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Message Publié : 02 Fév 2006, 13:50
par Crockette
La fusion thermonucléaire c'est l'avenir pour tout ceux qui souhaitent sauver la planète d'un désastre écologique ou climatologique, pourtant je suis contre la fission nucléaire qui a le tort de produire bcp trop de déchets radioactifs dont on se sait plus quoi faire.

D'ici trente ans si l'homme réussit la fusion thermonucléaire, je crois que l'humanité entière progressera ds l'accès à l'énergie pour tous quelque soit ses moyens financiers.

Message Publié : 02 Fév 2006, 15:34
par canardos
enfin, txi, si ils étaient conscients, ces gens la seraient des criminels, mais ils sont malheureusement en général de bonne fois....l'ignorance nourrit la superstition et la peur....

mettons que sans le vouloir, ils servent d'alibi aux puissances capitalistes pour une politique à courte vue qui épuise les réserves naturelles.

mais ce sont les capitalistes les vrais criminels, car leurs choix sont conscients et dictés par la recherche du profit à court terme.....


en ce qui concerne le nucléaire à fission, les réacteurs de 4eme génération devraient permettre d'ici une trentaine d'années de mieux consommer l'uranium et donc de rendre les réserves d'uranium suffisantes pour assurer plusieurs centaines d'années de production énergetique, de "bruler" les déchets nucléaires à vie longue en les transmutant en dechets à vie courte dont le stockage se limitera à quelques dizaines d'années, et enfin de produire sans pollution par thermolyse de l'hydrogene, un carburant qui ne dégage que de la vapeur d'eau en brulant....

les réacteurs nucléaires de 4ieme génération

bref si des difficultés majeures n'apparaissent pas sur les machines de recherche qui vont etre lancées, ces réacteurs devraient permettre de faire la soudure jusqu'à la mise en oeuvre industrielle de la fusion qui devrait prendre encore plus d'un demi siècle , car meme si ITER atteint ses objectifs, il faudra encore developper et construire un démonstrateur industriel avant de construire des réacteurs à fusion opérationnels pour produire de l'énergie

Message Publié : 02 Fév 2006, 15:51
par titi
d'accord avec tout ce qui a été écrit ici

pour résumer, si la fusion thermonucléaire (projet Iter) est peut-etre l'énergie du 22è siècle, pour le 21è (le notre) ça se jouera vraisemblablement entre hydrocarbures et fission nucléaire

sauf découverte scientifique majeure d'ici-là

Message Publié : 02 Fév 2006, 16:03
par volia
(titi @ jeudi 2 février 2006 à 17:51 a écrit :si la fusion thermonucléaire (projet Iter) est peut-etre l'énergie du 22è siècle, pour le 21è (le notre) ça se jouera vraisemblablement entre hydrocarbures et fission nucléaire

Je te trouve bien pessimiste.
En 100 ans, il peut se passer beaucoup de choses, comme une révolution prolétarienne, qui donnera à la recherche les moyens dont elle a besoin...

Message Publié : 02 Fév 2006, 22:04
par canardos
d'accord, mais meme avec les moyens dont elle a besoin, la recherche et la reconversion de l'appareil energetique et industriel demanderont du temps.....

et le temps que le capitalisme aura perdu, ce sont les travailleurs qui en paieront la note!

Message Publié : 02 Fév 2006, 23:12
par Matrok
Pour alimenter un peu ce débat, voici des extraits d'une interview de Pierre Gilles de Gènes (prix Nobel de Physique), qui contrairement à ce qu'on pourrait croire a priori n'est pas un chaud supporter du projet ITER :

("Les Echos - Jeudi 12 janvier 2006 - propos recueillis par Chantal Houzelle" a écrit :

Recherche : le cri d'alarme d'un prix Nobel (Extraits) :

Je trouve que l'on consacre beaucoup trop d'argent à des actions qui n'en valent pas la peine. Exemple, la fusion nucléaire. Les gouvernements européens, de même que Bruxelles, se sont rués sur le réacteur expérimental Iter [NDLR : il sera implanté dans le sud de la France, à Cadarache] sans avoir mené aucune réflexion sérieuse sur l'impact possible de ce gigantesque projet. Quoique grand défenseur des grosses machines communautaires il y a trente ans, et ancien ingénieur du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), je n'y crois malheureusement plus, même si j'ai connu les débuts enthousiastes de la fusion dans les années 1960.

