une nouvelle grotte ornée en Charente

[canardos]

dimanche 5 février 2006, 13h21

[center]Des peintures primitives exceptionnelles découvertes dans une grotte en Charente [/center]

ANGOULEME (AP) - L'information était retenue depuis plusieurs semaines à la demande des autorités de l'Etat: des peintures primitives "exceptionnelles", peut-être plus anciennes que celles de Lascaux (Dordogne), ont été découvertes en décembre dans une grotte de Vilhonneur, en Charente, a annoncé ce week-end le président du conseil général du département, Michel Boutant.

Le quotidien "La Charente libre" précise samedi que M. Boutant a fait état de cette découverte lors d'un débat vendredi sur l'aménagement du site gallo-romain de Chassenon. D'après lui, la cavité mise au jour dans les bois de Vilhonneur, commune déjà connue pour sa grotte du Placard, remonterait à l'époque de l'homme de Cro-Magnon il y a environ 30.000 ans.

"Des spéléologues, en explorant une grotte du côté de Vilhonneur ont trouvé des peintures pariétales", a-t-il déclaré dimanche sur France-Info. "Si cette première expertise est confirmée, les peintures qu'on a découvertes ici battent en brèche les connaissances scientifiques qui auraient voulu que les premières peintures pariétales remontent à Lascaux et à Altamira, en Espagne. Là, on tiendrait des peintures bien plus anciennes encore".

Selon "La Charente libre", la Direction des affaires culturelles, alertée courant décembre, a fait boucler le site pour éviter d'éventuelles intrusions. Le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres s'est lui-même rendu le 8 janvier à Jarnac pour y être informé des premières expertises.

C'est en fouillant du côté du "Cro du Charnier", trou où les habitants jetaient jadis des bêtes mortes, que les spéléologues ont repéré les peintures rupestres et des ossements divers dans une grande salle proche d'un lac souterrain.

"Il a été découvert effectivement des ossements humains, des ossements de hyènes et des tâches de couleur. On y voit un visage humain gravé", a confirmé sur France Info le maire de Vilhonneur, Henri de Marcellus. Pour accéder à ce site d'une grande valeur scientifique, précise-t-il, "on entre d'abord par une petite salle, puis une salle plus grande qui ferait une quarantaine de mètres sur 15 à 17 mètres".

Quant à savoir à quelle époque remonteraient ces oeuvres pariétales, M. De Marcellus préfère s'en remettre à l'avis des experts, dont les travaux se poursuivent. "En première analyse, les personnes de la Direction des affaires culturelles ont avancé comme ça le chiffre de 25.000 ans, mais ils n'avaient pas fait à ce moment là d'investigations poussées", observe-t-il prudemment.

"Il faut les laisser travailler et ils vont pouvoir dater de façon précise cette découverte, si c'est plus ou moins ancien que Lascaux (environ 13.000 avant Jésus-Christ, NDLR), plus ou moins ancien que la grotte du Placard (12.000 av. J.C.). Ils ont commencé à travailler au mois de décembre, nous sommes au mois de février c'est beaucoup trop tôt pour le savoir", explique le maire de Vilhonneur.

Cette découverte majeure, qui place la Charente sous le feu des projecteurs, devrait avoir des retombées touristiques. Michel Boutant préfère pour l'heure s'attacher à la valeur inestimable de ce trésor, bientôt livré aux chercheurs du monde entier. "Si vraiment c'est une découverte de cette importance, ce n'est pas simplement pour la Charente", souligne-t-il. "C'est un pas de plus dans la connaissance de l'homme et de l'humanité". AP

[Matrok]

Si cette première expertise est confirmée, les peintures qu'on a découvertes ici battent en brèche les connaissances scientifiques qui auraient voulu que les premières peintures pariétales remontent à Lascaux et à Altamira, en Espagne. Là, on tiendrait des peintures bien plus anciennes encore

:blink:
Je croyais que les peintures de la Grotte Chauvet à Vallon Pont-d'Arc remontaient à environ -30000, soit bien avant Lascaux et Altamira...

[shadoko]

Oui, je crois qu'ils ont légèrement fait n'importe quoi avec les dates. En plus de ce que tu dis, Lascaux, je crois que c'est -17000, et non pas -13000.

