Les alternatives au réacteur nucléaire EPR

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Raymond » 21 Juin 2006, 00:35

a écrit :Les alternatives au réacteur nucléaire EPR : 2 fois plus d’électricité, 15 fois plus d’emplois

Etude réalisée par le réseau Sortir du nucléaire et par Les 7 Vents du Cotentin


L’année 2006 est une période importante de choix pour la France en matière de politique énergétique. La construction d’un prototype de réacteur nucléaire "EPR" à Flamanville, en Normandie a été décidée, et devrait débuter en 2007.
La France, avec 58 réacteurs nucléaires en service, est largement suréquipée. Le réacteur de type EPR, qui n’apporte aucune amélioration notable quant au risque d’accident ou à la gestion des déchets nucléaires, est pourtant pressenti pour le remplacement des centrales actuelles dans 1 ou 2 décennies.
Cette décision a été prise par EDF et le gouvernement français sans qu’aucune alternative n’ait jamais été sérieusement envisagée, et les débats publics ont été organisés alors que la décision était déjà prise ! Pourtant, un sondage publié le 25 janvier 2006 par la Commission européenne révèle que, pour répondre à la crise énergétique, seuls 8 % des citoyens français (et 12 % des européens) proposent de développer l’énergie nucléaire.
Avec le projet EPR, dont le coût prévu est de 3 milliards d’euros, le nucléaire continue d’accaparer la quasi totalité des budgets publics de l’énergie, et ce au détriment d’un vrai plan de sobriété énergétique et de développement des énergies renouvelables.
C’est dans ce contexte que le Réseau "Sortir du nucléaire" a chargé le cabinet "Les 7 Vents du Cotentin" de Basse-Normandie (Manche) de réaliser une étude sur le thème : "Avec les 3 milliards d’euros prévus pour le prototype de réacteur nucléaire EPR, que pourrait-on faire dans la région "Grand Ouest" de la France, dans le domaine de la maîtrise de la demande d’énergie et des énergies renouvelable, et pour l’emploi ?"
Cette étude a été rendue publique à l’occasion du grand rassemblement organisé le 25 avril 2006 à Cherbourg, à l’appel de 275 organisations nationales dans 47 pays, qui a réuni près de 30 000 personnes.

Présentation de l’étude
Un état des lieux énergétique des 4 régions concernées (Bretagne, Pays de la Loire, Haute et Basse-Normandie) a permis de déterminer les potentiels locaux. Les 3 milliards d’euros étant destinés à la seule production électrique, c’est dans le domaine de l’électricité que les potentiels de production renouvelable et d’économie ont été dégagés. Plusieurs actions concrètes sont alors proposées, qui se répartissent selon les thèmes suivants :

- La première proposition est de consacrer 10 % du budget à la création et au fonctionnement de 50 Agences locales de l’énergies (ALE) réparties sur le territoire du Grand Ouest, créant plus de 400 emplois. En effet, l’ensemble des propositions implique de sortir du modèle français au profit d’une décentralisation des compétences pour la gestion de l’énergie. Les ALE constituent les acteurs de base indispensables à la mise en œuvre des mesures proposées.
=>33 % du budget sont attribués à des mesures de maîtrise de l’énergie, pour un objectif d’économie de 7 Twh électrique. Des programmes spécifiques sont prévus, visant différents publics :
=>des campagnes d’information sur l’éclairage et l’électroménager économe, ainsi que la chasse aux veilles inutiles dans l’habitat et le tertiaire.
=>la mise à disposition de crédits à prix bonifié pour encourager l’achat de matériel économe.
=>la promotion de l’habitat bioclimatique et la création d’une subvention de 2000 euros par construction bioclimatique, afin de couvrir une partie du surcoût à l’investissement.
=>des mesures de conseil et de "prime à la casse" pour le remplacement des moteurs électriques les moins efficaces dans l’industrie
=>la généralisation des actions au sein des collectivités locales telles que diagnostic des consommations des bâtiments communaux, régulation du chauffage et de l’éclairage, investissement dans des équipements économes, construction de bâtiments "basse-énergie"...

=>22% du budget sont attribués à des mesures visant à remplacer les usages thermiques de l’électricité par une production de chaleur d’origine renouvelable (bois, solaire). L’objectif est de 4 Twh électriques économisés et 4800 emplois créés. Les moyens :
=>Campagne de remplacement du chauffage électrique par des poêles à bois à granulés, appareils modernes qui offrent un grand confort d’utilisation. Un programme d’achat groupé permettrait d’une part le développement de la filière, d’autre part la mise en place d’un système d’abonnement pour fournir à l’utilisateur l’appareil et le combustible, pour un coût inférieur à la facture électrique.
=> mise en place d’un crédit à taux zéro pour favoriser l’installation de chauffe-eau solaire, renforcé par des campagnes d’achat groupé permettant d’obtenir une baisse des coûts.

