Max Weber La Science, profession et vocation

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Louis » 24 Fév 2006, 23:06

suivi de Leçons wébériennes sur la science et la propagande (par Isabelle Kalinowski)

Quatrieme de couverture :

Figure majeure des sciences sociales allemandes du début du XXe siècle, Max Weber accepta de prononcer, en novembre 1917, dans l’atmosphère sombre de la fin de la Première Guerre mondiale, une conférence sur le métier de savant. Ce texte, La Science, profession et vocation, le plus célèbre de ses écrits, constitue le testament d’un homme qui fut tout à la fois un extrémiste de l’exigence scientifique et un critique radical du savoir dans son usage le plus commun, celui de la « domestication » des esprits et d’un détournement de l’autorité de la connaissance à des fins de justification de l’ordre établi.
Virtuose de la science, au charisme puissant, Max Weber connut une crise qui l’éloigna de l’enseignement pendant près de vingt ans. Le ressort du doute l’amena à développer une analyse comparée du prestige des intellectuels dans les différentes civilisations, et à étudier les modalités de l’acquisition et de la transmission du savoir, ainsi que de la formation de la « caste » de ses détenteurs légitimes. Ces interrogations nourrissent la conférence sur la science, où il livre une leçon de modestie et de « probité », en un temps où se multipliaient, dans les universités, les petits « prophètes en chaire » et les démagogues des « valeurs », davantage soucieux d’exploiter le ressentiment national de leurs étudiants que de leur enseigner le patient travail de la rupture avec les préjugés.

Isabelle Kalinowski propose ici une nouvelle traduction de cette conférence, suivie d’un long essai, les Leçons wébériennes sur la science et la propagande, qui, enrichies de la traduction de nombreux extraits inédits, abordent cinq thèmes : la sociologie de la « vocation » savante, la théorie du « charisme », le culte du poète-gourou Stefan George, le rapport entre « savant » et « politique » et, enfin, la soumission de l’université à l’organisation capitaliste du travail.
• Max Weber (1864-1920) était issu d’une famille d’industriels protestants. Il fut l’un des pionniers de l’enquête sur le terrain avec sa double étude sur les ouvriers agricoles à l’est de l’Elbe. Ses premiers écrits portent sur les sociétés commerciales au Moyen Âge et sur l’histoire agraire de l’Antiquité.
Menant une activité politique marginale et, occasionnellement, celle de journaliste, il s’orienta vers la philosophie méthodologique et l’épistémologie. En 1905, paraît un ouvrage qui va faire grand bruit : L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Puis ce furent les importants travaux de sociologie économique, religieuse et juridique. Après la guerre, il revint à l’université de Munich en 1919 pour y enseigner la sociologie, mais il mourut l’année suivante. De ces dernières années datent également des écrits importants tels que l’étude sur la neutralité axiologique et les deux célèbres conférences sur la vocation du savant et la vocation du politique. Certaines de ses œuvres continuent à faire l’objet de vifs débats, comme à l’époque de leur parution. Il n’a cessé d’influencer d’une manière déterminante l’évolution de la sociologie dans tous les pays. On peut dire qu’ il fut l’égal des plus grands esprits de sa génération, par exemple Husserl, Simmel ou Scheler.

• Isabelle Kalinowski est chercheur au CNRS (Centre de sociologie européenne). Elle a traduit et présenté, de Max Weber, L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme (Champs Flammarion, 2000) et Hindouisme et bouddhisme (Champs Flammarion, 2003).

