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[center]L'Agence internationale de l'énergie appelle le monde à miser sur le nucléaire[/center]
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 07.11.06 |
Alors que vient de s'ouvrir, à Nairobi, la 12e conférence internationale sur le climat, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a livré, mardi 7 novembre, ses recommandations d'ici à 2030 pour lutter contre le changement climatique. Dans son rapport annuel sur les prévisions mondiales de l'énergie, le World Energy Outlook, l'Agence appelle la communauté internationale à modifier très rapidement sa politique, pour améliorer l'efficacité énergétique. Elle exhorte notamment les gouvernements à recourir plus massivement au nucléaire au cours des vingt-cinq prochaines années.
La planète est confrontée "à une double menace", indique le rapport : "celle de ne pas disposer d'approvisionnements suffisants et sûrs à des prix abordables, et celle de nuire à l'environnement par une consommation excessive". L'approvisionnement en énergie, qui est "une priorité absolue de l'action internationale, menace l'environnement d'une détérioration grave et irréversible, notamment en modifiant le climat de la planète", ajoutent les auteurs de ce document de cinq cent quatre-vingt-seize pages.
LA CHINE, PREMIÈRE ÉMETTRICE DE CO2
Comme dans ses éditions précédentes, l'AIE a étudié plusieurs scénarios. L'hypothèse dite "de référence", dans un premier temps, fait le point sur les évolutions à prévoir si les politiques actuelles perdurent. Ce scénario, qualifié de "non durable", anticipe un bond de 53 % de la demande d'énergie primaire entre 2004 et 2030, dont 70 % proviendraient des pays en développement. Les investissements nécessaires pour "satisfaire la voracité croissante du monde", estimés à 17 000 milliards de dollars il y a un an, sont désormais évalués à 20 000 milliards de dollars (15 700 milliards d'euros).
Un tel scénario démontre "combien il est urgent que les pouvoirs publics agissent. Chaque année de retard pris dans la mise en œuvre des politiques aurait un effet hors de proportion sur les émissions" de CO2, prévient le rapport.
RECOURS ACCRU AU NUCLÉAIRE
Tout cela n'est pas "gravé dans le marbre", insiste cependant l'AIE. L'Agence a élaboré un scénario "alternatif" qui détaille ce que les décideurs politiques devraient faire pour limiter les dégâts. Parmi les solutions, le rapport suggère des économies d'énergie, l'amélioration de l'efficacité énergétique et un recours accru aux ressources locales des pays importateurs, ainsi qu'aux énergies renouvelables. Il prône également une forte augmentation des capacités de production du nucléaire, à 519 gigawatts en 2030, contre 368 gigawatts actuellement. Cette énergie permettrait d'aller vers "un système plus propre, moins coûteux et plus sûr", indique le rapport.
Si le monde se pliait au scénario alternatif, la consommation d'énergie serait, en 2030, inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui, soit la consommation actuelle de la Chine ou 10 % de la consommation mondiale. Les émissions de CO2 dans l'atmosphère reculeraient également de 16 %. "L'économie mondiale peut s'épanouir même en utilisant moins d'énergie", assure le directeur exécutif de l'AIE, Claude Mandil.