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Message Publié : 11 Jan 2006, 21:53
par canardos
a écrit :

mercredi 11 janvier 2006,

[center]Le réchauffement climatique induit la disparition de batraciens[/center]

PARIS (AFP) - Le réchauffement climatique provoque la disparition d'espèces de batraciens en Amérique latine, en favorisant le développement de champignons leur causant des maladies infectieuses, rapporte une étude à paraître jeudi dans le magazine britannique Nature.

La disparition de la grenouille atelope (Atelopus sp.) de Monteverde au Costa Rica semble être liée au changement de température de l'atmosphère et des eaux de surface de l'océan, a conclu une équipe de chercheurs menée par J. Alan Pounds, du Parc de la forêt tropicale de Monteverde.

Les scientifiques ont trouvé un lien direct entre le développement d'un champignon pathogène, le batrachochytrium dendrobatidis, qui provoque une mycose sur la peau sensible des batraciens, et l'extinction de la grenouille atelope dans le parc de Monteverde il y a 17 ans.

Outre cette grenouille, le crapaud doré (Bufo periglenes) a également disparu de la région de Monteverde, et les chercheurs estiment qu'environ 67% des quelque 110 espèces d'Atelopus ont pu subir le même sort. "Le réchauffement à grande échelle est un facteur clé de ces disparitions", écrivent-ils.

Le réchauffement planétaire, notent-ils, accélère la formation de nuages au niveau des Tropiques, ce qui diminue les températures diurnes et augmente les nocturnes. Cela fournit au champignon pathogène ses conditions optimales de croissance, qui sont entre 17 et 25 degrés Celsius.

"Les épidémies dues au climat représentent une menace immédiate pour la biodiversité", concluent les scientifiques.

Dans une analyse également publiée par Nature, deux scientifiques américains, Andrew Blaustein (zoologue) et Andy Dobson (environnementaliste), notent que ce "message envoyé par les grenouilles", une "synergie importante entre la transmission pathogène et le changement climatique, devrait nous inquiéter quant à la santé de l'homme dans un monde plus chaud".

"Avec le changement planétaire qui se produit à un rythme sans précédent, nous devons nous attendre à ce que beaucoup d'autres animaux, des fourmis aux zèbres, soient confrontés à des défis similaires à ceux qui frappent l'Atelopus", estiment-ils.

Message Publié : 12 Jan 2006, 22:24
par canardos
un autre article sur les rejets de méthane par la végétation:

a écrit :

[center]La végétation émet de grandes quantités de méthane, puissant gaz à effet de serre[/center]

LE MONDE | 12.01.06 |


a revue Nature publie, le 12 janvier, une étude qui pourrait conduire à réviser quelques fondamentaux des sciences du climat. Franck Keppler (Institut Max-Planck d'Heidelberg) et ses collègues y révèlent que les plantes émettent de grandes quantités de méthane (CH4), un puissant gaz à effet de serre, ce qui avait jusqu'alors échappé à tous. "Cela chamboule un dogme qui voulait que le méthane d'origine naturelle soit produit essentiellement dans les zones inondées, mais aussi lors de la combustion incomplète de la biomasse, par les éructation des ruminants et les flatulences des termites", résume Jérôme Chapellaz, du laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement de Grenoble. Le méthane, croyait-on, était en majeure partie issu de l'activité microbienne en absence d'oxygène.


L'équipe de Franck Keppler a mesuré en laboratoire les émissions de CH4 de toute une série de végétaux, en s'assurant que le gaz n'était pas le produit d'activités bactériennes. Le mécanisme biologique qui est à leur origine reste à élucider, mais les chercheurs proposent déjà une estimation de leur volume : elles représenteraient 10 à 30 % des sources annuelles de méthane ! Cette découverte éclaire des observations inexpliquées, comme la mesure par le satellite Envisat de niveaux élevés de méthane au-dessus des forêts tropicales en 2003. En outre, la subite baisse globale du taux de méthane atmosphérique observée ces dernières années perd de son mystère si l'on prend en compte la déforestation, qui a vu la surface des forêts tropicales diminuer de 12,3 % entre 1990 et 2000.


L'INTÉRT DE LA REFORESTATION


Le pouvoir de réchauffement du méthane est vingt fois plus fort que celui du principal gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone (CO2), dont le niveau de concentration dans l'atmosphère est toutefois 300 fois plus élevé. Cela remet-il en question l'intérêt des projets de reforestation, ces "puits de carbone" destinés à piéger le CO2, qu'on pourrait comptabiliser dans des politiques "post-Kyoto" de réduction des gaz à effet de serre ?

Avant toute chose, il conviendra de confirmer les estimations de l'équipe de Keppler, prévient Bernard Saugier, professeur d'écologie à l'université Paris-Sud. "Intéressé" par les mesures en laboratoire, il se dit "agacé par leur extrapolation très sommaire à la biosphère tout entière", un calcul préliminaire montrant qu'une estimation plus basse des flux de méthane est tout aussi plausible. "Ces résultats incitent à mieux cerner toutes les composantes des gaz à effet de serre et pas seulement le carbone", commente Jean-François Soussana (INRA, Clermont-Ferrand). "Il va falloir travailler à une partition différente des sources de méthane", appuient Philippe Ciais et Philippe Bousquet, du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement.



Hervé Morin