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Message Publié : 21 Sep 2006, 07:25
par canardos
une mission Damocles pour étudier la menace, l'épée de Damocles, que fait peser sur nous la fonte de l'artique et du Groenland.... c'est bien nommé, non?

dans le journal du CNRS:

a écrit :


[center]Damocles[/center]

[center]Y aura-t-il encore de la glace cet été ?[/center]

La mission Damocles, en partance pour l'Arctique le 21 août, va relever un défi essentiel pour mieux cerner l'ampleur du réchauffement climatique : observer pendant deux ans l'évolution de l'épaisseur de la banquise.


La nouvelle a plongé les éthologues dans une profonde perplexité : en quelques mois, trois cas de cannibalisme chez l'ours polaire ont été rapportés1. Un comportement sans précédent, ou plutôt une stratégie de survie face à ce qui se trame dans l'Arctique. La découverte s'ajoute à une longue série de faits qui indiquent tous la même conclusion : le réchauffement global s'emballe au pôle Nord et les modèles s'accordent pour déclarer que bien avant 2080, les glaces de mer auront presque totalement disparu durant l'été dans l'océan Glacial Arctique. Conséquences : l'océan se réchauffera, l'évaporation augmentera, accentuant la couverture nuageuse, dont les effets sont difficilement prévisibles. Déclenchera-t-elle une augmentation des précipitations neigeuses ou un renforcement de l'effet de serre avec réchauffement et accélération de la fonte des glaces ? Une fonte totale des glaces du Groenland pourrait conduire selon les modèles à une élévation du niveau des mers de 7 mètres ! Un scénario improbable, mais qui conforte l'idée que le pôle Nord est à l'avant-poste du réchauffement climatique.

C'est dans ce contexte que s'inscrit Damocles2, un projet phare de l'Union européenne3 pour l'Année polaire internationale, qui débute en mars 2007. Prévu pour quatre ans (2006 à 2009), il rassemble 45 partenaires dans 11 pays de l'Union européenne et s'étend désormais aux États-Unis et à la Russie. Dès septembre prochain, pour lancer la phase expérimentale du projet, tous se retrouveront au « centre de la dérive transpolaire arctique » vers 82° N et 150° E, avec un déploiement impressionnant de moyens : le brise-glace russe, Kapitan Dranitsyn, des hélicoptères, et une base dérivante, la goélette polaire française, Tara.

L'objectif principal de Damocles est de tenter de répondre à la question qui trotte dans tous les esprits : la banquise arctique va-t-elle complètement disparaître en été, bien avant la fin de ce siècle ? De combien s'est-elle amincie et en combien de temps ?

« Nous manquons encore d'informations pertinentes pour répondre à cette question essentielle. Certes, les satellites ont permis de suivre l'évolution de la banquise au cours des vingt-cinq dernières années et révélé que sa superficie a diminué d'environ 3 % par décennie depuis 19794…, explique Jean-Claude Gascard, coordinateur du projet Damocles au Laboratoire d'océanographie et du climat : expérimentation et approches numériques (Locean)5. Mais pour estimer le volume de glace de mer ayant fondu dans l'océan Arctique, nous avons besoin de connaître l'épaisseur de la banquise et son évolution dans l'espace et le temps. »

Or aujourd'hui, personne n'a accès à cette donnée essentielle. En effet, les ondes électromagnétiques se propagent dans l'air mais ne pénètrent pas dans l'eau, la glace et la roche. Résultat : les éléments caractéristiques des profondeurs de notre globe restent hors de portée des satellites. Pourtant, quelques rares données existent qui intriguent les océanologues. « Au cours de la dernière décennie, à des fins de recherche scientifique civile, l'US Navy avait dépêché quelques-uns de ses sous-marins nucléaires équipés de sonars tournés vers le haut pour sonder la banquise », rappelle Jean-Claude Gascard. Les sonars peuvent alors mesurer, à la manière d'un altimètre inversé, la distance entre le sous-marin et la base de la glace pour en déduire son épaisseur. « Les données recueillies nous ont alertés : en vingt ans, l'épaisseur de la glace de mer en Arctique est passée d'un peu plus de 3 mètres en moyenne à un peu moins de 2 mètres. »

C'est donc ce travail essentiel que Damocles va poursuivre. Pour ceci, une dizaine de sonars d'un genre particulier, appelés ULS (upward looking sonars), seront installés sur des flotteurs dérivant à 50 mètres de profondeur sous la banquise. Placés en une dizaine de points précis au cœur d'un cercle d'environ 1 000 kilomètres de diamètre, ils dériveront pendant un an sous la couche de glace qui les surplombe. Pour connaître exactement leur position, une douzaine de stations relais seront déployées en surface sur la glace. Le but : déterminer par triangulation la position de chaque ULS en fonction du temps. « Aujourd'hui, nous disposons d'un grand nombre de modèles pour simuler le climat. Mais le manque de données à injecter dans ces modèles pose le problème de la pertinence du scénario prédit… », conclut Jean-Claude Gascard. Les précieuses mesures ainsi recueillies permettront de les alimenter en données plus fiables.

Azar Khalatbari

1. Steven C. Amstrup et al., « Recent Observations of Intraspecific Predation and Cannibalism Among
Polar Bears in the Southern Beaufort Sea », Polar Biology, Online first, 27 avril 2006.
2. Developing Arctic Modelling and Observing Capabilities for Long-Term Environmental Studies.
3. L'Union européenne a décidé de financer Damocles pour un montant total de 16 millions d'euros sur quatre ans, pour un budget total d'environ 26 millions d'euros.
4. Date de mise en service des premiers satellites d'observation de la Terre depuis l'espace.
5. Laboratoire CNRS / Université Paris-VI Pierre et Marie Curie / Institut de recherche pour le développement (IRD) / Muséum national d'histoire naturelle (MNHN).


Message Publié : 23 Sep 2006, 15:25
par roudoudou
a écrit :superficie a diminué d'environ 3 % par décennie depuis 19794…,
:-P

Message Publié : 23 Sep 2006, 20:14
par canardos
depuis 1979. le 4 renvoi à la note 4 de bas de page
a écrit :4. Date de mise en service des premiers satellites d'observation de la Terre depuis l'espace.