=>25 % du budget sont prévus pour favoriser la production d’électricité, majoritairement renouvelable. L’objectif est de 11 TWh électriques produits et 5500 emplois créés. Les moyens :
=>Promouvoir la production de biogaz (gaz produit à partir de la matière organique). Les ressources du Grand Ouest en biomasse agricole, et notamment en lisiers animaux, sont énormes et actuellement très peu valorisées.
=>Utilisation du biogaz comme combustible dans des installations de cogénération, qui permettent de produire à la fois de l’électricité et de la chaleur, avec un très bon rendement. L’étude propose de financer 30 % des investissements pour la mise en place des filières de biogaz et de cogénération.
=>Favoriser la micro-cogénération : le remplacement des chaudières "classiques" à gaz (ou même au fiul) chez les particuliers par des "cycles Stirling" permettrait de produire efficacement de l’électricité et de la chaleur en cogénération.
=>Financer des études sur le capital éolien. Malgré son fort potentiel, l’éolien se développe peu en France. La réalisation d’études de potentiel sur l’ensemble du territoire concerné permettrait de fixer dans la concertation quels sont les lieux d’implantation acceptables, et de déterminer la faisabilité technique et financière. La mesure proposée est de prendre en charge 80 % du coût des études nécessaires, en partenariat avec le communautés de communes. Ce soutien financier vise à créer une dynamique qui relance la filière éolienne et favorise l’implication des acteurs locaux.

Enfin, 10 % du budget sont consacrés à la recherche et le développement d’autres sources d’énergies prometteuses :
=>centrales photovoltaïques de démonstration, encore trop coûteux pour une production à large échelle
recherche sur les énergies des mers, les piles à combustible, filières prometteuses mais pas encore mûres technologiquement
=>éoliens offshore, dont le potentiel est énorme dans la région

Résultat et conclusion

L’étude montre qu’avec la même somme (3 milliards d’euros) :
=>on pourrait obtenir une capacité de réponse aux besoins électriques deux fois supérieure à celle de l’EPR, en ajoutant la production d’électricité à celle qui est évitée.
=>le nombre d’emplois pérennes dépasserait les 10 000. Le projet EPR quant à lui comptera jusqu’à 2300 personnes en phase de construction. Sur quinze ans, la moyenne cumulée est de 600 emplois créés. L’effectif permanent sera de 250 à 300 emplois.

Ces actions, si elles se concrétisent, engageront le Grand Ouest sur la voie de la productivité énergétique. Plus compétitives, à la pointe de l’innovation, les régions feraient un pas décisif en matière de performances économiques et d’amélioration des conditions sociales et de respect de l’environnement. Véritable tournant en France, amorce vers une politique de décroissance, les évolutions en matière de consommation et de production électriques rendront obsolètes les projets d’EPR et de ligne THT. A la place d’une seule dépense de 3 milliards d’euros - un chantier de quelques années qui ne changera pas la situation énergétique de la France d’un iota (la surcapacité nucléaire sera toujours là) - on pourrait... changer d’avenir.
Cette alternative, par le biais de propositions concrètes, incite chaque personne, chaque collectivité territoriale à devenir un acteur de la politique énergétique, pour le respect des générations futures.

L’étude "un courant alternatif pour le Grand Ouest" est disponible sous 2 formes :
=>Document de l’étude complète (114 pages) : 12 euros (port compris)
=>Brochure de synthèse grand public (16 pages couleur) : 2,5 euros l’exemplaire, 6 euros les 5, 10 euros les 10 (Port compris).

