Quel avenir pour l'énergie nucléaire ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 08 Nov 2006, 07:52

dans le Monde:

a écrit :

[center]L'Agence internationale de l'énergie appelle le monde à miser sur le nucléaire[/center]

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 07.11.06 |

Alors que vient de s'ouvrir, à Nairobi, la 12e conférence internationale sur le climat, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a livré, mardi 7 novembre, ses recommandations d'ici à 2030 pour lutter contre le changement climatique. Dans son rapport annuel sur les prévisions mondiales de l'énergie, le World Energy Outlook, l'Agence appelle la communauté internationale à modifier très rapidement sa politique, pour améliorer l'efficacité énergétique. Elle exhorte notamment les gouvernements à recourir plus massivement au nucléaire au cours des vingt-cinq prochaines années.

La planète est confrontée "à une double menace", indique le rapport : "celle de ne pas disposer d'approvisionnements suffisants et sûrs à des prix abordables, et celle de nuire à l'environnement par une consommation excessive". L'approvisionnement en énergie, qui est "une priorité absolue de l'action internationale, menace l'environnement d'une détérioration grave et irréversible, notamment en modifiant le climat de la planète", ajoutent les auteurs de ce document de cinq cent quatre-vingt-seize pages.

LA CHINE, PREMIÈRE ÉMETTRICE DE CO2

Comme dans ses éditions précédentes, l'AIE a étudié plusieurs scénarios. L'hypothèse dite "de référence", dans un premier temps, fait le point sur les évolutions à prévoir si les politiques actuelles perdurent. Ce scénario, qualifié de "non durable", anticipe un bond de 53 % de la demande d'énergie primaire entre 2004 et 2030, dont 70 % proviendraient des pays en développement. Les investissements nécessaires pour "satisfaire la voracité croissante du monde", estimés à 17 000 milliards de dollars il y a un an, sont désormais évalués à 20 000 milliards de dollars (15 700 milliards d'euros).

Un tel scénario démontre "combien il est urgent que les pouvoirs publics agissent. Chaque année de retard pris dans la mise en œuvre des politiques aurait un effet hors de proportion sur les émissions" de CO2, prévient le rapport.

RECOURS ACCRU AU NUCLÉAIRE

Tout cela n'est pas "gravé dans le marbre", insiste cependant l'AIE. L'Agence a élaboré un scénario "alternatif" qui détaille ce que les décideurs politiques devraient faire pour limiter les dégâts. Parmi les solutions, le rapport suggère des économies d'énergie, l'amélioration de l'efficacité énergétique et un recours accru aux ressources locales des pays importateurs, ainsi qu'aux énergies renouvelables. Il prône également une forte augmentation des capacités de production du nucléaire, à 519 gigawatts en 2030, contre 368 gigawatts actuellement. Cette énergie permettrait d'aller vers "un système plus propre, moins coûteux et plus sûr", indique le rapport.

Si le monde se pliait au scénario alternatif, la consommation d'énergie serait, en 2030, inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui, soit la consommation actuelle de la Chine ou 10 % de la consommation mondiale. Les émissions de CO2 dans l'atmosphère reculeraient également de 16 %. "L'économie mondiale peut s'épanouir même en utilisant moins d'énergie", assure le directeur exécutif de l'AIE, Claude Mandil.

canardos
 
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Message par canardos » 27 Déc 2006, 17:47

a écrit :

[center]Réchauffement du climat et pétrole cher relancent le nucléaire[/center]

LE MONDE | 27.12.06 |

L'Europe, la Russie, l'Iran, les Etats-Unis, l'Inde, la Chine, l'Afrique du Sud, le Brésil, l'Australie... Où que les regards se tournent, aucune zone du globe n'échappe, dans ses débats sur l'énergie, à la "contamination" nucléaire.

Pour la première fois, la Commission européenne commence à plaider pour cette source d'énergie, mais de façon suffisamment discrète pour ne pas heurter de front les Etats membres ayant programmé la fermeture de leurs centrales atomiques. De leur côté, des producteurs de gaz et de pétrole comme la Russie et l'Iran veulent développer l'atome civil pour produire leur électricité et réserver à l'exportation ces hydrocarbures qui assurent une grande part des rentrées de devises.


Union européenne : la fin d'un tabou. Au nom de la sécurité des approvisionnements du Vieux Continent et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, Bruxelles sort de la réserve qu'il s'était jusqu'à présent imposée. Le commissaire européen à l'énergie devrait mettre le nucléaire en bonne place, le 10 janvier, dans sa présentation du "paquet" de mesures en faveur d'une politique commune de l'énergie. Andris Piebalgs présentera les avantages de la filière électronucléaire, sujet qui divise pourtant les Etats membres de l'Union européenne (UE).

Dans un document préparatoire cité le 26 décembre par Les Echos, M. Piebalgs reprend une partie du mémorandum sur la politique énergétique présenté par Paris, début 2006. Le nucléaire "est, de toutes les énergies qui rejettent peu de carbone, la plus développée dans l'UE", souligne le texte. Cette énergie est, selon lui, "moins vulnérable aux fluctuations de prix que le charbon ou le gaz, car l'uranium ne représente qu'une part limitée du coût de production de l'électricité nucléaire". Et contrairement aux hydrocarbures, l'uranium utilisé dans les centrales est "disponible en quantités suffisantes pour plusieurs décennies" et "réparti dans plusieurs régions du monde".

