HAL ... comme hyper article en ligne

[canardos]

dans Science et Avenir:

[center]La science en accès libre sur HAL [/center]
 

L es grands instituts de recherche français ont décidé de créer une plate-forme commune pour le dépôt d’écrits et de publications scientifiques. Gratuite, pour le dépôt comme pour la consultation, cette plate-forme est un «outil de communication directe» entre les chercheurs. C’est un mouvement de fond auquel la recherche française ne pouvait échapper: l’internet a permis de développer des modes de communication directs et ouverts, hors des circuits traditionnels des publications à comité de lecture, comme Nature, Science, Cell etc.

Les Universités, les Grandes Ecoles et les organismes de recherche (CNRS, Inserm, INRA, Cirad, IRD, INRIA, Cemagref, Institut Pasteur) ont signé un protocole d’accord pour lancer la plate-forme. Elle est construite à partir de HAL (Hyper Article en Ligne), créé au CNRS par le Centre de communication directe (CCSD).

Articles publiés, thèses, textes de conférences ou de séminaires, différents types d’écrits pourront être mis en ligne sur HAL, à condition qu’il s’agisse «d’un travail achevé de recherche, conforme aux usages scientifiques dans la discipline».
Il n’y aura pas de relecture au sens où la pratiquent les publications qui soumettent les textes à d’autres chercheurs avant de publier (peer review). Le CCSD effectuera seulement un «examen rapide» du document.

Les physiciens et les mathématiciens ont été les premiers à croire aux vertus de la communication directe. Ils ont créé au début des années 90 le site «arXiv» (prononcer ‘’arkaïve’’) pour soumettre leurs recherches à leurs confrères avant publication. C’est sur ce site que Grigori Perelman a publié ses fameux travaux sur la conjecture de Poincaré.

La politique en faveur du libre accès à la connaissance et aux écrits scientifiques a aussi donné naissance aux PLoS (Public Library of Science), des publications à comité de lecture ne faisant payer que le dépôt mais pas l’accès aux articles. Après avoir lancé plusieurs revues thématiques, les PLoS s’apprêtent à lancer PLoS ONE, qui permettra à des chercheurs de soumettre un article à l’avis de ses confrères avant de passer par le système de peer review.

Cécile Dumas
(11/10/06)

[shadoko]

Bien sûr, cela va plutôt dans le bon sens. Ça ne coûte d'ailleurs probablement pas grand-chose non plus, financièrement (un serveur et un peu de temps d'un informaticien).

Mais ce qu'il faudrait surtout, c'est organiser une bonne fois pour toute l'édition de revues AVEC comité de lecture, au niveau des universités. Ce qui se fait actuellement est assez scandaleux: les chercheurs (payés par le public) font des recherches, ils les écrivent, les envoient à une maison d'édition (privée), qui les renvoie à d'autres chercheurs pour qu'ils vérifient (gratuitement), puis ils insèrent la publication (avec très peu de travail d'édition, aujourd'hui) dans la revue, qui est vendue aux bibliothèques universitaires (à un prix exorbitant).

Bref, le public travaille et paye, et les maisons d'édition privées encaissent en fournissant un travail quasi-nul.

Pour donner une idée, le budget "revues" d'une bibiothèque scientifique spécialisée (disons en mathématiques) n'est pas loin du million d'euros annuel. L'abonnement à une revue se chiffre en milliers d'euros par an, et les prix ont explosé dans les dix dernières années, ce qui fait que beaucoup de bibliothèques doivent cesser certains abonnements par manque d'argent.

Il faudrait mettre d'un coup une somme d'argent sur la table, pour mettre en place des structures publiques d'édition (secrétariat, etc...). C'est évidemment la solution la plus rationnelle pour les universités. Mais ça nécessite une mise de fond et un budget au départ, et bien évidemment, ce n'est pas le ministère qui va apporter ça sur un plateau. Ils préfèrent qu'on continue à engraisser les maisons d'édition privées.

[roudoudou]

Bonsoir SHADOKO :x