[canardos]

le president du Conseil général de Charentes veut avoir la grotte la plus ancienne.

c'est pour ça qu'il a completement oublié la grotte Chauvet (peintures datées de -33 000 à -27 000 ans.

c'est ce qui s'appelle avoir une mentalité préhistorique, style ma mienne est plus belle que la tienne.... en plus cette grotte est loin semble-t-il d'avoir la richesse de chauvet et de lascaux.

ce qui serait par contre exceptionnel et unique, c'est le visage humain gravé, un visage présenté de face....les représentations d'homme sont extremement rares dans la culture aurignacienne. un visage de face ce serait je crois la première fois.


un extrait de la depeche de l'afp:

Spéléologue amateur, Gérard Jourdy, un retraité de 63 ans, se présente comme le "découvreur" de la grotte, située au fond d'un trou où les éleveurs de la région jetaient les animaux morts.

Il a donné à l'AFP les détails ce qu'il avait vu: "dans une petite salle, on a trouvé des ossements de hyènes, de deux hyènes, le squelette entier, c'est très rare".

"Dans la même salle, il y avait des ossements humains dans les gravats. On voyait bien des tibias, des vertèbres, les omoplates".

"Dans la grande salle, il y avait une main très jolie, très fine. Il n'y en avait qu'une, de couleur bleu cobalt. Quand on arrive dans la salle, on dirait qu'elle nous dit bonjour, c'est incroyable".

"J'ai ensuite vu une sculpture sur la paroi. C'était de la calcite (carbonate de calcium) formant une stalactite. Ils ont fait un visage de face, avec un peu le menton, la tête. Au milieu, il y avait une croix. On aurait dit qu'elle avait été faite au fusain".

mais cela reste encore à vérifier.

toujours l'afp:

Le préfet de Charente est beaucoup plus prudent. "Il y a des traces d'occupation humaine. Tout cela va être expertisé scientifiquement. Il y a des ossements, des traces au mur. Il y a une empreinte de main. Le reste, c'est des tâches, il n'y a rien de figuratif", a-t-il indiqué.

Interrogé sur un éventuel visage, il a répondu: "laissons l'expertise scientifique avoir lieu, on n'est absolument pas sûr que cela soit un visage".

[canardos]

[center]Grotte Vilhonneur: résultats scientifiques en mars, peut-être une sépulture [/center]

ANGOULEME (AFP) - Les expertises scientifiques de peintures primitives découvertes dans une grotte à Vilhonneur (Charente), plus anciennes que celles de Lascaux, seront communiqués début mars mais un spécialiste estime d'ores et déjà qu'il pourrait s'agir d'un rarissime lieu de sépulture.

Les résultats des expertises devraient être examinés par la commission interrégionale de la recherche archéologique dans la semaine du 6 au 9 mars, a indiqué lundi lors d'une conférence de presse à Angoulême le préfet de Charente, Michel Bilaud.

"Si ce patrimoine a un intérêt majeur", la grotte, aujourd'hui propriété privée, pourrait être transférée au domaine de l'Etat par arrêté du préfet de région, a-t-il précisé.

Selon le ministère de la Culture, les peintures retrouvées datent d'environ 25.000 ans avant notre ère, et sont bien plus anciennes que les célèbres fresques de Lascaux (17.000 ans avant notre ère) classées patrimoine mondial de l'humanité.

Jean-François Baratin, conservateur régional de l'archéologie à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Poitou-Charentes, est revenu, lors de la conférence de presse sur l'histoire de la découverte et sur son importance.

Il a confirmé l'estimation "esthétique" annoncée quant à l'âge du site: 25.000 à 28.000 ans avant notre ère et son appartenance probable au paléolithique supérieur, période gravettienne.

Prévenu le 9 décembre par Gérard Jourdy, le spéléologue amateur qui se présente comme le découvreur, M. Baratin a fait état d'éléments "suffisamment éloquents" tels que "la main négative (réalisée selon la technique du pochoir), les ponctuations (projections, empreintes de doigts) et la présence de couleur".

Il a ensuite décrit, les deux salles de la grotte, "sachant qu'on a sans doute affaire à un réseau plus vaste" mais que la fragilité du milieu "très déstructuré" interdit pour l'instant une exploration plus poussée.

Dans la première salle, des restes de la faune et les ossements de quatre hyènes des cavernes, "des individus complets" ont été retrouvés, a-t-il confirmé.

Les représentations peintes se situent dans une deuxième salle, des dessins répartis en trois grandes catégories. "Des ponctuations, une main négative et ce qui est dit être un visage", a précisé M. Baratin.

"L'Homme a fait quelque chose, c'est évident", a-t-il indiqué, en évoquant les "quatre traits noirs qui peuvent être interprétés, certains pensent à un visage, une tête d'animal" et "un ajout de couleur ocrée".

