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[center]Virulence de la grippe de 1918 : une sur-activation du système immunitaire[/center]
Extrait du BE Etats-Unis N°50 - Ambassade de France aux Etats-Unis, le 12/10/2006 à 14h19
La revue Nature publie le travail d'une équipe de chercheurs de l'école de médecine de l'Université de Washington à Seattle qui permet de comprendre, au niveau génomique, les effets de l'infection par le virus de la grippe de 1918.
Les équipes de Michael Katze et John Kash ont voulu connaître les mécanismes cachés derrière les symptômes de cette grippe si dévastatrice. Pour cela, des souris ont été infectées par différents virus :
- un virus grippal humain moderne ;
- le virus de la grippe de 1918 ;
- un virus hybride comprenant 2 gènes du virus de la grippe de 1918 ;
- un virus hybride comprenant 5 gènes du virus de la grippe de 1918.
Les tissus pulmonaires des souris ont été prélevés 1, 3 et 5 jours après l'infection. Le matériel génétique, plus précisément l'ARN, a été extrait et analysé par des puces à ADN.
Il en ressort que le virus de 1918 active beaucoup plus fortement certains gènes que les autres virus. Ceci confirme qu'un seul gène n'est pas responsable de l'épidémie mais que c'est l'action combinée des 8 gènes impliqués dans l'infection qui a rendu le virus si nocif. Cette synergie a abouti à la sur-activation de gènes de l'hôte impliqués dans le système immunitaire et plus spécialement dans la synthèse de cytokines et de chémokines impliquées dans la mort cellulaire programmée.
Pour les scientifiques, les dommages causés aux tissus des poumons sont le résultat d'une réaction exagérée du corps de l'hôte, plus que de la virulence du virus en lui même.
Pour David Relman, de l'université de Stanford en Californie, cette étude suggère que les recherches devraient s'orienter non seulement vers des stratégies qui touchent le virus de la grippe mais également vers des molécules qui atténuent les réactions aberrantes du système immunitaire humain.
Le directeur des National Institutes of Health, Elias Zerhouni, note que la compréhension la plus fine possible du fonctionnement du virus de la grippe de 1918 est un impératif pour se préparer et lutter contre la prochaine grippe pandémique.
Par Brice Obadia, Hedi Haddada & Sophia Gray