changement climatique et evolution

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dans Science et Avenir:

[center]Le changement climatique dans les gènes[/center]

L’évolution de plusieurs populations de drosophiles, réparties sur trois continents différents, montre que le réchauffement climatique entraîne de rapides changements génétiques. La mouche Drosophila subobscura est originaire d’Europe, des rives de la Méditerranée à la Scandinavie, et s’est accidentellement installée en Amérique du Sud, au Chili, dans les années 70, avant de gagner la côte ouest américaine dans les années 80, jusqu’au Canada.

L’équipe de Joan Balanyà (Université de Barcelone, Espagne) et de Raymond Huey (University of Washington, USA) a prélevé des échantillons dans 26 endroits différents sur les trois continents et comparé les chromosomes de ces drosophiles. Ils ont constaté que les inversions chromosomiques, un changement d’ordre dans les sections ADN au sein des chromosomes, reflétaient l’évolution climatique des vingt dernières années.

La Drosophila subobscura ayant été étudiée depuis plusieurs décennies en Europe, les biologistes savent que la fréquence de certaines inversions est liée à la latitude à laquelle vit la mouche et à la température ambiante de la région. En Amérique du Sud et du Nord les inversions chromosomiques des drosophiles ont été répertoriées dans les années 80 et dans les années 90. En comparant ces différents échantillons, les chercheurs ont constaté que les inversions qui étaient fréquentes dans les régions chaudes l’étaient devenues dans les zones plus froides. Une évolution qui correspond à l’augmentation des températures moyennes dans ces régions.

Grâce à sa reproduction rapide –la drosophile engendre plusieurs générations en une année- la mouche peut s’adapter aux changements climatiques, notent les auteurs de ces travaux, publiés dans la revue Science (édition anticipée du 1er septembre). Il n’en va pas de même pour d’autres espèces animales ou végétales qui mettent plusieurs années à créer une nouvelle génération.

C.D.
(04/09/06)