a écrit :Alain Accardo  L’Humanité, 12 octobre 2005
La réédition par Agone de la célèbre conférence du sociologue Max Weber sur La Science, profession et vocation, n’est pas tant une nouveauté par le texte même de l’exposé, déjà connu en France dans ses précédentes traductions, que par les cinq chapitres de commentaires qu’Isabelle Kalinowski, éminente spécialiste de Weber, ajoute à sa propre traduction. Plongées dans un bain décapant qui allie l’érudition à la pénétration, l’œuvre et la personnalité du savant allemand en ressortent comme régénérées. Ne pouvant passer ici en revue ces cinq magistrales « leçons wébériennes », qui se font d’ailleurs écho, nous nous arrêterons sur celle, intitulée « Un savant très politique », qui nous paraît contribuer le plus à déplacer le regard classiquement porté sur Weber. Le lecteur y découvre que la vision accréditée par la vulgate académique française repose sur un contresens, pour ne pas dire sur une falsification. On en trouve l’origine dans la première traduction publiée en France en 1959, celle de Julien Freund, dans l’ouvrage Le Savant et le politique préfacé par Raymond Aron. Avec ce dernier, Freund avait pris le parti de traduire la notion de « Wertfreiheit », qui est centrale dans la réflexion de Weber sur la science sociale, par l’expression « neutralité axiologique ». L’autorité du préfacier renchérissant sur celle du traducteur, l’idée fut ainsi durablement introduite que pour Max Weber, grand savant s’il en fut, la vision scientifique de la réalité excluait radicalement tout jugement sur la « valeur » de son objet. En conséquence, tout chercheur en sciences humaines soucieux d’objectivité se devait de respecter ce principe de neutralité absolue, sous peine de se disqualifier.
Dans sa formulation purement abstraite et décontextualisée, un tel principe peut indifféremment être tenu pour un truisme ou donner lieu à des controverses scolastiques. Isabelle Kalinowski a préféré se poser la question de savoir dans quelles circonstances concrètes et dans quels termes exactement le sociologue allemand a été conduit à énoncer ledit principe, et comment ses interprètes français ont été amenés à un contresens quelque 40 ans plus tard.
Car le principe de « neutralité axiologique », pont-aux-ânes épistémologique encore enseigné aujourd’hui, tel qu’il a été entendu et reformulé par Freund et Aron, procède bien d’un contresens sur la notion de Wertfreiheit dont Isabelle Kalinowski décortique genèse et signification dans l’œuvre et aussi la vie de Weber. Pour résumer en quelques mots la thèse principale de son enquête, on peut dire que la notion de Wertfreiheit exprimait avant tout chez Weber une volonté de « non-imposition des valeurs » et en l’occurrence le refus de la pratique propre à un certain nombre d’universitaires allemands de l’époque (en 1917, en pleine guerre) qui abusaient de leur position pour endoctriner leurs étudiants et leur imposer ex cathedra les vues les plus réactionnaires. Weber n’avait aucune objection à ce qu’un savant eût des convictions personnelles, politiques ou autres et qu’il les exprimât publiquement. Lui-même fut toute sa vie un homme d’engagement qui ne craignit pas de prendre ouvertement position en différentes circonstances. Ce qu’il récusait, c’était le fait d’avancer masqué, de confondre les registres et de faire, sous couvert de science, de la propagande idéologique.
Si Freund et Aron s’étaient attachés à transmettre la mise en garde de Weber sans déformation, ils auraient fait œuvre pie. Mais en en faisant un principe de « neutralité axiologique », ils ont, intentionnellement ou non, forgé la machine de guerre dont l’Université française avait besoin pour mieux faire barrage à une vision marxiste de l’économique et du social qui dans les années 1960 se montrait particulièrement conquérante intellectuellement. Ils ont assuré bonne conscience et légitimité à des spécialistes qui, aujourd’hui encore, croient devoir soupçonner a priori d’infirmité scientifique la critique sociale, marxiste ou pas, alors qu’ils octroient sans réserve le label scientifique à des travaux imprégnés d’idéologie libérale.
Max Weber, quant à lui, aurait trouvé indigne cette « neutralité » à deux vitesses.
Alain Accardo
L’Humanité, 12 octobre 2005
Louis
 
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Message par canardos » 24 Fév 2006, 23:28

sur max weber, anticommuniste et antimarxiste, un petit bout de biographie pour écliarer les forumeurs.

a écrit :

Max Weber donne alors un puissant élan à la sociologie via et au delà des écoles juridiques et historiques allemandes (que Marx avait perdues de vue après Niebuhr et Mommsen); au delà, également, des essais de Simmel, Barth, Gumplowicz, Oppenheim; au delà de Tönnies dont il apprécie beaucoup le Gemeinschaft und Gesellschaft (1887). Max Weber développe ainsi une sociologie du droit, de la religion, de l'économie. Sa sociologie générale s'exprime dans le Wirtschaft und Gesellschaft publié après sa mort, en 1920.

