vulgarisation scientifique : des livres

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Louis » 02 Sep 2006, 18:37

Comme on parle pas mal de science en fournissant des communiqués plus ou moins hermétiques sur des sujets divers et variés, ça serait sans doute intéressant de proposer aussi des livres de vulgarisation scientifique pour que tout le monde sache de quoi on parle

Voila le dernier livre que j'ai lu

Mais qui mange les guepes (science ouverte, seuil)

C'est une rubrique de la revue américaine News scientist qui propose aux lecteurs de poser des questions sur des sujets touchant à des domaines aussi divers que la raison de la présence des sourcils dans l'espéce humaine, l'explication scientifique de la démarche de la giraffe (qui marche l'amble, comme les chameaux), le rapport entre la couleur des alcools et l'intensité de la gueule de bois, etc etc etc Tout ça étant rangé par rubriques (plantes et animaux, notre corps, science à domicile, l'univers, la planète, drole de temps, etc Evidemment, le plus drole c'est quand les scientifiques préposés a la réponse s'engueulent entre eux... Comme pour la célèbre controverse du vol en V des canards (mais là un spécialiste dans ce forum aura bien sur la réponse, c'est génétique)

Et qui peut recommander d'autres ouvrages de vulgarisation scientifique
Louis
 
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Message par canardos » 02 Sep 2006, 22:02

euh, "pseudoscience et postmodernisme, adversaires ou compagnons de route" d'Alan Sokal

ça explique tres bien comment le relativisme, c'est à dire le refus de consider les idéesscientifiques comme davantage qu'une pratique sociale, est utilisé par les adeptes des pseudosciences et des religions pour légitimer leurs croyances....


vraiment tres clair, tres pédagogique, tu devrais lire ça, louis christian rené

canardos
 
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Message par Louis » 03 Sep 2006, 04:29

unz nouvelle fois tu triche (puisque tu cite un livre qui est peut etre intéressant, mais qui n'est certainement pas un livre de "vulgarisation scientifique")

le chant d'amour des concombres de mer
de Bertrand Jordan
par un biologiste directeur de recherche au cnrs, une suite de cours chapitres sur la génétique, le métier de chercheur, des réflexions personnelles

un livre qui fait aimer la génétique !
Louis
 
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Message par canardos » 03 Sep 2006, 05:36

(LouisChristianRené @ dimanche 3 septembre 2006 à 05:29 a écrit : unz nouvelle fois tu triche (puisque tu cite un livre qui est peut etre intéressant, mais qui n'est certainement pas un livre de "vulgarisation scientifique")


vi! :whistling_notes:

encore que.....une petite explication bien pédagogique des differences entre sciences et pseudosciences peut faire partie de la vulgarisation scientifique de base et etre bien utile à certains.....

:hinhin:
canardos
 
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Message par Louis » 03 Sep 2006, 10:36

sur le sujet (avec aussi des chapitres intéressants sur ce qu'est la science, ses limites etc)

L'imposture scientifique en 10 leçons de michel de pracontal

Plus de 50 % des Français croient à la transmission de pensée et à la guérison par magnétiseur, près de la moitié fait confiance à l'astrologie, 35 % aux rêves prémonitoires. De l'horoscope sur Internet au phénomène " X-Files ", de la mémoire de l'eau aux " paramédecines ", de la réincarnation aux " expériences NDE ", la patrie de Descartes se passionne plus que jamais pour l'irrationnel. Le progrès des sciences et des techniques s'accompagne d'un essor des pseudo-sciences et des fraudes scientifiques. Des savants renommés accréditent la téléportation et le voyage dans le temps. Des autodidactes inventifs proposent des théories " alternatives " à celles de Darwin et d'Einstein.

Loin d'être marginale, l'imposture scientifique est devenue une nouvelle norme intellectuelle. Baigné d'ondes positives, planant au-dessus des basses arguties de la raison, l'homme nouveau du xxte siècle goûtera-t-il le vrai bonheur ? Pour s'y préparer, voici l'indispensable manuel du pipeau et de la baliverne. Cet ouvrage vivant et didactique remet (totalement) à jour sa première édition, publiée en 1986. L'honnête citoyen comme l'apprenti charlatan y trouveront tous les conseils utiles, illustrés d'exemples concrets et d'anecdotes captivantes.

