qualité de l'air

[canardos]

les epidemiologistes s'interessent à la fois à la toxicité chimique des microparticules et à leur taille qui favorise la pénétration dans les poumons. Ils ne crient pas "au secours nano nano" commme lcr. Ils réclament concretement des normes particulierement strictes pour les microparticules, notamment celles dont la toxicité chimique est importantes comme les microparticules émises par les moteurs diesel.

Et l'union europenne en la matiere est particulierement laxiste pour faire plaisir aux constructeurs automobile, avec comme corollaire des centaines de milliers de morts annuelles.

dans le Figaro:

[center]Qualité de l'air : les normes de la future directive européenne jugées trop laxistes[/center]

Yves Miserey .
Publié le 05 septembre 2006

Des spécialistes de l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique s'insurgent contre Bruxelles


LES PARTICIPANTS à la conférence internationale sur la santé environnementale qui se déroule à Paris jusqu'à mercredi, s'alarment du laxisme de la prochaine directive européenne consacrée à la qualité de l'air. Il s'agit de la directive Cafe (Cleaner air for Europe) dont le vote est programmé au 26 septembre prochain. Les scientifiques estiment que les nouvelles normes préconisées pour les particules d'un diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) et les particules fines (PM2,5) sont largement insuffisantes. Ces particules, émises surtout par les voitures et l'industrie, servent aussi d'indicateurs pour mesurer les taux de pollution.

Pour les PM10 dont la norme est fixée à 40 microgrammes par m3 en moyenne sur une année, la future directive renonce à la baisser comme c'était prévu. Elle donne aux Etats un délai de trois ans supplémentaire pour la respecter.

Elle prévoit aussi de retrancher du total des PM10 les particules d'origine naturelle, ce qui revient de fait à augmenter la norme réelle.

Pour les PM2,5, émises notamment par les moteurs Diesel et particulièrement nocives car elles pénètrent profondément dans les poumons, la directive balance pour l'instant entre 20 ou 30 g/m3, au lieu de 15 g/m3 aux États-Unis.

«C'est une folie», estime Denis Zmirou (faculté de médecine de Nancy/Inserm).
Une étude menée dans 26 villes européennes, présentée hier, révèle que si la norme des PM2,5 était fixée à 15 g/m3, cela permettrait de diviser par trois le nombre total de décès prématurés dus à la pollution (programme Apheis).

En Europe, on estime que, chaque année, elle est à l'origine de 348 000 décès prématurés. Les reculs de la Commission sont dus, selon les scientifiques, aux pressions des grands aéroports européens (Schipol en tête, l'aéroport de charters d'Amsterdam) qui n'ont pas envie de se voir obligés de réduire leur trafic. L'Allemagne est aussi accusée de vouloir éviter d'engager des programmes coûteux pour réduire les émissions de particules dans l'ancienne Allemagne de l'Est.

Trois sociétés savantes ont signé ce texte : la Société internationale pour l'épidémiologie (Isse), la Société internationale d'analyse des expositions (Isea) et l'European Respiratory Society (ERS).

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un article du monde un peu plus complet :

[center]Polémique sur les critères de qualité de l'air[/center]

LE MONDE | 04.09.06 |


Les scientifiques européens ont rendu publique, lundi 4 septembre, une pétition réclamant une réglementation de la pollution de l'air plus stricte que ne le propose la directive CAFE (Cleaner Air for Europe) qui sera soumise fin septembre au Parlement européen. Si la CAFE était adoptée, elle provoquerait, affirment les chercheurs, des "milliers de décès prématurés par an".

Soutenue par plusieurs sociétés savantes, cette pétition a été rendue publique à Munich et à Paris, où se tient jusqu'au 6 septembre une conférence internationale sur la santé et l'environnement. L'objet du débat : les particules fines de moins de 2,5 micromètres (PM 2,5) de diamètre que produisent les activités humaines - en particulier les moteurs diesel - et qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons.

En septembre 2005, la Commission européenne avait présenté un projet de directive visant à réduire leurs émissions. Elle rappelait alors que, dans l'Europe des 25, elles étaient responsables chaque année de 348 000 décès prématurés. Mais les scientifiques avaient jugé que la directive proposée était trop laxiste. Le seul instrument contraignant qu'elle contenait était, disaient-ils, "un plafond de concentration moyenne annuelle des PM2,5 fixé à 25 µg/mm3".

INSUFFISANT

Une valeur pour eux inacceptable car plus élevée que celle recommandée par les experts et par l'Organisation mondiale de la santé, et plus élevée aussi que celle en vigueur aux Etats-Unis : 15 µg/mm3. Lors du conseil de l'Union européenne sur l'environnement du 26 juin, un compromis a été adopté prévoyant la mise en place en 2015 d'un plafond contraignant qui remplacera celui, non contraignant de 25 µg/m3 prévu pour 2010.

Insuffisant estiment les signataires de la pétition. Les risques encourus par la population sont encore trop grands : à court terme, décès précipités de sujets fragiles, augmentation de la fréquence des crises d'asthmes chez l'enfant, hospitalisations pour pathologie respiratoire, infarctus du myocarde ; à long terme, cancer du poumon, bronchite chronique, maladies cardio-vasculaires, etc.

Une réduction de la moyenne annuelle des PM 2,5 à 25 µg/m3 n'entraînerait qu'une petite amélioration de l'espérance de vie, avec 4 500 décès prématurés en moins par an, alors qu'un plafond fixé à 15 ou 10 µg/m3 permettrait d'éviter de 13 300 à 22 300 décès prématurés par an chez les personnes de 30 ans et plus.

Le vote sur la directive CAFE est prévu pour le 26 septembre. Le Conseil européen de l'environnement doit évoquer le sujet le 13 octobre.

Paul Benkimoun