D'autres bâtonnets et d'autres ponctuations laissent imaginer un réseau plus complexe. Enfin des ossements humains ont été localisés dans un éboulis, qui seront analysés au carbone 14. Selon le scientifique, cette datation sera décisive pour l'intérêt du site.

Cette grotte pourrait en effet être un rarissime lieu de sépulture, a déclaré à l'AFP le grand spécialiste français de l'art pariétal, Jean Clottes, conservateur général honoraire du Patrimoine.

Pour ce préhistorien familier de tous les grands sites de l'art rupestre au monde, "a priori, cette grotte semble correspondre à un petit sanctuaire, "petit non pas par son importance potentielle mais par sa taille", a-t-il souligné.

Autre hypothèse, encore plus intéressante, il pourrait s'agir aussi d'un lieu de sépulture aux parois ornées, dont on ne connaissait à ce jour que deux cas, celui de la Grotte del Romito, en Italie méridionale, et celui de la grotte de Cussac, en Dordogne.

Aucune autre grotte ou abri présentant des oeuvres rupestres n'a à ce jour livré d'ossements humains.

[pelon]

Alerte aux scouts nettoyeurs de graffitis !

[canardos]

la fameuse grotte ornée se revele finalement bien moins spectaculaire et interessante que l'annonce prétentieuse et prématurée du président du conseil général de charente ne le laissait penser....

Dans le Figaro:

[center]En Charente, mystère autour d'une grotte[/center]

Anne-Marie Romero
[07 février 2006]

À VILHONNEUR (Charente), à quelques kilomètres au sud d'Angoulême, la découverte d'une nouvelle grotte préhistorique plonge les spécialistes dans la perplexité. «En tout et pour tout, explique le conservateur régional de l'archéologie de Poitou-Charentes, M. Baratin, la grotte nous a révélé une main négative entourée de peinture noire, des ponctuations rouges et noires et quelques ossements humains et animaux entassés dans un éboulis.» La pratique de ces mains soufflées est un marqueur de datation bien connu et situe la grotte à la période gravettienne, c'est-à-dire à environ 27 000 ans BP (before present). En revanche, contrairement au communiqué publié par le ministère de la Culture, M. Baratin affirme qu'il n'y a pas trace de gravures, notamment celle d'un visage humain, comme l'ont affirmé d'autres sources.

Dans cette contradiction, il faut surtout voir la précipitation avec laquelle la nouvelle a été annoncée, avant même que les analyses basiques n'aient pu être réalisées. La salle ornée de cette «peinture», indique en effet le communiqué, a été découverte par des spéléologues en novembre dernier, alors qu'une équipe d'archéologues du musée d'Angoulême, dont fait partie Jean-François Tournepiche, y travaillait depuis trois ans en compagnie de chercheurs de l'université de Bordeaux.

Restes organiques

On n'a donc pas encore pu procéder à la datation au carbone 14 des ossements, ce qui nous fournira des informations déterminantes. Soit ces restes organiques sont arrivés là fortuitement et n'ont aucune relation avec le tracé de la main, soit ils sont contemporains de la main, ce qui serait beaucoup plus intéressant et ferait de Vilhonneur un site comparable à la grotte de Cussac, découverte en 2001, en Périgord.

A Cussac, près de Lalinde, face aux incontournables bisons, chevaux et mammouths, auxquels s'ajoutent trois femmes «entières», cinq squelettes d'hommes avaient été retrouvés, dont un complet en connexion anatomique, ce qui évoque une inhumation volontaire. Cette découverte, unique au monde, a lancé les préhistoriens sur la piste des «prêtres artistes» qui ont tracé les dessins et auraient pu être enterrés, comme un privilège exclusif, dans ce lieu sacré.


A Vilhonneur, on n'en est pas encore là. Mais la main négative, en soi-même, est du plus grand intérêt. On sait maintenant qu'elles étaient réalisées grâce à des pigments soufflés autour d'une main apposée sur la paroi. Lorsque les pigments sont rouges, ils sont à base d'oxyde de fer et non datables. S'ils sont noirs et à base de manganèse, non plus, mais s'ils sont constitués de charbon de bois, une matière organique, on peut les dater au C 14.

Des mains d'enfants

Jean Clottes, conservateur général honoraire du patrimoine et spécialiste mondial du paléolithique, a beaucoup travaillé sur ces mains, qui, dit-il, «sont caractéristiques du gravettien (– 27 000 à – 22 000 ans) et à la rigueur de l'aurignacien (– 40 000 à – 27 000 ans) mais qui semblent disparaître ensuite, au solutréen et au magdalénien (époque de Lascaux)». Datations qu'il a lui-même confirmées dans la «grotte des mains» de Gargas (Hautes-Pyrénées), un lieu extraordinaire couvert de plus de 200 mains négatives. Là, des esquilles d'os fichées dans les fissures du rocher ont été datées et fournissent, elles aussi, une fourchette de – 27 000 à – 26 000 ans.