Commandes auprès du Réseau "Sortir du nucléaire" 9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de Sortir du nucléaire), ou téléchargement gratuit sur :
http://www.sortirdunucleaire.fr
Le Réseau "Sortir du nucléaire" est une fédération de 720 association. Son objectif est d’obtenir l’abandon du nucléaire en France grâce à une autre politique énergétique, en favorisant notamment la maîtrise de l’énergie, et le développement d’autres moyens de production électrique.
Réseau "Sortir du nucléaire", 9 rue Dumenge, 69317 Lyon Cedex 04. Tel : 04 78 28 29 22. Fax : 04 72 07 70 04. www.sortirdunucleaire.fr

"Les 7 Vents du Cotentin" est une Société Coopérative d’Intérêt Collectif basée dans la Manche. A la fois bureau d’études et Espace Info Energie, elle exerce son expertise dans les domaines du développement de la maîtrise de l’énergie et des énergies renouvelables. Les 7 vents du Cotentin, 3 rue Gambetta, 50 200 COUTANCES. Tel 02 33 19 00 10
Raymond
 
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Message par Sterd » 21 Juin 2006, 06:42

Ils sont débiles ou ils prennent les gens pour des cons les "sortir du nucléaire" ? Comment peuvent ils comparer l'électricité produite par un prototype avec celle produite par des usines de productions normales.
A ce niveau là autant comparer le nombre de passagers transportés par le démonstrateur de l'Airbus A380 et celui de la production annuelle d'une usine de byciclettes. A tous les coups l'usine de byciclette permet de transporter plus de monde pour bien moins cher.

C'est pas en utilisant des arguments aussi ridicules qu'ils vont réussir à convaincre autre chose que leurs propres troupes, et moi je vais continuer a m'interroger sur la crédibilité de gens qui n'ont que ce genre de pauvres arguments pour étayer leurs thèses. A chaque fois qu'on consulte une de leurs études on tombe soit sur de francs mensonges, soit sur des énormités comme celle exposée ici.
Sterd
 
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Message par Jacquemart » 21 Juin 2006, 07:30

Accessoirement, l'argument sur les emplois est, en soi, sidérant.
Est considéré comme souhaitable quelque chose qui va exiger beaucoup de travail de la société. Est inversement considéré comme nuisible une innovation qui permet d'en économiser.
Cette remarque ne s'applique bien sûr pas aux seuls écolos, mais il est significatif qu'en ne remettant pas en cause le fonctionnement du capitalisme, on endosse rapidement ses pires absurdités.
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Message par Barikad » 21 Juin 2006, 07:38

J'vais dejà parlé de cette etude, que j'avais taxé de malhonnéte. Elle melange des torchons et des serviettes pour nous sortir des chiffres propres à faire rever un journaliste.
Barikad
 
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Message par Sterd » 22 Juin 2006, 06:59

Je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi les écolos font une fixette sur le nucléaire. Si il y a des gens intelligents et qui savent de quoi ils parlent dans leurs rangs, ils ne peuvent pas sérieusement se satisfaire de ce genre d'étude ridicule. J'avais entendu parler de grave défauts de conception des réacteurs EPR, si ça se trouve c'est vrai, mais alors pourquoi sortir cet article indigent et pas une reelle dénonciation de ces défauts ?
Parce que si c'est tout ce qu'ont les écolos contre l'EPR autant dire qu'ils n'ont rien.
Sterd
 
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Message par Jenlain » 22 Juin 2006, 22:37

a écrit :Je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi les écolos font une fixette sur le nucléaire.


Peut être parcequ'on est en train d'accumuler monstre de dechets nucléaires qui polluent, et que c'est dangereux...

a écrit :J'avais entendu parler de grave défauts de conception des réacteurs EPR, si ça se trouve c'est vrai, mais alors pourquoi sortir cet article indigent et pas une reelle dénonciation de ces défauts ?
Parce que si c'est tout ce qu'ont les écolos contre l'EPR autant dire qu'ils n'ont rien.


T'as lu le titre? et l'intro? :whistling_notes:

titre : "Les alternatives au réacteur nucléaire EPR"

dans l'intro : C’est dans ce contexte que le Réseau "Sortir du nucléaire" a chargé le cabinet "Les 7 Vents du Cotentin" de Basse-Normandie (Manche) de réaliser une étude sur le thème : "Avec les 3 milliards d’euros prévus pour le prototype de réacteur nucléaire EPR, que pourrait-on faire dans la région "Grand Ouest" de la France, dans le domaine de la maîtrise de la demande d’énergie et des énergies renouvelable, et pour l’emploi ?"

Le but de l'étude n'est pas de parler d'EPR, mais de dire ce que l'on aurait pu faire avec les 3 milliards d'€ en energie renouvelable!


a écrit :La décroissance et la pénurie n'est jamais loin des projets de ce type là


Quand a critiqué systématiquement le terme "décroissance", c'est vraiment debile tant ce mot est vide de sens.
Et dans le cas precis, il faudrait peut etre argumenter sur pourquoi selon toi c'est une ineptie que de parler de produire moins d'energie électrique, pour en contrepartie d'utiliser plus rationnellement cette energie et au final arriver a peu près à la même chose.