Chez Max Weber, l'anti-marxisme n'est pas une thèse principielle, comme chez Pareto, ni l'effet d'une croyance libérale, comme chez Croce (même si les convictions politiques de Weber l'inclinent de ce dernier côté). Pour l'essentiel, son anti-marxisme résulte d'une réflexion sociologique générale qui le conduit à opposer au matérialisme historique une défense de la "pluralité des interprétations", une exploration de "l'esprit du protestantisme" et diverses autres thèses moins célèbres.

Dès 1903, Max Weber fait alliance avec l'historien Werner Sombart (héritier de Schmoller, etc.) pour promouvoir la revue : Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik qui acquiert une réputation universitaire comparable à celle que les Annales de Bloch et Febvre conquerront par la suite. L' Archiv se lance dans la première contre-offensive savante de grande ampleur à l'encontre du marxisme.



dis nous ce que tu trouves si bien dans la pensée de Max Weber, louis christian rené, son éloge de l'esprit du protestantisme? sa conception de l'état?
canardos
 
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Message par Louis » 24 Fév 2006, 23:37

Mais mon cher canardos, on peut trouver des choses intéressante meme chez des anticommunistes primaires (voir subtils) ! Tout le monde (du moins je l'espére) sait que Weber n'est pas un communiste convaincu... Mais pour cela, encore faut il que l'anticommuniste en question soit un esprit quelque peu acéré et pertinent Et il ne me semble pas que Weber ait été un médiocre...
Louis
 
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Message par Ottokar » 24 Fév 2006, 23:39

Max Weber était très à la mode dans les débats anciens des années 60, comme auteur indvidualiste par rapport aux "holistes" marxistes ou approchant. Cea recoupait le soppositions Sartre-Aron, puis Bourdieu-Boudon+Bourricaud : les marxistes que nous sommes accusés de penser l'homme déterminé par la société (vue comme un tout, ce tout qui est racine du "holisme" ) et non la société comme la somme de ses composants, y compris les hommes, libres de faire à leur guise et se détreminant hors de tout. Sa conférence que j'ai lue il y a déjà un certain temps était assez réac dans une période troublée (17 !!). Lui même a fondé un parti démocrate (un Bayrou avant l'heure) qui n'a cessé de baisser tout au long des années 20, jusqu'à disparaître. Quant à sa thèse sur l'éthique du protestantisme, une banalité à son époque dont on a fait un classique comme s'il avait découvert la lune, et qui renverse la perspective.

Bref, on peut lire l'auteur et y trouver des idées, mais ce forum est-il bien le lieu le plus approprié pour faire l'apologie de Max Weber ?
Ottokar
 
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Message par Louis » 24 Fév 2006, 23:52

Faire l'apologie de max weber ??? :roll: et tu verra si j'en fait l'apologie... :17: Mais bon, c'est le sujet qui m'a semblé intéressant (et approprié au fil "science") Maintenant comme il n'y a pas de "sciences bourgeoises" et de "science prolétarienne", donc en tout bonne logique, le fait de lire un auteur bourgeois ne devrait pas poser probléme ???
Louis
 
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Message par canardos » 24 Fév 2006, 23:56

ok, louis christian rené.....

seulement dans le texte que tu nous as mis il n'y a tout simplement rien sur les conceptions de weber en matiere de sociologie et de philosophie des sciences....

peux tu nous exposer ces conceptions, et nous dire ce que tu en penses....

canardos
 
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Message par Louis » 25 Fév 2006, 00:17

Tout d'abord, au niveau de la sociologie, Weber s'oppose a Durkeim, qui pense que la sociologie doit étudier les faits sociaux comme un physicien étudie l'atome...
Weber pense lui que la sociologie fait partie des « sciences de la culture ». Pour Weber, ces sciences sont trop éloignées des sciences de la nature pour qu'elles puissent s'inspirer de leurs méthodes. De là découlent trois conséquences :


* Sa Sociologie est "compréhensive" parce que les actions humaines sont constituées par les processus par lesquels les hommes donnent un sens subjectif au monde, et orientent leur activité en fonction de celui-ci. Pour rendre compte des actions humaines, il faut donc comprendre les intentions et les motifs subjectifs qui sont à leur origine (cf. infra, la compréhension comme méthode)
* Elle est également hostorique
* Les actions humaines, étant des actions subjectives, se constituent dans le cadre d'un univers de sens plus vaste, c'est-à-dire d'une culture. Or, une culture se caractérise tout d'abord par l'affirmation d'un ensemble de valeurs.

