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[center]Les poissons des profondeurs en danger [/center]
La pêche en eaux profondes met en danger des espèces de poissons dont la reproduction est lente, confirme une étude publiée aujourd’hui dans la revue Nature qui s’intéresse à cinq espèces vivant sur la pente continentale de l’océan Atlantique Nord. Ces poissons n’étaient pêchés que rarement avant les années 70, soulignent Jennifer Devine et ses collègues, avant que les bateaux de pêche descendent leurs filets plus bas, entre 500 et 1.500 mètres de profondeur.
Ces biologistes ont analysé les registres officiels du ministère de la pêche au Canada pour estimer l’évolution de cinq espèces : le grenadier de roche (Coryphaenoides rupestris), le grenadier berglax (Macrourus berglax), l’antimora bleu (Antimora rostrata), la raie à queue épineuse (Bathyraja spinicauda) et le tapir à grandes écailles (Notacanthus chemnitzi).
En 1978 et 1994, l’abondance de ces poissons a décliné de 87 à 98%. Pour le grenadier berglax et le grenadier de roche le déclin est de 99,6% et 93,3% respectivement sur 26 ans entre 1978 à 2003. Or une baisse de population de plus de 80% sur trois générations est un critère fixé par l’Union internationale de protection de la nature (IUCN) pour classer une espèce dans la catégorie «sérieusement menacée» de disparition.
Les chercheurs canadiens estiment donc qu’il est urgent de prendre des mesures de protection de ces espèces des profondeurs. Leur durée de vie peut atteindre 60 ans : ils n’atteignent la maturité sexuelle que tardivement, ce qui les rend vulnérables. Certaines de ces cinq espèces sont pêchées accidentellement alors que d’autres espèces commerciales sont visées. Par conséquent si les quotas de pêche ne concernent que les espèces menacées ils sont inefficaces pour enrayer leur déclin.
Cécile Dumas
(05/01/06)