Le lecteur s'instruira en s'amusant, et apprendra comment départager le vrai du faux dans une culture surmédiatisée, régie par la dictature du marché et de l'audimat. Quand l'impact du message finit par l'emporter sur son contenu, le réel s'affaiblit. L'univers orwellien de 1984, où le charbon est blanc et où deux et deux font cinq, a cessé d'être une pure fiction. Contre un tel danger, la dernière arme est peut-être l'humour.

Michel de Pracontal, 46 ans, est titulaire dune maîtrise de mathématiques et d'un doctorat en sciences de l'information sur la vulgarisation scientifique. Journaliste scientifique depuis vingt-deux ans (depuis 1990 au Nouvel Observateur), il est l'auteur de Les Mystères de la mémoire de l'eau (La Découverte, 1990) et de La Guerre du tabac (Fayard, 1998).
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Message par Jenlain » 03 Sep 2006, 14:24

je ne suis pas sur que le thème "pseudo-sciences" soit de la vulgarisation scientifique...

définition de vulgarisation scientifique sur wikipédia :

a écrit :La vulgarisation consiste à expliquer des concepts scientifiques à l'aide de mots simples afin qu'ils puissent être compris du grand public, ainsi que de professionnels et chercheurs d'autres disciplines.

La vulgarisation apporte à la recherche scientifique une dimension supplémentaire, en assurant que le résultat puisse être partagé par le plus grand nombre.



En ce qui concerne les sciences cognitives, il y a cet excellent bouquin :

user posted image

"Le cerveau et la pensée : La révolution des sciences cognitives" aux Editions sciences humaines.

Très complet, il passe en revue toutes les thématiques des sciences co, et il est très facile à lire.
La rédaction du livre a été faite par de nombreux scientifiques renommés, le tout coordonné par l'excellent journaliste scientifique en sciences humaines Jean-François Dortier.
Il se trouve facilement en bibliothèque ou dans les librairies.

Du bonheur en barre !
Jenlain
 
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Message par canardos » 03 Sep 2006, 15:29

tu sais, jenlain, avec certaines personnes, la vulgarisation scientifique commence tres bas...du genre, ceci est une eglise, ceci est un labo...ou bien "la preuve du pudding c'est qu'on le mange"....

pour en revenir aux sciences cognitives je conseille deux excellents bouquins, celui d'un neurobiologiste specialiste des émotions et qui dirige un centre d'étude sur les mécanisme de la peur, joseph ledoux, professeur de neuro science à l'université de New-york.

le livre s'appelle "neurobiologie de la personnalité" aux editions Odile Jacob.Il montre le role capital des emotions dans la cognition et la conscience et est remarquablement pédagogique....

bon, malgré tout, faut un peu s'accrocher, parce qu'il y a des notions importantes à assimiler sur les mécanismes neuronaux...

l'autre livre, est de Marc Hauser, un professeur de psychologie et de neuroscience à harvard,spécialiste de l'intelligence animale.

Ce livre également aux editions Odile Jacob s'appelle "à quoi mensent les animaux"

il montre les difficultés méthodologiques et conceptuelles pour comprendre et mesurer l'intelligence animale sans transposer de façon anthropomorphique nos propres mécanismes mentaux.....
canardos
 
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Message par Louis » 03 Sep 2006, 16:29

ben vous pourrez ouvrir un sujet du genre "cognition : les bases" afin de ne pas pourrir ce fil Serait ce que la vulgarisation scientifique ne vous intéresse pas N :altharion:

a écrit :avec certaines personnes, la vulgarisation scientifique commence tres bas

Je te remercie de rappeler ta conception élitiste de la vulgarisation scientifique

a écrit :ceci est une eglise, ceci est un labo...