Pourquoi ?
Un réacteur de fusion, c'est à la fois Superphénix et La Hague au même endroit. Si, avec Superphénix [NDLR : un prototype de surgénérateur, dont l'arrêt a été décidé en 1997], on a réussi à gérer un réacteur à neutrons rapides, ce serait difficile à reproduire sur 100 réacteurs en France - ce qu'exigeraient les besoins électriques nationaux -, car ces installations réclament les meilleurs techniciens pour obtenir un résultat très raffiné dans des conditions de sécurité optimales. Et ce serait littéralement impossible dans le tiers monde.
Sans compter qu'il faudrait reconstruire une usine du type de La Hague autour de chaque réacteur pour pouvoir traiter sur site les matières fissibles extrêmement chaudes, qu'on n'a pas le droit de transporter par voie routière ou ferroviaire. Vous vous rendez compte de l'ampleur d'un tel projet !

Avez-vous d'autres réticences vis-à-vis du réacteur expérimental Iter ?
Oui. L'une repose sur le fait qu'avant de construire un réacteur chimique de 5 tonnes, on doit avoir entièrement compris le fonctionnement d'un réacteur de 500 litres et avoir évalué tous les risques qu'il recèle. Or ce n'est absolument pas  comme cela que l'on procède avec le réacteur expérimental Iter. Pourtant, on n'est pas capable d'expliquer totalement l'instabilité des plasmas ni les fuites thermiques des systèmes actuels. On se lance donc dans quelque chose qui, du point de vue d'un ingénieur en génie chimique, est une hérésie.
Et puis, j'aurais une dernière objection. Connaissant assez bien les métaux supraconducteurs, je sais qu'ils sont extraordinairement fragiles. Alors, croire que des bobinages supraconducteurs servant à confiner le plasma, soumis à des flux de neutrons rapides comparables à une bombe H, auront la capacité de résister pendant toute la durée de vie d'un tel réacteur (dix à vingt ans), me paraît fou. Le projet Iter a été soutenu par Bruxelles pour des raisons d'image politique, et je trouve que c'est une faute.

Message Publié : 02 Fév 2006, 23:41
par canardos
je crois qu'il ne faut pas confondre les discussions des scientifiques pour savoir quelles doivent etre les recherches prioritaires à l'interieur d'une enveloppe de crédit donnée et la question de savoir si l'humanité doit consentir des efforts importants pour maitriser la fusion et la fission....


il y a differents niveaux de questions...

d'abord ITER est-il le bon instrument pour explorer la voie de la fusion?

c'est un debat entre scientifiques....la majorité des physiciens spécialistes de la fusion le pensent mais pas tous

ensuite ITER coute-t-il trop cher?

10 milliards d'euros sur 30 ans.... au niveau mondial pour veriifier la viabilité de la fusion controlée, ce n'est pas tres cher. ce n'est pas plus que ce que l'état français a payé sur 10 ans ppour developper mégajoule l'instrument servant à simuler les explosions thermonucléaires pour mettre au point de nouvelles bombes atomiques....

maintenant si d'autres voies techniques pour la maitrise de la fusion existent il faut les developper parallement, ne pas mettre tous ses oeufs dans le meme panier....

10, 20, 30 instruments aussi couteux que ITER reviendraient ensemble annuellement moins que la force de frappe française...

le problème c'est que beaucoup de scientifiques se placent dans une autre optique souvent. Dans la misère actuelle de la recherche, chacun defend la priorité de ses propres projets, chacun defend ses crédits. j'ai lu l'article d'un physicien qui attaquait ITER pour defendre le developpement prioritaire des réacteurs de 4 ieme génération, celui d'un astronome qui disait à quoi bon un projet pour dans 100 ans alors que que des outis scientifiques d'observatiuon sont bloqués faute de crédits, de plusieurs autres scientifiques qui dénonçaient les projets pharaoniques au détriment du fonctionnement quotidien des petits laboratoires qui font découvertes importantes.