la neutralité axiologique

(in wikipédia) Ce dernier point pose un certain nombre de problèmes épistémologiques, sur lesquels Max Weber a apporté une réflexion décisive. Si les sciences sociales ont pour objet la culture, elles sont, par ailleurs, constituées elles-mêmes dans le cadre d'une culture, c'est-à-dire de valeurs. Dès lors, comment peuvent-elles échapper aux évaluations normatives, fondées sur des valeurs, sur leur objets et prétendre à l'objectivité ?

Pour surmonter ce problème, Weber opère la distinction entre « jugements de valeurs » et « rapports aux valeurs ». Alors que les premiers sont subjectifs et ne doivent pas avoir de place dans le travail scientifique (à l'exception du moment où le chercheur choisit son objet, en raison de la valeur qu'il lui accorde), le « rapport aux valeurs » signifie que l'analyse d'une réalité sociale doit tenir compte de la place occupée par les valeurs dans la société analysée, sans porter de jugement normatif sur celles-ci. L'activité scientifique n'est elle-même orientée par aucune valeur, à l'exception de celle de la vérité : c'est le concept de neutralité axiologique


Quand a la conception qu'a Weber du travail scientifique un rapide résumé (glané dans "sociotoiles")

a écrit :Weber identifie 3 qualités indispensables et complémentaires :
la passion
l'inspiration
le travail

La passion est une condition préalable à l'inspiration et celle-ci ne peut venir
qu'après un travail acharné (mais il ne la garantit pas nécessairement).
Une science en devenir

La science demande de la part du savant un investissement comparable à celui
de l'art mais, à la différence de ce dernier, elle est par nature inachevée en ce
sens qu'elle est inséparable d'un progrès : toute oeuvre n'a d'utilité que si elle
constitue l'amorce de nouveaux questionnements. Elle est donc vouée au
viellissement :« Notre but à nous tous est de nous voir un jour dépassés. »

Le désenchantement du monde
Le progrès s'inscrit dans un processus d'intellectualisation général qui n'a de
cesse de s'intensifier éclipsant progressivement une explication de type
magico-mythique du monde. La croyance que nos actions sont guidées par des
entités surnaturelles décline au profit d'une vision rationnelle axée sur la
maîtrise des choses via la technique et la prévision. Il en résulte un
désenchantement du monde, monde dans lequel, comme l'a très bien montré
Tolstoi, la mort, parce qu'elle met un terme à la vie censée se déployer vers un
progrès infini, ne peut être appréhendée que comme un non-sens.
Dans ce monde désenchanté, le savant n'a pas vocation à nous conduire vers
la « lumière », l'« être véritable », à la manière du philosophe dans le mythe
platonicien de la caverne, pas plus qu'au bonheur ou au divin. Plus personne ne
peut adopter cette attitude prophétique surtout après la critique dévastatrice de
Nietzsche.

Pas de science sans présupposés
La science présuppose toujours un jugement de valeur sur la valeur de la
science. En d'autres termes, le respect pour les valeurs scientifiques vaut en
lui-même et ne peut être démontré scientifiquement. De même qu'elle ne peut
justifier son intérêt pour tel ou tel sujet. Il n'est pas possible d'apporter une
réponse scientifique à une question du type : « les oeuvres d'art méritent-elles
d'exister ? »

Max Weber - Le métier et la vocation de savant
La science ne doit pas se faire le vecteur d'opinions politiques
Raisons pratiques : le prof et ses étudiants sont engagés dans un rapport
inégalitaire. Il est malhonnête de sa part de profiter de son ascendant pour
diffuser ses idées politiques. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne peut pas s'engager
du tout mais il peut le faire uniquement en tant que citoyen dans un contexte
spécifique, au cours d'une réunion publique où on parle de démocratie par
exemple, dans la presse, dans des lieux associatifs, bref, partout sauf en salle
de cours où il doit au contraire laisser toute latitude aux étudiants pour leur
permettre de se construire leurs propres opinions.
Raison théorique : l'impossibilité de justifier scientifiquement ses valeurs
personnelles. Le professeur d'université ne peut trancher dans le combat que
se livrent les Dieux. Face au polythéisme des valeurs, il n'est pas en mesure de
pencher, scientifiquement parlant, en faveur, par exemple, de la culture
française ou de la culture allemande.

