a la reunion les premiers insecticides chimiques utilisés pour lutter contre le chikungunya se sont revelés nocifs pour l'environnement et la santé....
on en est donc revenu à un insecticide biologique à base de toxine de la bacterie Bacillum thuringiensis, qui, lui, préserve l'environnement et la santé....
cette fameuse toxine qui suscite tant l'opposition des anti-ogme quand elle est exprimée par des plantes génétiquement modifiées.....
dans Science et Avenir:
a écrit :
[center]Le trouble impact des insecticides[/center]
Les autorités ont changé de produits après des décès d'oiseaux et des intoxications d'enfants.
Par Eliane PATRIARCA
jeudi 23 février 2006
La métaphore martiale est à l'honneur. «Nous gagnerons la bataille du chikungunya !» déclarait mardi le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin. Mais toute guerre a ses effets collatéraux. L'éradication du moustique Aedes albopictus, vecteur du virus, nécessite des produits insecticides, dont l'impact environnemental et sanitaire suscite l'inquiétude.
Des associations écologistes ont rapporté des décès d'oiseaux ou de caméléons après les pulvérisations. Le WWF et Cap 21 s'alarment aussi des risques pour la santé. Selon le WWF, les insecticides utilisés, «hautement toxiques, ont été pulvérisés massivement, et le plus souvent par des personnes inexpérimentées, dans l'atmosphère des zones résidentielles, des écoles». Des établissements scolaires ont dû être évacués d'urgence à cause des vapeurs toxiques dont des enfants ont souffert. Selon Christophe Paupy, entomologiste à l'Institut de recherche et de développement de Montpellier et membre de la cellule de coordination de la recherche envoyée à la Réunion par les ministères de la Santé et de la Recherche, «de tels incidents n'avaient jamais été rapportés dans des conditions normales d'utilisation. Ce qui laisse penser qu'il a pu se produire, dans l'urgence, des erreurs de dosage et d'épandage».
Les autorités sanitaires ont donc décidé de recourir à des produits moins toxiques. Le Téméphos, utilisé contre les larves, est désormais remplacé par un outil de lutte biologique, le BTI (Bacillus thuringiensis israelensis). Et le Fénitrothion, organophosphoré utilisé contre les moustiques adultes, par la deltaméthrine, dont la rémanence dans l'environnement est moindre. «Notre arsenal d'insecticides est limité, et la biologie spécifique d'Aedes albopictus complique le travail, souligne Christophe Paupy. Les larves occupent des niches d'eau créées par l'homme (pneus, boîtes de conserve...) qu'il suffit de retourner, mais aussi des sites naturels (creux de rocher, bambous coupés...), très difficiles à détecter, et où on ne peut utiliser que des larvicides.» Pour mesurer les atteintes à la biodiversité, la cellule de recherche préconise l'envoi sur l'île d'une mission d'écotoxicologues et de spécialistes de l'environnement