Personelement, je n'ai pas plus la foi du charbonnier envers les cureton que les scientifiques ! Pour moi le point de départ c'est les lumieres de kant

("kant" a écrit :Qu’est-ce que les Lumières ? La sortie de l’homme de sa minorité dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable (faute) puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Sapere aude ! (Ose penser) Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.
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Message par Louis » 03 Sep 2006, 16:32

La science contre l'opinion - Histoire d'un divorce
Les empêcheurs de penser en rond 2003 / 2.29 € - 15 ffr. / 290 pages
ISBN : 2-84671-087-2
FORMAT : 12 x 21 cm

L'auteur du compte-rendu: Chercheur au CNRS (Centre d'analyses et de mathématiques sociales - EHESS), Michel Bourdeau a publié divers ouvrages de philosophie de la logique (Pensée symbolique et intuition, PUF; Locus logicus, L'Harmattan) et réédité les conclusions générales du Cours de philosophie positive (Pocket) ainsi que l'Auguste Comte et le positivisime de Stuart Mill (L'Harmattan).
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Notre regard sur la science s'est profondément renouvelé depuis quelques décennies. Longtemps, celle-ci n'était interrogée que sur sa prétention à la vérité et il s'agissait donc d'examiner avant tout ce que l'administration de la preuve y a en propre. Mais le savant n'est pas un pur esprit. Le contexte de justification n'étant pas séparable du contexte de découverte, historiens, philosophes et sociologues mettent de plus en plus l'accent sur le caractère social de l'activité scientifique.

L'ouvrage de Bernadette Bensaude, qui s'est fait connaître par ses travaux d'histoire de la chimie, s'inscrit dans cette approche puisqu'il a pour thème le divorce de la science et de ce phénomène éminemment social qu'est l'opinion publique. La question des rapports de la science et de l'opinion est aussi vieille que la philosophie et l'auteur rappelle fort à propos que, science et opinion n'étant que divers degrés du savoir, une théorie de la science ne peut faire l'économie d'une réflexion sur l'opinion. On ne peut cependant en dire autant de l'opinion publique, ce dernier concept appartenant à un autre champ sémantique, non plus épistémologique mais politique. A cette première difficulté s'ajoute que nous avons des images contradictoires tant de la science que de l'opinion considérées en elles-mêmes. C'est dans les tensions entre ces différentes perspectives que l'histoire commune de la science et de l'opinion esquissée dans ce livre trouve son origine.

La première partie commence par décrire de façon fort suggestive les deux visages antithétiques de la science, inséparablement critique et dogmatique. Toute une tradition ne veut voir en effet dans la science que l'expression des Lumières. Sa fécondité s'expliquerait par ce qu'elle met en pratique le mot d'ordre de Kant : sapere aude, aie le courage de penser par toi-même. C'est ainsi que Claude Bernard faisait du doute la qualité principale du savant et que, plus près de nous, Popper exaltait les vertus de l'esprit critique et de la discussion rationnelle. Mais, comme François Lurçat nous le rappelait encore il y a peu de temps, s'en tenir là serait faire bon marché de l'autorité de la science. Quand le scientifique a parlé, le profane n'a plus qu'à se taire car, comme disait Comte, "chacun trouverait absurde de ne pas croire aux principes établis dans [l]es sciences par les hommes compétents". Ces deux composantes ne se présentent pour ainsi dire jamais à l'état pur et Condorcet par exemple, homme des Lumières s'il en est, prenait bien soin de soustraire la science au tribunal de l'opinion.