«Le sanctuaire le plus riche en mains, après Gargas, explique-t-il, est la grotte sous-marine Cosquer, dans les calanques de Marseille. Là, nous avons identifié 65 mains gauches d'hommes et de femmes, mais pas d'enfants. En revanche, à 2,20 mètres du sol, il y a bien des mains enfantines imprimées dans l'argile molle, ce qui implique qu'un adulte a porté ces enfants à bout de bras afin de leur faire poser la main sur la paroi.»

De ces mains, on en découvre partout, en France, à Pech Merle, à Arcy-sur-Cure et à Chauvet, en Espagne, à Bornéo, dans le bush australien, en Patagonie, au Sahara. «Un chercheur, Jean-Michel Chazine, qui a travaillé à Bornéo, poursuit Jean Clottes, a mesuré ces mains et a constaté que l'index et l'annulaire des hommes et des femmes avaient des dimensions différentes et en a conclu qu'un bon nombre de ces pochoirs étaient féminins.»

Mais que signifient-elles ? Dans sa théorie sur le chamanisme de la préhistoire, élaborée avec son collègue sud-africain Lewis Williams, «sur la base de théories énoncées en 1950 par l'historien roumain des religions, Mircea Eliade» – et encore très contestée dans les milieux spécialisés –, le même Jean Clottes pense que cette apposition de la main humaine sur la paroi de la caverne peut avoir matérialisé le contact entre le monde visible et celui des esprits. «Ce geste simple de souffler de la peinture autour de la main a certainement une signification magique très forte. La main, en effet, disparaît et s'intègre dans le rocher. Ce pourrait être un moyen de sacraliser la caverne ou de s'approprier une parcelle de son pouvoir surnaturel.»

Enfin, il est intéressant de savoir que la grotte de Vilhonneur est voisine de quelques centaines de mètres de celle du Placard, une mine d'informations extraordinaire allant du paléolithique moyen (époque des néandertaliens) à l'âge du bronze. Découverte à la fin du XIXe siècle, ses 15 mètres de stratigraphie ont d'abord été massacrés à la pelle. Mais l'abbé Breuil en a repris la fouille et c'est Le Placard qui lui a permis d'élaborer sa chronologie du paléolithique.

Comme c'est devenu désormais la règle, le Ministère de la Culture a précisé que la grotte de Vilhonneur ne serait pas ouverte au public. En revanche, précise Jean-François Tournepiche, «une équipe va maintenant être constituée afin de poursuivre les recherches de cette grotte très complexe sur le plan géologique et probablement très ancienne puisqu'on y a trouvé des restes d'hyènes».

[Crockette]

dit Canardos hier j'ai vu un reportage (je te dirais pas sur quelle chaine :-P ),

qui disait que les amérindiens avait colonisé l'amérique en plusieurs vagues.

Par des études sur l'adn (mitocondriale je crois que c'est ça), les amérindiens étaient constitués par quatre familles d'adn, toutes les quatre originaires de sibérie et d'asie.
Donc jusque là pas de problèmes, les cloviciens sont venus en Amérique il y a 11 000 ans. Personne ne le nie.

Mais d'après certains archéologues, confirmées par des études d'adn, il y aurait eu une autre vague de colonisation venant d'Europe cette fois ci, il y a 16 000 ans.
Le peuple qui aurait colonisé l'Amérique pendant cette période glaciaire était nommé le solutréens, ils vivaient dans le sud ouest de la France.

Que penses tu de cette théorie ?

[canardos]

réponse ICI

[Crockette]

JE SUIS Désolé les volatiles mais : 16 000 av JC, période glaciation entre le sud ouest de la France et l'Amérique du Nord, invention de l' aiguille, invention de la lance d eclovis, canots en peau de caribou et de phoques, escales près de la banquise, abri sous un canot lors de tempêtes, confirmation des hypothèses et des outils par des anciens esquimos, enfin analyses génétiques en totale adéquation avec les infos de canardos...

ça fait un sacré paquets d'indices concordants tout cela...une vague parmi d'autres, combien d'individus on en sait rien comme tu l'as dis canardos, peut être une vague de migration minoritaire, mais il reste des doutes comme Zelda l'a dit.

Je cite pas officiellement le sujet car on va se faire fermer... :ph34r: