contestée) ; en terme de protection de l'environnement (l'eutrophisation des cours d'eau, les marées vertes sur le littoral, l'entrée de toxiques dans les chaines alimentaires), l'environnement étant bien sûr lié à la santé publique ; et aussi en termes de préservation de la fertilité des sols, de lutte contre l'érosion etc. En outre l'agriculture biologique émet environ 30% de gaz à effet de serre en moins car elle consomme moins d'énergie (les tracteurs biologiques sont pareils aux autres, mais la fabrication des pesticides et fertilisants de synthèse, interdits en bio, est très énergivore).
Son inconvénient est qu'elle divise les rendements, en gros, par deux. (Enfin dans l'état actuel du savoir). Autrement dit il faut deux fois plus de surface et deux fois plus de main d'oeuvre pour sortir la même production. Une bonne gestion du capital naturel, dont le capitalisme est évidemment incapable, passerait sans doute par une très importante expansion des surfaces cultivées en bio, avec évidemment une reflexion au cas par cas sur la meilleure technique agronomique possible. En France, par exemple, où 25% du territoire national est occupé par de la forêt, il serait sans doute judicieux de défricher et remettre en culture des jachères afin de désintensifier l'agriculture. Evidemment les meilleurs choix ne sont pas forcément les mêmes en France, au Japon ou au Soudan.
Mais je ne pense pas qu'il faille ricaner sur le bio. En tous cas il faut être conscient des problèmes énormes posés par l'agriculture intensive.