Sans inviter directement les pays à lancer ou relancer cette filière, Bruxelles prévient qu'en cas de baisse de la production d'électricité d'origine nucléaire elle devra être "compensée par l'introduction d'autres sources dégageant peu de gaz carbonique". L'avertissement s'adresse aux pays qui ont programmé la fermeture de leurs centrales d'ici à 2030 (Allemagne, Suède, Belgique). Toutefois, des gouvernements ont décidé de prolonger la durée de vie des centrales et d'autres, comme en Grande-Bretagne, cherchent à relancer le nucléaire.

Dans l'UE, seules la France et la Finlande ont décidé la construction de nouvelles unités. L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie vont se doter d'un réacteur commun. La Pologne a annoncé son intention de se joindre au projet et n'exclut pas d'avoir, à terme, une centrale sur son propre territoire. Quant à la Roumanie, elle veut accélérer son programme pour réduire sa dépendance au gaz russe.

Russie : l'atome au service du gaz. Vieille nation "atomique", la Russie vend les deux tiers de son gaz à bas prix sur le marché intérieur. Pourquoi ne pas développer les centrales nucléaires pour produire de l'électricité et garder le gaz et le pétrole pour les marchés étrangers, dit-on à Moscou. Vladimir Poutine a déclaré qu'en 2030 25 % de l'énergie produite devra être d'origine nucléaire.

Le groupe gazier public Gazprom veut participer à la relance du programme de centrales (une quarantaine de réacteurs). Il a pris le contrôle d'Atomstroïexport (construction de centrales à l'étranger) et veut investir dans la société publique Rosenergoatom, qui doit être transformée en société par actions.

La Russie est en train de créer un grand groupe intégré, Atomenergoprom, pour développer le secteur. Elle veut vendre son savoir-faire à l'étranger, comme elle l'a fait en participant à la construction de la première centrale iranienne.

Iran : le nucléaire pour compenser le recul de la production pétrolière. La République islamique n'a pas qu'un programme nucléaire militaire, qui lui vaut des sanctions de l'ONU. Freinée par les "pressions américaines", selon le ministre du pétrole, la production stagne, alors que le pays a les deuxièmes réserves mondiales d'hydrocarbures.

Une richesse en trompe-l'oeil. L'exportation d'or noir (65 % du revenu national) stagne depuis 1996. Elle pourrait diminuer de moitié d'ici cinq ans et s'arrêter en 2015 en raison du sous-investissement et d'une consommation intérieure croissante, prévient Roger Stern, de l'université américaine Johns Hopkins (Baltimore).

Dans son étude publiée mardi 26 décembre, le chercheur en conclut que ce net recul des exportations "laisse suggérer que l'Iran pourrait avoir autant besoin du nucléaire qu'il l'affirme". Cette réponse à un risque de pénurie énergétique ne doit cependant pas faire douter, selon lui, que le programme nucléaire iranien a bien des objectifs militaires.



Jean-Michel Bezat

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CHIFFRES


FRANCE.

Avec 58 réacteurs, l'Hexagone dispose du deuxième parc au monde (derrière les Etats-Unis). Près de 80 % de son électricité est d'origine nucléaire. Elle a fait le choix, en 2003, de relancer son programme avec la construction de l'EPR, réacteur de troisième génération.


INTERNATIONAL.

La Commission européenne et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) plaident pour la relance du nucléaire afin de réduire les gaz à effet de serre et la dépendance des pays industrialisés aux hydrocarbures. Malgré la construction de nouvelles centrales, la part du nucléaire dans la production mondiale d'énergie devrait passer de 6 % à moins de 5 % en 2030.


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Message par canardos » 27 Déc 2006, 17:58

a écrit :

[center]"Sortir du nucléaire" demande aux prétendants socialistes de prendre position[/center]

LEMONDE.FR avec AFP | 06.11.06 |


Le réseau Sortir du nucléaire, qui regroupe 762 associations, demande aux trois candidats à l'investiture socialiste pour l'élection présidentielle de préciser leur position sur le nucléaire, lundi 6 novembre. La fédération a envoyé le 2 novembre un courrier à Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn.


Sortir du nucléaire rappelle que le "projet socialiste pour la France" promet une réduction de la part du nucléaire et une augmentation d'ici 2020 de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie, portée à 20 %.

Mais le projet du PS n'évoque pas la construction du nouveau réacteur nucléaire contesté par les écologistes, l'EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville (Manche). Les socialistes restent aussi muets sur d'éventuelles fermetures de centrales nucléaires, déplore le réseau écologiste.

LE NUCLÉAIRE DIVISE LA GAUCHE ET LES ÉCOLOGISTES


Sortir du nucléaire demande aux trois postulants, Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn, de préciser si, en cas de victoire aux élections, ils annuleraient ou non la construction de l'EPR, ainsi que "tout projet d'enfouissement des déchets radioactifs", et "combien de réacteurs" sur les cinquante-huit actuellement en activité ils décideraient de fermer.

Le réseau attend leur réponse pour le 10 novembre, et promet qu'il "fera directement campagne contre les candidats qui ne prendront pas des engagements parfaitement clairs".

La fédération écologiste a déjà interpellé les collectifs pour une candidature antilibérale unitaire, où le nucléaire fait débat. Sortir du nucléaire juge cette énergie "incompatible avec une alternative à gauche". Le réseau avait aussi adressé un courrier au candidat potentiel Nicolas Hulot, lui demandant de lever les "ambiguïtés" de sa position vis-à-vis du nucléaire.
Pour Sortir du nucléaire, pas de doute : "Risques de catastrophes, déchets radioactifs, prolifération vers l'arme atomique, le nucléaire met la planète en danger autant que le réchauffement climatique. Pour sauver la planète : ni nucléaire, ni effet de serre, mais des économies d'énergie (principalement dans les pays riches) et des énergies renouvelables (partout sur la planète)."



canardos
 
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