réchauffement climatique et extinctions

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 22 Nov 2006, 08:19

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Le mardi 21 novembre 2006


[center]Le réchauffement climatique tue certaines espèces[/center]

Seth Borenstein Associated Press Washington


Des espèces animales et végétales ont commencé à disparaître ou à changer plus vite que les scientifiques ne le prévoyaient, à cause du réchauffement climatique, souligne un rapport américain qui compile des centaines d'études.

Au moins 70 espèces de grenouilles, notamment dans les régions montagneuses, se sont déjà éteintes, et 100 à 200 autres espèces vivant dans des conditions climatiques froides, comme le manchot et l'ours polaire, sont dans une situation très délicate.

«Nous voyons des espèces s'éteindre», souligne Camille Parmesan, biologiste de l'Université du Texas et auteur de l'étude, présentée dans la revue Annual Review of Ecology, Evolution and Systematics. «Nous avons maintenant les preuves. Ce n'est pas seulement une intuition de biologiste. Cela se passe réellement», ajoute-t-elle.

Le rapport, qui compile 866 études scientifiques, note également des changements: des animaux qui migrent vers le nord quand ils le peuvent, des espèces qui s'adaptent légèrement, des plantes qui fleurissent plus tôt et une recrudescence des parasites.

Les scientifiques ne s'attendaient pas à des adaptations aussi rapides, même s'ils prédisaient de tels changements depuis longtemps. Mme Parmesan pensait qu'ils n'interviendraient pas avant une décennie.

Il y a encore cinq ans, les biologistes pensaient que les effets nuisibles du réchauffement se produiraient bien plus tard, souligne Douglas Futuyma, professeur d'écologie et d'évolution à l'Université de l'État de New York.

«J'ai l'impression que l'on voit le désastre en face», dit-il. «Il se dirige à toute vitesse vers nous. Quiconque a dix ans aujourd'hui connaîtra un monde très différent et effrayant lorsqu'il en aura 50 ou 60», prédit-il.

L'étude de Camille Parmesan est la première analyse globale sur la question, souligne Chris Thomas, professeur de biologie à l'Université de York, en Angleterre.

S'il est impossible de prouver de manière irréfutable que les changements observés sont le résultat du réchauffement, les éléments de preuve sont très probants et il n'y a pas d'autres explications qui tiennent la route, selon M. Thomas. Il est statistiquement quasiment impossible que ces observations soient simplement le fruit du hasard, ajoute-t-il.

Les changements les plus notables chez les plantes et les animaux sont liés à une plus grande précocité du printemps. Par exemple, l'éclosion des fleurs de cerisier et les récoltes du raisin interviennent plus tôt qu'avant, et 65 espèces d'oiseaux britanniques pondent en général leurs premiers oeufs presque neuf jours plus tôt qu'il y a 35 ans.

Mme Parmesan s'inquiète le plus pour les espèces adaptées au froid, comme le manchot empereur dont la population de couples reproducteurs est passée de 300 à neuf dans l'ouest de la péninsule antarctique, ou l'ours polaire dont le nombre et le poids est en baisse dans l'Arctique.

Les espèces dépendantes du froid vivant sur le sommet des montagnes ne peuvent se réfugier nulle part, ce qui explique la disparition de certaines espèces de grenouilles, souligne la scientifique.

Les animaux qui s'accoutument mieux à la chaleur ou peuvent migrer vers le nord s'adaptent mieux que les autres. «Il y a beaucoup d'évolution actuellement», souligne Mme Parmesan. Mais aucune nouvelle mutation génétique n'a été observée, ce qui n'est pas surprenant car le processus pourrait prendre des millions d'années.


canardos
 
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