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mercredi 1 novembre 2006
[center]La Terre aurait été une "boule de neige" dans son passé lointain[/center]
PARIS (AFP) - Le champ magnétique de la Terre n'a guère changé depuis plus de deux milliards d'années, ce qui semble confirmer une hypothèse, jusqu'ici difficile à vérifier, selon laquelle la planète bleue a bien été autrefois une gigantesque "boule de neige", selon une étude publiée jeudi dans la revue Nature.
Le géologue américain David Evans, de l'université Yale à New Haven (Connecticut), a collecté une riche moisson de données globales sur le géomagnétisme des roches évaporitiques (salines) "descendant" jusqu'au Protérozoïque (ère qui précède l'apparition de formes de vie complexe sur Terre).
Selon lui, les propriétés magnétiques de ces roches suggèrent que, tout comme aujourd'hui, le champ magnétique de la Terre a principalement été formé autour d'un axe dipolaire. Il en déduit qu'au Néoprotérozoïque (dernière ère du Protérozoïque, d'il y a moins un milliard et 540 millions d'années), la Terre ressemblait à une "boule de neige".
On sait que cette dernière ère correspond à une période glaciaire dans les régions équatoriales de la Terre. D'après les uns, les autres régions étaient également couvertes de glace, mais d'après les autres, le phénomène aurait été localisé et s'expliquerait par un changement de l'obliquité de notre planète: l'obliquité est l'angle entre l’axe de rotation de la Terre et la perpendiculaire au plan de l’orbite terrestre autour du Soleil, qui détermine quelle partie de la planète est froide et quelle partie est chaude.
Aujourd’hui, l’obliquité de la Terre est de 23,5 degrés, les pôles sont les zones les plus froides et les régions équatoriales les plus chaudes. Mais si cette inclinaison dépassait les 58 degrés, la situation serait renversée: les pôles deviendraient chauds et l'équateur froid.
En d'autres termes, en cas d'un tel basculement, les glaces se seraient développées plutôt près de l’équateur. Or, le magnétisme des évaporites analysées par Evans, provenant de dépôts géologiques situés entre 10 et 35 degrés de latitude, ne reflète aucun changement d'obliquité.
Aux yeux du géologue américain, la planète devait donc bel et bien être alors une gigantesque "boule de neige" uniforme, contrairement aux autres périodes froides où les glaces recouvraient, à des degrés divers, seulement les hautes latitudes.