mais ces gens la ne sont pas des révolutionnaires et on ne leur demande pas tant, il se placent dans une optique "réaliste", à savoir comment "vendre" aux politiques la priorité de mes propres projets....

si la voie du confinement magnetique du plasma représentée par ITER échoue, au moins on aura payé pour voir....

comme il faut payer pour voir toutes les autres voies d'approvisionnement en énergie....

et ne pas entrer dans les querelles entre les differentes écoles scientifiques, qui sont d'ailleurs souvent également des querelles budgétaires et qui ne peuvent etre tranchées que par la recherche et l'expérimentation.

Peut-etre que gilles de Gennes à raison et qu'on arrivera pas à mettre au point des materiaux capables de supporter le flux de neutrons rapides genérés par ce type de réacteurs, peut-etre comme le pensent beaucoup de physiciens le pensent à l'inverse, ces problèmes peuvent-ils etre résolus...

seule l'experimentation tranchera...à condition qu'elle ait lieu...

il semble que les enjeux énergetiques et climatiques du 21ieme siècle sont suffisamment importants pour qu'on mette pendant 30 ans 350 millions d'euros sur la table au niveau mondial pour voir.

Message Publié : 03 Fév 2006, 08:05
par canardos
a écrit :

jeudi 2 février 2006
 
[center]Heurts à Manosque entre anti-Iter et gendarmes pour le 2e débat public [/center]

MANOSQUE (AFP) - Des heurts se sont produits jeudi en fin de journée près de Manosque entre les gendarmes et des opposants au projet de réacteur de fusion thermonucléaire expérimental international Iter à Cadarache (Bouches-du-Rhône), a-t-on appris de sources concordantes.

Les heurts, qui n'ont pas fait de blessés et n'ont provoqué que de légers dégâts matériels selon les gendarmes et la préfecture, se sont produits avant l'ouverture du deuxième débat public sur l'installation d'Iter, à Sainte-Tulle, petite commune avant Manosque.

Il n'y a pas eu d'interpellation et la manifestation s'est dispersée dans la soirée, a-t-on précisé de mêmes sources.

Les militants, une soixantaine selon la préfecture, environ 150 selon eux, souhaitaient pénétrer dans la salle où devait se tenir le débat, pour le perturber. Mais l'entrée leur a été refusée "pour des raisons de sécurité", selon la préfecture, car cette salle était déjà pleine.

Le 26 janvier, la première de ces réunions, à Aix-en-Provence, n'avait pu se tenir, à la suite de l'intervention de membres du collectif "Sortir du nucléaire" qui avaient envahi la tribune.

Cette deuxième réunion, sur la quinzaine devant se tenir dans plusieurs villes de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) jusqu'en mai, a pu cependant avoir lieu.

Mais les opposants à Iter ont poursuivi bruyamment leur manifestation, certains montant sur le toît de cet ancien foyer EDF où se tenait la réunion.

Stéphane Lhomme, porte-parole de "Sortir du nucléaire", a d'ailleurs dénoncé le fait que la réuninon se soit tenue "dans un antre du lobby nucléaire français" et affirmé que le CEA (Commissariat à l'énergie atomique) avait "bourré la salle avec des retraités".

Le préfet de la région PACA Christian Frémont avait vivement critiqué le 27 janvier l'interruption du premier débat à Aix, parlant notamment de "confiscation du débat public (...) par une poignée de personnes plus ou moins responsables, qui ne représentent qu'eux-mêmes".

"Sortir du nucléaire", qui rassemble une quarantaine d'associations et d'organisations, dont les Verts, demande l'annulation de la décision d'implantation d'Iter. "Pour nous, un débat public doit se tenir avant une décision. Or, la décision d'implanter Iter a déjà été prise en juin", affirlme ce collectif.

Iter, dont les partenaires sont l'Union européenne, les Etats-Unis, la Russie, le Japon, la Corée du sud et la Chine, représente un investissement de 10 milliards d'euros sur 40 ans.

Il faudra 10 ans pour construire Iter, 20 ans seront consacrés à son exploitation et environ 10 ans à son démantèlement.