Si chacune des deux figures de la science assigne un ou parfois plusieurs rôles à l'opinion, celle-ci, dans la première partie, restait à l'arrière plan. Le rapport s'inverse dans la suivante, qui poursuit un double but : décrire l'essor de la vulgarisation scientifique, montrer ce faisant que, quoi qu'en disent certains, l'idée d'un fossé croissant entre la science et le public n'est qu'un mythe. Une place considérable est accordée au rôle des médias, qu'il s'agisse du journalisme scientifique, de la façon dont, face aux pouvoirs publics, Pasteur a su mobiliser la presse en sa faveur, ou encore de la création de musées comme le Palais de la découverte. L'auteur y propose également deux lectures de Bouvard et Pécuchet : selon toute vraisemblance, Flaubert voulait pointer du doigt une contradiction interne à la vulgarisation, mais il est également permis d'y voir une mise en scène de ces obstacles épistémologiques dont Bachelard a montré l'importance. Les trois derniers chapitres de cette partie décrivent l'opinion tour à tour disqualifiée, embrigadée puis malade, et en profitent pour égratigner au passage ces "médecins de l'opinion [qui] présentent eux-mêmes quelques symptômes de déficience".

La troisième partie, "Alternatives", suggère quelques pistes à explorer et tout d'abord deux contre-offensives, visant l'une à rendre la science moins dogmatique, l'autre à réhabiliter l'opinion publique éclairée telle qu'elle avait émergé au XVIIIe siècle. L'opinion n'est pas l'erreur, et déjà chez Aristote l'opinion droite remplissait des fonctions aussi bien politiques que cognitives. Le dernier chapitre, "Pour une doxologie", propose en conséquence de faire cohabiter plusieurs régimes de vérité et revient, sans peut-être le dire assez explicitement, sur la vieille question du rapport de l'entendement et de la volonté dans le jugement. D'un côté, dans tout jugement, même dans celui du plus compétent des experts, il y a une part qui revient à la décision volontaire; de l'autre, qu'est-ce qu'un citoyen qui n'aurait pas le courage de ses opinions ?

Tout n'est pas également convaincant dans ces pages. Ainsi, l'existence d'un "fossé grandissant" est peut-être un mythe; mais il en va ici comme de la question de savoir si oui ou non "le niveau baisse" à l'école : tant qu'on ne disposera pas de moyens fiables pour mesurer la distance qui sépare la science du public, il est à craindre que chacun continue à camper sur ses positions. De même, les rapports, fort complexes, entre opinion "doxique" et opinion publique auraient gagné à être examinés de façon plus méthodique.

S'il est donc difficile d'adhérer pleinement à la position défendue par l'auteur, l'ouvrage ne s'en signale pas moins par de nombreux mérites. Le principal tient certainement au sujet abordé, aux frontières du cognitif et du politique. Il va de soi qu'en ce qui concerne la science, ou du moins la science expérimentale, le premier contrôle est celui de l'expérience. Ne considérer la science que comme phénomène social, c'est ouvrir la porte à tous les abus : science allemande contre science juive, science bourgeoise contre science prolétarienne... Reste qu'il existe aussi un contrôle social de la science et qu'il serait regrettable que le public se laisse dessaisir, au profit d'on ne sait qui, de son droit de regard. A une époque où les hommes politiques s'en remettent de plus en plus à des comités d'experts, il est bon de dire haut et fort que l'expert n'est jamais omniscient, que, vu la diversité et la singularité des questions qui lui sont posées, le plus souvent, quelque part, sa compétence est en défaut; et l'on ne peut qu'approuver Bernadette Bensaude lorsqu'elle estime impératif de réhabiliter le régime de l'opinion comme vertu propre au citoyen.

Michel Bourdeau

Voila un livre qui fixe selon moi l'utilité de la vulgarisation scientifique, contre les tenants de l'ébaudisssement devant les scientifques
Louis
 
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Message par Gaby » 03 Sep 2006, 16:38

(LouisChristianRené @ dimanche 3 septembre 2006 à 17:29 a écrit : Qu’est-ce que les Lumières ? La sortie de l’homme de sa minorité dont il est lui-même responsable. Minorité, c’est-à-dire incapacité de se servir de son entendement (pouvoir de penser) sans la direction d’autrui, minorité dont il est lui-même responsable (faute) puisque la cause en réside non dans un défaut de l’entendement mais dans un manque de décision et de courage de s’en servir sans la direction d’autrui. Sapere aude ! (Ose penser) Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières.

C'est pas très clair dans ta présentation, alors autant préciser que ce passage est une citation de Kant, pas forcément bouleversante.
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