Pour l'argument du travail, je suis a peu près d'accord avec vous, c'est un peu démagogique. Il sorte ca parceque c'est à la mode la création d'emploi à tout prix. Mais d'un autre coté, leur but n'est pas de faire de la politique, mais du lobbying environnementale, donc bon c'est pas si illogique que ca leur argumentaire... il le construise dans le contexte politique dans lequel on est, et on est dans un contexte capitaliste. Il cherche donc à montrer que dès maintenant on peut changer de production d'energie, et se projette pas automatiquement dans la société dans laquelle on aimerait être...

Maintenant on peut quand meme se demander si on investit enfin vraiment dans la recherche fondamentale en energie renouvelable, en reduction du gaspillage, etc... quel progrès pourrait on faire en production d'energie.
Il y a un manque total de débat public (comme dans tous les domaines d'ailleurs...) et ce n'est pas acceptable.
Jenlain
 
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Message par Sterd » 22 Juin 2006, 22:51

(Jenlain @ jeudi 22 juin 2006 à 23:37 a écrit :
a écrit :Je n'arriverai jamais à comprendre pourquoi les écolos font une fixette sur le nucléaire.


Peut être parcequ'on est en train d'accumuler monstre de dechets nucléaires qui polluent, et que c'est dangereux..

Les dangers dus aux quelques dizaines voire centaines de tonnes de déchets nucléaires, ne sont rien en regard des dangers dus aux dizaines milliers de tonnes de gaz a effet de serre emises annuellement.
Les ravages environnementaux actuels et a venir dus a l'effet de serre ont des conséquences incommensurablement plus elevées que les éventuels dégats que pourraient occasionner les déchets nucléaires.

Même si le nucléaire n'est pas la panacée, ses inconvénients ne sont rien comparés aux aletrnatives. C'est la raison pour laquelle la fixette des écolos contre le nucléaire est absurde. Car la fission nucléaire est pour l'instant la seule réponse viable qui puisse être donnée en regard aux dégats qui sont en trains de se produire.

La décroissance c'est simple, c'est une idéologie de gavés qui n'ont pas conscience que les 2/3 de l'humanité manquent de tout et que la seule réponse à ce problème est un développement sans précédent des forces productives.


Pour le reste, comme il est signalé plus haut, les arguments dévellopés dans ce "texte" sont tous plus ineptes les uns que les autres, pas un seul ne tient la route et certains comme la décroissance sont franchement réactionnaires. Si il existe de véritables arguments techniques contre l'EPR, ces gens là n'ont manifestement pas les compétences pour les exposer. Si en revanche, les seules objections qu'ils peuvent emmettre sont celles contenues dans l'article, c'est qu'il n'ont pas d'argument et que leur rejet du nucléaire n'est pas étayé.
Sterd
 
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Message par zejarda » 23 Juin 2006, 08:26

Une autre question:
Avec les dizaines de milliards d'€ donné chaque années aux patrons en dégrèvement et exonérations divers, combiens de batiments pouurait-on mettre au normes (acoustiques, thermiques etc ) parmis les batiments publics, les logements sociaux, les écoles, les collèges, les lycées etc ?
Combient cela crérait d'emploi?
Et comme je suis sur qu'il resterai des milliards, combiens de logement sociaux aux normes de confort moderne pourrait-on constreuire ?

C'est vrai que l'on peux se poser la question de ce que l'on ferrrait de l'argent dépensé pour l'EPR, mais est-ce vraiment la question?
Que les écolos se la pose, c'est normal, c'est leur vision du monde. Ils ne veulent pas de recherche sur le nucléaire.

Pour ma part, j'aurai plus confiance en le nucléaire s'il y avait plus de transparence (labo indépendant pouvant faire des audits sur la sécurité), et si la politique d'EDF-GDF n'était pas drivée par le profit.

Alors, vu vers ou va la société en ce moment, j'ai des doutes sur la mise en place de cette énergie par EDF-GDF ou Aréva.
Mais pour les mêmes raisons, je sais que rein ne les arretera vers la course au profit, pas même l'effet de serre.

La seule solution, arreter les "profiteurs" de détruire la planète.

Alors, que vient faire le combat contre l'EPR?

S'"ils" remplacent les centrales nucléaires par des centrales thermiques, qu'aura-t-on gagné?
zejarda
 
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