Le sens de la science en tant que vocation
Si la science n'ouvre pas la voie au bonheur, si elle ne peut se mettre au
service de telle ou telle idée, de telle ou telle valeur, quel est donc son apport
positif ? Elle contribue à une oeuvre de clarté, nous dit Weber. Elle permet à
l'individu de mieux cerner la portée de ses actions, « à se rendre compte du
sens ultime de ses propres actes ». Lorsque le professeur arrive à un tel
résultat, il se met au service des « puissances morales ».
Sociotoile Page 3/3
Louis
 
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Message par Louis » 25 Fév 2006, 00:20

Donc rassure toi canardos : Weber ne fait pas partie du courant des "culturals studies" :boxing: :33: :17: :17: :17:
Louis
 
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Message par canardos » 25 Fév 2006, 00:44

je ne l'ai jamais pensé, encore que je ne vois pas trop ce que weber apporte avec son concept de neutralité axiologique,

je reprend wikipedia:

a écrit :Pour Max Weber, il est essentiel que, dans son travail, le chercheur n'émette pas de jugement de valeur. Le propre des sciences de la culture est de porter sur un ensemble de phénomènes culturels, c'est-à-dire de phénomènes structurés par des valeurs. Le chercheur doit donc faire de ces valeurs son objet, sans porter pour autant de jugement normatif sur celles-ci : il doit respecter le principe de neutralité axiologique. Weber a ainsi élaboré la distinction entre « jugement de valeur » et « rapport aux valeurs ». Le « rapport aux valeurs » décrit l'action d'analyse du chercheur qui, en respectant le principe de neutralité axiologique, fait des valeurs d'une culture des faits à analyser sans émettre de jugement normatif sur celles-ci, c'est-à-dire sans porter de « jugement de valeur ».



en sciences sociales cette neutralité "axiologique" est tout à fait impossible car l'observateur appartient à la société qu'il étudie.

Weber lui meme en ramenant l'intervention des differents acteurs de la société à celui d'agents économiques, en présentant la bourgeoisie comme la classe rationnelle, en expliquant son succes par des considerations psychologiques et ethiques et non economiques et techniques, se place dans une perspective hégelienne et considere le pouvoir de la bourgeoisie comme le plus haut stade de la société humaine.

bref weber revent à hegel contre marx
canardos
 
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Message par Ottokar » 25 Fév 2006, 08:24

Bon enfin, voilà encore une discussion qui est bien partie pour tourner en eau de boudin.

Bien sûr qu'on peut lire Max Weber, et avec grand profit ! Comme on peut lire quantité de sociologues ou de philosophes non marxistes, Durkheim, Bourdieu (qu'on n'a as besoin d'encenser comme les milieux ATTAC actuels) ou même Raymond Aron, pape de l'anticommunisme de l'après-guerre. Comme on peut lire quantité d'historiens qui en plus de raconter des faits, en proposent une certaine interprétation. Mais on peut, on doit garder une certaine distance avec ces auteurs, qui ne partagent pas (dont nous ne partageons pas) les conceptions.

C'est ce que ne fait pas LCR et sa présentation ressemble sinon à de l'apologie (e terme est peut-être trop fort) du moins à une invitation à lire Max Weber sans recul. Qu'il le lise, puisqu'il nous dit qu'il ne l'a pas lu (!!!) qu'il acquière un certain recul vis-à-vis de l'oeuvre et de l'auteur et qu'il vienne ensuite nous dire ce qui est à prendre, ce qui est intéressant, ce qui fait débat et ce qui est clairement à rejeter, et il aura fait oeuvre utile. Pour ceux qui tiennent à lire Weber.

Mais quand symétriquement à ces conseils de lectures sans recul, notre Canard s'enflamme et réclame une condamnation nette et ferme de Weber, on voit que le fil va encore dégénérer et tourner au dialogue de sourds comme bien des fils opposant LCR à Canardos !

Un numéro habituel, quoi.
Ottokar
 
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