
dans le Figaro:
pollution, bouffe et exces de savon!
a écrit :
[center]Les allergies touchent de plus en plus d'enfants [/center]
Catherine Petitnicolas . Publié le 29 août 2006 )
La prévalence des rhumes des foins et des eczémas augmente encore chez les jeunes, alors que celle de l'asthme s'est stabilisée.
Les allergies de l'enfant – eczéma, rhinites et conjonctivites – ont encore globalement augmenté durant ces dix dernières années dans les villes des pays les plus peuplés de la planète. Essentiellement chez les plus jeunes ceux qui ont moins de sept ans. Alors que la prévalence de l'asthme semble elle en revanche s'être stabilisée selon les derniers résultats de l'étude Isaac pour International Study of Asthma and Allergies in Childhood, une gigantesque enquête internationale sur près de 500 000 enfants publiée dans le dernier numéro du Lancet daté du 26 août.
Cette hausse des allergies chez les plus jeunes est probablement le reflet de la vitesse des changements de l'environnement dans son sens le plus large – pollution atmosphérique extérieure et intérieure, mais aussi modifications dans le mode de fabrication des aliments, exposition à des micro-organismes (bactéries, moisissures) surtout durant les premiers mois de vie. Même si les hypothèses extrêmement nombreuses et différentes selon les pays et les continents sont bien loin d'être toutes validées.
Une étude menée depuis 1991
Ces derniers résultats sont la suite de l'étude Isaac qui avait démarré au début des années 1990, suite aux inquiétudes des allergologues et des pneumologues. Ils avaient constaté sur vingt ans, du début des années 1970 au début des années 1990, un doublement de l'asthme, des rhinites (rhume des foins) et des eczémas chez l'enfant.
En 1991, la première phase d'Isaac avait dressé un premier état des lieux sur la prévalence de l'asthme, du rhume des foins et de l'eczéma chez des bambins à l'âge de 6-7 ans et chez de jeunes adolescents de 13 à 14 ans. Une seconde phase menée entre 1998 et 2000 avait entre autres incriminé la pollution au diesel.
La troisième phase, la phase III actuelle devait permettre de savoir si cette augmentation de l'allergie des années 1970 à 1990 perdure. L'enquête a été menée dans les villes de 56 pays – Chine, Inde, Asie du Sud-Est, Brésil, Nouvelle-Zélande, Iran, et de nombreux pays en Europe (mais pas la France). Il s'agissait d'une enquête par questionnaire écrit comparant la fréquence de ces allergies en 1991 à celles rapportées une dizaine d'années plus tard auprès de deux groupes d'enfants. Les parents des plus jeunes entre 6 et 7 ans (au nombre de 193 400 issus de 37 pays différents) ont été interrogés sur la présence de symptômes d'asthme ou d'allergies. Les questions ont été posées directement aux préadolescents de 13 à 14 ans (au nombre de 304 680 issus de 56 pays).
Urbanisation galopante
«Au total, l'augmentation des cas était plus nette pour l'eczéma dans le groupe des plus jeunes mais dans les deux groupes, aussi bien les enfants que les adolescents pour les rhinoconjonctivites», pointent les investigateurs sous la coordination du professeur Innes Asher (Auckland, Nouvelle-Zélande). En revanche chez les adolescents, là où lors des études précédentes la prévalence de l'asthme avait beaucoup augmenté, les données se sont inversées.
«Les modifications de l'environnement auraient donc eu des effets sur les plus jeunes du moins pour l'eczéma et les rhinoconjonctivites mais pas pour l'asthme», soulignent les experts, sans pour autant pouvoir être plus explicite sur cette constellation de perturbations environnementales. Une réponse plus précise pourra être fournie plus tard après une analyse détaillée de la phase III d'Isaac.
Mais pour le professeur Frédéric de Blay, responsable de l'unité de pneumologie, allergologie au CHU de Strasbourg, «une chose est certaine, ces modifications récentes sont liées à une urbanisation galopante du mode de vie des enfants». Sans oublier de citer parmi les autres causes d'allergie, les réactions individuelles aux micro-organismes qui dépendent de la susceptibilité individuelle. Et donc du patrimoine génétique de chacun.
pollution, bouffe et exces de savon!
a écrit :
[center]Les causes de l'asthme se multiplient [/center]
C. P.. Publié le 29 août 2006
En France, il y aurait de 3,5 à 4 millions d'asthmatiques dont un quart d'enfants et d'adolescents. Soit deux fois plus qu'il y a trente ans. Un phénomène qui ne cesse de préoccuper les spécialistes. Plus globalement dans le monde on estime à 300 millions le nombre d'asthmatiques, un chiffre qui devrait dépasser les 400 millions d'ici à 2025. «La prévalence de l'asthme infantile s'est accrue tout particulièrement dans les pays qui ont adopté un mode de vie occidental», assure dans un éditorial le Lancet.
Modification des habitudes alimentaires, industrialisation de l'agroalimentaire, augmentation de la pollution aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur des habitations, ces dernières années, les facteurs de risque se sont multipliés. L'éditorialiste rappelle aussi l'hypothèse hygiéniste selon laquelle «un mode de vie «propre» où les tout-petits sont vaccinés et peu exposés aux infections, grâce aux antibiotiques fait le lit d'une réponse inflammatoire aberrante aux allergènes et aux autres irritants de l'environnement». Et donc aux allergies.
Les chercheurs se penchent sur les mécanismes physiologiques de cette réaction anormalement violente du système immunitaire face à une substance banale d'origine animale, végétale ou autre. Et sur les moyens de la combattre. Cependant, malgré les campagnes d'études planétaires, il persiste encore de très nombreuses incertitudes.
En attendant, le Lancet plaide aussi pour ne plus utiliser le terme d'asthme qui ne correspond pas, selon lui, à une seule et même maladie mais qui recouvre de très nombreuses entités.